Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand on dit République tchèque ? Avez-vous visité la République tchèque et quelles étaient vos impressions ? Écrivez-nous à l’adresse suivante : cr@radio.cz
Quand j’entends « République Tchèque », je pense d’abord
« Tchécoslovaquie ». Dans ce mot il y a le « tch » des
locomotives, il y a Holoubkov, le joli village de mes vacances d’enfant, des
souvenirs souvent calqués sur les dessins de Josef Lada mais qui bougent et
restent vivants. D’abord les grands-parents, děda et babička, les oncles, les tantes, une cuisine
aux senteurs d’orient, la desítka de tous les jours, la dvanácka du samedi
(bières titrant 10 et 12 degrés), l’usine qui turbine derrière le barrage, le
lac des baignades de l’été, le ruisseau aux écrevisses, la forêt aux myrtilles
et aux cèpes bonhommes.
Difficile de s’arracher même pour une journée à Prague. Et pourtant, la Vltava de Smetana sous le pont Charles ! l’horloge de la Vieille Ville ! les trams, l’automat de Václavské náměstí !
Difficile de s’arracher même pour une journée à Prague. Et pourtant, la Vltava de Smetana sous le pont Charles ! l’horloge de la Vieille Ville ! les trams, l’automat de Václavské náměstí !
Plus dur encore de partir visiter jusqu’en Slovaquie,
au-delà des Carpathes Blanches.
Vous le constatez, je suis complètement hors sujet. J’ai du
mal à retenir l’émotion aux premières notes de Kde domov můj… Impossible de
visiter un pays qui pousse ses racines au plus profond de mon être. Je pense à
papa qui s’est enfui de Dresde pour le Protectorat, pour rejoindre celle qui allait être maman. Je pense à ce régime nous assimilant à l’ouest ennemi,
nous obligeant au voucher. C’est l’Histoire avec ses côtés sombres et peut-être
aussi une lumière nous élevant à une conscience d’Européens convaincus, de
citoyens du Monde…
Désolé de ne pouvoir exprimer des impressions. La Bohême, des
étangs des collines au Polabi généreux (la plaine de l'Elbe), participe d’une pulsion vitale coupant toute
envie d’aller voir ailleurs. Je reste sous le sortilège du vodnik et des
ondines pulpeuses (dessins, gouaches de Josef Lada [1887-1957]). Ils ont coupé en moi les envies de voyages. Mes ailes ramènent
toujours au-delà de Rozvadov, la frontière désormais ouverte, faisant de moi un
éternel migrateur qui languit de revoir le mauve des champs de pavot et les
croupes aux sombres épicéas...
Les diapos sont de papa (1970, 1963, 1968), les dessins de Josef Lada.
Les diapos sont de papa (1970, 1963, 1968), les dessins de Josef Lada.
Rusalka, ondine des contes, créature des eaux. Aussi le titre d'un célèbre opéra d'Antonin Dvořák (1841-1904) |
Vodnik, ondin, génie des eaux appelé aussi Hastrman. |
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