dimanche 31 mai 2020

DIX ! Tu es limité à dix ! / Livres qu'on aime

Le rapport n'en est que lointain mais je pense au jeu du facteur qui dépose un foulard dans le dos d'un des enfants assis en cercle. Celui-ci devient facteur à son tour, s'il n'a pas été rattrapé et éliminé. Ici, une amie choisie pour chaque jour publier la couverture d'un livre apprécié, m'a désigné pour en faire autant. Si ça vous dit, postez en commentaire et je partagerai...   

Le confinement fermant nos sentiers battus, ce fut une vraie aventure intellectuelle de faire connaissance avec Cendrars Blaise. Une modernité d'écriture avec des phrases à rallonge garnies qui plus est de digressions multiples. Un style qui vous prend d'autant plus au collet quand on ronronne plutôt avec des auteurs moins originaux. Vraiment une "patte" pour celui qui perdit le bras droit à la guerre, un écrivain marquant du siècle passé pour une invitation au voyage unique.


 Pagnol, incontournable, avec ses collines qui sont le pendant de la Clape, la mer aussi, le port, le bateau. Hier, avec Cendrars je bourlinguais d'escales en escales. Aujourd'hui, avec Fanny, c'est un vapeur qui part, emportant Marius. L'idée du bateau qui part est aussi infinie que la ligne d'horizon toujours plus loin. Elle résonne telle une corne de brume qui insiste puisque dans ma famille on part loin, de l'autre côté des mers. 1953, fin mai, expatriés, nous partions pour le Brésil...




Je suis amoureux et je la cherche même si elle est à côté, dans mes rêveries, ou mes balades en solitaire. Nous sommes les protagonistes principaux du Mas Théotime. Un domaine, une campagne que l'on voudrait douce, car dans le Midi. Mais virant à l'amer, trop cuite sous le soleil. Le sentiment au bout des doigts se fend, comme le sol se crevasse. A l'image du nuage noir pour seulement quelques grosses gouttes, des lèvres ne feront que s'effleurer, légères, irréelles. L'amour ne lèvera pas jusqu'à ne plus lever. Point de non-retour. Mais "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans..." 

La fille du métayer est douce et d'une beauté qu'on ne savait voir, elle sait attendre, elle, et la moisson et les vendanges. Renaissance pour la terre et la femme fécondes. 

Puis parce qu'un virus me confine où s'est endormie ma prime jeunesse, j'ouvre le livre en moquant celui que j'étais "Bien sûr que je croyais seulement être amoureux, bêta que j'étais !". Sauf qu'au fil des pages, elles se font plus difficiles à tourner, plus lourdes de tout ce qui revient en mémoire, clair comme l'eau du puits, au mas Théotime. Au seuil d'une histoire qui n'a pas fleuri, je la cherche même si elle est loin... Est-elle vivante au moins ? Son allure, son visage, son sourire sont là, nets dans mes limbes... On n'est pas plus sérieux à soixante-huit ans... 

Je m'en défends, je me veux raisonnable, je me dis que ce n'est qu'une quête "esthétique". Je m'en vois attendri, pastel comme la couverture du Mas Théotime dans le Livre de Poche et d'ailleurs comme les deux qui précédaient dans cet exercice que j'ai accepté sans savoir qu'il m'emporterait.
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?.." demandait Lamartine à propos de tout ce qui compose sa terre natale. Sans lui faire injure, sous une autre enveloppe, concernant un ouvrage qui compte et sans l'ombre d'un doute, oui il "...s'attache à notre âme et la force d'aimer".

samedi 30 mai 2020

PARTIR (2) / Le train, le train-paquebot.

"Le lundi 1er juin 1953.
Bien chers Parents,
Notre voyage à Paris s'est bien effectué. Dès notre arrivée nous avons mis toutes nos valises dans un taxi (5 dessus, 2 dedans) qui, pour 400 francs nous a emmenés à Saint-Lazare où je les ai mises en consigne... " 


Le coupable revenant sur les lieux de son crime, 67 ans plus tard, bien sûr que je veux mieux comprendre et combler, essayer du moins, tant de flou et d'opaque entre quelques jalons plus sûrs...
Ce devait être le mercredi 27 mai, alors pas de changement d'horaire pour le paquebot comme indiqué sur le télégramme. Sommes-nous arrivés gare de Lyon ou à Austerlitz ? Gare de Lyon, c'est le Béziers-Neussargues-Clermont-Paris mais Narbonne a dû être le point de départ... Donc après Toulouse et Limoges une arrivée à Austerlitz ?
400 Francs le taxi soit 9 € actuels (convertisseur pouvoir d'achat Insee), ce qui pour deux adultes, les bagages et un bouchon de 2 ans et quelques mois, semble raisonnable. Mais toutes ces valises (ma mère dit qu'elle a eu la mauvaise idée d'emporter... un édredon ! Il fallait le faire à destination d'un pays tropical) ! 



"... je suis allé au ministère où l'on m'a remis nos billets et où j'ai rempli une fiche pour être remboursé des 10.806 francs de voyage et des 3.463 francs pour la caisse. Les billets pour Cherbourg étaient pour samedi 9h00, en seconde classe (2.938 f pour chacun)..." 

Les détails y sont... 122,50 euros Narbonne Paris, 79 euros pour la caisse. On ne peut pas dire que la SNCF pourtant nationalisée, pratiquait des prix plébéiens ! 34 euros seulement pourtant pour les 350 kilomètres ensuite pour Cherbourg... 

Film de promotion RATP pour le métro à pneus.

"... Vendredi matin je suis allé à la gare de Paris-Austerlitz pour retirer ma caisse et la faire transporter dans un taxi (il a fallu en trouver un avec une large porte arrière) à Paris-Saint-Lazare (350 f, 80 francs de porteur); j'étais ainsi libéré. Il ne manquait plus qu'à voir Monsieur Blancpain secrétaire général de l'Alliance Française... /... samedi réveil à 7 heures, départ au métro à 8h moins le quart. 8h 20 Saint-Lazare. Nos places étaient louées : voiture 7, places 22 et 24. Il s'agissait du train-paquebot de 9 heures. L'affiche indiquait "ALCANTARA". Je suis allé au wagon-restaurant avec le petit. Menu à 900 fr 80 francs pour une bière, soit 1000 francs. C'est vraiment trop cher bien que le repas soit bon : hors-d’œuvre - poisson aux câpres, filet aux champignons - Pommes de terre nouvelles frites -Glace vanille et chocolat avec gâteau feuilleté-Café..." 

Et maman ? 



"... Après Lisieux, Bayeux, Caen, Mortagne, Valognes, ce fut Cherbourg vers 2 heures et demie. Nous n'avions plus à nous occuper des bagages. La douane ne m'a rien ouvert, ce n'a été qu'une formalité. Le commissariat spécial de police a visé nos passeports..."

vendredi 29 mai 2020

PARTIR / NÉ QUELQUE PART, ÉMIGRANT, ERRANT...

"... Je suis né quelque part
Je suis né quelque part, laissez-moi ce repère
Ou je perds la mémoire..." Maxime Le Forestier

"Rien ne trace son chemin" (J.J. Goldman). Il est donc condamné à choisir par lui-même, condamné à être libre de choisir !  Rester ? Partir ? Vivre !

Des traces ?
"... Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer..."
(Antonio Machado).

Cela explique-t-il que certains s'accrochent bec et ongles aux racines ? Au point de se couper de leurs prolongements de branches, de fleurs et de fruits ?
"... La race des chauvins, des porteurs de cocardes,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part..."
(Georges Brassens). 

D'autres partent comme des graines au loin, de gré ou par force. Se coupent-ils pour autant de leurs racines ? Arrivent-ils à germer ? Ou attendent-ils le temps de revenir, le temps qu'il faut pour vaincre le "mal du retour", au sens premier de la nostalgie ?..  


1953. Fin mai. Jouant de malchance, tirant le diable par la queue, François emporte "sa femme" (c'était sans guillemets alors), son gosse, quelques valises, une grosse malle de livres et d'espérance. 

François part au Brésil.

La malchance, trois, quatre peut-être sept jours avant d'obtenir sa "carte orange de diplomate", il est expulsé de Tchécoslovaquie (mars 1950). Aucune indemnité en tant que victime d'une mesure de rétorsion, aucun droit à un nouveau poste ! 

Praha_1,_Karlův_most Wikipedia Author Tilman2007
La guigne encore pour un poste de traducteur d'allemand à Toulouse (ONIA). Deuxième sur vingt-quatre... Ils n'en prenaient qu'un et peut-être que le piston...
Ingratitude encore de la République qui ne l'a pas pris comme remplaçant aux Cabanes-de-Fleury, le titulaire étant en longue maladie. L'Inspection Académique a préféré une école sans maître !
Et Michelin qui l'embauchait pour s'occuper d'une succursale à l'étranger sauf que c'était à Prague. Impossible pour la "persona non grata" qu'il restait !
Et cette école libre de Rodez mais pour 13.000 francs mensuels seulement "...le directeur s'excusait lui-même pour ce salaire de misère..." ! 325 euros de 2019 !
Et encore le ministère "Vous êtes victime d'une homonymie" ! 
Survivre. Gagner Narbonne à vélo pour donner une leçon...  

Une petite chance, bien que modeste et tardive, ce poste de précepteur chez la Comtesse Anne de Romilly, au château de Saint-André-de-Sangonis.
Et enfin un coin de ciel qui s'ouvre, un poste au Brésil. Mais le jeune comte s'est attaché à celui qui enseigne et le mène, il reste manger surtout s'il y a du chou farci. Au point que sa mère voudrait même qu'il parte aussi au Brésil (13 mai 1953). 
Déchirure encore quand il faut quitter les siens pour des années (26 mai)...
   
 "... Y a des oiseaux de basse cour et des oiseaux de passage..." (M. Le Forestier). Il y a les migrateurs non, toujours à rejoindre un port, un havre ? Et ceux qui passent pour ne jamais repasser ? 


André est le frère de son grand copain, encore un François. Ils habitent dans ce même quartier haut, l'un la maison de Jean, l'autre celle d'Elise, dans ce faubourg au-delà des remparts de jadis, entre le cœur du village et les premiers coteaux de garrigue. Or André lui, va partir au Canada. A Montréal. Une transplantation  réussie, une greffe vigoureuse car voulue, jusqu'à assimiler la façon de vivre et même l'accent, ce que quelques imbéciles aussi heureux que méchants, comme dépossédés, en arriveront à lui reprocher... Une trajectoire plus qu'attachante qu'il faudra partager un jour... 

mardi 26 mai 2020

Des CONFINS du monde vers le CONFINEMENT

12 mars 2020. 

10h 53; Sous le panneau "EXIT-KUTOKA". Le steward répond "EWA" à l'hôtesse ! Pour une fois que je comprends le swahili ! Le temps était trop calme, la chaleur insupportable dès que la voiture était à l'arrêt et là une grosse averse venue du Sud-Est attaque le Nord-Ouest, les vagues secouent les palmes qui jouent à la danseuse indienne. derrière un ciel voilé, un temps dit "variable". Le Bénara ajuste ses écharpes de nuages et mon cœur accélère en pensant à un petit coin derrière, un petit arpent de terre, tout petit mais qui pèse lourd !

11 h. l'avion se retrouve en marche avant. Il sort les volets comme un oiseau essaierait ses ailes. Le réacteur souffle l'eau sur la piste en partant côté ville, là où la mezquita ne veut toujours pas s'envoler comme un mosquito !

11h 02. Après la raquette, pleins gaz !

11h 03. En l'air; le lagon vers le Sud. je reconnais Hamouro, Bandrélé, les îlots puis à l'aplomb, la petite plage d'Iloni... souvenirs de 14 à 18 ans en arrière. Vite mais cela n'empêche pas de noter que là où mentalement on voudrait voir la forêt, les villages, Ongojou, Coconi, Barakani, Ouangani ont enflé, pas comme une infection, mais la forêt est bien attaquée. Oh ! le lycée le petit vallon en paix, plus petit encore, vu de haut mais palpitant de vie. La baie de Chiconi, Sohoa là-bas. Et depuis mon hublot, Sada, l'îlot joint par un tombolo : la marée est basse. Au large de Boueni, la barrière de l'île de la mort des temps jadis et qui le reste quand je pense à cette tempête soudaine qui a noyé ce pauvre cousin, il y a peu. et pourtant qu'ils sont beaux tous ces bleus menteurs !
La ouate à présent, pour changer de paragraphe. Un vrai édredon de cumulus. Je me débouche les oreilles. Hé les cumulus, des nimbus presque ! l'avion a du mal à les dépasser : des à-coups mais à cause de la route, pas du moteur. Et enjamber un arc-en-ciel... c'est original, une porte à passer avant un ciel plus libre. On dirait qu'on file vers Ngazidja mais je ne me suis pas encore posé la question d'une escale éventuelle.

11h 13. Mohéli. 11h 15 Fin de Mohéli. Deux sillages sur la mer : des pêcheurs ou plus gros les bateaux ? Un nuage champignon, non pas comparable aux deux qui ont maté les Japonais, non, comme sorti d'un volcan. Le Karthala n'est plus loin. Les chariots de la dînette sortent : sûr, pas d'escale. Et avec 11430 mètres pour le 737-800, on n'est pas près de descendre !

11h 19. Moins 45° C.. 190 km parcourus, 1400 encore.

11h 22. Côte Est de la Grande-Comore. Le volcan ne sera pas visible aujourd'hui. Les nuages bourgeonnent en une véritable inflorescence de champignons.

11h 30. "Poulet ou végétarien ? " Il parle bien français ! C'est bien la première fois ! Du progrès ! "Bon appétit !" Merci, merci, ça coupe le calcul de quelques mots d'anglais !

11h 44. Toujours cette flotte de gros nuages mais comme barrés par d'autres plus gris tels des tirets d'un trop plein d'encre du temps des premières imprimantes. 

12h.. Un peu avant Dar-es-Salaam, altitude 12192 m. moins 54°, 773 km parcourus. A bâbord, peut-être l'île Mafia, base de U-boots au début de la première guerre mondiale.
833 kilomètres parcourus, 751 qui restent. le bleu de la mer, le vert de la Terre se confondraient n'étaient ces liserés de plages, par endroits. Un îlot sous l'avion et sur le continent, ces croissants de sable comme si un monstre marin avait croqué. A cet endroit la côte fuit vers l'ouest, ce devrait être assez facile à retrouver sur l'Internet.




12h 13 Zanzibar. 12h 17 Fin de Zanzibar.

12h 21 le vol s'infléchit vers l'intérieur des terres.

12h 31 deux géants, frères loin là-bas entre Tanganyka et Malawi. Douze sinon quinze kilomètres de haut, deux énormes cumulo-nimbus assez tabulaires, le second plus gros encore et peut-être déjà en Zambie.

12h 45 Avec l'antibio pris avec la bière Tusker qui malheureusement n'a pas de goût, j'ai sorti la caméra (pas de piles à l'aéroport pour l'appareil photo !) pour les deux autres géants attendus, les volcans dont le Kilimandjaro mais eux aussi disparus comme le Karthala sous une crème fouettée de nuages.
A 15 minutes de l'atterrissage (120 km), toujours depuis mon hublot, un grand lac boueux, Amboseli je crois avec plein d'animaux emblématiques mais non visibles eux.



Altitude 7620 mètres, une rivière SW-NE, à crocodiles sûrement. Des serres avec des roses qui seront en Europe demain matin, mondialisation oblige ! Un habitat dispersé, des champs mais de quoi ? Les véhicules qui roulent à gauche, so british !        



13h 04 atterrissage, 27 degrés, des marabouts qui planent. A gauche des avions cargos sans doute pour les fruits et légumes à livrer en Europe. L'avion qui roule à 37 kilomètres par heure : pas question de traîner à vélo devant !

"Nous espérons que vous avez eu un bon vol avec Kenya Airways." Même dans le poste de pilotage ils ont fait des efforts.
A l'ombre sous l'aile d'un vieux coucou Jubba Airways, deux employés du terrain prennent la pause repas. 
 Boyala kujiokaliko chiniya kii chako (life vest under your seat) sauf que nous sommes bien arrivés !
Asante na kaheni !

13h 12 l'appareil est presque arrêté. Plus de la moitié des passagers se lève (17 ou 18 personnes). Le steward demande de rester assis avant l'arrêt complet de l'avion. Moi qui ne me suis pas levé, je me dis "tu peux chanter !". Mais je me suis bien trompé ! Tout le monde s'est rassis et il a fallu l'annonce "maintenant vous pouvez vous lever" pour que les statues de pierre s'animent !
Karibu Kenya.
Sauf qu'ils sont bien une quinzaine, blouse blanche, blouse verte, masque sur le nez :
"Vous venez de France ?
- Oui (long silence gêné les yeux dans les yeux)... Oui mais de Mayotte et la formule magique dégèle l'atmosphère (la situation s'est inversée depuis). Il me fait signe de passer. Enfin nous avons encore à faire la queue pour les test de la caméra thermique. Et je me vois rose-jaune-orange-cramoisi sur l'écran au-dessus ! Et le geste qui encore m'invite à passer ! Ouf !
Et le contrôle de bagages plus décontracté que nous ayons passé. j'ai sorti l'harmonica mais le préposé vient vers moi et demande de souffler ! heureusement qu'il ne m'a pas demandé un air de chez lui !

Dix heures trente d'attente. 

J'ai pris un halloumi cramp : tortilla, halloumi cheese, lettuce, tomato, avocado, cuncumber, seasoning. Bon mais des parties vraiment dures : cet halloumi cheese, un fromage fort même sous un maroilles, un munster. Je fais une pause. Aux toilettes. devant une femme a fait un malaise. Ils sont cinq à la secourir. Quand je ressors des water toujours impeccables et avec de l'alcool pour le lavage des mains, ils sont au moins quinze de plus à faire cercle à bonne distance de la dame. mais ça va mieux, elle est assise. Je peux retourner à ma tortilla. Ah cet halloumi cheese, ce vieux fromage si dur, et qui a plus goût à vieux qu'à fromage. Mais quoi de plus normal que d'être surpris quand on goûte pour la première fois. Avec un couteau en plastique trouvé au snack de la tortilla, je me suis installé en terrasse... c'est bon aussi de changer de siège parce qu'à Nairobi, plus on attend et plus ça vous tasse le fessier... il n'y a pas que le fromage qui est dur ! et ma dernière impression de Nairobi, enfin, avant la suivante, au mur un très joli tableau, une ambiance de rue africaine et je pense à Flo qui travaille la perspective et le point de fuite parce que là, et je n'en reviens pas car c'est du plus joli effet, les lignes de fuite sont courbes... j'ai pu filmer un peu !

Pas moyen de passer la vidéo. j'ai photographié l'écran de la caméra pour que tu aies une idée.

Attendre, attendre encore, s'asseoir autrement pour ménager les muscles fessiers. Mais à voir les Etasuniens qui eux font la queue pendant des heures pour un contrôle supplémentaire des bagages... Une belle image des States pour une fois, une clientèle plus que mélangée et métissée, de la Chine, de l'Inde, du Japon, de l'Afrique et le clou qui m'aurait presque fait applaudir, magnifique... Quatre barrettes dorées sur les manches, le commandant de bord qui remonte la file, bien noir, bien africain... c'est vrai que c'est un vol Kenya pour JFK airport New-York ! Autre Africain fier de ses racines, un Masaï est assis en face, très grand, reconnaissable à sa couverture écossaise à fond rouge. Le tissu semble léger, à moins qu'il soit aussi chaud que de la soie. 
Nous avons un salon pour nous seuls, enfin ouvert, avec vérification des cartes et passeports à l'entrée. Les hôtesses communiquent souvent mais le son est si mauvais que je ne comprends que "Jumbo" au début et "thank you" à la fin. Elles appellent des passengers qui ne comprenant rien n'y vont pas. Elles nous soulent à la fin surtout quand, l'heure passant, je réalise qu'on va embarquer en retard. Alors je vais les trouver à cause de ma correspondance pour Montpellier. 
Une heure de retard ! Ce sera juste mais ça passera, un week-end avant le grand confinement...

  

  

jeudi 21 mai 2020

1987. FLEURY-D'AUDE LA SAUVAGEONNE...


Le maire à cheval mais pour dire que le centre équestre du domaine de l'Oustalet a été créé.







mardi 19 mai 2020

DÉCONFINEMENT... Ô MOUN PAÏS... / microcosmos

Le Cers a pris confiance. Il bourdonne et corne dans le conduit de quand les gens vivaient autour du foyer. 

Dimanche il s'étirait après un long sommeil, dans un réveil tout en douceur... Allons donc, le changement climatique... Le positif : les paysages sont magnifiquement verts après deux mois gris, sans le bleu du ciel, sans celui, aussi marquant que mythique, de la Grande Bleue. 
L'Aude après la crue, les vignes exposées au mildiou. En regard, celles des bord de Saône, menacées de sècheresse, sans parler d'une Europe moyenne ou déjà de l'Est où le problème se pose aussi. Un monde à l'envers. 

Le déconfinement suite à un exil intérieur, en miroir à un éloignement sous d'autres latitudes, un nouveau retour en arrière et pourtant un jour toujours nouveau, un regard toujours neuf dans ce qu'il n'avait pas vu, dans le passé qu'il reconstitue et même dans ce qu'il reconnait.  

L’Étang de Pissevaches. Inutile d'épiloguer sur les sources ou les vagues qui compilent leurs flux... (Oh faudra aller voir si un grau s'est formé !). Milieu entre le salin, le saumâtre et le suave suivant les saisons. Tamaris, salicorne et même des pins qui auraient colonisé, établi un comptoir. 
Fleurs qui me pardonneront de ne pas savoir comment les appeler.
Et encore... iris pour la taille ou narcisses pour le panachage ? Instantané raté pour le beau beau colvert qui s'est levé. Sinon pas de colonie de beaux oiseaux blancs ou roses... en période faste, ils n'ont que l'embarras du choix pour manger ou dormir. 

"Ajouter une légende" une possibilité pour les images proposées. Alors oui, ce pin remarquable, une légende en légende.
Sur ce piémont fertile des débris arrachés au clapas qui donnent de si bons vins, entre la garrigue et l'étang, abrité du Cers et ouvert aux vents marins, ce grand pin illustre à lui seul le climat au sens écolooenologique du terme, le cadre, les conditions bienveillantes du coin... Ce n'est pas un hasard si huit campagnes (domaines) occupent cette terrasse sur quatre kilomètres à peine, à vol d'oiseau.
Soit loué, homme sage qui n'a jamais hésité à laisser de beaux arbres (est-il classé ? il le mériterait !) quitte à se priver de quelques dizaines de kilos de raisin. Il n'en reste qu'un mais la voiture nous donne une idée de ses belles dimensions ! Presque vingt mètres de haut, quinze environ pour sa frondaison !
Des vignes jusqu'au bord de l'étang. Ensuite, par ce bel itinéraire qui nous fait longer une petite Camargue, la déception de ne pas voir des hirondelles chassant les moustiques dans le creux des tamarins et oliviers de Bohême et seulement ces goélands soit disant protégés qui envahissent le ciel... 
A Fleury on dit "la plaine", celle de la rivière... Hâbleurs, prétentieux les Sudistes ? La plupart ne pensent même pas à l'Aude, fleuve. Comment se douteraient-ils qu'il figure tout modeste qu'il est, entre ses grands frères, le Rhône d'un côté et l'Èbre au sud ? A la suite des Romains, on a renoncé à le dompter, c'est à peine si les hommes se sont permis de l'apprivoiser... Enfin j'ai déjà soupiré mon ode à l'Aude dans des articles plus anciens... Et si les "Racines et les ailes" viennent faire leur miel de ce delta unique par bien des dimensions, par pitié, qu'on nous épargne les commentaires avec l'accent du nord ! Marre d'entendre "pièr" et "rivièr" !     
Le charme, entre la fougue de l'Atax historique et les humains qui résistent lors de ses colères pour profiter de ses alluvions et limons, agit toujours quand on parcourt la route en balcon, là où la Montagne de la Clape s'arrête.
Un pays ouvert à tous les horizons (ici la Montagne Noire au fond) mais aussi à un champ immédiat, la terre qu'on foule comme dans Microcosmos, ce si joli film sur les peuples de l'herbe, de la prairie. Un terroir aux pieds de ceux qui aiment, locaux, adoptés voire parachutés mais qui acceptent que le natif que je suis puisse se dire, humble d'amour, "Ô moun païs...".

dimanche 17 mai 2020

DÉCONFINEMENT, la nature, les fleurs voudront-elles de nous ?

L'accès à la plage est autorisé depuis hier. 

Fin du confinement de la Bulle de Fleury.

Petite et grande mer.

Petites fleurs des champs (ou importées) qui viennent nous dire qu'elles existent

Le marin pour l'eau et les rosiers opulents.

Une cour colonisée.

Un "terre-plein" de la mairie bien habillé.

Au fond, le Canigou enneigé... sauf qu'un appareil-photo basique garde par omission cette magie pour une autre fois. 
Esthétique du bois flotté sauf qu'aux Cabanes-de-Fleury trop, c'est trop... et de la part du département, peu c'est trop peu, pénible et injuste de laisser la charge du nettoyage à la dernière commune recevant tout de l'amont !