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dimanche 14 août 2022

LA FRANCE N'EN FINIT PAS D'ALLER MAL (suite et fin)

Où va notre système de santé jadis envié ?

Une amie a eu la volonté de témoigner du triste et malheureux problème de santé enduré par sa mère.

La honte, ce pays ! Suite et fin, enfin j’espère…
Je me demande bien ce que sont ces soi-disant médecins généralistes du Samu qui décident si ton cas est une urgence ou pas. Des étudiants en médecine ou vraiment des médecins diplômés ? Dans ce dernier cas, c’est quelque peu effrayant !
Jeudi soir, j’avais donc réussi à relever ma mère et à la mettre au lit, espérant que cela irait mieux le lendemain. Sauf qu’en la levant vendredi matin, elle n’arrivait toujours pas à tenir sur ses jambes et avait, en position debout accrochée à mon cou, des douleurs dans sa hanche droite qui n’ont fait qu’empirer au cours de la journée. Il fallait donc trouver une solution pour qu’elle puisse aller aux urgences.
Son médecin traitant étant fermé ce vendredi en raison de la Féria de Béziers, j’ai tenté ma chance auprès de quelques médecins du coin, sans me faire trop d’illusions, sachant que rares sont ceux qui se déplacent, et encore moins s’il ne s’agit pas d’un de leurs patients habituels. Résultat : négatif.
Vers 14 h 30, je me suis dit, tant pis je rappelle le Samu, d’autant qu’entre temps ma mère m’avait (enfin !) expliqué que l’assise du vieux fauteuil de jardin avait en partie lâché sous son poids en s’y asseyant. Je tombe sur un autre médecin que la veille, lui explique la situation et ose avancer qu’il faudrait éventuellement faire une radio. Peut-être vexé que j’empiète sur ses prétendues compétences, il me répond : « Oui, il serait bon de faire une radio pour voir s’il n’y a pas des fissures dans le bassin au niveau de la prothèse, mais ce n’est pas une urgence, il faut voir avec le médecin traitant » !!!! Donc dans le meilleur des cas, attendre environ une semaine pour en savoir plus ! Et il me dit une nouvelle fois d’un ton sec : « Ce n’est pas une urgence ! » Je lui rétorque : « Ça, c’est bien la France » et lui raccroche au nez. C’est quand même inimaginable qu’un médecin diplômé (du moins je l’espère) réagisse de la sorte, c’est comme s’il m’avait lancé, la vieille nous emmerde, elle n’a qu’à rester dans son fauteuil et souffrir en silence ! Ce n’est rien d’autre que maltraiter sciemment les malades !
Me restait une troisième solution, avant la quatrième que je voulais en fait éviter : trouver une ambulance qui veuille bien la conduire aux urgences de la clinique Saint-Privat de Boujan, dont mes parents et moi, qui ai dû y aller en 2019, avons toujours été satisfaits. Mais c’était sans compter avec le bureaucratisme et l’autoritarisme français ! Des personnes charmantes m’ont expliqué que sans bond de transport délivré par le médecin ou… le Samu , ils ne pouvaient pas l’y conduire. Je me suis mise à rêver de Stuttgart où j’ai souvent dû appeler une ambulance pour conduire mon mari chez le médecin, aux urgences ou à l’hôpital. Sans bon de transport, ils t’envoyaient la facture et après c’était à toi à voir comment te faire rembourser.
Donc pas possible d’échapper à la quatrième solution : arriver par mes propres moyens à installer ma mère dans la voiture, qui n’est pas une grosse berline . Après avoir placé la voiture de telle sorte que la portière du passager soit devant l’une des portes-fenêtres et pris des mesures pour être sûre que ce soit faisable, je me suis passé plusieurs fois un film dans ma tête sur la façon dont je devais procéder. Et ce matin j’ai tenté le coup. Oh, je n’ai pas réussi dès la première fois, mais à la troisième ou quatrième tentative, c’était bon : ma mère était bien installée et on prenait la direction de la clinique. Un infirmier est venu la chercher avec un fauteuil roulant dans la voiture et en deux gestes (est-ce que ça fait mal là et là,), il se doutait déjà de ce que c’était. Ils l’ont fait tout de suite entrer dans la zone des urgences et moi j’ai attendu dans la salle d’attente. Au bout de trois heures et demie, ce qui m’a permis de finir un livre en allemand et d’en commencer un nouveau en français , ils sont venus me chercher et m’ont expliqué qu’il s’agissait d’une luxation de la prothèse de la hanche droite, qu’ils avaient essayé par deux fois de la remettre en place en sédatant ma mère, mais sans succès. Il fallait donc qu’elle passe au bloc opératoire pour que le spécialiste la remette en place, cette fois sous anesthésie. Peu de temps après j’ai quitté la clinique.
Vers 17 heures le médecin m’appelait pour me dire que cela s’était bien passé et que je pourrais venir chercher ma mère vers 19 heures, sans oublier les consignes pour les quatre prochaines semaines. Quelques minutes plus tard, c’était l’infirmière du service chirurgie qui m’appelait pour me dire à peu près la même chose. À 19 heures, j’étais à la clinique. Mais quand l’infirmière a vu que ma mère n’était pas très sûre sur ses jambes, elle a proposé de la garder pour la nuit et de voir demain avec le médecin avant de me rappeler. J’étais vraiment soulagée, car je ne me voyais pas rentrer avec ma mère encore chancelante.
Quand je repense à l’abruti du Samu hier qui voulait que ma mère attende au minimum une semaine avant d’en savoir plus, avec une prothèse luxée ! Non mais, là c’est de l’incompétence totale !!! On peut comprendre (ce qui ne veut pas dire être d’accord) que certains patients deviennent agressifs !

LA FRANCE EST MAL, LA FRANCE VA MAL... témoignage vécu.

Où va notre système de santé jadis envié ? 

Une amie a eu la volonté de témoigner du triste et malheureux problème de santé enduré par sa mère.

La honte, ce pays ! ou quand le SAMU te fait comprendre dans un langage certes plus châtié que le mien : Démerdez-vous toute seule !!!

Ma mère, 93 ans, s’est assise cet après-midi à l’ombre dans un des fauteuils du jardin, pas un des récents qui aurait eu une bonne hauteur mais dans un ancien plus bas. Et est arrivé, ce qui devait arriver : elle n’arrivait plus à se relever. J’ai réussi par deux fois à la relever en la faisant s’accrocher à mon cou mais ses jambes ne répondaient pas : douleurs et tremblements dans la jambe droite, la « saine », et un genou qui flanchait pour la jambe gauche aux séquelles de polio. J’arrivais à redresser la jambe gauche en appuyant mon genou contre le sien, mais dès que je retirais le mien son genou gauche flanchait à nouveau. Donc retour dans le fauteuil.
 
Selon ma bonne habitude allemande, j’ai donc fini par appeler le 112. Je suis tombée sur le central des pompiers et me suis presque fait engueuler ! Si elle était tombée par terre, ils seraient venus, mais comme elle était encore dans son fauteuil, ils ne viendraient pas. Ils m’ont quand même transmis au 15 où j’ai dû à nouveau expliquer le problème à un monsieur qui a seulement dit qu’il allait me mettre en relation avec un médecin généraliste. Et j’ai attendu, attendu, attendu …. en me disant que la batterie de mon portable serait presque vide quand j’aurais enfin quelqu’un au bout du fil ! Et puis j’ai enfin pu expliquer une troisième fois le problème. Et là, il me dit qu’il ne peut rien faire et que je dois voir avec les voisins s’ils peuvent m’aider ! Tu parles ! La plupart des voisins de ma mère ont plus de 70 ans, très souvent même plus de 75 ans (l’une des voisines de ma mère en a 86 !!!) et les deux qui sont un peu plus jeunes sont partis en vacances ! Et vu les handicaps de ma mère, il faut que ce soit des personnes qui aient un minimum de connaissance des gestes techniques que, personnellement, j’ai acquis en observant les infirmières qui venaient soigner mon mari. Je me suis alors mise à cogiter, à passer en revue ce que je faisais dans un cas semblable avec mon mari. À la troisième tentative j’ai réussi à relever ma mère, toujours en lui disant de s’accrocher à mon cou, et à l’asseoir dans un fauteuil de jardin récent que j’avais légèrement imbriqué dans celui où elle était assise. En tirant sur le fauteuil sur environ un quart du tour de la maison, je l’ai installée dans la salle à manger où elle a pu manger et boire. Là je viens de la mettre au lit non sans badigeonner sa jambe droite d’une pommade allemande à base de plantes (Teufelskralle = griffe du diable) qui a déjà donné de bons résultats sur ses cervicales ainsi que sur les miennes et mes genoux. J’espère que demain ça ira mieux ! Mais pour ma part, je risque d’avoir un sacré mal de dos !
Presque quatre heures plus tard, je suis toujours offusquée de l’attitude des secours. S’ils m’avaient dit on viendra quand on pourra, on aurait attendu au besoin jusqu’au milieu de la nuit.
 
Les trois dernières années avec mon mari, je ne sais combien de fois j’ai dû le relever parce qu’il était tombé, le transférer du fauteuil roulant dans un fauteuil « normal » ou le lit et inversement. Et puis une paire de fois j’ai dû appeler les secours car je n’y arrivais pas. Jamais je n’ai été rembarrée, tout au plus on me disait presque en s’excusant que cela pouvait mettre un certain temps car ce n’était pas un cas prioritaire. Je me souviens encore de la dernière fois où j’ai dû les appeler : le dimanche ou le lundi de Pentecôte 2016 et on m’avait prévenu que cela pourrait prendre deux heures avant que les secours n’arrivent. 45 minutes plus tard, ils sonnaient à notre porte. Ils ont relevé mon mari, l’ont ausculté sommairement. Je les ai remerciés chaleureusement et le monsieur et la dame m’ont humblement répondu : « Mais, on est là pour ça, Madame » !!!!! Je doute fort qu’en France on ait droit à une telle réponse !