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mercredi 18 septembre 2024

DÉVIER, DÉROUTÉ, DÉRIVER... Fleury-d'Aude en Languedoc.

DÉVIER. Se fera-t-elle ? Ne se fera-t-elle pas ? c'est ce qu'on peut estimer à propos d'un éventuel évitement ouest de notre village, Fleury. 

Vue vers l'est ; à droite la colline de Montredon (le moulin), au fond, la Clape. 


Vue vers l'est ; en face, un pin solitaire de belle taille cache, au fond, les cyprès du cimetière vieux.  

Vue vers l'est ; les vignes de « Derrière l'Horte » ont été arrachées... Peut-on en déduire quelque chose ? 

Le pour ferait dire que ce tronçon parachèverait la déviation existante venant de l'Hérault et plus globalement qu'il remédierait à un envahissement automobile toujours croissant dans une traversée de village ancien, pour plus de tranquillité chez les riverains. 



Vue vers l'ouest. Sitôt après le hangar et le pin, la lambrusque dit encore que ce fut une vigne... 

Le contre découlerait de la crainte d'un passage diminué gommant l'intérêt touristique, réduisant la fréquentation du café, des restaurants, du peu qui reste de commerces de proximité. 
Cela induirait aussi  l'idée que l'invasion automobile pourrait se stabiliser sinon diminuer. 

Vue vers l'ouest, la “ coopé ”, la déchèterie (où le giratoire était prévu), le château d'eau... 


Et ne serait-ce pas significatif encore, suite au quasi doublement de la population en une quarantaine d'années, d'une volonté de “ se ” garder une commune à taille humainement “ supportable” ? Dans quelle mesure, la loi sur les 30 % sociaux devant accompagner tout plan de construction de logements, est intervenue dans l'abandon du projet ?  

DÉROUTÉ. Cette balade commence au cimetière... pour la sérénité qu'apportent les cyprès plus que centenaires... 

«... Tout lou passat qu'es enterrat
Joust lou ciprissiè qué negrejo... » (Lou Doublidaïre, Jean Camp). 


L'âge venant, si la vie résiste, on se sent néanmoins comme ce pied de vigne abandonné des hommes... Pour avoir grandi et tant aimé ce côteau que prolongent Fontlaurier et le Phare, encore une fois, cette balade ne doit rien avoir de lugubre... La vie d'aujourd'hui, c'est ce parcours bien que tassé (1) par le marcheur, le coureur, le promeneur du toutou ; il débouche sur la maison ruinée des gitans du temps où les Compagnons de la Chanson chantaient les naseaux écumants des chevaux ; seule témoigne la dalle du toit : elle a écrabouillé les murs, symbole peut-être, pour ceux qui se souviennent, des coups de couteaux intrafamiliaux qui mirent fin à leur présence au village... 


DÉRIVER. Survivre, c'est ces boutelhetiers qui persistent à donner leurs azeroles juste de peau et de noyaux (2). 



Survivre, c'est, sur le goudron, le jus de raisin qui a coulé dans la descente... du temps des chevaux, il n'y avait que leur crottin et leur pisse... 


Mourir, ce sont les touffes de thym qui n'ont plus pu attendre la pluie salvatrice... pas lugubre encore, mais d'un pathétique... ce n'est qu'une balade, nous ramènerait-elle aux cyprès vieux de 150 ans...  

(1) dans le contre à cette rocade, le souci aussi de ne plus bétonner même si les bassins de rétention sont prévus, de quoi être déroutés encore puisque, avec la sécheresse qui accable, existe aussi la crainte d'un déluge aussi destructeur.   

(2) on disait jadis qu'une année d'azeroles n'était pas une année de raisins... Peut-on en faire état, déroutés que nous sommes par un bouleversement climatique oppressant (dernièrement Boris, cette dépression tempétueuse à la trajectoire NE-SW incroyable) ?