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lundi 13 septembre 2021

L'Île Saint-Martin à vélo (2) / Virée en terre plus ou moins connue.

Insolite : à l'entrée des bassins, malgré l'heure espagnole, du monde dans les restaurants. Une belle plage toujours aussi large sinon plus alors qu'elle disparaît aux Cabanes-de-Fleury... Les digues incurvées de l'embouchure de l'Aude seraient-elles en cause ? La fréquentation se fait tranquille au centre de la station... Auparavant, alors, au port, peut-être des pêcheurs et plaisanciers bouclant leurs sorties sans se soucier de l'heure légale et attablés encore ? Au bout d'un front de mer étiré (2.5 km env.) un parking terreux mais vaste avec une bordure pour privilégiés, les places sous l'ombre relative de tamaris plantés et prospérant dans ce but. Sinon, il y a même un fourgon de ces catégories, commerciale ou habitable, de véhicules honnis et rejetés par les municipalités qui multiplient illégalement, à l'entrée des parcs, les barrières limitant la hauteur... Ici, au bout de Narbonne-Plage, si la demi-barrière est ouverte, que se passera-t-il pour le fourgon, s'ils la referment ? Dire que c'est à Menton, en 1999, que j'ai vu fleurir, drôle de citronnier, le panneau interdisant le stationnement des campings-cars... Comment ne pas être solidaire des gens du voyage ? 
 

La piste, elle même bordée de lauriers roses et plus étonnant, d'arbousiers dont un au moins porte des fruits, suit la route. A bâbord, un large no man's land d'oyats et de joncs s'étend jusqu'au sable d'une plage qui accueillit les campeurs priés de plier à Saint-Pierre (1) pour une saison encore (début des années 70). En ce temps-là, depuis Narbonne-Plage, Gruissan n'était accessible que par la "route bleue" pourtant à peine plus large qu'un chemin vicinal, débutant étrangement au pied de "La femme morte", bordée des vestiges de blockhaus et casemates des occupants allemands et joignant ces domaines viticoles que nous appelons "campagnes", si bien exposés aux entrées maritimes comme Petite et Grande Rouquette, Pech-Rouge (INRA actuellement) et d'autres au-delà. A présent c'est la piste cyclable si bien adaptée aux promeneurs et amateurs qui néanmoins doivent anticiper le dépassement brutal des champions de la pédale. Les campings se succèdent autour de l'étang des Ayguades où un téleski aquatique n'a pas fait l'unanimité. Encore si le secteur de l’étang de Mateille reste préservé... sauf que la construction d'un écoquartier y est envisagée... Inutile d'employer un vocabulaire aguichant : il s'agit de construire un lotissement dans un secteur encore naturel ! Après les emplâtres de résidences de riches à Capitoul qui défigurent la Clape, ne servirait-il à rien de se targuer d'abriter un prétendu plus vaste espace naturel du Languedoc-Roussillon, classé par décret ?   

Pourtant, autour de l'étang de Mateille, le paysage rappelle ce que fut la côte avant les grands bouleversements, liés au plan Racine, de ce qui était appelé à devenir une "Nouvelle Floride" (1963). Et pas très loin à l'opposé, en haut du cimetière marin, la perle ocre de la Chapelle des Auzils rehaussée par le vert des pinèdes de la Clape, encore tendre, en totale contradiction avec la longue sécheresse actuelle (2). Au pied des garrigues, toujours la Route Bleue avec les "campagnes" de Tintaine (3) et du Bouis et, suite à l'évocation de L'Œil-Doux et après les "Yeux" des Exals, un mystérieux Œil-de-Pal indiquant une source ou un puits (4).  

Entrée de Gruissan : installation immédiate des piles achetées... Il m'est désormais possible de faire des photos !   

(1) Certains se réfugièrent aux Cabanes pour deux ou trois ans encore de camping "sauvage". 

(2) Début juillet, aux abords de la route Narbonne-Narbonne-Plage, la maîtrise d'un incendie sur des centaines d'hectares a nécessité d'importants moyens tant terrestres qu'aériens. 

(3)  TINTAINE, f. , c" de Gruissan. — Quintayne ou Saint-Félix, 1771 (comp. , p. i38). — Quintaine, 1781. (Dictionnaire topographique de l'Aude / Abbé Sabarthès). 

(4) Encore grâce à la participation du site ami "Ma Clape" : "Œil de Pal : exutoire, ouverture d'une résurgence, d'un puits, marais. Littéralement source du marais."
http://www.maclape.com/rubriques/fermes/filteringgruissan.html 
La carte de 1950 dit que ce sont des puits. 





jeudi 8 juillet 2021

La DER des DER du ruisseau du Bouquet, le dernier affluent (fin)...

Au pied de la Clape pousse une végétation épaisse et infranchissable pour le quidam en balade. Quelque part, et c'est tant mieux se trouve la petite grotte du Bouquet qui abrite plusieurs espèces de chauves-souris protégées. Laissons aux spécialistes le soin de suivre les ultrasons et de compter les rhinolophes et autres murins à oreilles échancrées... Quelques pipistrelles au crépuscule suffiraient à un bonheur que les enfants charmés partagent de si bon cœur quand on raconte que ces petites bêtes si utiles peuvent chasser 3000 insectes en une nuit. 

Il n'a fait qu'une averse orageuse deux jours avant et le ruisseau est bien vivant de son eau qui court. Mon intrusion a provoqué le plouf d'une grenouille ici, d'une autre plus loin. Verte ? Rousse ? comment savoir puisqu'elles semblent plus farouches et ne tiennent pas à laisser dépasser le comique de leur museau flanqué de deux gros yeux. Verte ou rousse... sans jouer à l'écolo primaire, on devait en entendre le concert jadis, à la grande satisfaction de la couleuvre à collier que cette fois je ne verrai pas. Mais des chasseurs d'Afrique patrouillent dans le coin ; entre les cimes, deux rapaces chassent comme s'ils flânaient, presque en feuille morte, et un rossignol offre alentour un récital de soliste quand on se souvient avec nostalgie de tout un orchestre. 

Celui qu'on ne repère pas de prime abord tant il veut se fondre dans le paysage est un arbre pourtant remarquable. Dans le rideau de verdure, ils ne tient pas à se hausser du col, le frêne. D'ailleurs il forme des taillis serrés le long desquels se camouflent les reproducteurs. Est-ce pour cela que dans nos années de dénicheur (la pie était alors classée nuisible) jamais nous n'avons maraudé de ce côté ? Pour autant il porte beau cet arbre, au port boulé tel un spécimen isolé, à l'image de celui que dessine un enfant, bien vert et marron  ! Et je pense à ces fourches toutes en bois blond, formées à partir de taillis cultivés... (dans le Gard avec du micocoulier). 

Fraxinus angustifolia, le frêne méditerranéen : une fiche le dit envahissant, une autre, au contraire, plus rare qu'il n'y parait. Son bois est assez côté... mais c'est accessoire avec la vie moderne que nous menons ! Indépendamment de cette vision intéressée puisque 40 % des espèces d'arbres risquent le disparition (les ormes en ont déjà payé le prix fort), des infos alarmantes font état de menaces sérieuses. 

La chalarose est un champignon d'origine asiatique plus qu'inquiétant : 

« La rapidité de progression de la maladie et son mode de dispersion ne permettent pas d’envisager des mesures d’éradication » Morgane Goudet – Dominique Piou (2012) La Chalarose du Frêne : que sait-on ? 

De même, l'agrile du frêne, un coléoptère d'Asie a déjà dévasté l'Amérique du Nord. En 2003, on le trouve du côté de Moscou et il a progressé depuis de près de 200 kilomètres vers l'ouest. Bravo la mondialisation ! Plutôt retenir que le frêne peut aider contre l'impuissance... 

En reprenant le chemin vicinal trop fréquenté par ceux qui veulent couper court en direction des Cabanes-de-Fleury, les prés à chevaux clôturés, plus verts, où le foin peut croître, les bouquets de tamaris, les nichoirs aménagés, toute cette séduction champêtre permet de laisser de côté les sourdes inquiétudes. 

Le rebord de la Clape aboutit ici. La carte IGN indique "Les Caudiès", des sources chaudes comme leur appellation le laisserait penser, qui fument en hiver et ne gèlent pas, plus tempérées, pour le moins, que les eaux de surface, Au bout le ruisseau du Bouquet rejoint l'Aude : un joli pont en dos d'âne marque la confluence. L'eau court toujours aussi vite dans sa rigole cimentée. Le courant est tel qu'une écrevisse sans doute attirée par quelque pitance n'arrive pas à s'accrocher vers l'amont... Écrevisse américaine, sûrement, espèce invasive... Ah la mondialisation !   

C'était ma dernière sur le dernier affluent, enfin me concernant... mais on dit que les écrits restent... Permettez, en attendant, avec les soupirs des sources qui se marient au Bouquet, que ce qui reste de l'émergé de mes pensées retrouve l'épais mystère ténébreux du ventre karstique de la Clape...Un secret à ne pas trop divulguer...

Le dernier fabricant de fourches en bois - Bing video 

 https://www.lepeupledacote.com/plante/frene-fraxinus / 
 
Sources : Wikipedia /  Document d’Objectifs des sites Natura 2000 FR 9110108 et FR 9101435 « Basse Plaine de l'Aude / photos personnelles. 

 











LA DERNIÈRE DU DERNIER AFFLUENT... Fleury-d'Aude en Languedoc

Il y a deux ans, j'écrivais "... Désormais dans la plaine, le ruisseau du Bouquet entame la dernière partie de son cours microcosmique, notre dernier épisode à suivre, je pense...". J'ai dû vérifier tant un flou imprécis vient nimber le souvenir que l'on a du temps et des choses. Personne n'a marqué son impatience, personne ne s'est manifesté pour ce dernier épisode... mais bien d'autres motivations positives poussent à écrire sans exiger pour autant quoi que ce soit en retour... L'eau reste l'eau même si ce n'est jamais la même qui passe... 
 
Articles antérieurs (2019) : 
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2020/01/le-fleuve-et-le-ruisseau-lettre-un-ami.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/05/libre-libre-comme-avant-le-dernier.html
 https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/04/prisonnier-comme-jamais-le-dernier.html 
idem pour les cinq autres parties de cet épisode

Le ruisseau du Bouquet, à ma connaissance, le dernier de l'Aude, rive droite (et rive gauche ?), intermittent certes, mis à mal par l'implacabilité de l'été mais si permanent pour ses natifs... Venu en théorie des garrigues de la Clape, barré vers la mer et obligé de décrire une boucle vers l'intérieur, il passe ce qui fut l’Étang de Fleury par une cave maîtresse (Mayral) où des sources claires le révèlent. Sa cuvette étant fermée par des collines, l'étang fut drainé peut-être avant la colonisation romaine grâce à un souterrain. 

https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/04/des-pistes-pour-la-partie-enterree-du.html

A son débouché, passant sous l'avenue de Salles (à l'ouest du village), il rejoint la source proprement dite du Bouquet où les femmes puisaient une eau si bonne et lavaient le linge avant la construction du lavoir plus en aval (les bains-douches aussi). Au-delà, avec l'extension des maisons en lieu et place des jardins potagers, le cours d'eau est enterré et cette tendance s'est même prolongée avec les constructions de ces dernières années après son passage sous la départementale de Lespignan (pont de la Mouline). 

Il faut rejoindre alors la ligne de frondaisons pour en apprécier l'ambiance bucolique : encore un jardinet sur une laisse de limon, au fond des vignes avec parfois, un abricotier, d'épais rideaux de carabènes (roseaux), une broderie de ronciers coupée de beaux frênes, de minuscules grèves de sable, des blèdes et épinards sauvages aux abords. Au bout du vallon, dans un ultime ressaut précédant la plaine, Aigos Claros, le jardin aux merveilles de l'oncle Noé, annoncé par le balancier incliné vers le ciel de sa pouzalanco (dite aussi pouzaranco... un chadouf) que je ne peux qu'imaginer. 

Pardonnez-moi de répéter le cours d'un si petit ruisseau comme si je reprenais, sans jamais me lasser, du front au menton, le visage d'une femme aimée... le monde a beau être vaste, on n'en finit pas de revisiter son petit pays... Peut-être en corrélation avec le "qui trop embrasse mal étreint"... 

Une fois dans la plaine, le ruisseau ne peut aller droit vers la rivière : sur près de trois kilomètres, se joignant à la cave de la Communauté, un des nombreux fossés chargés de drainer la plaine, il doit suivre un piémont de garrigue plus bas que le niveau du fleuve trop travailleur. C'est parce que cette zone, le Pastural, est facilement inondable qu'elle ne comprend que des prés avec des recoins où poussent des joncs ou des senils (roseau des roselières, à balais, pour le chaume aussi...). Quelques moutons y paissent encore, leurs crottes en témoignent, le pont des pâtres aussi... (à suivre). 










mardi 4 mai 2021

La chapelle Saint-Christol (1) / Une balade de Bettina à Nissan

Deuxième chapelle d’origine wisigothique de Nissan-lez-Ensérune, à l’opposé de la première (voir publication du 27 avril).

Pour aller de l’une à l’autre, il faut en effet traverser le village de Nissan en direction de Lespignan. Peu après la sortie du village, on trouve sur la droite un chemin, étroit mais asphalté, qui mène à travers vignes puis garrigue à la chapelle Saint-Christol. Les deux cents derniers mètres ne sont plus asphaltés mais parfaitement carrossables. Et là, on tombe sous le charme de cette petite chapelle en pierre plantée au beau milieu de la nature mais, surtout, de cet époustouflant panorama sur la basse plaine de l’Aude avec au fond le Massif de la Clape et, blotti à ses pieds, le village de Fleury (photos 7 et 22). Panorama d’autant plus beau à cette période de l’année avec le parterre d’iris !
 
Photo 7 :  La basse plaine de l'Aude et le massif de la Clape au fond

Photo 22 : la basse plaine de l'Aude, le massif de la Clape et Fleury à ses pieds.

Je recopie ici le texte que l’on peut lire sur le panneau à l’entrée du site. Le plan qui l’accompagne se trouve à la photo n° 3. Voir aussi les textes recopiés ou les commentaires sous certaines photos. 

Photo 3.

 
« CHAPELLE SAINT-CHRISTOL
 
Historique
Construite au flanc d’une colline dominant la plaine de l’Aude au sud et à proximité d’une source visible à l’entrée du site.
Chapelle wisigothique construite au Ve siècle à l’emplacement d’un habitat romain. Sous le sol de la chapelle, on a découvert un four, un silo et des pièces romaines qui attestent de cette occupation romaine. Donc église préromane à chevet carré avec des remaniements ultérieurs (en particulier du XIIe et XVIe). A été répertoriée comme paroisse dans un texte daté de 1604.
La porte nord est « la porte des morts » et donne accès à une nécropole. Elle comporte plusieurs niveaux obtenus par accumulation de terre et on peut y voir des tombes à lauzes orientées.
Vraisemblablement abandonnée au cours du XVIIe siècle, elle est portée comme étant en ruines sur la carte de Cassini 1772-1773. Les restes étaient recouverts de pierres et envahis par le lierre et les ronces.
En 1986-87, la famille FERRAND, propriétaire depuis 1940, fait don du site à l’association diocésaine.
 
Restauration
Plusieurs campagnes de déblaiement ont permis de dégager ce qui restait des murs de la chapelle. En 1991, elle a pu être réhabilitée et rendue au culte grâce au mécénat d’entreprises sollicitées par la Chambre de Commerce de Béziers, l’aide du Conseil Régional, de la commune de Nissan et de l’association « Les Amis de Nissan ».
En 2016-2017, le chantier de bénévoles des Amis de Nissan a réalisé la restauration des murs de soutènement.
Ces travaux ont permis de dégager aussi un monument de plan carré situé dans le prolongement de la chapelle à l’ouest. Il est de construction soignée avec des joints repris au fer et serait une tour datée du XIe-XIIIe siècle.
En dépôt à l’est de la chapelle :
- Un fragment d’imposte à billettes du Xe siècle provenant de la chapelle disparue de Saint André (route de Capestang, près du domaine de « La Grangette »).
- Deux sarcophages monolithiques trouvés lors de fouilles du lieu-dit « Les Farguettes ».
L’arboretum : mis en place à l’est du site par Joseph FERRAND, ancien propriétaire. »
 
J’ai dû emprunter la première photo à la page Wikipédia consacrée à la chapelle, car un groupe important de randonneurs profitant notamment de la pelouse pour faire une longue pause m’a parfois gênée pour photographier.


À propos de la chapelle, voir aussi ces liens, même si le texte date quelque peu :
À propos de l’abbé Giry dont le nom est mentionné sur deux photos, voir : https://www.facebook.com/fleuryaudelanguedoc/posts/4183938374952392 et pour les photos correspondant à l’article : https://www.facebook.com/fleuryaudelanguedoc/posts/4184333311579565
 

mardi 15 décembre 2020

"PETIT SPÉLÉOLOGUE DEVIENDRA GRAND" / Fleury-d'Aude en Languedoc

Aux copains d'abord... A toi Maso... 

"Bleu royal" ? "Océan" ? "Pétrole" ? "Turquoise" ? Va savoir ce qui était marqué sur les cartouches du stylo-plume... Certains bleus passent au bleu, enfin, au flétri, au ressenti à peine visible du carnet intime, mais là le bleu à l'âme a tenu, moins délavé dans la copie double "intra muros" du format basique le plus usité alors. 

A l'âme non ! cet écrit n'est pas empreint d'une quête, platonique ou non d'une amoureuse, non imprégné de ces pulsions animales que l'instinct pousse à fantasmer, c'est juste sur l'air des "Copains d'abord". 

Ah ce titre dupliqué risquant, avec le temps, de ne plus rien dire du tout. Et cette concordance des temps loin d'être acquise et domptée... Et cailloux avec ce "X" au singulier ! Enfin, ne triturons pas le témoignage... 


  " Nous étions un beau jeudi de décembre le temps était beau malgré l'hiver qui s'avançait.../... je racontais à mes parents que j'allais jouer à la balle au Ramonétage. Avec Jean et "Jo" nous partions puisque "Mazot" ne pouvait pas venir car le petit voisin lui avait envoyé un cailloux sur l'arcade sourcilière avec son "flingot". Mais nous l'aperçumes venant à notre rencontre, vite je rentrais prendre mon couteau et je repartis, "Jo" avait prêté sa bicyclette à "Mazot" afin qu'il aille chercher son vélo que son frère avait pris au terrain de rugby. je dus porter mon camarade car on s'entr'aidait bien entre nous. Une fois arrivés nous décidâmes d'aller au "Peyral de Jacques" car depuis quelques temps on en parlait beaucoup. nous admirions la masse de beaux rochers rouges et nous montions en haut de la carrière. jean partit en grognant un peu et nous nous amusions à lancer des cailloux dans le vide. En descendant nous aperçumes, Grau, Roca, Hérail et Guiraud qui arrivaient avec un étrange équipement de cordes, de pitons et de torches... 

Il était question d'explorer la grotte et sans le vouloir, tous trois nous nous mélâmes à cette grande aventure en compagnie de Grau, Roca, Hérail, Guiraud, Fontic, "Naf" et Sié qui, chef de l'équipe arriva le dernier. sans rien demander, sans le vouloir, l'équipe parût nous accepter, du moins pour la journée. préparatifs faits, Sié "le grand" décida de descendre dans la grotte. dès que j'ai entendu cela une idée me vint qui me fit un grand coup. : il était vraiment extraordinaire de penser à cette joie de la découverte. Sié et Grau avançaient courageusement dans les entrailles de la terre, à la conquête de paysages nouveaux. 

Nos deux héros sont descendus beaucoup plus loin que lors de la première exploration. Ils atteignent la première plate-forme, 15 mètres plus bas environ. Actuellement il est au second pâlier et Grau l'a suivi avec vraiment beaucoup de courage. Roca ainsi que Guiraud ont voulu les suivre mais ils ont eu un peu d'émotion à côté du trou béant qui s'enfonçait dans la terre. Tous, l'oreille au bord du gouffre, nous suivons la péripétie mouvementée de nos compagnons comme des résistants la radio. J'ai porté de la menthe. Il faut la garder pour eux. Malheureusement on sera trop tentés d'y goûter jusqu'à la dernière goutte. Ils descendend maintenant un puits de 9 mètres qui s'enfonce encore plus. On entend leurs voix caverneuses qui sortent de l'orifice béant où nous sommes tous penchés. L'humidité fraîche qui vient d'en bas est très agréable. "Naf" trompe la longueur du temps en chantant et en racontant quelques "vannes". En bas ils en veulent toujours plus et ne content pas remonter de suite. Guiraud remonte un seau, vraiment vieux mais rempli de trésors, toutes sortes de stalactites de roches les plus variées et qui font l'envie de tous. Sié atteind le fond mais déclare au désespoir de tous que quelqu'un y est déjà allé avant nous. mais enfin, nous appre..."

Le papier du chroniqueur en herbe s'arrête là ! Une deuxième copie-double devait exister avec la suite... mais où ?   

"Mazot", c'est comme ça que je l'écris alors avec l'impression que "Mazo" est un personnage de bande ou de dessin animé (1). Depuis je pense "Maso" sans le moindre rapport avec le masochisme... Finalement, "Mazot", en occitan, pour lui qui aimait tant émailler ses dires de languedocien, c'est le petit mas, phonétiquement et cela correspond bien aux domaines, aux campagnes et cabanots que nous avions autour du village...  

Grau ? je me demande qui ça peut bien être ! 

Guiraud, Georges parce qu'André, le pauvre, nous a quittés que nous étions encore à l'école. 

Bien sûr j'ai laissé toutes les étourderies et fautes d'orthographe.  

Le prénom de Maso, c'est Joseph. Il est mort le 4 décembre. Je ne l'ai appris que ces jours-ci. On s'est revus à de trop rares occasions. Comme pour tous les autres, cette complicité qui s'est arrêtée avec l'enfance fait qu'un lien très fort perdure, lié à ces années, pour nous, et qui plus est, du même âge, entre la garrigue, les vignes, la rivière, la mer, au sein d'un village animé de ses gens et qui comme cadre remplissait, pratiquement à lui seul, la course de nos jours. Quand l'un de nous s'en va, c'est un peu de ce passé qui s'estompe, encore une page qui se tourne mais d'un livre qui, pour l'instant, à l'heure pourtant où les Terriens se mettent de plus en plus en danger, ne se ferme pas encore... 

Georges Brassens a su le dire, à sa manière :

"... Au rendez-vous des bons copains,
Y'avait pas souvent de lapins,
Quand l'un d'entre eux manquait a bord,
C'est qu'il était mort.
Oui, mais jamais, au grand jamais,
Son trou dans l'eau n'se refermait,
Cent ans après, coquin de sort !.. 
Il manquait encor." 

(1) Placid et Muzo bien sûr ! Le renard et l'ours anthropomorphes ! 

C'est peut-être là, à gauche la carrière est cachée par la saillie laissée par le ou les carriers... Comme quoi tout s'estompe mais nous dirons, pour rester positifs, qu'il ne faut pas en perdre les bribes qui nous restent, que d'en garder des jalons permet parfois de reconstituer des morceaux d'un chemin de vie plus ou moins partagé...  

   

jeudi 8 octobre 2020

LE CHEMIN DU PHARE / Fleury-d'Aude en Languedoc


Pour les Pérignanais-es (1) (habitants-tes de Fleury), "Derrière l'Horte", "Font-Laurier" en un ou deux mots, ou encore "Le chemin du phare", désignent un même secteur au-dessus de l'avenue en direction de Coursan jusqu'à hauteur de la coopérative "La Vendémiaire", si bien située pour la paix des villages puisqu'elle concerne aussi les viticulteurs de la commune attenante, Salles-d'Aude. 
 
Le phare se trouvait de l'autre côté de la route et de la croix, dans le prolongement de l'amandier.
 

Problème : on associe le mot "phare" à la mer sinon à un lac d'une certaine importance, or, par rapport à ce coteau, la mer se situe à l'opposé ; elle est visible au fond de l'échancrure ouverte par l'ultime relief de la Clape qui laisse enfin passer l'Aude au plus court de son cours  (vue au NE sur Vendres et Valras). Alors que venait faire un phare entre deux moulins plantés au milieu des vignes ? Etait-ce pour rassurer le marcheur perdu dans le brouillard ou la tourmente de neige ? Ne donnons pas dans l'excentricité puisque le brouillard et la neige nous concernent si peu autour du Golfe du Lion. Quoique, sur ce chemin du phare, par un de ces rares hasards qui nous offrait une magie blanche d'un ou deux jours, la Moustelle, ce camarade de toujours depuis la communale (n'est-ce pas Philippe ?), avait sorti les skis pour un petit plaisir de glisse sur une piste même pas verte, à 4,5 % de pente à peine mais à faire envie aux deux ou trois que nous étions à regarder ! La descente partait bien du phare de Fleury sauf que pour remettre ça, il fallait bien remonter pedibus ! 

 
Phare de l'Aéropostale Wikimedia Commons Author Michèle Sandré-Pradel, Commune de Montferrand

Un pylône rond de béton ; une échelle de fer n'arrivant pas jusqu'en bas pour une raison facile à comprendre ; à plus de dix mètres, une plate-forme carrée d'un mètre cinquante de côté avec, au centre, un dispositif digne de Star Wars non pour illuminer la cible avec son radar de tir (ce que, entre parenthèses, Erdogan nous fit en juin au large de la Libye) mais pour éclairer le chemin de l'avion qui passe, faute d'écho-radar à l'époque. Un phare aéronautique afin d'accompagner les premières lignes aériennes dont celle de l'aéropostale Toulouse-Maroc-Afrique-Brésil... jusqu'en Patagonie tout au bout de l'Amérique du Sud. Justement un fidèle correspondant relève un article de l'Indépendant qui, en ce début octobre, rappelle le centenaire de l'Aéropostale et, malheureusement, les nombreux accidents qui marquèrent les débuts du courrier par avion. 

 https://www.lindependant.fr/2020/09/28/2-octobre-1920-premier-accident-mortel-de-laeropostale-au-large-de-port-vendres-9103070.php

A Fleury, dans les années 20, un phare aéronautique fut construit pour guider les vols de nuit alors à vue. Il envoyait des signaux morse, deux brefs, un long correspondant à la lettre "U". Prévenu d'un passage par téléphone, Paul Huillet, électricien à Salles, parfois aidé par René Guillaumet (2), montait au phare pour actionner l'interrupteur du néon. Le phare de Fleury a été démoli vers 1980 (3). Un de ces phares existe encore à Sallèles, un autre encore dans le département, à Montferrand. 

Mais parce qu'on est riches des copains qui nous restent, l'amitié continue d'éclairer mon sujet avec Philippe tout schuss alors et Loulou qui, le jour des photos, promenait sa chienne, justement dans ce coin ! 

Le moulin dominant le passage du four à chaux, entre Salles et Fleury, surplombant, depuis les années 70 le ronflement de pollution continue de l'autoroute A9.
       

(1) Entre nous quelle lubie que de faire croire qu'un procédé orthographique suffirait à manifester un égalitarisme des sexes ! 

(2) homonyme de Guillaumet Henri (1902 - 1940), l'aviateur pour qui on a dû allumer le phare et dont un frère se prénommait René. 

(3) les détails techniques proviennent de l'ouvrage "De Pérignan à Fleury" (2009) des Chroniques Pérignanaises. Un grand merci.

samedi 26 septembre 2020

Derrière l'Horte / Fleury-d'Aude en Languedoc

 

Au sud, au sud-ouest, deux collines dominent le village ; par dessus les tuiles, elles regardent la Clape, la montagne qui nous cache la mer. 

 


Tout un monde de coteaux, de chemins creux, de marges raides (1), de laisses plantées de vignes, qui irrésistiblement nous appelle pour l'amandier fleuri puis les parfums du chèvrefeuille ou du genêt. A la rentrée la rouge azerole à mordiller et qui vite se retrouve par terre, comme escampée par l'esquirol sadoul des jours avec, le grain de raisin pruiné à picorer, qui vous colle aux doigts à force de sucre. C'est vrai que si, gamins, on y court pour se poursuivre, on y va aussi seul pour une botte de poireaux, d'asperges, les closcos durs après la pluie, une poignée d'amandes, les grappillons. Entre petits profits et maraude (cerises, raisins bons), c'est vrai que le jeu est minime mais chiper, chaparder se pardonne venant d'un chenapan... Le même qui pille les œufs de pie, démolit les cabanes des autres, remarque les crottes de lapin avec une convoitise de braconnier mais se détourne finalement du nid d'apuput dans les pierres sèches : ça sent trop mauvais ! 


 

C'est là que d'instinct j'emmène mes invités, ces copains du Lot, d'un jour, je me souviens, qui vous laissent à jamais leurs bouilles complices, pour dire "vous avez mangé chez mes parents mais ici c'est chez moi", comme si la coquinerie de l'âge se fondait dans un paysage à la fois sauvage et domestiqué. J'ai employé l'imparfait : c'est que cette idée de partage s'est pour le moins estompée, les hommes sont devenus plus possessifs et même sur un chemin de terre, alors qu'on ne se posait pas la question, on se demande désormais si nos pas ne foulent pas la propriété d'autrui (2). Laissons. Replongeons-nous dans un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître. 

 (1) pour ne pas rester hermétique : marge = talus, laisse = terrasse, escamper c'est jeter dédaigneusement, l'esquirol c'est l'écureuil, sadoul = repu, gavé, closco dur = escargot ourlé, adulte, apuput = huppe d'après son chant. 

(2) Je demanderai à la mairie quels sont les chemins autorisés ou interdits. 


mardi 19 mai 2020

DÉCONFINEMENT... Ô MOUN PAÏS... / microcosmos

Le Cers a pris confiance. Il bourdonne et corne dans le conduit de quand les gens vivaient autour du foyer. 

Dimanche il s'étirait après un long sommeil, dans un réveil tout en douceur... Allons donc, le changement climatique... Le positif : les paysages sont magnifiquement verts après deux mois gris, sans le bleu du ciel, sans celui, aussi marquant que mythique, de la Grande Bleue. 
L'Aude après la crue, les vignes exposées au mildiou. En regard, celles des bord de Saône, menacées de sècheresse, sans parler d'une Europe moyenne ou déjà de l'Est où le problème se pose aussi. Un monde à l'envers. 

Le déconfinement suite à un exil intérieur, en miroir à un éloignement sous d'autres latitudes, un nouveau retour en arrière et pourtant un jour toujours nouveau, un regard toujours neuf dans ce qu'il n'avait pas vu, dans le passé qu'il reconstitue et même dans ce qu'il reconnait.  

L’Étang de Pissevaches. Inutile d'épiloguer sur les sources ou les vagues qui compilent leurs flux... (Oh faudra aller voir si un grau s'est formé !). Milieu entre le salin, le saumâtre et le suave suivant les saisons. Tamaris, salicorne et même des pins qui auraient colonisé, établi un comptoir. 
Fleurs qui me pardonneront de ne pas savoir comment les appeler.
Et encore... iris pour la taille ou narcisses pour le panachage ? Instantané raté pour le beau beau colvert qui s'est levé. Sinon pas de colonie de beaux oiseaux blancs ou roses... en période faste, ils n'ont que l'embarras du choix pour manger ou dormir. 

"Ajouter une légende" une possibilité pour les images proposées. Alors oui, ce pin remarquable, une légende en légende.
Sur ce piémont fertile des débris arrachés au clapas qui donnent de si bons vins, entre la garrigue et l'étang, abrité du Cers et ouvert aux vents marins, ce grand pin illustre à lui seul le climat au sens écolooenologique du terme, le cadre, les conditions bienveillantes du coin... Ce n'est pas un hasard si huit campagnes (domaines) occupent cette terrasse sur quatre kilomètres à peine, à vol d'oiseau.
Soit loué, homme sage qui n'a jamais hésité à laisser de beaux arbres (est-il classé ? il le mériterait !) quitte à se priver de quelques dizaines de kilos de raisin. Il n'en reste qu'un mais la voiture nous donne une idée de ses belles dimensions ! Presque vingt mètres de haut, quinze environ pour sa frondaison !
Des vignes jusqu'au bord de l'étang. Ensuite, par ce bel itinéraire qui nous fait longer une petite Camargue, la déception de ne pas voir des hirondelles chassant les moustiques dans le creux des tamarins et oliviers de Bohême et seulement ces goélands soit disant protégés qui envahissent le ciel... 
A Fleury on dit "la plaine", celle de la rivière... Hâbleurs, prétentieux les Sudistes ? La plupart ne pensent même pas à l'Aude, fleuve. Comment se douteraient-ils qu'il figure tout modeste qu'il est, entre ses grands frères, le Rhône d'un côté et l'Èbre au sud ? A la suite des Romains, on a renoncé à le dompter, c'est à peine si les hommes se sont permis de l'apprivoiser... Enfin j'ai déjà soupiré mon ode à l'Aude dans des articles plus anciens... Et si les "Racines et les ailes" viennent faire leur miel de ce delta unique par bien des dimensions, par pitié, qu'on nous épargne les commentaires avec l'accent du nord ! Marre d'entendre "pièr" et "rivièr" !     
Le charme, entre la fougue de l'Atax historique et les humains qui résistent lors de ses colères pour profiter de ses alluvions et limons, agit toujours quand on parcourt la route en balcon, là où la Montagne de la Clape s'arrête.
Un pays ouvert à tous les horizons (ici la Montagne Noire au fond) mais aussi à un champ immédiat, la terre qu'on foule comme dans Microcosmos, ce si joli film sur les peuples de l'herbe, de la prairie. Un terroir aux pieds de ceux qui aiment, locaux, adoptés voire parachutés mais qui acceptent que le natif que je suis puisse se dire, humble d'amour, "Ô moun païs...".

vendredi 27 mars 2020

MARCEL PAGNOL POUR SE CONSOLER DU CORONAVIRUS (suite et fin).

... et Ticky que je ne peux m'empêcher d'ajouter, décédé avant soixante ans d'avoir trop fumé, ce n'est pas moi mais mes yeux qui pleurent... pas vrai Galinette ! 
Cousin encore et même beau-frère avec l'oncle Jules de Perpignan, à l'accent aussi mordant que celui de Narbonne ! 

J'ai dit germain aussi pour tant de choses en partage. 
La langue, version provençale ou languedocienne reste l'occitan. Sans ce fond culturel linguistique qui se conjugue avec le catalan, parler frère, toute l'âme et la sensibilité méridionale de Pagnol n'auraient su s'exprimer pleinement. Bien que ne pratiquant pas la langue d'Oc, il savait d'instinct qu'il n'était pas possible de la couper de la vie en Provence telle qu'il la filma avec une majorité d'acteurs provençaux (même Pierre Fresnay, l'Alsacien,  a produit produisit, pardon, [Marcel avait horreur du passé-composé !] un effort louable en ce sens) sans oublier les immigrés piémontais, plus italiens de l'autre côté du Rhône tout comme ils ont été surtout espagnols dans notre Sud. Entre parenthèses, les ancêtres de Pagnol vinrent d'Espagne et nombre de vallées du Piémont italien ont l'occitan, eux, comme langue à statut protégé, autorisée dans l'administration locale !
Bref, alors que le menuisier Pamphile poétise sur le passage vaporeux de la fille aux cheveux d'or et aux yeux de mer et qui doit avoir quelque chose de bien joli dans son corsage, sa femme, la grosse Amélie qui, depuis sa fenêtre, a tout entendu, ne se le fait pas dire : 

"... Monsieur a espinché une petite bergère et ça lui a frappé sur la coucourde... /... Dis, marrias, et moi ce qu'il y a dans mon corsage, ça ressemble à rien ?"

Et Bouzigue qui a bien picolé, s'adressant à Joseph, lors du fameux repas sous le figuier fêtant la réhabilitation de "l'essituteur" avec la déroute du garde acariâtre qui leur avait interdit le passage le long du canal (un raccourci de 24 minutes au lieu des deux heures 45 habituelles pour monter à la maison de vacances) : 

"Joseph, Joseph, tu m'escagasses..."

Alors, quoi encore ? Et bé, comment ne pas se sentir en famille quand les Marseillais disent "campagne" en parlant d'un domaine, d'une propriété, d'un lieu-dit rural, comme nous le disons aussi, en Languedoc ? Et cette façon d'informer que la personne n'est plus en faisant précéder son prénom de "le" ou "la pauvre" : "le pauvre Marcel". Mais cette manie de commencer les phrases par "Et" comme quand on discute, peut-être est-elle seulement languedocienne... 

Sinon, vraiment cousins, et plus encore avec nous de la Clape, la géographie en atteste. Qué la géographie ? Faut pas quicher quand même ! Mais si, la Clape reste un témoin émergé d'une chaîne pyrénéo-provençale dont une partie des plis effondrés se trouve au fond du Golfe du Lion. Il n'en subsiste que les extrémités, la Clape dans l'Aude et les chaînes de l'Estaque et de l'Etoile, au-dessus de Marseille, au pays de Marcel, Lili, Paul, Augustine, l'oncle Jules,Ugolin, Manon, le Papet, Pamphile et Amélie aux gros nénés... 

Ticky Holgado avec Jacques Villeret (pressenti un temps, après Coluche (?) pour le rôle d'Ugolin ) dans les secrets professionnels du docteur Apfelglück. Marcel Pagnol copiait Giono sans vergogne lui disant même qu'il ne pouvait pas s'en empêcher, que c'était plus fort que lui. Je suis aussi coupable de cette capture d'écran dérobée à Youtube... 
Note : toutes les photos sont issues de la bande annonce du film mais je ne demanderai rien pour la promotion faite ici...