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lundi 6 avril 2020

"FLEURY-D'AUDE, LA SAUVAGEONNE", UN LABEL D'ORIGINE INCONTRÔLÉ.

1987, non, pas un millésime d'exception, juste un repiquage dans une revue restée dans de vieux papiers depuis trente-trois ans !
Déjà !


En couverture "Fleury-d'Aude la sauvageonne !"
Jolie expression ! En écho à Manon des Sources de Pagnol venue nous consoler récemment du confinement, à "Ma petite est comme l'eau" (encore Béart mais Guy, le père), n'est-elle pas pimpante l'image de la sauvageonne courant les vignes, la garrigue ou la dune des Cabanes, sinon cachée dans un gabion du marais ou les carabènes (1) de la rivière ?
Et si elle était l'ondine des profondeurs glauques de l’Oeil-Doux, le gouffre où le bois ne flotte pas ? (2). Ou encore, la sirène du Rocher à Saint-Pierre, hurlant sous le terrible vent Grec et les vagues géantes qui drossent les navires à la côte ? (3) Et comme par hasard, l'eau se retrouve à chacune de ces évocations ! De même à Fleury pour des mètres cubes en quantité, mais chut c'est un secret... "Les sources ça ne se dit pas..." marmonnent les paysans de Pagnol...

Jolie la fille vive et farouche, mais au cinéma. Une commune littorale longtemps dépendante de la vigne et du tourisme ne pouvait s'afficher en tant que sauvageonne. Les butors du coin s'en seraient sentis confortés contre l'accent pointu, les estrangers, les envahisseurs de l'été... alors plutôt flatter et attirer l'estivant serait-ce en échange d'emplois seulement saisonniers pour quelques uns et d'une rallonge d'impôts pour tous (4). 

Avec la symbolique du "Y" grossi à dessein pour dire aux deux autres que nous sommes bien trois, quand bien même leurs noms ne seraient pas mentionnés... 
Alors autant les citer avec comme une gêne concernant les Cabanaïres. La mention "Les Cabanes..........Fleury" ne veut rien dire et en dit trop à la fois, comme si d'être sur la commune de Fleury signifiait "dépendre de","appartenir à" sans que soit reconnu le caractère particulier des habitants du hameau... Que n'a-t-on pas entendu d'ailleurs sur les Cabanes ! Leur a-t-on jamais demandé s'ils acceptaient qu'on dise "Fleury-Plage" ou "Port-Cabanes" avec une approche, consciente ou non, avec "Port-Camargue" ?  
Plus prosaïquement, pour mieux comprendre, un mot sur la commune de Fleury même non actualisée : 

" Fleury d'Aude est une grande commune qui s'étend sur plus de 5000 hectares et qui comprend trois lieux urbanisés : le village vigneron de Fleury, la station balnéaire de Sain-Pierre-la-Mer et le port de pêche et de plaisance des Cabanes-de-Fleury. Sa population passe de 3500 habitants l'hiver à 50000 l'été. 
Notre commune offre une grande variété de paysages : 3000 hectares de garrigue, 1000 hectares de vignes, 1000 hectares de marais, d'étangs et de zones humides, 6 kilomètres de plage de sable fin et le fleuve Aude qui traverse le territoire pendant 9 kilomètres avant de se jeter dans la Méditerranée..."
2009. Guy Sié, maire mais avant tout natif, copain, complice, compagnon de jeunesse...  

Merci Geoportail.

Il est intéressant de voir comment les municipalités successives ont essayé de sortir une formule pour présenter un territoire bien trop riche et varié pour se résumer dans une tournure avec ses quatre entités habitées, les campagnes, les Cabanes, Saint-Pierre, Fleury village et si on y ajoute le cadre naturel : les vignes, les garrigues de la Clape, les marais et étangs, le bord de mer, les plages, l'Aude le fleuve et sa plaine...  Au début des années 2000  l'essai "L'écrin de Méditerranée" a eu le mérite d'exister même non transformé. L'appellation n'apparait plus en 2009, seulement le logo faisant néanmoins positivement penser à la chanson de François Deguelt "Il y a le ciel, le soleil et... la mer" quitte à ajouter une ligne de vert certainement pour la garrigue et la vigne.       

(1) roseau canne ou canne de Provence.
(2) les gosses y croient jusqu'à ce qu'ils découvrent le site... avec une barque amarrée au bord. 
(3) Brigolette Noël-Adrien (1856, 14 janvier, 10 heures).
Le cargo SAC 6 dit "le cargo espagnol" (1938, 12 décembre).
Le cargo céréalier WEST BAY (1982, 7 novembre).
Entre Aude et Hérault, pas loin des Cabanes-de-Fleury, le cargo Mimosas (1979, 18 janvier). 
(4) Du Grau-du-Roi à Cerbère, toutes les stations balnéaires du littoral étaient (et devraient l'être encore) les plus imposées du Languedoc-Roussillon.