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vendredi 23 mars 2018

EN DEÇÀ DES PYRÉNÉES / Les Pyrénées Orientales

Revenons dans les Pyrénées Orientales, le Vallespir des premières cerises de l’année[1], les Aspres rocailleuses qui tombent sur le Ribéral, la terre fertile de la vallée irriguée de la Têt. Avec le Fenouillèdes, la Salanque, elles forment le cadre d’un petit roman « Adoracion », une petite perle, d’un auteur dont on ne sait rien sinon le nom, François Tolza. 

https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2016/11/raisin-vendanges-adoracion-francois.html 


Les pêchers en fleur avec le Canigou (la montagne sacrée des Catalans, nous en reparlerons aussi) enneigé au fond : une carte postale du Roussillon depuis les étangs, à l’occasion des allers matinaux vers Perpignan puis Rivesaltes, pour le boulot… Non, pas Le Boulou, ses bouchons vers le Perthus et la Jonquera où le prix du beurre, des cochonnailles, du pastis, du touron, des cigarettes valaient le déplacement[2]… Les Ducados… du temps où il vivait comme une bête, qu’il était fumeur… le paquet bleu l’émeut encore, sans doute une nostalgie de jeunesse ! 


La gouttière du Conflent, Villefranche défendue par le Fort Liberia de Vauban, avec le petit Train Jaune facilitant les échanges entre les pays perchés et la plaine littorale, apportant l’usage du français dans une vallée jadis plus versée vers la Catalogne… Ce Mas Py[3] bien au-dessus du confluent de la Rotja avec la Têt, où une famille du même nom demeurait encore à élever des vaches… Son père était très lié avec Henri, le fils : l’exil du travail obligatoire (STO) à Dresde, l’évasion en Bohême nouent des amitiés fortes. Les vieux parents et le frère, Marcel,  toujours célibataire, les avaient reçus comme dans la nouvelle « Les Vieux » de Daudet, avec l'absent si présent… Un tel accueil, ça vous donne de l’importance !



 La voie étroite permettant des courbes plus serrées, la traction électrique en continue, hissent le train jusqu’à 1592 mètres d’altitude avant de redescendre l’accueillant plateau ensoleillé de Cerdagne…

« Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe
 Sabine, un jour,
 A tout vendu, sa beauté de colombe,
 Tout son amour,
 Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
 Pour un bijou...
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou… » Guitare. Victor Hugo.

Chantée par Georges Brassens, encore un air portant sa part de rêve sauf que le pêcheur de tenilles a toujours cru entendre « Cerdagne » pour « Saldagne » ! Pas si faux en fin de compte puisque la Cerdagne[4] des Kérètes aux jambons réputés, le comté de Guifred le Velu, figurent dans la strophe qui suit (mais pas dans l’interprétation de Brassens) :  

« … Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où ... »

Dans ce poème, Guitare, qui n’est pas sans rappeler « Se canto » de Gaston Fébus[5], Victor Hugo dont le père connut la déconfiture napoléonienne en Espagne… « Mon père, ce héros au sourire si doux… », semble très inspiré par une certaine idée de l’Espagne. N’a-t-il pas écrit Hernani, Ruy Blas ?  Aussi exprime-t-il, à cœur ouvert, un attrait exotique se traduisant dans le vocabulaire, les intonations, l’accent castillan même si l’époque lui fait franciser le tilde « ñ » : doña Sabina ma señora, Saldaña[6]… Andalucía, Castilla-la Mancha, Castilla y León, Cerdagne… Son lyrisme n’a que faire d’une quelconque cohérence géographique. 
  

Derrière le col de la Perxa[7] (1581 m.), laissons le grand soleil de la haute vallée de Cerdagne, primordial pour les jambons des Cerretains et les fours solaires. A main droite, après La Llagonne, le col de la Quillana (1710 m.) ouvre l’horizon sur le rude Capcir, aussi, jadis, du comté de Cerdagne. Pays perché, pays de neige…Les premières sorties au ski, à la station des Angles, en autocar, le dimanche, avec le Foyer Leo Lagrange de Coursan, vers 1968... 

Au fond, en suivant un torrent tombant du lac de Puyvalador et qui compte tant pour notre identité, la vallée ombreuse et obscure de l’Aude longe le Donezan,  tranche de ses gorges (St Georges) un Pays de Sault déjà coupé par le Rébenty avant que les eaux de montagne ne butent contre les Corbières.  



[1] De Céret (Céretans) d’où est originaire Martin Fourcade, double champion olympique de biathlon à Pyeongchang 2018. Jusqu’à l’âge de 15 ans, il habita à La Llagonne,dans le Haut-Conflent, entre Cerdagne et Capcir. 
[2] 2018… ce trafic ne sera-t-il pas encouragé par les hausses intempestives du tabac, des carburants… comme quand l’Europe encore bégayante balbutiait ? Un demi-siècle plus tard, est-ce la solidarité promise entre les peuples ?
[3] Vendue, la ferme fut un temps promue par une bergère peut-être pour ses produits du terroir. Plus une indication aujourd’hui sur le Net.
[4] Le Traité des Pyrénées (1659) laisse Llivia, alors capitale, à l’Espagne. Elle forme toujours une enclave reliée par une route neutre.
[5] « Aquélos mountanhos Qué tan nautos soun M’empachoun de veïre Mas amours ant soun… » (Ces montagnes si hautes m’empêchent de voir où sont mes amours… Était-elle partie ? L’avait-il répudiée ?
[6] « Gastibelza… le mont Falù… la vieille maugrabine d’Antequera… le pont de Tolède… l’infant don Ruy… »
[7] Respectivement cols de la Perche et de la Quillane… si on francise… 

Photos autorisées Wikimedia Commons : 
1. Mont Canigou Author Robert66
2. Pays des Pyrénées Orientales_Conflent Author Babsy 
3. Train Jaune Author Herbert Ortner, Vienna, Austria
4. Trains_de_Cerdagne_1985 Author trams aux fils
5. Labour, carte post ancien, Cerdagne Author Labouche frères 
6. Capcir Formigueres chapelle de Villeneuve Author Jack ma 
7. L'Aude à Axat Author lijjccoo

mardi 13 mars 2018

MON GOLFE DU LION ÉTAIT DANS UNE TENILLE...

La pêche des coquillages, c'est le plaisir de "bouscar", la bousco étant la quête, comment dire, de tous ces petits profits de la nature, de la garrigue, des marges des vignes, des bords d'Aude, de l'étang, de la mer, du rocher... Les gratte-culs, les champignons, les poireaux, les prunelles, les salades, les asperges sauvages, le thym, les escargots, les guines, la réglisse, les cagaraoulettes, les figues ensauvagées, les mûres, les azeroles (aidez-moi à compléter). Parcourir la plage après un coup de mer (vous la connaissez celle de celui qui a rempli deux fois son break de dorades ?), les moules, les couteaux (mon pauvre cousin Jacky était fort pour plonger...), les tenilles (1) ! 
"Bouscar" a peut-être donné aussi "busquer" dans l'ancien français "busquer fortune" (2). 
Dans un raisin, le goût de mon pays mais son odeur aussi, salée, iodée, dans une tenille de l'été... merci Lucie Delarue-Mardrus pour un poème qui va droit au cœur des fidèles à toutes les petites patries... Pour revenir à ce petit profit de l'été (de bon rapport pour les professionnels  ! voir

https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2015/12/yves-pecheur-du-golfe-xiv-cest-le.html), 

Dans le livre du canton (Opération vilatges al pais / 2005) Jean Boucabeille de Gruissan raconte : 

"Lo mainaire dins l'aigo juscas als ginolhs o a las cuèissas, en trantolejant doçament tira sul tragèl per sablar la maina (e fosicar la sabla). Las tenilhas soslevadas s'amassan dins la sàrcia, la pocha en fialat de la maina. Sovent s'i trapa tanbens de passards (barbue), d'iranhas (vives), de rompàtels (petits turbots), de cranquetas. Los mai forts a Grussan èran Roma e Célestin." 

Le maïnaïre, le tenilleur ( la "mayne serait le râteau), dans l'eau jusqu'aux genoux ou aux cuisses, au lent dandinement zigzaguant, tire sur les traits pour enfoncer l'engin dans le sable (et le fouiller). les tenilles soulevées s'amassent dans le filet du tenillier. Souvent on y trouve des barbues, des vives, des petits turbots, des cranquettes (Etrille élégante, potumnus latipes, aux pattes arrières en forme de pagaies [JFD]). Les plus forts à Gruissan étaient Roma et Célestin.


 En tirant vers le nord, alors que les souffles s’apaisent et qu’un train de vagues espacées indiquent que le marin veut rentrer, le panorama qui s’offre est plus prenant encore : les Pyrénées rehaussent le décor. Dans les entrées maritimes, flou embrumé à près d’une centaine de kilomètres, le Cabo de Creus ferme la courbe plus concave, gracieuse, d’une poésie plus vraie que ne pourrait le rendre la théorie des cartes de la côte. En théorie seulement car les cartes aussi font rêver…

«  Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !.. »
Le Voyage « Les Fleurs du Mal » Charles Baudelaire (1821-1867)

Le Golfe du Lion, un golfe clair (3) en offrande aux vagues d’estivants, avec sa guirlande de stations balnéaires que la réfraction fait scintiller et trembloter la nuit. Mais là, en présage de beau temps, ce sont les voiles, d’autres coques et quelques reflets fulgurants qui ajoutent leurs points blancs à l'acier du soleil sur la mer, aux virgules fuyantes d’écume, pas encore des moutons. Au fond toujours, la Côte Vermeille, la Méditerranée palpable, pulpeuse, d’Aristide Maillol (1861-1944), un verre de Banyuls à la main. A Port-Vendres, les goélettes chargées d’oranges (l’une d’elles est en cours de restauration à Mandirac, entre Gruissan et Narbonne sur le Canal de la Robine). A Collioure, des couleurs pour les peintres (Matisse, Derain, Braque, Dufy, Signac...),  la sardane de Trénet (1913-2001), la dernière demeure, vivante telle une tombe mexicaine, d’Antonio Machado (1875-1939), échoué là avec la déferlante des réfugiés Républicains espagnols, abandonnés par des « démocraties » s’accommodant trop facilement des dictatures à leurs portes... 




(1) Pour les clovisses, les palourdes, voir la série d'articles sur l'Etang de Thau 
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/09/clovisses-ou-palourdes-quelle-affaire-3.html
(2) un rapport avec débusquer, embusqué, embuscade, racine "bosc", le bois ?
(3) Un attachement exclusif pour UN golfe clair et non, plus dilué quand on a trop d’argent et qu’on voudrait habiter partout à la fois « DES » golfes clairs où dansent les reflets d’argent de la mer…

Photos autorisées : 
2. Aristide Maillol en 1925 photo Alfred Kuhn (1885-1940).
3. La Méditerranée de Maillol (Perpignan) Author Palauenc05.

vendredi 3 novembre 2017

GUERRE DES DEMOISELLES / 9 contumaces et 1 présent.

 
638 pages sont disponibles aux archives départementales de l’Ariège. 

" Dossier d'instruction de la Cour d'assises de l'Ariège concernant la dévastation de bois, incendies et rébellions.

Vu l’article 241 du Code d’Instruction criminelle ;
Après un nouvel examen des pièces de la procédure, EXPOSE CE QUI SUIT :

L’exécution des nouvelles loix sur l’administration forestière a occasionné des graves désordres dans les arrondissements de St Girons et St Gaudens ; plusieurs procédures ont été instruites contre un grand nombre d’individus. Voici les principaux faits qui résultent de celle dont les individus ci-dessus dénommés ont été l’objet.

Le 17 août dernier, les inspecteurs, sous-inspecteurs, gardes généraux et autres agents de l’administration forestière s’étaient transportés dans la forêt royale de Buzan pour l’assiette des coupes : y ayant surpris trois bergers en délit, deux d’entre eux furent arrêtés, mais le troisième parvint à s’échapper, et alla donner l’alarme aux habitants de la commune de Buzan ; aussi-tôt un attroupement fort nombreux d’individus armés de barres de faux et de fusils parut sur les hauteurs et fit des décharges aux quelles on fut obligé de répondre ; parmi les assaillants furent remarqués Charles Lapeyre Contrich (?), Jean Lapeyre son frère, Pierre Barcilles(?), Laurent Artigues dit Tychnée, Jacques Saulens dit Lapeyre ??????? d’en haut et Jean Moles dit Lancette. Ils forcèrent les deux gardes d’abandonner les bergers et de battre en retraite ; Charles Lapeyre poussa meme l’insolence jusqu’à s’approcher à prendre la croix de St Louis dont ce fonctionnaire est décoré, et de dire qu’il se moquait de ce morceau de fer blanc.

Dans la nuit du 29 au 30 août dernier, une bande de malfaiteurs se rendit dans la forêt royale d’augirein au nombre d’environ quarante personnes, la plus part déguisés et armés ; ils se présentèrent à la cabanne du nommée Jean Maurel dit l’intendant, qui y avait été placé avec d’autres charbonniers pour en faire l’exploitation ; on lui demanda un fusil qu’un de ses camarades s’était procuré et sur son indication on alla le chercher dans une cabanne voisine ; dès qu’on s’en fut saisi on maltraita les charbonniers, on mit le feu aux cabannes, on tira des coups de fusil, et on déroba quatre haches, une bêche et quelques vêtements. Parmi ces malfaiteurs furent reconnus Bertrand Couitre du Compay du falot et Jean Couitre Tray dit Caussé père.

On ne peut douter qu’un concert n’existat entre ces divers individus pour empêcher l’exécution des loix et que dès lors, ils ne se soient rendus coupables du crime contre la paix publique ; lorsque surtout on considère que diverses autres scènes du même genre ont eu lieu, qu’une maison forestière a été détruite et que les habitations de plusieurs particuliers amis de l’ordre ont été dévastées ; mais dans ces diverses occasions, soit à cause de la nuit, soit à cause de leurs déguisements, les malfaiteurs n’ont pu être reconnus

Résumé

En conséquence, Charles Lapeyre Contrich, Jean Lapeyre Contrich son frère, Pierre Barcille, Laurens Artigues dit Tychnée, Jacques Saulens dit Léniv ? Lapeyre ? d’en haut et Jean Moles dit Lancette sont accusés d’avoir en réunion armée de plus de vingt personnes résisté le 17 aout 1829, avec violences et voies de fait, aux agents forestiers agissant dans l’ordre légal de leurs fonctions pour l’exécution des loix, crime prévu et puni par l’article 210 code pénal.
Bertrand Couitre du Compay du falot et Jean Couitre Tray dit Caussé père, sont accusés d’avoir volontairement mis le feu dans la nuit du 29 au 30 aout dernier aux cabannes des charbonniers d’augirein, crime prévu par l’art. 434 du code pénal, et d’avoir pendant la même nuit commis en réunions armées de plusieurs personnes étant porteurs d’armes apparentes dont ils firent usage et de plus à l’aide de violences qui ont laissé des traces de blessures plusieurs vols de fusils, de haches, de hardes et de bêches au préjudice des charbonniers d’augirein, crime prévu par l’article 382 du code pénal combiné avec l’art. 381 du même code. 

Enfin tous les sus-nommés sont accusés de s’être rendus coupables du crime contre la paix publique prévu par l’art. 265 du code pénal pour avoir fait partie d’une association de malfaiteurs contre les personnes et contre les propriétés. 

Tout au moins tous les sus nommés sont accusés de s’être rendus les complices de chacun des crimes qui leur sont spécialement imputés pour avoir avec connaissance aidé ou assisté l’auteur ou les auteurs de ces crimes dans les faits qui les ont préparés ou facilités ou dans ceux qui les ont consommés, crime prévu et puni par les articles 59 et 60 du code pénal.
 
au parquet le 13 février 1830
 
Le procureur général "Bastoully" (?)" 



Autres cartes et photos autorisés : 
1. Ariège Carte Couserans wikimedia commons auteur Basilus. 
2. Ariège les Bordes-sur-Lez 1882 flickr.fr Auteur Eugène Trutat.

lundi 14 août 2017

IL DESCEND DU CAPCIR, L'AUDE... / Occitanie, Pays Catalan

Il descend de la montagne, l'Aude... 
Long de 224 kilomètres, l'Aude qui a tant fait parler de son delta prend sa source à 2150 m d'altitude, sur le versant oriental du Carlit, commune des Angles, dans ce pays suspendu et rude qu'est le Capcir (1) autrefois nommé Pais de la muntanya d'Auda.

Vers le sud-ouest, à gauche le lac d'Aude sous celui, plus important, des Bouillouses où passe la Têt.

Les surnoms de Petit Canada ou Petite Sibérie (un des derniers refuges en Europe occidentale d'une plante boréo-arctique, la ligulaire de Sibérie) disent tout des rigueurs de l'hiver sur ce plateau couru par le Cers localement appelé Carcanet, un vent fort et froid venu du nord.

Après le Roc d'Aude (2325 m), juste un nom, il faut gagner le Mont Llaret (2376 m) pour se dire que l'Aude, notre fleuve, notre rivière, naît là. A nos pieds, le petit lac ne portant pas pour rien son nom "d'Aude". Entre les arbres nains et la pierraille, les fleurs, tournant le dos au vent frais, témoignent de la vie qui s'accroche...


Si son pied de marcheur attendri évite, bien sûr, d'écraser ces bouquets divers qui chantent la vie, à l'heure où l'offre touristique, d'été et d'hiver, se croit obligée, concurrence oblige, de proposer toujours plus d'activités farfelues, le visiteur se doute qu'il y eut un passé avant les sports d'hiver. A voir les vaches dans les prairies d'altitude et en bas, les parcelles bien marquées, ces meules de foin roulé, sans parler du vieux village qui n'a plus que son clocher et la porte d'un vieux casteil pour témoigner des temps anciens, il doit savoir que jusque dans les années 60, le pays était pauvre, les gens encore ici vivaient d'un peu d'élevage, de pommes de terre et de braconne. Depuis 1900, les conditions difficiles, l'exode rural ont divisé la population par deux et pour retenir les jeunes, s'inspirant de l'expérience des Pyrénées centrales, le maire d'alors, Paul Samson, lança la station des Angles. On aménagea les granges pour loger les premiers skieurs ; Arthur Conte raconte qu'un paysan rieur lui fit sonner un trousseau de clés sous le nez, ravi de louer deux chambres et de gagner ainsi autant que s'il vendait cinq vaches !  

Vue vers le sud-est : au deuxième plan, le lac de Matemale ; derrière, la neige du jour sur le Cambre d'Ase et le Pic Redoun peut-être. 

Le progrès, même s'il faut s'en prévaloir non sans réserves, ce sont aussi les lacs créés de Matemale et de Puyvalador, prenant sur les surfaces cultivables. Sinon, la vieille dame de la pêche à la truite (2,60 € / pièce) a bien dit qu'elle n'avait jamais connu un mois sans neige, aux confins du Capcir et du Conflent.

(1) passé du comte de Cerdagne aux rois de Majorque, d'Aragon puis d'Espagne avant d'être rattaché, avec le Roussillon, à la France par le Traité des Pyrénées (1659).  

Sources : Capcir, Les Angles, wikipedia. 
http://www.lesangles.com/fr/culture-et-traditions/si-les-angles-metait-conte/50-ans-d-histoire

jeudi 9 mars 2017

LE MONDE NE DEVRAIT ÊTRE QUE CHANSON ET MUSIQUE... (3) / ratés existentiels

VOYAGE DES 1 & 2 mars 2017

Combien sont-ils dans cet avion, à trimballer des états d’âme ?
Laisser ainsi son pauvre papa avec qui il partage tant culturellement. « Cherche François Coppée » il a demandé dernièrement... des poèmes pris au hasard et d’une fraîcheur ! s’agissant d’un poète officiel plutôt catalogué académique. Et cette complicité, ces contrepèteries parfois salaces mais qui font rire surtout sorties en se défaussant, non sans malice, sur le fils qui l’en a instruit... « Une salade avec une belle escalope »... Ces musiques et chansons partagées, de l’opéra-opérette (1) au Pavarotti de la chanson napolitaine (2), occitanes ou bien françaises, sur Prague (4) et la campagne tchèque, du Brésil aussi, souvenir toujours vivant de  ce beau séjour de trois années, d’une époque où on prenait le paquebot, les lignes de l’Atlantique Sud ! 


Mais là, avec les intonations plus rauques de la "camisa negra", les accents moins dégrossis et enrobés que ceux du portugais "nordestin" (5), il s’en veut d’avoir en tête plus que le souci de son pauvre père. 


Cette Espagne qui le subjugue depuis toujours, depuis qu’il voit les Pyrénées de chez lui et autant son majestueux Mont Canigou enneigé que ses marges vaporeuses s’évanouissant dans la Méditerranée vers les caps Béar et même Creùs, cette Espagne cambrée d’une seguidilla (6) qui vous frôle et transporte rien qu’avec les yeux avant de provoquer et brouiller l’esprit de l’arrondi de son bras gracieux, arrêté, "bien parado", vers la grande fleur rouge du chignon flamenco, revient le perturber, presque le détraquer cette fois. 


Des flashs vieux de plusieurs dizaines d’années se sont rués en lui... Avec l’impression que les digues cent fois relevées, cent fois renforcées, les digues du Rhin et de ces Pays-Bas qu’il vient de quitter, ont cédé.
C’est qu’il a été perturbant ce séjour, oh non par rapport au père que cette paralysie a tant rapproché mais parce qu’il a redonné vie à un flot d’émotions jusque là refoulées dans le tiroir des souvenirs. Sédimentation apparemment morte et pourtant soudainement érigée telle la chaîne des Pyrénées qu’un documentaire expliquerait en accéléré !
Agréable d’abord avec cette ancienne camarade de classe qui le retrouve près d’un demi-siècle plus tard. Elle vit en Haute-Loire. Son mari est docteur. Avec les réseaux sociaux censés rapprocher les gens, les êtres, tels ces bulles dans un même verre de Blanquette de Limoux montent tous crever en surface, solitaires. La solitude en résultante du culte de l’individualisme exacerbé. Aussi, si quelqu’un quelque part, parce qu’il ne vous a pas oublié, prend la peine de taper votre nom, cela mérite d’être noté. Et puis, dans un placard de la remise il a mis la main sur une boîte en fer ouverte aussitôt reconnue, celle de son courrier avec des prénoms revenus faire défiler des amis et d’abord ceux des filles croisées alors. Souvent il fit semblant de ne pas la voir, cette boîte à biscuits et cette fois il l’a prise naturellement, sans l’appréhension de réveiller pour rien tout un passé. Malgré un temps de réflexion, tout revenait malgré le demi-siècle passé, frais, apaisé, sans nostalgie aucune. Chose étrange, sur cette boîte ouverte, pas une once de poussière ! Or rien de dérangé entre les signets regroupant un ou une même correspondante. des curieux dans ses familiers ? Ils n’ont jamais le temps de rien ! En commençant par le début, c’est la première lettre sortie d’une enveloppe ouverte, comme toutes les autres, au coupe-papier. Bien sûr, une foule de pensées liées aux souvenirs revient aussitôt à l’esprit.
Evelyne. Cette amie unique... Comment peut-on lier amitié avec une fille... c’est d’une chasteté aussi anormale qu’insupportable... Aussi il a longtemps cru l’aimer, seulement. Avec l’âge, il a compris. Avec son père propriétaire d’un domaine dans la plaine, Evelyne est en vacances du côté de Cullera, après Valencia. Ils ont fait un périple dans la montagne pour visiter leurs vendangeurs. Un chemin de terre, un pauvre village, une montagne déshéritée ; un accueil chaleureux mais des gens démunis. Un tel contraste avec l’opulente huerta dans la plaine en bas.
Et là, une image lui revient en boomerang, qu’il croyait effacée. Celle d’une petite vendangeuse espagnole, juste un échange du regard, un éclair...  

 

(1) Anna Netrebko « Meine Lippen sie küssen so heiß » de Franz Lehar https://www.youtube.com/watch?v=7tUq8Q_b8Lg
(2) Luciano Pavarotti « Turna a Sorriento »
https://www.youtube.com/watch?v=wbdM7yuNGYI
(3) Reda Caire « Si tu reviens »
https://www.youtube.com/watch?v=EfzFGQZtL08
(4) O. Kovář: Praha je krásná 
https://www.youtube.com/watch?v=CtiyNDo7AZA
(5) Ivon Curi - (Menino de Braçanã) Luis Vieira - Arnaldo Passos https://www.youtube.com/watch?v=OpPs8M6nYF0
(6) Comme l'Espagne et ses mythes s'offrent depuis toujours à l'Europe. Il suffit de regarder danser Anna Netrebko chanterait-elle en allemand !  

crédit photos : 1. Paquebot Alcantara juin 1953 Auteur François Dedieu
2. Pyrénées depuis Saint-Pierre-la-Mer perso
3. Danseuse de flamenco auteur Jpbazard 
4. Bacchus dans les vignes / tableau / Allan Österlind

mercredi 22 février 2017

LE MONT CANIGOU CHANTE SON NOM / Pyrénées, Roussillon...

La montagne sacrée chante son nom au vent d’Espagne mais voudrait garder le secret de son origine.
André Sordes, professeur d’anglais honoraire et piqué de linguistique pense raisonnablement qu’on peut faire remonter l’origine du nom « Canigou » aux Phéniciens, marins téméraires qui, vers 1200 av. J.C. parcouraient la Méditerranée. 

Comme « kan », le terme signifiant « montagne », ne rendait pas la majesté d’un sommet visible depuis la haute mer et les limites du Golfe (195 km), ces aventuriers venus de l'autre bord dirent « Kan kan », « Mont des Monts », dans l’esprit de « Roi des rois » ou « Siècles des siècles » (1).
« Kan kan » évoluera vers « kanikan » et les Grecs entendront « kanigon » avec l’idée de « cône » pour « –gon » (pas étonnant vu leur penchant pour la géométrie). 

 Si certains ont avancé la ressemblance avec un croc de chien pour « kunos » en grec et « canis » en latin, cela ne correspond pas du tout à la forme du Canigou. D’autres ont opté pour « canum jugum » (2), la « cime blanche », enneigée des Romains mais les règles de la phonétique infirment cette hypothèse. 

Ensuite il faut attendre un demi millénaire pour lire « Montis Canigonis » en 949, « Monte Kanigoni » au XIème et « Canigó » en 1300 qui donne, francisé « Canigou » après le Traité des Pyrénées (3) donnant le Roussillon à la France. 

Finalement, cette quête sur plus de 3200 ans entretient le charme mystérieux qui entoure le Mont des Monts et si je pardonne volontiers au plaisantin qui associe notre Canigou à une marque de croquettes, j’en veux davantage aux auteurs et responsables des cartes, dicos et atlas qui avec leur « Pic du Canigou » (4) n’ont rien à faire du respect dû à la montagne sacrée. 

(1) plus communément « l’as des as », la « der des ders », le «fin du fin » voire « bonbon ».
(2) Par ailleurs, « kan » signfierait « blanc » chez les Celtes...
(3) signé le 7 novembre 1659 sur l’île des Faisans, au milieu de la Bidassoa.
(4) Qui en décida ? Quand ? Pourquoi ? Au nom de quelle conception spécieuse de la démocratie ?
Sources : 1. histoire-genealogie.com 2.andresordes.e-monsite.com 3. cactus 2000 pour la distance de l’horizon. 4. wikipedia pour infos générales et vérifications. 

Photos depuis l'embouchure de l'Aude aux Cabanes de Fleury : 
1. Aurait dû y être ! 
2. Peut-être là... à 100 kilomètres à vol d'oiseau ! 



lundi 20 février 2017

« ... DES CHEMINS SUR LA MER... » / Armand Lanoux sur Antonio Machado et Aristide Maillol



Toujours dans « Le Berger des Abeilles », Armand Lanoux craint que Maillol ne parte comme Machado, abandonné à une froide indifférence. 


Extrait : 


«... Tu connais Machado ? 

- Je sais qu’il est mort à Collioure.
 
- Après la débâcle gouvernementale, Machado a vécu à Collioure. Il était très malade. Un soir, il écrivait, assis sur le quai, près de la chapelle Saint-Vincent. Passe un adjoint au maire. Machado signe le papier et le lui donne. « Pour tes enfants ». L’adjoint fourre le papier dans sa poche. C’était le dernier poème de Machado ! Quand il est mort, quelques semaines plus tard, quelqu’un a demandé le poème à l’adjoint. Celui-ci l’avait perdu. Ou jeté. Un bout de papier, quoi ! « Mais, enfin, lui a demandé un réfugié espagnol, qu’est-ce qu’il disait, ce poème ? » Tu sais ce que l’adjoint a répondu ? « Oh, moi, alors ! Des couyonnades ! Il parlait de la Grèce ! » Voilà à quoi il faut s’attendre pour Maillol !.. » 



vendredi 17 février 2017

LE BERGER DES ABEILLES (1974) / Armand Lanoux (guerre d'Espagne).

Extrait :
«... Ah! cet hiver 1938-1939! Hébété. Hagard. Hirsute. Partout, la neige. Dans le golfe, la mer se payait des creux de trois mètres et les vagues crachaient sur Doune, l’île Petite et l’île Grosse. Il pelait de froid avec un radiateur électrique à l’hôtel de Catalogne.
La neige, la neige, et la guerre. La D.C.A. tirait parfois, balayait le ciel toujours. les soldats kaki avaient l’air de soldats arctiques. Le port de Cerbère fut encore bombardé par des avions de nationalité inconnue.
Aqui Andorra. La voix de soleil de la célèbre speakerine, peu adaptée aux circonstances, roucoulait des informations tragiques :
- Depuis quarante-huit heures, les rescapés de l’armée gouvernementale franchissent la frontière. Par le Perthus, Cerbère et le col de Banyuls, le flot monte sans cesse... /... les écoles, les préaux, les mairies avaient été réquisitionnés pour accueillir ce flot couleur de tabac, de cuir et de couverture sale. Entre deux catastrophes, Radio-Andorre reprenait Au pays des fandangos et des mantilles, Tino Rossi, et ce qui fut la réelle chanson de cette misérable époque, son hymne, sa Carmagnole et sa Marseillaise stupide :
Amusez-vous
Foutez-vous d’tout
Prenez la vie par le bon bout...
»

Ce passage, pour les instantanés portant sur la météo et la vague de réfugiés passant la frontière, apporte à qui veut comprendre et connaître cette période. Par contre, le sentiment général de dégoût exprimé par l’écrivain, s’il est bien admis historiquement, n’en repose pas moins sur des détails discutables. Il faut dire aussi que, plus de quarante ans après, si des imprécisions sont directement imputables à l’auteur, l’Internet vient aussi apporter beaucoup d’eau au moulin. 

Ainsi si le 26 mai 1938, Cerbère a été attaquée, on ne trouve rien sur un deuxième bombardement. Par contre, le 6 juin 1938, quelques jours après celui de Cerbère, c’est Orgeix, en Ariège qui a été bombardé. Les autorités françaises, toujours dans la volonté de ménager "monsieur Hitler" (ce qui mènera aux honteux accords de Münich) n’ont alors pas voulu dire qu’il s’agissait d’une provocation de l’Allemagne (une bande rouge au bout des ailes voulant laisser croire à une attaque des Républicains).

Plus léger le "AQUI ANDORRA" que tous les sudistes corrigent aussitôt « AQUI RADIO ANDORRA ». Avec la suite pour ceux qui se souviennent mieux, du moins phonétiquement «... EMISORA DEL PRINCIPADO DE ANDORRA ! »
https://www.youtube.com/watch?v=IyIo06x7quI

Laissons l’auteur railler l’époque et nos mentalités d’alors mais rien ne semble correspondre au "pays des fandangos et des mantilles", certainement une approximation pour « Sombreros et mantilles », le titre évoquant les fandangos... Et Tino Rossi là dedans ? Quant à la "Carmagnole et sa Marseillaise stupide", encore pour fustiger un optimisme inconscient à l’opposé de ce qui, de nos jours, est devenu un pessimisme français, la chanson incriminée date de 1934 et non de l'hiver 1938 - 1939...

Ces imprécisions, seraient-elles orientées, ne gâchent en rien le sujet, l’ambiance du « Berger des Abeilles », très beau roman d’Armand Lanoux. Et c’est peu dire quand on garde au cœur la Côte Vermeille, Maillol, Machado, les vignes banyulencques (oubliés les embouteillages de l'été !), le Vallespir, sa vallée des fruits, Prades, le souvenir de Pau, Pablo Casals avec la magie d’un Mont Canigou aux neiges couronnées de soleil levant... 





photos : 1. Cerbère auteur Bernard Grondin. 
2. Pyrénées la Méditerranée La tombe d'Aristide Maillol (la Métairie, Banyuls-sur-mer) auteur Jean-Pierre Dalbéra. 
3. Pyrénées Canigou depuis Força Real author Krzysztof Golik.

lundi 13 février 2017

LES PYRÉNÉES SE SOUVIENNENT... / Guerre d'Espagne, Corbières


Belles, les montagnes immaculées. A gauche, le Canigou sous sa capuche blanche ; vers l’ouest, des cimes, des pics se tenant par la main, festonnés de neiges. Les nuages poussés par le marin n’apposent pas encore leur couvercle gris, le soleil encourage la fleur d’amandier, les branches dénudées s’éveillent. Et cette porte des Corbières où il faudra s’arrêter mais une autre fois puisque ce vendredi 10 février, nous partons accompagner une grand-mère à sa dernière demeure. 



Petit village, petite église, petits platanes. Petit parvis fermé par une grille d’avant sur la murette, ouvert sur les chants déjà printaniers des petits oiseaux. En contrebas, des jardins, un filet d’eau claire trop modeste pour le fossé bétonné où l’eau boueuse et grondante des aigats (1) s’engouffre régulièrement. 


La carrure bienveillante, le prêtre descend les marches. Il tient à saluer les proches puis, d’un signe de croix, le corps. Pour une messe anodine, il aurait quelque chose du curé de Cucugnan. Mais quand il s’adresse à la morte, sous les voutes romanes du choeur, les références aimables s’effacent... Joséphine, arrivée d’Espagne pendant ou après la guerre a célébré sa communion dans cette petite église de Saint-André. Si son vouvoiement, serait-il de politesse, marque une certaine distance, d’un coup, toute la chaîne enneigée des Pyrénées s'immisce par le petit portail tourné vers les petits platanes, le petit parvis, les jardins aux petits oiseaux ! 


C’est que le grand Sud, derrière, est si longtemps resté bloqué sur la ligne de crête, la frontière espagnole ! Pour un Audois né onze ans plus tard, cela se dévoile encore peu à peu et ça marque à jamais : telle un tsunami, la guerre civile a débordé sur notre versant. Les belles lignes d’Armand Lanoux sur cet hiver 1939 à Banyuls, froid et neigeux (Le Berger des Abeilles), reviennent aussitôt travailler la mémoire. Une mémoire imaginant aussi Antonio, réfugié républicain, dans une rue de Collioure, faisant passer un papier déjà froissé à un passant qui a pris les mots pour des fadaises et qui n’a pas compris et réalisé qu’il allait jeter le dernier poème de Machado.

Choquant, l’exode, de Cerbère aux cols les plus hauts vers l’ouest, cachés presque sous un épais manteau de neige. Émouvant, ce flot d’exilés mêlant les humbles et des moins à plaindre, des anonymes et des sommités. Déstabilisant de réaliser que la religion démontrait ici, dans ce piémont refuge, au sein de la petite église protectrice, un pouvoir rassurant tandis que là-bas, par l’entremise d’un même officiant, complice du franquisme, elle étreignait le pays d’une main de fer.

Le cercueil défile par les rues, devant la cave du grand-père, ensuite, non loin de la maison aux volets bleus. Contre un mur, au fond d’un jardin, les pompons jaunes et moirés d’un mimosa d’Australie... « Seulement les grand-mères, madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais, mais c'est fragile... » ... Marcel Pagnol... Et la famille qui marche devant prend le pas sur l’Histoire. L’Histoire peut aller dans tous les sens... La Géographie est plus sage même si tous ces ruisseaux d’eau claire dénotent dans les Corbières. C’est que la tempête Marcel (encore lui) est passée il y a peu. D’ailleurs le panneau électronique de la mairie informe qu’on peut se signaler si les intempéries ont causé des dégâts aux cultures.

La route repart vers le nord, les grands domaines aujourd’hui cotés. Au sortir du village, la famille, parents et petits-enfants, se tient encore devant les cyprès chenus du cimetière. A l’horizon, éblouissantes de neige, les Pyrénées se souviennent pour ne pas qu’on oublie, même si tant de témoins, Antonio ou Joséphine, dorment désormais de leur dernier sommeil.  

(1) un aigat est un épisode pluvieux violent lié à une dépression s’enroulant vers l’ouest et bloquée par les bordures montagneuses du Languedoc-Roussillon : Cévennes et piémont pyrénéen (dont les Corbières). Mais quand la doxa météo ressasse ses « épisodes cévenols » comme elle radote sa « tramontane », c’est toujours la niveleuse assimilatrice francilienne en action.


Crédit photos : 1. Canigou depuis Ille-sur-Têt. author Babsy 
3. Saint-André-de-Roquelongue Église auteur Methos31 
4. Canigou depuis le Barcarès  author Leguy French Wikipedia