Le ruisseau du Bouquet, à ma connaissance, le dernier de l'Aude, rive droite (et rive gauche ?), intermittent certes, mis à mal par l'implacabilité de l'été mais si permanent pour ses natifs... Venu en théorie des garrigues de la Clape, barré vers la mer et obligé de décrire une boucle vers l'intérieur, il passe ce qui fut l’Étang de Fleury par une cave maîtresse (Mayral) où des sources claires le révèlent. Sa cuvette étant fermée par des collines, l'étang fut drainé peut-être avant la colonisation romaine grâce à un souterrain.
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/04/des-pistes-pour-la-partie-enterree-du.html
A son débouché, passant sous l'avenue de Salles (à l'ouest du village), il rejoint la source proprement dite du Bouquet où les femmes puisaient une eau si bonne et lavaient le linge avant la construction du lavoir plus en aval (les bains-douches aussi). Au-delà, avec l'extension des maisons en lieu et place des jardins potagers, le cours d'eau est enterré et cette tendance s'est même prolongée avec les constructions de ces dernières années après son passage sous la départementale de Lespignan (pont de la Mouline).
Il
faut rejoindre alors la ligne de frondaisons pour en apprécier
l'ambiance bucolique : encore un jardinet sur une laisse de limon, au
fond des vignes avec parfois, un abricotier, d'épais rideaux de
carabènes (roseaux), une broderie de ronciers coupée de beaux frênes, de
minuscules grèves de sable, des blèdes et épinards sauvages aux abords.
Au bout du vallon, dans un ultime ressaut précédant la plaine, Aigos
Claros, le jardin aux merveilles de l'oncle Noé, annoncé par le
balancier incliné vers le ciel de sa pouzalanco (dite aussi
pouzaranco... un chadouf) que je ne peux qu'imaginer.
Pardonnez-moi de répéter le cours d'un si petit ruisseau comme si je reprenais, sans jamais me lasser, du front au menton, le visage d'une femme aimée... le monde a beau être vaste, on n'en finit pas de revisiter son petit pays... Peut-être en corrélation avec le "qui trop embrasse mal étreint"...
Une fois dans la plaine, le ruisseau ne peut aller droit vers la rivière : sur près de trois kilomètres, se joignant à la cave de la Communauté, un des nombreux fossés chargés de drainer la plaine, il doit suivre un piémont de garrigue plus bas que le niveau du fleuve trop travailleur. C'est parce que cette zone, le Pastural, est facilement inondable qu'elle ne comprend que des prés avec des recoins où poussent des joncs ou des senils (roseau des roselières, à balais, pour le chaume aussi...). Quelques moutons y paissent encore, leurs crottes en témoignent, le pont des pâtres aussi... (à suivre).
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