mercredi 18 septembre 2024

DÉVIER, DÉROUTÉ, DÉRIVER... Fleury-d'Aude en Languedoc.

DÉVIER. Se fera-t-elle ? Ne se fera-t-elle pas ? c'est ce qu'on peut estimer à propos d'un éventuel évitement ouest de notre village, Fleury. 

Vue vers l'est ; à droite la colline de Montredon (le moulin), au fond, la Clape. 


Vue vers l'est ; en face, un pin solitaire de belle taille cache, au fond, les cyprès du cimetière vieux.  

Vue vers l'est ; les vignes de « Derrière l'Horte » ont été arrachées... Peut-on en déduire quelque chose ? 

Le pour ferait dire que ce tronçon parachèverait la déviation existante venant de l'Hérault et plus globalement qu'il remédierait à un envahissement automobile toujours croissant dans une traversée de village ancien, pour plus de tranquillité chez les riverains. 



Vue vers l'ouest. Sitôt après le hangar et le pin, la lambrusque dit encore que ce fut une vigne... 

Le contre découlerait de la crainte d'un passage diminué gommant l'intérêt touristique, réduisant la fréquentation du café, des restaurants, du peu qui reste de commerces de proximité. 
Cela induirait aussi  l'idée que l'invasion automobile pourrait se stabiliser sinon diminuer. 

Vue vers l'ouest, la “ coopé ”, la déchèterie (où le giratoire était prévu), le château d'eau... 


Et ne serait-ce pas significatif encore, suite au quasi doublement de la population en une quarantaine d'années, d'une volonté de “ se ” garder une commune à taille humainement “ supportable” ? Dans quelle mesure, la loi sur les 30 % sociaux devant accompagner tout plan de construction de logements, est intervenue dans l'abandon du projet ?  

DÉROUTÉ. Cette balade commence au cimetière... pour la sérénité qu'apportent les cyprès plus que centenaires... 

«... Tout lou passat qu'es enterrat
Joust lou ciprissiè qué negrejo... » (Lou Doublidaïre, Jean Camp). 


L'âge venant, si la vie résiste, on se sent néanmoins comme ce pied de vigne abandonné des hommes... Pour avoir grandi et tant aimé ce côteau que prolongent Fontlaurier et le Phare, encore une fois, cette balade ne doit rien avoir de lugubre... La vie d'aujourd'hui, c'est ce parcours bien que tassé (1) par le marcheur, le coureur, le promeneur du toutou ; il débouche sur la maison ruinée des gitans du temps où les Compagnons de la Chanson chantaient les naseaux écumants des chevaux ; seule témoigne la dalle du toit : elle a écrabouillé les murs, symbole peut-être, pour ceux qui se souviennent, des coups de couteaux intrafamiliaux qui mirent fin à leur présence au village... 


DÉRIVER. Survivre, c'est ces boutelhetiers qui persistent à donner leurs azeroles juste de peau et de noyaux (2). 



Survivre, c'est, sur le goudron, le jus de raisin qui a coulé dans la descente... du temps des chevaux, il n'y avait que leur crottin et leur pisse... 


Mourir, ce sont les touffes de thym qui n'ont plus pu attendre la pluie salvatrice... pas lugubre encore, mais d'un pathétique... ce n'est qu'une balade, nous ramènerait-elle aux cyprès vieux de 150 ans...  

(1) dans le contre à cette rocade, le souci aussi de ne plus bétonner même si les bassins de rétention sont prévus, de quoi être déroutés encore puisque, avec la sécheresse qui accable, existe aussi la crainte d'un déluge aussi destructeur.   

(2) on disait jadis qu'une année d'azeroles n'était pas une année de raisins... Peut-on en faire état, déroutés que nous sommes par un bouleversement climatique oppressant (dernièrement Boris, cette dépression tempétueuse à la trajectoire NE-SW incroyable) ?     


lundi 16 septembre 2024

Le CERS ? qu'es aco ?

 
Windy: Wind map & weather forecast

Lundi 16 septembre 2024, 10 heures : remarquable, instructif, faute de pluie, le site Windy apporte du vent au moulin. 

Incontestable, cette carte montre les puissances du Mistral, des Cers audois et de l'Èbre, même si une tramontane catalane tient à se greffer sur ce “ selfie ”.   

Tout est dit et c'est bien pour ce motif que les images et commentaires météo des chaînes d'info, des journaux télévisés, avec seulement « Mistral et tramontane » à la bouche, sont plus que coupables d'une dérive dépassant leurs intentions. Disant cela, que peuvent évoquer ces journalistes aussi proches et appréciés du public que les présentatrices-présentateurs des journaux ?
Le Sud, le Midi, un rituel de vacances, de Méditerranée, de plages peut-on s'avancer à penser... apologie d'un art de vivre de classe aisée même s'il est fait état des risques, des incendies et si, marronnier de la rentrée, ils nous montrent ces enfants défavorisés qui ont pu passer une journée à la mer.
Rien d'anodin en cela, tout est politique, ceux qui apparaissent ne doivent surtout pas dévier de ce qui est autorisé officiellement sous peine d'exclusion sans autre forme de procès. Aucune trace internet de cet animateur météo de FR3 viré du jour au lendemain pour avoir dépassé le cadre dévolu. Ainsi, en interne, la censure, l'autocensure, la mise sous le tapis voire aux oubliettes, font toujours figure d'épée de Damoclès ; pour le public, le paternalisme, la fausseté, le choix de ce qui est bon ou non à entendre, chapeautent des médias “ pour le système ”, qu'ils soient publics ou privés, cachés derrière un concept global de démocratie, de bien contre le mal, au sujet desquels il ne faut pas faire allusion à la dominance autoritaire de Paris faussement « main de velours » et très « gant de fer ». 

En conclusion, défendre le Cers, nom d'un des plus vieux vents de France, rappelons-le, artificiellement opposé à des tramontanes, vents descendants, est l'expression d'une résistance politique, ici occitane, à un pouvoir central aussi tentaculaire qu'exclusif, contradictoire à toujours nier toute identité culturelle autre que francilienne et dans l'acceptation (est-ce sincère ?) des différences individuelles... le communautarisme serait-il en cause.   

jeudi 12 septembre 2024

Le CERS un vent violent...

cers 1. Château de Quéribus ; derrière le Grau de Maury ; au-delà le fossé du Fenouillèdes. Auteur Nidira.

Le CERS un vent violent qui loin emporte... 
Le précédent article, tout frais, d'hier seulement (et puis avec ce temps déjà d'automne) fait partie d'autres commentaires dont celui-ci, significatif de ce que l'Internet a de bon... et de mauvais : 

Histoire du CERS et du dieu Circius (monnaielocale.org) 

ainsi présenté : « Voici un article intéressant, qui remet l'église au milieu du village: »

Ne pouvant qu'ouvrir cette page quitte à accepter que ma manie à décortiquer et remettre des points sur les « i » ne trouvât à s'employer : 


Alxndr Rchrd sans la culture du doute, la formule « remettre l'église au milieu... » n'est qu'une assertion, pas une vérité. Certes tout peut être intéressant mais tout n'est pas bon à prendre. La façon de dire les choses à revers par exemple « À partir des îles charentaises, le cers devient la galerne... » ou « sur le Golfe du Lion, il n'y a aucun vent du nord, seul le cers vient de l'intérieur... » Et le Mistral ? les tramontanes ? 

Allée de Pins à St-Louis-de-la-Mer, Les-Cabanes-de-Fleury. 

À ce moment de la lecture, surprise, des extraits du livre « Le Carignan (2008) » avec certes une note du Docteur en Histoire mais pas la mention du nom de l'auteur. Le b-a ba étant de toujours citer l'auteur, des toits trop hauts empêchent de situer l'église au milieu du village... ah si, quelque chose est dit, in english « 3 thoughts on “ Le cers et l'histoire ” » et « Dedieu says »... en commentaire, de manant sûrement, seulement... 
Bref, tel le Cers, l'Internet apporte une masse brutale de données, une profusion dans laquelle se cachent des à peu près et des erreurs (ce qui au départ, motiva cette réaction). Alxndr Rchrd était plus obnubilé, lui, par son église, que par un rapprochement de noms de famille... rien de grave, vu ce que nous avons à attendre des autres...

mercredi 11 septembre 2024

On ne l'accepte que de la part de BRASSENS !

 De Roland Jansana (Narbonne alors qu'à propos de l'incendie de ce 10 septembre, les médias en ont plein la bouche de la Tramontane) : 

« CHOCOLATINE OU PAIN AU CHOCOLAT ? TRAMONTANE ? MISTRAL ? OU CERS ?
Quand les médias parlent de météo et nous mettent en garde contre un vent violent, ils citent le mistral ou la tramontane.
Sont-ils ignorants à ce point pour oublier "NOTRE" vent, celui qui balaye Narbonne et ses environs, j'ai nommé le CERS ?
Il faut donc leur expliquer que le mistral prend naissance dans la vallée du Rhône.
Ils devraient savoir que la tramontane appartient exclusivement aux Catalans puisqu'elle caresse les Pyrénées.
Le Cers, quand à lui prend son élan dans le Lauragais, se renforce en survolant la cité de Carcassonne, chasse les nuages au dessus de l'Alaric pour nous câliner, un peu brutalement certes, mais pour nous offrir un beau ciel bleu et bien d'autres spectacles fort plaisants.
Donc, après être rentrés en croisade contre le pain au chocolat, il faut que nous mobilisions nos troupes pour réhabiliter cette brise, parfois bise mais qui fut nommée CERS par les romains, il y a plus de 20 siècles !

Vive le vent pourfendeur des moustiques et autres maladies ! »

Fleury-d'Aude, années 60, les pins de Barral penchés par le Cers. 


Jean-François Dedieu

Merci pour cette croisade à laquelle je participe depuis des années... le Cers est un vent de couloir comme son aîné le Mistral et son jumeau catalan de la vallée de l'Èbre (nommé « CERS » aussi par les Romains...). Cela n'enlève rien à la « TRAMONTANE », un peu dans l'Hérault et typique du Pays Catalan, une fois passées les Corbières. nos présentateurs en ont plein la bouche du mot " tra-mon-tane ", ça fait midi, ça fait vacances et cela vient avant tout de jacobins indécrottables ramenant tout à leur nombril parigo-francilien... Entre nous, bien aidés par des traîtres au pays occitan qui se sont mis sans vergogne à parler pointu... Lacarrau ectoplasme, "Lapizza" fausse basque et même Tony Estanguet complètement phagocyté et saoul de JO... Loin de moi l'idée de racoler mais sur Fleury-d'Aude en Languedoc, manière de faire nombre, tapez https://www.facebook.com/profile/100053163884340/search/... Et si les Anglais ne font pas dans la dentelle, au moins de dire « CERS » ne leur écorche pas les lèvres... 

« TRAMONTANE » ? à Sète, oui, en limite du Mistral... et on ne l'accepte que de la part de Georges Brassens. 

mardi 10 septembre 2024

MAYOTTE. BRÛLIS ou feu CRIMINEL ?

 Facebook

La détresse de qui est touché par une catastrophe, ici mon copain de 30 ans, Antoine, anéanti par un incendie qui a ravagé sa plantation. 

Les cocotiers, jacquiers, corossol, 150 pieds d'agrumes (orangers, citronniers), papayers, avocatiers, ananas, jeunes manguiers de culture (dont des José), les bananiers, le manioc... Le banga pour le voulé du week-end au chamba (le barbecue au champ), la structure du bungalow à venir, tout est parti en fumée... les manguiers allaient donner, les ananas étaient en fleur... tout un travail depuis 5-6 ans anéanti... 

Au delà des quelques pu-naise ou pu-tain qui n'entachent pas une réaction toujours digne, si nous pleurons avec lui, loin de toucher seulement sa personne, cette destruction touche tout Mayotte puisque les efforts pour s'en sortir, moins importer, sont balayés. 

Le drame est-il lié à la culture sur brûlis si banale encore à Madagascar et du cercle vicieux de la pauvreté ? Est-ce lié à la solution de facilité ? À Mayotte, outre le fait qu'elle n'apporte pas grand chose, c'est interdit, déjà pour le risque de propagation. La majorité des campagnards l'a compris : ils nettoient leurs champs et parcelles, plusieurs fois par an... 

Outre l'apport à la subsistance quotidienne, ajouté aux vols dus à une surpopulation étrangère, ce genre d'accident ne peut que décourager les initiatives de ceux qui se lancent pour fournir et participer à la vie de l'île. 

Aussi grave est le rapport aux espaces non construits ; suite aux défrichages sauvages d'immigrés qui se comportent en terre conquise, la forêt a déjà fortement régressé... personne n'est sans savoir que la disponibilité de l'eau est liée à cette réalité (l'eau reste coupée un jour sur trois). 

L'incendie pourrait être aussi le fait d'une jalousie, d'une vengeance... Une plainte en gendarmerie a été déposée, une enquête est en cours. 

Plusieurs fois, Antoine m'a invité à voir son champ, ce fut chaque fois partie remise mais ce n'est pas pour autant que ce drame touche moins. Courage mon ami... il faut garder espoir.

lundi 9 septembre 2024

COMME une HUÎTRE à marée basse...

 Je suis mal. 

J'y suis allé pourtant, ce premier jour, sauf que, comme une huître à marée basse, je me suis fermé en attendant que ça passe. Les autres m'appellent " l'Espagnol " ; je ne suis là que de fraîche date ; j'arrive du Brésil. M'étais-je confié ? en attendant, ils savaient. Deuxième rang, deuxième rangée, pas loin devant le poêle. La scène reste gravée avec la maîtresse, une jolie institutrice à lunettes, aux cheveux ondulés, blonde dans ces souvenirs ; elle ne sait que faire ; elle vient d'appeler son mari, de la classe à côté : à ma place, sous l'ensemble jumelé, réussi et moderne de tubes, table et sièges, une flaque, je viens de faire pipi, je me suis fait pipi dessus. 

Que n'ai-je eu le courage du cancre de Prévert ? Subir serait un préalable à la révolte ? Comment ça s'est fini ? Je ne sais plus. «... Huées des enfants prodiges... » ? Femme de ménage ?  Mon clapet était fermé. Ce devait être peu avant la sortie. 

La maîtresse est jolie mais sans rien de chaleureux. Je ne la vois pas empathique, je ne la vois pas sourire. Cette année de Cours Préparatoire ne me laisse pas de souvenirs. Ah si ! la marmite de Maurice Fombeure, au pot au feu avec son dessin du feu qui « lèche », « jaune et bleu »... de ces chaleurs qui réchauffent le cœur. Mais alors, c'est que j'ai appris à écrire ? à lire ? à ouvrir les portes de la poésie ? La jolie maîtresse blonde à lunettes qui ne souris pas doit y être quand même pour quelque chose. 


Mon huître est longtemps restée fermée, comprenons-nous, ouverte à un extérieur capable de la nourrir mais peu encline à s'ouvrir aux autres. Je souris pourtant sur cette photo... sourire dents de lait mais sourire tout de même. 

Il y a quelques années encore, ce si grand petit malheur, jamais je n'aurais osé l'évoquer. La rentrée reste à jamais mi-figue, mi-raisin... Nuance : constructive sinon positive, plus dans ce qu'elle a de doux et sucré que d'amer... Quoi de plus naturel, direz-vous, pour un natif des bords de la Grande Bleue toujours sensible au temps des vendanges, des fruits de mer, et, de la rentrée... 

jeudi 5 septembre 2024

L'EXTENSION habitable du village. Fleury-d'Aude en Languedoc.

Au niveau de la vie d'une commune qui forcément évolue avec le temps, pour se rendre compte de ce qu'il en est, il n'est pas inutile de remonter le cours des initiatives et projets... parfois en suspens.  

À Fleury, l'extension des zones bâties autour du village correspond à l'augmentation du nombre de résidents. De tous côtés, de nouveaux quartiers sont sortis de terre. Aux maisons individuelles se sont ajoutés, faute de devoir payer des amendes à l'État, des ensembles sociaux. 

À cette dynamique s'est greffée la nécessité de décongestionner un centre ancien pas du tout adapté à l'engorgement actuel de voitures particulières. (La réalisation récente de parkings ne parvient pas à résorber cette invasion de bagnoles ; les voies sont envahies ; les propriétaires en arrivent à s'approprier la rue devant chez eux...). 

Au stationnement des riverains s'ajoute le transit, à plus forte raison l'été, vu la proximité des stations balnéaires. Joignant le contournement effectif nord et est pour le trafic venant de l'Hérault, une rocade ouest est dans les papiers depuis l'automne 2018, depuis qu'un « ...Conseil Municipal a arrêté les objectifs du projet de la ZAC du Moulin, dans sa délibération du 25 septembre dernier... » 

Cherchez les espaces verts... mais tant que le moulin (colline de Montredon) et la colline Derrière l'Horte restent libres de l'emprise humaine, cet aménagement à venir semble raisonnable.

Cette délibération répond à des diagnostics énoncés dans un prêchi-prêcha écolo-technocrate, à savoir dans une redondance des évidences : le paysage, la proximité du village, une bonne desserte, des « équipements publics  et des commerces de proximité » (vrai qu'il ne sont pas nombreux), des « déplacements doux ». Plus recevable, d'abord la prise en compte de contraintes climatiques dont le risque important d'épisode méditerranéen, ensuite la gestion des flux routiers grâce à la réalisation de la rocade ouest pour un double bénéfice, la traversée du village vers les plages et la desserte des nouveaux quartiers d'habitation. 

Cette délibération se décline en objectifs, celui de créer un nouveau quartier « proposant une mixité sociale dans la programmation des logements » et tenant compte des diagnostics. Si l'étude semble globalement recevable, le jargon employé pour la présenter rebute plutôt : 

« Objectif 2 : Participer à un aménagement qualitatif de l'entrée de Ville et porter la réflexion sur la qualité des espaces publics par un traitement  du boulevard urbain et la création d'un espace de centralité. » (sic !)

De même, encore ce jargon sur « ...les mobilités douces, sur les formes d'habitat et l'usage des énergies renouvelables... » (objectif 5). « ...Conforter des liaisons avec les sites naturels et avec le village pour faciliter les perméabilités avec ce nouveau quartier... » (objectif 6)

Après les formules oiseuses, la dernière demi-colonne de l'étude, par contre, donne des chiffres : 

* 30.000 m2 de planchers. 

* 300 logements (individuels, individuels groupés, petits collectifs (3% du total devant être obligatoirement social). 

* des commerces et service de proximité sont prévus autour d'une place centrale (petits immeubles et cellules commerciales en rez-de-chaussée). 

* côté coopé-déchetterie, un secteur économico-public (caveau de vente de la coopérative entre autres). 

Le projet a été présenté à la population le 13 novembre 2018 (Salle des Fêtes). 

Cette Zac reste dans ses cartons depuis 6 ans ; les technocrates de la communication auraient dû continuer dans leur jargon plutôt que de parier sur l'avenir « Aujourd'hui un projet... /... demain une réalité ! ! » 

 


De même, on ne peut que regretter une forme d'arrogance de leur part lorsqu'ils se targuent de présenter un paysage qui leur reste étranger, tant les erreurs sont flagrantes ( le Carroux avec deux R, la colline d'Ensérune mal située, le château d'eau apparemment vendu à Salles d'Aude). 

Question plus inquiétante... N'y avait-il pas un Pérignanais dans le secteur ? un indigène disponible à portée ? 

 

Vieil INDIEN, vieilles LUNES, le voyage en TCHÉCO (31)

Lire, corriger, relire, reprendre, s'y remettre, relire encore : un cycle toujours recommencé pour qui veut faire passer son émotion, ses sensations, ici par le tamis des mots mais ce doit être la même chose avec les mains, la voix, des notes de musique, un pinceau, un burin... 

Un exercice, une addiction presque, pour laquelle il faut se limiter si un produit fini doit être publié, exposé, livré au public... au bout de trois relectures, il faut larguer les amarres... vous qui portez une sympathie certaine aux articles proposés, pourriez en témoigner. 

Ce voyage en Tchéco, en Tchécoslovaquie, qui paraît en feuilleton depuis le 25 juillet, s'avère être aussi une introspection, un voyage en soi, un voyage, également, avec ceux, proches ou connus qui ont accompagné notre vie, ajouté à notre culture et encore un voyage dans l'Histoire de nos semblables, dans notre propre histoire (d'où l'importance que devrait avoir une majuscule). Et revient ce dicton attribué au peuple du vent, aux Tziganes, aux Gitans « Ce n'est pas le but du voyage qui compte, c'est la route », « Le but, c'est le chemin » aurait dit Goethe aussi... 

La famille, les cousins constituent bien un but de voyage, surtout après six années d'éloignement, quand on s'aime... La route, le véhicule, ce vecteur virtuel, ne sont qu'amour, un domaine pour lequel on ne compte pas. A-t-il un coût seulement puisqu'il rend plus riche ? Partir sans aller vers l'autre enlève bien du prix à un voyage pourtant cher payé...

Ces considérations brouillonnes qui pourraient relever du travail préparatoire à une dissertation, amènent à parler d'amitiés particulières rappelant une situation qui ne s'est heureusement pas reproduite depuis, celle de la Deuxième Guerre Mondiale faisant s'entretuer des gens... et en naître d'autres qui sans cela ne seraient pas... laissons un auteur remarquable l'exprimer sans ambiguïté aucune :

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » Paul Valéry. 

En partant pour la Tchéquie, dans ce voyage vers les autres, il faut s'arracher à son monde, à sa partie de monde. Ici c'est celle, liée à la naissance, l'enfance, une des périodes qui comptent le plus mais pas “ romaingaryesque ”, tournée vers son nombril, aurait-on été un éminent écrivain... Un jugement lapidaire, à l'emporte-pièce, sûrement pour avoir abordé Gary avec « La promesse de l'aube »... et puis pour ce que ça vaut, venant d'un obscur écrivaillon poussif, bréhaigne (oui, surtout au masculin) ... et, à moins que ce ne soit plus complexe, pure jalousie, certainement. 

Alors on se défend de l'autobiographie trop sucrée, on veut l'aspartamer sinon seulement l'évoquer en parlant des autres, ici, du père et ses amitiés particulières. D'ailleurs, à peine plus loin, juste une touche légère sur Pézenas et les trois années qui ont compté, passées là-bas :

« Pézenas : l’ancienne nationale a gardé ses platanes mais les herbes ont repris le goudron… difficile d'évoquer la Dauphine bleue de papa, qui, le lundi matin, à 110 à l’heure, nous ramenait vers nos classes, vu qu’une inondation n'est jamais venue nous offrir un lundi sans école. » 

Béziers, le Pont Vieux, la cathédrale Saint-Nazaire ; la montée de Tour Ventouse est à sa gauche, au pied des arbres.

Revenons à Béziers, le 17 juin 2024, là où, collé au macadam, le voyage commence, recommence à peine. 

Lundi 17 juin 2024.

143.894 km. Départ de son bout du Monde vers 17h 45. Arrêt pipi sur le terre-plein juste après le pont sur l'Aude. C’est malin ! À peine deux kilomètres parcourus !

À peine plus loin, la cité, Béziers, s’affichant en tant que plus vieille ville de France quand ce n’est pas comme capitale du vin ; et là, c’est par la vue magnifique, sur son éminence, de la cathédrale Saint-Nazaire ; empêchée la voie montant au lycée, l’accès par Tour Ventouse, là où, de la tour des remparts, ne reste que le vent… et encore on ne sait plus trop tant, de nos jours, l’atmosphère est perturbée. Le lycée Henri IV, papa y enseigna (1957-1959). Le lycée Henri IV, déjà une invitation au voyage lors de la conférence du répétiteur d’allemand, dans les profondeurs du bâtiment sud, si en hauteur, avec accès extérieur. Martin, il s’appelait… Était-ce son nom ? son prénom ? s’appelle-t-il encore ? Il venait des hauteurs du Bodensee. Beaucoup de monde et le ressenti enthousiaste de l’enfant de huit ou neuf ans qu’il était, accompagnant son père élevé à un rôle de co-vedette puisque Martin, invité à la maison, faisait désormais figure d’ami. Dans cette salle, déjà une invitation au voyage, oui, si empreinte de paix espérée entre les peuples, c’est ce à quoi il pense, soixante-six ans plus tard, dans une réflexion tout à fait anachronique mais positive de la distanciation temporelle forcée.

Son père n’échangeait-il pas, malgré la guerre, avec le notaire de Murrhardt pour avoir des nouvelles d’Hermann, le fils, avec qui il correspondait depuis le lycée ? Hermann avait raconté comment il avait échappé à bien des dangers en faisant, prélude à la déroute annoncée, retraite avec la Wehrmacht depuis les steppes précaucasiennes. À pied.

Et la mise en avant de Martin, treize ou quatorze ans après la guerre, ne traduisait-elle pas un fond d’humanité opiniâtre face aux débordements sanglants menaçant l’espèce d’une autodestruction récurrente ? Une dichotomie encore évidente lorsque l’empathie prend le pas sur l’affrontement. Étonnants ces liens entre la soldatesque d’occupation et les villageois, ce cuisinier allemand demandant à mon oncle Noé s’il ne pouvait le dépanner avec des oignons, ces soldats pleurant auprès des locaux parce que Hitler les envoyait en Russie… de quoi revenir sur les bons, les méchants, le blanc et le noir… 

Markdorf_vom_Gehrenberg 2008 under the Creative Commons Attribution 3.0 Unported license Author Andreas Praefcke

 
Markdorf_Ittendorf - Andreas-Strobel-Straße 2010 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Author Franck Vincentz 

Bodensee, lac de Constance, 1976.

Martin, du plateau souabe, de Markdorf… à deux pas du Bodensee, le lac de Constance ; ils y sont passés une fois : ses vieux parents avaient encore leurs vaches… des bouses, des fruitiers d’une Allemagne rustique, paysanne, au destin solidaire ; des gens concrets, aux sourires sincères, pas des nazis viscéraux aux visages figés, possiblement croisés sur la route et devant honnir une Dauphine à la plaque étrangère. La candeur, la fraîcheur des premiers prévalent toujours, chez les hédonistes, sur les ferments vindicatifs des fanatisés.

La Tour Ventouse étant bloquée par des travaux qui s’éternisent, il faut aller jusqu’au rond-point de la route de Murviel, sinon, pour qui connaît, cet itinéraire permettant de ne pas prendre la longue déviation par l’ouest de la ville, reste pratique.

dimanche 1 septembre 2024

INDIEN des vieilles LUNES, “ Tchécoslovaquie ” (30)

Rokycany, jamais ils n’avaient vu le parking du Kaufland si plein… est-ce afin que les gens puissent se libérer le week-end ? Ou sinon, comme partout, l’invasion automobile ? Stationnement obligé sur la zone urbaine… l’Indien a du mal, il lui faut du temps avec tout ce qui est nouveau, trop moderne, trop rapide, ici, le paiement à l’horodateur (heureusement que son fils est là ! / 1 heure… 10 KC soit 0.40 €, on en sourit). La banque de la petite place (Malé Náměstí) n’assure plus le change. Une dame les informe qu’un change officie au bout de cette artère centrale, traversant tout le centre-ville, presque jusqu’à l’entrée du sens unique vers la gare en direction de Prague. L’officine ne prend pas de commission mais applique un change plus coûteux que le cours officiel, faut bien qu’ils vivent (dans les 2% de commission, ce qui semble raisonnable). 
 
Carte postale ancienne... libre de droits, j'espère...

La Petite Place en 1980.

Rokycany pourrait n’être que sur la route de Prague et pourtant comme bien des localités, ici sur la voie royale, avec ses dispositions particulières, pour une bonne part liées au fond même de l’âme tchèque, elle a de quoi arrêter le voyageur. Bière, musique, chansons expriment, et c’est heureux, cette âme tchèque sensible à la beauté, à la poésie, baignée d'une  culture vivante car populaire ; habituellement elle se cache dans l’énergie au travail et cet état d’esprit à ne jamais laisser s'envoler le temps utile (alliée au système D, à une solidarité de classe résiliente, résistante face à l’arrogance politique de l'ordre ancien puis des apparatchiks du bloc de l'Est, inconditionnels d'un système leur assurant des privilèges). 

 

Le logo, l'insigne, le Pégase tchèque pour les stations d'essence d'État.

Sortir de la ville, c'est passer la Klabava, encore un affluent de la Berounka, au lit en dur sans doute afin d'évacuer au plus vite une montée des eaux ; à droite des immeubles d'habitation sans trop d'étages, à taille humaine ; en face, une vieille auberge, historique, réputée pour sa soupe aux tripes sous les voûtes moyenâgeuses ; en limite d'agglomération, la station d’essence est toujours au même endroit bien que d’une firme actuelle dans le bleu, tranchant avec les rouge et jaune d’antan datant du collectivisme (encore un signe apparent du temps qui est passé et pas que pour les autres). Dans un instantané de ce temps enfui passe une Dauphine pastel, bleue… ils sont six dans une si petite voiture et parce qu’un instant magique sinon un silence est tombé, quelqu’un a fredonné sans trop se demander si un chœur allait suivre : « Do Rokycan, cestičku znám,... »

« Do Rokycan, cestičku znám,... » (Pour Rokycany, la petite route, je la connais). Si les paroles se sont envolées, l’air est là ; alors il cherche avec les moyens de l’époque, l’Internet bien sûr. Fausse piste ? bonne pioche ? la recherche affiche « U Rokycan vesničku znám, » (Vers Rokycan, je connais un village), sur une mélodie semblable, un nombre de pieds équivalent. Le thème, éternel, du pays natal (sinon de celui qui a accueilli, ouvert ses bras). Rappel d'un bon moment au collège avec Joachim du Bellay « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage […] Et puis est retourné… ». Et ici, celui qui finalement se retrouve là où la région natale l’appela, le fit naître « … přece bych nakonec došel tam kde rodný kraj mě zval… », à entendre la musique il sait qu’il y est. Comme il s’agit d’une chanson, il se doit de retenir une larme  « … slza v oku zaleskne se…». Ne manque que la chaumière avec la fenêtre d’où maman faisait signe : dans ces chansons, figurent la mère sinon la fiancée tandis que dans les chansons à boire, hardies se font les paroles de séduction, à la limite de l'étreinte... Autour de la petite ville, de quel village parle-t-il, lorsque, marchant depuis la gare de Rokycany, il reconnaît le clocher de l’église puis les arbres familiers ? « Vidím už kostelní vížku, stromy mě vítají ». Ultime image avec sa note rustique, et qui revient dans le bonheur de retrouver les siens ou la fiancée, la fille, la femme aimée, ou parfois, à l’opposé, signe de rupture quand l’amoureux rend la clé, celle du portail ou portillon du jardin donnant sur la maison.

Toute vadrouille dans la campagne, toute traversée de village, entre l’église et l’auberge ne peut s’empêcher d’aborder ce thème déjà ancien, par certains aspects, universel.

Après Borek (et ses abords de l’étang qu’il serait intéressant de voir à condition de savoir par où accéder), Svojkovice et la descente vers le coin de baignade… (à suivre).  

PS : pardon pour les essais très approximatifs de traduction... toute proposition de correction sera positivement reçue...