La pêche des coquillages, c'est le plaisir de "bouscar", la bousco étant la quête, comment dire, de tous ces petits profits de la nature, de la garrigue, des marges des vignes, des bords d'Aude, de l'étang, de la mer, du rocher... Les gratte-culs, les champignons, les poireaux, les prunelles, les salades, les asperges sauvages, le thym, les escargots, les guines, la réglisse, les cagaraoulettes, les figues ensauvagées, les mûres, les azeroles (aidez-moi à compléter). Parcourir la plage après un coup de mer (vous la connaissez celle de celui qui a rempli deux fois son break de dorades ?), les moules, les couteaux (mon pauvre cousin Jacky était fort pour plonger...), les tenilles (1) !
"Bouscar" a peut-être donné aussi "busquer" dans l'ancien français "busquer fortune" (2).
Dans un raisin, le goût de mon pays mais son odeur aussi, salée, iodée, dans une tenille de l'été... merci Lucie Delarue-Mardrus pour un poème qui va droit au cœur des fidèles à toutes les petites patries... Pour revenir à ce petit profit de l'été (de bon rapport pour les professionnels ! voir
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2015/12/yves-pecheur-du-golfe-xiv-cest-le.html),
Dans le livre du canton (Opération vilatges al pais / 2005) Jean Boucabeille de Gruissan raconte :
"Lo mainaire dins l'aigo juscas als ginolhs o a las cuèissas, en trantolejant doçament tira sul tragèl per sablar la maina (e fosicar la sabla). Las tenilhas soslevadas s'amassan dins la sàrcia, la pocha en fialat de la maina. Sovent s'i trapa tanbens de passards (barbue), d'iranhas (vives), de rompàtels (petits turbots), de cranquetas. Los mai forts a Grussan èran Roma e Célestin."
Le maïnaïre, le tenilleur ( la "mayne serait le râteau), dans l'eau jusqu'aux genoux ou aux cuisses, au lent dandinement zigzaguant, tire sur les traits pour enfoncer l'engin dans le sable (et le fouiller). les tenilles soulevées s'amassent dans le filet du tenillier. Souvent on y trouve des barbues, des vives, des petits turbots, des cranquettes (Etrille élégante, potumnus latipes, aux pattes arrières en forme de pagaies [JFD]). Les plus forts à Gruissan étaient Roma et Célestin.
En tirant vers le nord, alors que les souffles s’apaisent et qu’un train de vagues espacées indiquent que le marin veut rentrer, le panorama qui s’offre est plus prenant encore : les Pyrénées rehaussent le décor. Dans les entrées maritimes, flou embrumé à près d’une centaine de kilomètres, le Cabo de Creus ferme la courbe plus concave, gracieuse, d’une poésie plus vraie que ne pourrait le rendre la théorie des cartes de la côte. En théorie seulement car les cartes aussi font rêver…
"Bouscar" a peut-être donné aussi "busquer" dans l'ancien français "busquer fortune" (2).
Dans un raisin, le goût de mon pays mais son odeur aussi, salée, iodée, dans une tenille de l'été... merci Lucie Delarue-Mardrus pour un poème qui va droit au cœur des fidèles à toutes les petites patries... Pour revenir à ce petit profit de l'été (de bon rapport pour les professionnels ! voir
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2015/12/yves-pecheur-du-golfe-xiv-cest-le.html),
Dans le livre du canton (Opération vilatges al pais / 2005) Jean Boucabeille de Gruissan raconte :
"Lo mainaire dins l'aigo juscas als ginolhs o a las cuèissas, en trantolejant doçament tira sul tragèl per sablar la maina (e fosicar la sabla). Las tenilhas soslevadas s'amassan dins la sàrcia, la pocha en fialat de la maina. Sovent s'i trapa tanbens de passards (barbue), d'iranhas (vives), de rompàtels (petits turbots), de cranquetas. Los mai forts a Grussan èran Roma e Célestin."
Le maïnaïre, le tenilleur ( la "mayne serait le râteau), dans l'eau jusqu'aux genoux ou aux cuisses, au lent dandinement zigzaguant, tire sur les traits pour enfoncer l'engin dans le sable (et le fouiller). les tenilles soulevées s'amassent dans le filet du tenillier. Souvent on y trouve des barbues, des vives, des petits turbots, des cranquettes (Etrille élégante, potumnus latipes, aux pattes arrières en forme de pagaies [JFD]). Les plus forts à Gruissan étaient Roma et Célestin.
En tirant vers le nord, alors que les souffles s’apaisent et qu’un train de vagues espacées indiquent que le marin veut rentrer, le panorama qui s’offre est plus prenant encore : les Pyrénées rehaussent le décor. Dans les entrées maritimes, flou embrumé à près d’une centaine de kilomètres, le Cabo de Creus ferme la courbe plus concave, gracieuse, d’une poésie plus vraie que ne pourrait le rendre la théorie des cartes de la côte. En théorie seulement car les cartes aussi font rêver…
« Pour l’enfant, amoureux de cartes et
d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !.. »
Le Voyage « Les Fleurs du Mal » Charles Baudelaire (1821-1867)
Le Golfe du Lion, un golfe clair (3) en offrande aux vagues d’estivants, avec sa
guirlande de stations balnéaires que la réfraction fait scintiller et
trembloter la nuit. Mais là, en présage de beau temps, ce sont les voiles, d’autres
coques et quelques reflets fulgurants qui ajoutent leurs points blancs à l'acier du soleil sur la mer, aux
virgules fuyantes d’écume, pas encore des moutons. Au fond toujours, la Côte Vermeille,
la Méditerranée palpable, pulpeuse, d’Aristide
Maillol (1861-1944), un verre de Banyuls à la main. A Port-Vendres, les
goélettes chargées d’oranges (l’une d’elles est en cours de restauration à
Mandirac, entre Gruissan et Narbonne sur le Canal de la Robine). A Collioure, des couleurs pour les peintres (Matisse, Derain, Braque, Dufy, Signac...), la sardane de Trénet (1913-2001), la dernière demeure, vivante telle une tombe
mexicaine, d’Antonio Machado (1875-1939), échoué là avec la déferlante des
réfugiés Républicains espagnols, abandonnés par des « démocraties »
s’accommodant trop facilement des dictatures à leurs portes...
(1) Pour les clovisses, les palourdes, voir la série d'articles sur l'Etang de Thau
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/09/clovisses-ou-palourdes-quelle-affaire-3.html
(2) un rapport avec débusquer, embusqué, embuscade, racine "bosc", le bois ?
(3) Un attachement exclusif pour UN golfe clair et non, plus dilué quand on a trop d’argent et qu’on voudrait habiter partout à la fois « DES » golfes clairs où dansent les reflets d’argent de la mer…
Photos autorisées :
2. Aristide Maillol en 1925 photo Alfred Kuhn (1885-1940).
3. La Méditerranée de Maillol (Perpignan) Author Palauenc05.
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/09/clovisses-ou-palourdes-quelle-affaire-3.html
(2) un rapport avec débusquer, embusqué, embuscade, racine "bosc", le bois ?
(3) Un attachement exclusif pour UN golfe clair et non, plus dilué quand on a trop d’argent et qu’on voudrait habiter partout à la fois « DES » golfes clairs où dansent les reflets d’argent de la mer…
Photos autorisées :
2. Aristide Maillol en 1925 photo Alfred Kuhn (1885-1940).
3. La Méditerranée de Maillol (Perpignan) Author Palauenc05.
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