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jeudi 21 mai 2020

samedi 2 mai 2020

FLEURY-d'AUDE 1987 / Bulletin municipal d'information.

Retour sur le bulletin municipal d'information de l'été 1987 qui se prolonge sur des considérations étonnantes de géographie communale.  


C'EST JOLI cet en-tête des "belles", des "fausses" pages aussi, une frise alliant le village historique (église saint-Martin), le Fleury moderne des lotissements et chantiers, et, comme rejetée loin à gauche de ce qui semble être un vaste vignoble, une caravane, peut-être de vendangeurs... Je cherche la garrigue et la mer ? Pourquoi cet étirement démesuré pour une miniature ? Mais C'EST JOLI.

La maquette de monsieur Rieucourt. Où peut-on la voir ?

C'EST INSTRUCTIF, une maquette et ce doit être joli sauf que la photo nous laisse plus partagés. Chapeau en tous cas pour les 600 heures de travail par son concepteur, René Rieucourt, "Pérignanais d'adoption" dit la plaquette.  

Instructif oui puisque l'alignement des campagnes sur le flanc Est de la Clape nous donne l'orientation Nord-Sud. 
Quant à réaliser l'étendue de la 4ème commune de l'Aude pour sa superficie de 5127 hectares, prenez une ficelle d'à peine un peu plus de 10 kilomètres et mesurez de l'embouchure de l'Aude au Pech Arnaud (83 m. d'altitude, limite Salles-Vinassan-Fleury) en passant par la Négly et la combe des Légers : vous obtenez une diagonale à peu de chose près Est-Ouest. sauf que ce qui est aussi étonnant que remarquable est que vous avez environ la moitié du territoire en-dessous de cette ligne (2430 / 5127 hectares). 
Et si vous en avez encore une pelote, partez depuis la Plaine, aux confins de la Matte (Lespignan), le domaine de Saint-Joseph (Nissan), Garosfourcados (Salles) et tirez jusqu'à la digue du port que les Narbonnais se sont octroyés pour réaliser que cette autre diagonale passant à proximité du Puech de la Bado (161 m.) fait aussi un peu plus de 10 kilomètres... 
Alors, confinement ou pas, même si le photographe a cagué, si la maquette n'est pas orientée au Nord, si un indigène ne dira pas "sur-Mer" mais "la-Mer" en parlant de Saint-Pierre, si "Port Cabanes" n'est qu'une partie des Cabanes-de-Fleury, que le Pérignanais d'adoption soit remercié pour cette mise en commun, cette convivialité chère aux natifs du Sud et pas seulement au moment de l'apéro.  

"Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !"
Voyage. Charles Baudelaire.  
Merci Geoportail ! 

lundi 6 avril 2020

"FLEURY-D'AUDE, LA SAUVAGEONNE", UN LABEL D'ORIGINE INCONTRÔLÉ.

1987, non, pas un millésime d'exception, juste un repiquage dans une revue restée dans de vieux papiers depuis trente-trois ans !
Déjà !


En couverture "Fleury-d'Aude la sauvageonne !"
Jolie expression ! En écho à Manon des Sources de Pagnol venue nous consoler récemment du confinement, à "Ma petite est comme l'eau" (encore Béart mais Guy, le père), n'est-elle pas pimpante l'image de la sauvageonne courant les vignes, la garrigue ou la dune des Cabanes, sinon cachée dans un gabion du marais ou les carabènes (1) de la rivière ?
Et si elle était l'ondine des profondeurs glauques de l’Oeil-Doux, le gouffre où le bois ne flotte pas ? (2). Ou encore, la sirène du Rocher à Saint-Pierre, hurlant sous le terrible vent Grec et les vagues géantes qui drossent les navires à la côte ? (3) Et comme par hasard, l'eau se retrouve à chacune de ces évocations ! De même à Fleury pour des mètres cubes en quantité, mais chut c'est un secret... "Les sources ça ne se dit pas..." marmonnent les paysans de Pagnol...

Jolie la fille vive et farouche, mais au cinéma. Une commune littorale longtemps dépendante de la vigne et du tourisme ne pouvait s'afficher en tant que sauvageonne. Les butors du coin s'en seraient sentis confortés contre l'accent pointu, les estrangers, les envahisseurs de l'été... alors plutôt flatter et attirer l'estivant serait-ce en échange d'emplois seulement saisonniers pour quelques uns et d'une rallonge d'impôts pour tous (4). 

Avec la symbolique du "Y" grossi à dessein pour dire aux deux autres que nous sommes bien trois, quand bien même leurs noms ne seraient pas mentionnés... 
Alors autant les citer avec comme une gêne concernant les Cabanaïres. La mention "Les Cabanes..........Fleury" ne veut rien dire et en dit trop à la fois, comme si d'être sur la commune de Fleury signifiait "dépendre de","appartenir à" sans que soit reconnu le caractère particulier des habitants du hameau... Que n'a-t-on pas entendu d'ailleurs sur les Cabanes ! Leur a-t-on jamais demandé s'ils acceptaient qu'on dise "Fleury-Plage" ou "Port-Cabanes" avec une approche, consciente ou non, avec "Port-Camargue" ?  
Plus prosaïquement, pour mieux comprendre, un mot sur la commune de Fleury même non actualisée : 

" Fleury d'Aude est une grande commune qui s'étend sur plus de 5000 hectares et qui comprend trois lieux urbanisés : le village vigneron de Fleury, la station balnéaire de Sain-Pierre-la-Mer et le port de pêche et de plaisance des Cabanes-de-Fleury. Sa population passe de 3500 habitants l'hiver à 50000 l'été. 
Notre commune offre une grande variété de paysages : 3000 hectares de garrigue, 1000 hectares de vignes, 1000 hectares de marais, d'étangs et de zones humides, 6 kilomètres de plage de sable fin et le fleuve Aude qui traverse le territoire pendant 9 kilomètres avant de se jeter dans la Méditerranée..."
2009. Guy Sié, maire mais avant tout natif, copain, complice, compagnon de jeunesse...  

Merci Geoportail.

Il est intéressant de voir comment les municipalités successives ont essayé de sortir une formule pour présenter un territoire bien trop riche et varié pour se résumer dans une tournure avec ses quatre entités habitées, les campagnes, les Cabanes, Saint-Pierre, Fleury village et si on y ajoute le cadre naturel : les vignes, les garrigues de la Clape, les marais et étangs, le bord de mer, les plages, l'Aude le fleuve et sa plaine...  Au début des années 2000  l'essai "L'écrin de Méditerranée" a eu le mérite d'exister même non transformé. L'appellation n'apparait plus en 2009, seulement le logo faisant néanmoins positivement penser à la chanson de François Deguelt "Il y a le ciel, le soleil et... la mer" quitte à ajouter une ligne de vert certainement pour la garrigue et la vigne.       

(1) roseau canne ou canne de Provence.
(2) les gosses y croient jusqu'à ce qu'ils découvrent le site... avec une barque amarrée au bord. 
(3) Brigolette Noël-Adrien (1856, 14 janvier, 10 heures).
Le cargo SAC 6 dit "le cargo espagnol" (1938, 12 décembre).
Le cargo céréalier WEST BAY (1982, 7 novembre).
Entre Aude et Hérault, pas loin des Cabanes-de-Fleury, le cargo Mimosas (1979, 18 janvier). 
(4) Du Grau-du-Roi à Cerbère, toutes les stations balnéaires du littoral étaient (et devraient l'être encore) les plus imposées du Languedoc-Roussillon.