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lundi 13 septembre 2021

L'Île Saint-Martin à vélo (2) / Virée en terre plus ou moins connue.

Insolite : à l'entrée des bassins, malgré l'heure espagnole, du monde dans les restaurants. Une belle plage toujours aussi large sinon plus alors qu'elle disparaît aux Cabanes-de-Fleury... Les digues incurvées de l'embouchure de l'Aude seraient-elles en cause ? La fréquentation se fait tranquille au centre de la station... Auparavant, alors, au port, peut-être des pêcheurs et plaisanciers bouclant leurs sorties sans se soucier de l'heure légale et attablés encore ? Au bout d'un front de mer étiré (2.5 km env.) un parking terreux mais vaste avec une bordure pour privilégiés, les places sous l'ombre relative de tamaris plantés et prospérant dans ce but. Sinon, il y a même un fourgon de ces catégories, commerciale ou habitable, de véhicules honnis et rejetés par les municipalités qui multiplient illégalement, à l'entrée des parcs, les barrières limitant la hauteur... Ici, au bout de Narbonne-Plage, si la demi-barrière est ouverte, que se passera-t-il pour le fourgon, s'ils la referment ? Dire que c'est à Menton, en 1999, que j'ai vu fleurir, drôle de citronnier, le panneau interdisant le stationnement des campings-cars... Comment ne pas être solidaire des gens du voyage ? 
 

La piste, elle même bordée de lauriers roses et plus étonnant, d'arbousiers dont un au moins porte des fruits, suit la route. A bâbord, un large no man's land d'oyats et de joncs s'étend jusqu'au sable d'une plage qui accueillit les campeurs priés de plier à Saint-Pierre (1) pour une saison encore (début des années 70). En ce temps-là, depuis Narbonne-Plage, Gruissan n'était accessible que par la "route bleue" pourtant à peine plus large qu'un chemin vicinal, débutant étrangement au pied de "La femme morte", bordée des vestiges de blockhaus et casemates des occupants allemands et joignant ces domaines viticoles que nous appelons "campagnes", si bien exposés aux entrées maritimes comme Petite et Grande Rouquette, Pech-Rouge (INRA actuellement) et d'autres au-delà. A présent c'est la piste cyclable si bien adaptée aux promeneurs et amateurs qui néanmoins doivent anticiper le dépassement brutal des champions de la pédale. Les campings se succèdent autour de l'étang des Ayguades où un téleski aquatique n'a pas fait l'unanimité. Encore si le secteur de l’étang de Mateille reste préservé... sauf que la construction d'un écoquartier y est envisagée... Inutile d'employer un vocabulaire aguichant : il s'agit de construire un lotissement dans un secteur encore naturel ! Après les emplâtres de résidences de riches à Capitoul qui défigurent la Clape, ne servirait-il à rien de se targuer d'abriter un prétendu plus vaste espace naturel du Languedoc-Roussillon, classé par décret ?   

Pourtant, autour de l'étang de Mateille, le paysage rappelle ce que fut la côte avant les grands bouleversements, liés au plan Racine, de ce qui était appelé à devenir une "Nouvelle Floride" (1963). Et pas très loin à l'opposé, en haut du cimetière marin, la perle ocre de la Chapelle des Auzils rehaussée par le vert des pinèdes de la Clape, encore tendre, en totale contradiction avec la longue sécheresse actuelle (2). Au pied des garrigues, toujours la Route Bleue avec les "campagnes" de Tintaine (3) et du Bouis et, suite à l'évocation de L'Œil-Doux et après les "Yeux" des Exals, un mystérieux Œil-de-Pal indiquant une source ou un puits (4).  

Entrée de Gruissan : installation immédiate des piles achetées... Il m'est désormais possible de faire des photos !   

(1) Certains se réfugièrent aux Cabanes pour deux ou trois ans encore de camping "sauvage". 

(2) Début juillet, aux abords de la route Narbonne-Narbonne-Plage, la maîtrise d'un incendie sur des centaines d'hectares a nécessité d'importants moyens tant terrestres qu'aériens. 

(3)  TINTAINE, f. , c" de Gruissan. — Quintayne ou Saint-Félix, 1771 (comp. , p. i38). — Quintaine, 1781. (Dictionnaire topographique de l'Aude / Abbé Sabarthès). 

(4) Encore grâce à la participation du site ami "Ma Clape" : "Œil de Pal : exutoire, ouverture d'une résurgence, d'un puits, marais. Littéralement source du marais."
http://www.maclape.com/rubriques/fermes/filteringgruissan.html 
La carte de 1950 dit que ce sont des puits. 





samedi 11 septembre 2021

LES EXALS... larmes salées


Phare ou support aux multiples opérateurs d'ondes téléphoniques...

 

Le monument à Pierre Brossolette (voir article antérieur), le phare de Narbonne, le port de Narbonne-Plage mais pas seulement puisque la route doit passer un canal s'avançant vers l'intérieur des terres (ceux qui connaissent pensent aussitôt au passage par un pont étroit qui, en été, congestionne la circulation). Le canal, lui, communique avec les Exals (1), des étangs, enfin c'est ce qui vient aussitôt à l'esprit puisque les étangs, les lagunes, marquent la côte languedocienne. 

Le "canal" en 2015.
 

Dans le Dictionnaire topographique du département de l'Aude (1912), l'abbé Sabarthès note : 

"Les Exals : ancien étang, œil de mer, entre la redoute de Saint-Pierre et l'église Saint-Pierre-de-la-Mer, communes de Narbonne et de Fleury - Huel Sal..., Occulus Salsus 1329 (arch. com. Narb.) - Lac des Exals 1763 (c. dioc. Narb. Dillon)." 




 

En effet, si le vent ne brouille pas la surface, non loin du bord, abrupt d'un coup et sombre (la couleur de l'eau en atteste), le fond confirme la nature de ces étangs jumeaux à rapprocher de celle de l'Oeil-Doux, à deux kilomètres à vol d'oiseau. Avec la source non prise en compte lors de la construction de l'observatoire sous-marin ("la Bulle") et à l'origine de l'échec du projet, avec les résurgences sous-marines en mer, non loin du bord, connues et localisées par les pêcheurs, l'Oeil-Doux et les Exals marquent la présence d'un important aquifère sous la bordure orientale du Massif de la Clape. La qualité plus ou moins saumâtre des eaux des Exals dépend des précipitations qui s'infiltrent dans les calcaires. L'influence de la mer (à 700 m. environ) est plus constante, que le vent soit Grec (NE) ou Cers (ONO), ce qui, à première vue, peut sembler paradoxal.     

(1)  "las aigas sals" les eaux salées, "les aigues sals"en version francisée, devenu "les Exals" peut-être par la fantaisie d'un fonctionnaire, ce qui arrivait trop souvent lors de la transcription des noms...(villedenarbonne). 

Sources et compléments d'informations :

http://www.maclape.com/rubriques/etangs/graus.html#inventaire 

https://archive.org/details/dictionnairetopo00sabauoft/page/174/mode/2up

http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Annexes2_Vol1_cle061167.pdf 

Salut mon petit bonhomme des îles... la direction que sans le savoir tu indiques, est celle d'un chemin s'enfonçant dans les terres, entre vignes et garrigue. Là haut, quelque part, il reste quelque chose d'une métairie qui compte dans notre histoire... en cet été 2015, je me suis encore dit qu'il faudra bien que je monte la voir un jour, pour mieux partager avec toi cette page...

mercredi 1 septembre 2021

L'Île Saint-Martin à vélo (1) / Virée en terre inconnue.

1. Saint-Pierre-la-Mer et le port de Narbonne-Plage. 

Mince, plus de pile pour les photos. Il y en a à côté, au tabac, mais quand ça démange... quand cette pulsion de jeunesse rebondit dans un corps qui ne l'est plus. Et puis il faut tester la monture et l'écuyer et pas seulement pour cette partie du corps si sensible à la selle : il faudra bien la faire sans trop tarder, cette aventure vers le pays où j'arrive toujours, au-delà des forêts de Bavière et de Bohême. Cela vaut bien une autre mise en jambes, pour dépasser des illusions non encore perdues. Pourquoi pas l'île Saint-Martin où nous devions aller avec Florian, l'an passé et encore cette fois, pour anticiper Port-la-Nouvelle, la fois d'après ? Officiellement je prolonge jusqu'à Gruissan pour les piles et dérouiller les jambes. La roue arrière à gonfler. De toute façon je prends la pompe, une chambre neuve, quelques outils basiques, le bidon d'eau, rien pour tenir vu qu'on mange trop et que ce midi encore nous avions les restes des deux plaques de légumes farcis d'hier. Les lunettes, le bob... ah ! l'appareil photo ! C'est parti ! 

30 août. Ce lundi semble avoir écrémé la côte de l'afflux d'estivants. Le week-end a connu un chassé moins croisé. Moins agressif, le soleil est déjà celui de septembre, déjà d'arrière-saison. Pourtant c'est un temps idéal avec, le réchauffement global en serait-il la cause, un vent marin plus tiède et agréable qu'avant. Moins de volets ouverts, moins de voitures sur les parkings, plus personne dans les restos de la halle. Une famille pique-nique sur le parapet là où la fameuse "Bulle de Fleury" a éclaté suite à un enchaînement de scandales politico-financiers. La piste cyclable coupe tant de rues à gauche que les chocs sur les bordures des trottoirs, bien que rattrapées, en deviennent désagréables. 

Au fond les nouvelles villas, à droite la halle et le marché, au premier plan,"La Bulle de Fleury", à l'origine un centre d'observation sous-marine (comme Nausicaa à Boulogne s/mer il me semble et qui, lui, fonctionne bien), implanté en dépit du bon sens (présence d'une résurgence d'eau douce) et pour une foucade dispendieuse, un caprice de grand puisqu'il s'agissait de mettre en liaison le président le plus vaniteux de notre république avec un astronaute dans l'espace (Chrétien ou Baudry ?). En attendant rien ne se fit et la Bulle but la tasse sans se douter que la France boirait le bouillon...

Narbonne-Plage, Côte des Roses... des lauriers... roses, passe encore... mais l'appellation en est aussi jolie que fleurie. Le monument à Pierre Brossolette, le port que bien à leur aise les Narbonnais ont annexé en Narbonnaise...