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samedi 6 juin 2020

Entre ALEOUTIENNES et TCHOUKOTKA, la DEESSE ! Vitus Béring

Partir, partir pour les quelques uns qui osent, sans quoi le vulgum pecus qui reste, ver de terre regardant les étoiles n'aurait personne vers qui élever sa condition depuis son HLM dans l'aire d'attraction d'une grande ville régionale. 
S'évader sans risque en pensant aux explorateurs, aux comptoirs russes jusqu'en Californie, à Vitus Béring "redécouvreur" des confins de la Sibérie et de l'Alaska. Sur terre on est dans les tempêtes de neige, le gel extrême, sur mer, avec le froid, les tempêtes, le scorbut. Sinon la glace et le feu des Aléoutiennes, des cônes volcaniques parfaits en guise d'îles. Et dire que des peuples autochtones ont réussi à s'établir dans des coins aussi improbables ! 

Entre Aléoutiennes et Tchoukotka, un archipel perdu, celui des Pribilov. Vers l'Ile de la Déesse, Georges Blond m'a entraîné. Une brume givrée la cache souvent. Seule une colonie d'éléphants de mer l'occupe. Le récit, un documentaire très détaillé, les fait vivre, se reproduire et mourir. J'ai adoré ce monde peut-être imaginé et sans l'odeur ammoniaquée des déjections animales. J'ai même pensé retrouver le livre dans mes cartons, me replonger dans cet imaginaire glacial. 

Sauf que le net impitoyable m'éclaire sur l'auteur "... Frappé d'indignité nationale et mis au ban du Conseil National des Écrivains à la Libération, il est amnistié par la loi du ..."
Amnistier c'est oublier qu'il est pro-allemand dans les années 30, qu'il participe, en 1936, au premier voyage des intellectuels français en Allemagne, qu'il traduit "Mein Kampf" en 1938, qu'en 1942 il est du second voyage dans le Reich... 

Je n'irai plus dans l'Ile de la Déesse tout comme je n'admets pas qu'on puisse aller vers Céline en oubliant toutes les insanités racistes qu'il a proférées. Plutôt lire sur les crabes géants qui rapportent tant ou mieux, chercher un bouquin sur Vitus Béring qui tourna aussi autour de la déesse... 

      

samedi 23 février 2019

TOMI UNGERER… LES SOUVENIRS SONT DES CHAÎNES DANS NOS TÊTES…

Tiens Arte veut nous parler d’un certain Tomi Ungerer. Pourquoi pas ?

De grande taille, une belle gueule, sûrement reçue en héritage ? Surrection ponctuelle et intemporelle de la géologie de sa terre… Une voix chaude, un accent qui sort aussi d’un terroir, germanique. Il parle allemand on dirait. L’homme sort une petite boîte de survie, bougie, ciseaux,  allumettes, fil, fil électrique, un tube de colle forte, vis, miroir mais pas aux alouettes, pour envoyer des signaux à l’avion qui le cherche… et sa rosette de commandeur des arts et lettres…
Dans la cave, avec les clous, les outils et les bottes d’oignons suspendues, j’avais « trouvé » l’étoile d’un rouge grenat si particulier aux pays satellisés par l’URSS. Tonton m’avait sommé de remettre avec les clous sa décoration de soldat. Deux ans de service militaire. 

Un aventurier, l’homme qui parle en allemand… Le pourquoi de L’homme sur son île, le titre d’Arte. Pour voir, ne changeons pas de chaîne…  

Il sort. Surtitre : « Irlande, Irland ». Celte ? Saxon plutôt qu’Anglo ? Murets de pierre… c’est bien la verte Erin. Chants d’oiseaux… Il dit montrant le ciel « Lerchen », les alouettes. C’est traduit.  


Et sur mon île à moi, où on parle de brousse alors que la saison des pluies fait surgir une vraie jungle qui nécessite de se couvrir entièrement pour éviter piqûres et irritations, une éruption me submerge : l’Etang de Fleury, fin février, derrière le terrain de rugby. Il y a Rolland, Max, José. Sous un soleil déjà printanier, nous courons par les vieux ponts de pierre qui passent les fossés que nous longeons. Par dizaines, les alouettes montent dans le bleu du ciel, si musiciennes et s’il vous plait avec l’accent car l’alouette apprend ses morceaux des adultes. Depuis quand n’ai-je plus entendu les trilles des alouettes ? 

Murs de pierre, enclos à moutons. Des bottes au bout de ses longues jambes et sur les lèvres « Alouette gentille alouette, je te plumerai le bec… Quelle vilaine chanson, s’en prendre à un oiseau. C’est curieux les Français ont les chansons les plus cruelles "En passant par la Lorraine… on m’a traitée de vilaine avec mes sabots"… on insulte une jeune fille… on tue un chat parce qu’il a bu le lait et ron ronron petit patapon… j’ai fait une liste des chansons populaires françaises… d’une méchanceté… »  Étrange cette vision de la France depuis les criques au-delà de Cork.
Les premières orchidées, le milkwort… il parle anglais à présent pour cette plante favorisant la lactation des vaches, une rare plante dont la fleur ne compte que trois pétales et le lousewort on en bourrait les matelas contre les poux. 

Suivre son ombre, trouver le Nord, son esprit toujours vagabonde.



Faire le portrait de son île, faire le portrait de sa femme. Surréalisme et réalisme chez Tomi Ungerer qu’il dessine ou trimballe ses ferrailles, une chaîne à gros maillons dans le creux de sa main, illustrant un cerveau après décollation, siège des souvenirs qui ne sont que des chaînes dans nos têtes… 

Des passoires au tamis métallique pour faire des grenouilles ou des seins de femme… Les métaux récupérés lui font  évoquer les tsiganes ferrailleurs d’Alsace « Peaux de lapins, vieux papiers… » « Peilharot, pel de lapi… », ils passaient aussi à Fleury avec un autre accent, une autre langue mais les mêmes ils étaient… Un clou merveilleux forgé à la main… Éclat des incandescences du fer, odeurs de la corne brûlée d'un cheval de trait, autour du forgeron-maréchal ferrant de Fleury, en haut de la route de Béziers, en bas de la porte dans les remparts… 




Des grenouilles, aux oiseaux de fer, une musique jazzie, Django guitare. Transition. Mais brutale.
« Je suis fier d’être Alsacien et je suis fier de mon accent…. C’est un pays de bonté, un pays à l’esprit un peu étroit mais tout de même bon… » Le Rhin qui n’est pas une frontière entre les bateaux qui véhiculent les marchandises mais aussi la culture rhénane, les ponts entre les deux pays… « Nous préférons être les laborieux Allemands de France plutôt que les joyeux Français de l’Allemagne… c’est un thème récurrent dans mes dessins. Nous sommes coincés entre les bottes allemandes et les pantoufles françaises… En dialecte alsacien on appelle les Français des lièvres parce qu’ils détalent quand les Allemands arrivent… Ce qui est exagéré et historiquement incorrect. » 




A suivre...  

Les illustrations sont des captures d'écran à partir de l'émission d'Arte

https://www.arte.tv/fr/videos/036915-000-A/l-homme-sur-son-ile/

mercredi 19 décembre 2018

ENTRE LE CIEL ET L'EAU / Mayotte





"Une île, entre le ciel et l'eau
Une île sans [...] bateaux
Inculte, un peu comme une insulte
Sauvage, sans espoir de voyage
Une île, une île, entre le ciel et l'eau..." 

Une île 1969 / paroles Serge Lama, musique Yves Gilbert / Album "Et puis on s'aperçoit" 1970. 

Les photos de 1 à 7 sont du 18 décembre 2018 avec une gentille saison des pluies (kashikazi) qui semble avoir commencé... 
Les photos 8 à 13 sont de mai 2018, des débuts de la saison des alizés, la saison sèche (kusi)...




"... Ce serait là, face à la mer immense
Là, sans espoir d'espérance
Tout seul face à ma destinée
Plus seul qu'au cœur d'une forêt
Ce serait là, dans ma propre défaite
Tout seul sans espoir de conquête
Que je saurais enfin pourquoi
Je t'ai quittée, moi qui n'aime que toi..."







[...] Une île, comme une cible d'or
Tranquille, comme un enfant qui dort
Fidèle, à en mourir pour elle
Cruelle, à force d'être belle
Une île, une île, comme un enfant qui dort 

Une île, entre le ciel et l'eau
Une île sans [...] bateaux
Inculte, un peu comme une insulte
Sauvage, sans espoir de voyage
Une île, cette île, mon île, c'est toi..."