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samedi 14 mai 2016

CAVALCADES ET CORSOS "FLEURYS" / Fleury d'Aude en Languedoc.

Au mois de mai, c’est la fin pour les cavalcades et autres corsos fleuris. Et dire qu’ils viennent encore de brûler Carnaval chez les voisins... Au temps des fleurs, c’est vraiment du sadisme... Sauf qu’une salloise m’a rétorqué que c’était mieux que de ne rien faire ! Et vlan ! Je n’ai pu que balbutier qu’ils allaient fêter la fête dans les rues, quand même, à Fleury !
Élevons le débat tout en reconnaissant que les patchaques et autres querelles de clochers ont toujours pimenté et corsé les rapports de voisinage ! Il n’empêche, en février, les mimosas qui défilent traduisent si bien l’espérance des beaux jours à venir.
Reprenons le compte-rendu si détaillé de cette cavalcade d’après guerre que François, lou filh de Jeanil, a bien voulu nous réserver (1). Le char du chapeau venait juste de passer : 


«... "Les Vendanges" venaient ensuite. Le camion était garni de treilles et de souches avec de beaux raisins. Au milieu était une grosse barrique avec Charlot Escaré qui représentait Bacchus tenant une coupe et un bâton avec une feuille de vigne et un raisin. Il y avait aussi des vendangeurs et des vendangeuses, parmi lesquelles Elisabeth et Marcelle Subra. Ils ont eu le 5e prix (2000 F et 2 bouteilles de champagne).
"La Couveuse", des petits garçons et petites filles, habillés de coton jaune, chacun dans une sorte de panier.../...
... Ensuite, "Blanche-Neige et les sept nains" (la rue Neuve). Auret menait le char,Mimi Dauga était Blanche-Neige et G. Martin le Prince, F. Bousquet, J. Bernard, les petits Auret... ils ont eu un prix d’honneur et un prix d’attelage.../... 
... Puis le "Panier Fleuri" des petits enfants très bien habillés, dans un grand panier fleuri de fleurs avec des fleurs d’amandier, du mimosa...
... "La sérénade à Colombine".../... des garçons en pierrots jouant de la mandoline, et des petites colombines...
Ensuite 2 chars 1900 : un de Fleury, yves Carrière était le cocher, en costume d’époque... /... derrière un comte et une comtesse... Abrial portait une perruque, un chapeau à voilette, il avait fait un grain de beauté ; tu peux croire qu’il le faisait bien.
L’autre était de Coursan, il était plus chic que celui de Fleury.../... dedans deux couples qui chantaient « Frou-Frou », et enfin deux laquais : deux jeunes filles...
... /... Puis une énorme carpe de Coursan avec 4 oo 5 pêcheurs, un tank de Béziers et des soldats jouant de l’accordéon.
Et enfin de nombreux travestis de Narbonne. Tout le monde dit que c’était la cavalcade la plus jolie de la région, elle dépassaitde beaucoup celles de Narbonne, Coursan et Béziers.  
J’ai oublié le principal, le char de la Reine... /...
Il y avait aussi un autre char où étaient Colette, Yvette et Monique "La France et ses Provinces", et un autre "Les Papillons".
Mr Robert distribuait les prix... /... Après la cavalcade, il y a eu bal sur la place, ainsi qu’après souper, avec concours de travestis. C’est la femme de G. Chavardès et mme Dubeau (la patronne de l’autobus) qui ont eu le premier prix. Mme Chavardès était en Provençale ; Madeleine Artozoul, de paris, a eu le 3e, elle était en Cosaque, Marthe Barthe en Espagnole...etc...

(1) François Dedieu / Caboujolette / 2008. 

diapositives François Dedieu 1 &2 1969 3 & 4 1986.

dimanche 14 février 2016

POUR CARNAVAL, LA SOUPE A LA GRIMACE (1)... / Fleury d'Aude en Languedoc

Charité bien ordonnée dit-on... sauf qu’à Fleury, visiblement, nous en resterons à ressasser des souvenirs des carnavals d’antan... A ce jour, c’est l’indigence complète sur les pages municipales. Les rues en fête sont plus légitimes sans doute... Et entre nous, pour quelle fête ?

A Salles, si le carnaval est célébré en mai, bien après la bataille, le référencement informatique fait vraiment mauvaise impression... Les premières pages suggérées, en effet, sont d’un effet... morbide ! En cause, ces velléités de blog et de page facebook mort-nées dès 2011, le jour même de leur création ! Le fulgurant irresponsable en question ne pourrait-il faire preuve d’un bon geste en effaçant tout ?

A Lespignan, si la mairie classe son carnaval et la "Corbeille Jolie" dans les « temps forts » de la commune, les dragées, les quatre hauts de forme et les cannes à pommeaux ne sauraient nous faire oublier les meuniers et la bufatière (la danse du soufflet) des années 70... Obligé de regagner Lyon, le sourire plutôt forcé et le moral dans les chaussettes, je devais faire bonne figure pour passer au pas les nuages de farine et les masques moqueurs... Et que dire quand tout un passé se retrouve soufflé avec la démolition de la cave coopérative qui exposait ses jolies grappes au soleil couchant ? Dois-je ajouter, au comble de ma déprime, que me reviennent aussi les trognes rubicondes des Belges en goguette, ceux du jumelage, dans un pays de cocagne où le vin coulait de source ? Que reste-t-il sinon une journée de vendanges à l’ancienne ? Bien sûr que c’est bien pour les jeunes... Bien sûr que j’en deviens odieux... mais pour nous qui avons vécu cette époque et goûté, entre parenthèses, un fameux merlot d’ici, même s’il nous reste l’orchestre sous les platanes devant l’école, c’est surtout la boule dans la gorge qui ne passe pas...

A Vinassan, le site de la mairie annonce le carnaval dans sa galerie de photos... je cherche encore même si j’apprécie, en passant, la jolie collection sur les vendanges et encore une coopérative aujourd’hui disparue !.. Le "sang de la vigne" sans doute... (2)

A Armissan, après des carnavals à vélos (sic), le comité des fêtes a œuvré, en 2014, pour relancer la danse traditionnelle de la bufatière. Hélas, l’année 2015 a déçu avec une petite trentaine seulement de costumés en rouge et blanc et trop peu de monde pour les fêter le long des rues. Pour voir une belle affluence, il faut faire défiler les  photos des carnavals du début du siècle (jusqu’en 1920) avec calèches, chariots et chevaux !
http://www.armissan.eu/gallery.php

A Coursan, loin des « grandes heures » louées par Jean Camp, ils font seulement la pub pour le carnaval de Narbonne (3) !

Narbonne a calqué son carnaval sur le calendrier religieux. Le ROI DE LA MUSIQUE était le thème de cette année avec élection de la reine, une dizaine de chars et 500 carnavaliers, etc. http://www.narbonneenfete.com/accueil.html

A Espéraza (4) où la ville illumine la dernière cheminée d’un glorieux passé industriel (chapeaux, chaussures, plastiques, isolants), la sortie des ermites (chemise de femme, chapeau melon, noir de fumée sur le visage et maquillage au charbon) marque le carnaval depuis 1930. Le lendemain du mercredi des Cendre, accompagnés de musiciens et d’un répertoire d’airs choisis, ils passaient dans les ateliers pour chiner les filles et les patrons chapeliers. Le vin chaud, le cocu promené sur un âne, une croix où pendaient saucisses et saucissons faisaient partie de la fête. S’ils font encore le vin chaud, est-ce toujours dans le pèirol de 50 litres ? 

A Quillan,  c’est au printemps. Carrément en avril, hors délais, hors sujet même, et les costumes qui y sont particulièrement soignés ne tempèrent pas mon sentiment.
https://www.facebook.com/FecosDeQuillan 

Carnavals perdus, retrouvés puis reperdus comme à Fleury, Salles, Armissan, Lespignan et malencontreusement, à Carcassonne aussi où la municipalité n’a rien voulu savoir alors que depuis le retour de Carnaval en 2011, la fête allait crescendo (passo-carriéro (5), jugement, crémation, bal masqué).


Avant de me laisser aller à ne plus trouver grâce à des carnavals manquant de spontanéité, plus que pour ces cavalcades et autres corsos fleuris des beaux jours retrouvés mais qui ne valent pas symbole, je vais d’abord chercher du réconfort avec des festivités qui elles, durent et perpétuent une tradition d’optimisme, ancrée dans la nuit des temps et si importante pour se projeter dans le futur... Au moins, avec ces carnavals vrais, nos souvenirs de Fleury peuvent-ils reprendre leurs couleurs. 

photo et vidéo autorisées / Le Poulain de Pézenas en Hongrie !
https://www.youtube.com/watch?v=NTZzbX8fCZM 

(1) Avertissement préalable : attention à ces prestataires de services (à titre gracieux j’espère) qui annoncent «Toutes vos informations locales à...» et qui, avec une même page et de mystérieux beignets de carnaval, changent seulement le nom de la localité !
(2) à Vinassan des lotos, dont deux dits « des pantigues », jusqu’à la fin du mois de mars !
photos coopé de Vinassan http://www.vinassan.fr/module/9,,26/detail/4/u_vendanges_d__039antan.html
(3) à Coursan le loto existe encore ! / 16 quines, 4 cartons pleins, 10 € les 6 cartons.
https://www.facebook.com/257723454273782/photos/a.270694056310055.64514.257723454273782/1044244152288371/?type=3&theater
(4) à Espéraza, le loto existe encore ! (GRAND LOTO DE LA FERIA ce soir à 21 h / 14 quines, 4 cartons pleins / lots divers dont jambons / 10 € les 3 cartons) ! Plus cher qu'à Coursan !
(5) plutôt un défilé en sens unique même si les taquineries, le lancer de confettis ou de farine ont quelque chose de commun avec le passo-carriéiro, cette promenade au soir des beaux jours, en allers et retours, manière, pour les adultes souvent en couples, de se "passéjer", de voir "le mouvement", de saluer, d’être vus aussi par ceux prenant le frais sur les perrons et devants-de-porte... L’occasion bien sûr, pour les uns et les autres, de commenter, avec tout ce que l’affection et la médisance peuvent inspirer, plus loin, à voix basse, après la rencontre et les échanges claironnants.
Ce passo-carrièiro est aussi pratiqué par la jeunesse, le dimanche ou lors des fêtes. Pour le groupe des garçons, il consiste à croiser celui des filles, à plaisanter, à lancer des piques, à provoquer. Les filles, elles, répondent et se moquent allègrement... C’est une approche parfois à l’origine de liaisons, de mariages à venir.
Pratiqué aussi par les garçons seuls et souvent tard dans la nuit, quand les cafés ont fermé... Après quelques tours du village en suivant l'ancienne ligne des remparts et des portes, il y en a toujours un qui propose un tour de plus !
Pour les vendanges et sûrement parce que nos amis espagnols venaient en nombre, après la toilette de fin de journée, se formaient aussi les groupes de filles fraîches et de garçons brillantinés, enhardis dès le noman’s land entre la dernière ampoule du village et la nuit... (vers 1964, les néons)
Tout ça pour dire qu’ils sont bien gentils, à Carcassouno, de parler de passo-carrièiro alors qu’il s’agissait d’un défilé ! Il n'empêche : ils ne méritaient pas d'être ainsi traités par la mairie !

vidéo autorisée / Le Poulain de Pézenas en Hongrie !

https://www.youtube.com/watch?v=NTZzbX8fCZM  

lundi 12 avril 2021

L 'Esquino de Camel, le Pas du Loup et le "DÉFILÉ DE LA GATO" ? / la D 609 et le marché du sexe.

Capture francetvinfo.fr

VIDEO. Des villages de l'Hérault se mobilisent contre la prostitution (francetvinfo.fr)

 Un fait de société auquel les riverains de l'ancienne nationale 9 étaient (sont ?) confrontés depuis une dizaine d'années, la prostitution.

* 13h 30 : heure de la dépose pour les prostituées roumaines et africaines. Le collectif de Périès excédé va au-devant des filles et leur demande de partir "... je ne cause aucune gêne, je ne fais que l'amour..." se défend celle qui vient en stop chaque jour de Narbonne pour gagner sa vie. Quant aux proxénètes, ils déplacent les filles en temps réel comme des pions.

Les riverains doivent nettoyer les déchets et s'exposent à des menaces. 

Ne me sentant pas habilité à en dire davantage, je donne seulement les liens susceptibles d'informer sur un aspect du commerce de la chair, relevé au moins depuis le début des années 2010...

 https://www.midilibre.fr/2013/03/19/a-nissan-les-prostituees-deviennent-envahissantes,662750.php

 https://www.ladepeche.fr/article/2013/12/16/1776062-les-habitants-excedes-delogent-les-prostituees.html

En février 2014 des arrêtés municipaux interdisent la prostitution entre Colombiers et Coursan. 

 https://www.midilibre.fr/2014/02/17/la-prostitution-interdite-par-arretes-municipaux,823589.php

Janvier 2017. Les gendarmes font la chasse aux acheteurs de sexe tarifé "On ne peut plus baiser tranquille" relève ???, moins social qu'à l'accoutumée..." 

https://www.nouvelobs.com/societe/20170112.OBS3733/prostitution-les-gendarmes-a-la-chasse-aux-clients-sur-la-route-d609.html

2019 : Un homme de 64 ans se fait braquer sa voiture haut de gamme alors qu'il s'est garé à l'écart avec une prostituée (les 2 auteurs retrouvés fin août 2020). 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/il-se-fait-braquer-sa-voiture-alors-qu-il-est-a-l-interieur-avec-une-prostituee-1599127424

2020 : "véritable coup d'arrêt" (Hérault Tribune juillet 2020) à cette prostitution annonce la page web. le 27 mai 2020, suite à de longues investigations et une enquête en février 2020, deux Français de 72 et 49 ans ont été interpellés pour fait de proxénétisme. depuis 4 ans en effet ils aidaient 4 prostituées roumaines. L'un les logeait pour 5€ la nuit, l'autre les accompagnait sur le lieu de travail aussi pour 5€ le trajet. 

La peine encourue étant de dix ans... ils ont écopé de 6 mois pour le logeur et de 18 mois pour le taxi... le sursis étant de mise pour ces dangereux malfrats coupables de traite humaine. La justice leur a aussi confisqué 2000 euros sur les 9000 saisis chez eux, un véritable pactole...  

https://www.herault-tribune.com/articles/herault-un-reseau-de-proxenetes-demantele-entre-beziers-et-narbonne/

Info complémentaire : 

 C'est vrai que le plus vieux métier du monde peut faire sourire, se discuter et en laisser certains goguenards... Entre la garrigue et la plaine, entre Colombiers et Coursan, entre les braves gens qui n'aiment pas que et un monde interlope permettant, pour certains, d'épancher et d'assouvir un besoin instinctif, non loin de l'Esquino de Camel, du Pas du Loup, le Défilé de la Gato illustre une réalité dramatique qui n'a rien de géographique. Exprimant ce que la morale peut avoir de relatif, laissant au second plan l'exploitation des femmes, elle révèle une réponse sociétale mouvante, ne se donnant toujours pas les moyens d'encadrer un fait de société. Pour la population riveraine de cette route de la prostitution, face aux nuisances (déchets, contrepublicité pour le tourisme, la viticulture, frein aux investissements...), l'auto-défense citoyenne révèle le flou d'impuissance (souvent à cause du fatras législatif accumulé) affectant la police, la justice, et les médias en rendant compte. Vraiment un "véritable coup d'arrêt" contre des maquereaux presque inoffensifs ?

Il n'empêche, en 2012 deux motards sont morts parce qu'un automobiliste a freiné brusquement "pour aller voir les putes" (sic).

En France le client est pénalisable depuis 2016 (comme en Suède, Norvège, Irlande-du-Nord), une mesure qui ne réduit que la prostitution de rue et non l'activité poussée vers plus de clandestinité. 

 Les maisons closes voire le proxénétisme sont légaux en Allemagne, Autriche, Suisse, Pays-Bas, Lettonie, Royaume-Uni, Pologne, Rép. Tchèque, Italie, Grèce, Portugal ainsi que d'autres pays. En Espagne le racolage est interdit mais les maisons closes et les proxénètes autorisés (idem pour les Pays-Bas sur ce dernier point) ! Frontalière de la France, la Catalogne propose légalement du tourisme sexuel. Un point important : 80 % des "bordels" espagnols ou belges seraient tenus par des Français ! Autre point : en Grèce ou en Espagne les prostituées peuvent ne gagner que 2 € par passe !

La prostitution est interdite à Malte, en Lituanie, Croatie et Roumanie en Hongrie mais les réseaux de prostitution sont légions (Prague, Budapest...) et le Net propose même des sex-tours. 

L'Europe n'est même pas capable de parler d'une seule voix contre la prostitution forcée et la traite d'êtres humain particulièrement trans-européennes ! 

Aux Caraïbes et en Afrique, à l'hôtel, une clientèle féminine se paie des "beach boys", variante des gigolos, cultivés, beaux garçons aussi aptes au romantisme qu'à l'acte charnel... 

Et parce que le sujet est grave, gardons à l'esprit que la prostitution concerne aussi des enfants et des mineurs : en Italie du Nord leur proportion atteindrait 40 % ! 

Sources :  

https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/la-prostitution-en-europe/

https://eurosorbonne.eu/2017/01/19/prostitution-leurope-nouvel-eldorado/

Capture francetvinfo.fr



 

légalité des maisons closes, voire du proxénétisme. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Grèce, de la Lettonie, des Pays-Bas et de la Suisse. La profession de prostitué(e) est ici reconnue par la loi, donnant ainsi droit aux personnes qui l’exercent à une protection sociale.

Dans le cas de l’Allemagne, ce système est en vigueur depuis 2002. Toutefois, s’il offre aux personnes prostituées des droits non négligeables, comme celui de porter plainte contre son employeur, les résultats sont pour l’heure très modestes, dans la mesure où un nombre extrêmement restreint de prostitué(e)s détiennent effectivement un contrat de travail.

légalité des maisons closes, voire du proxénétisme. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Grèce, de la Lettonie, des Pays-Bas et de la Suisse. La profession de prostitué(e) est ici reconnue par la loi, donnant ainsi droit aux personnes qui l’exercent à une protection sociale.

Dans le cas de l’Allemagne, ce système est en vigueur depuis 2002. Toutefois, s’il offre aux personnes prostituées des droits non négligeables, comme celui de porter plainte contre son employeur, les résultats sont pour l’heure très modestes, dans la mesure où un nombre extrêmement restreint de prostitué(e)s détiennent effectivement un contrat de travail.

légalité des maisons closes, voire du proxénétisme. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Grèce, de la Lettonie, des Pays-Bas et de la Suisse. La profession de prostitué(e) est ici reconnue par la loi, donnant ainsi droit aux personnes qui l’exercent à une protection sociale.

Dans le cas de l’Allemagne, ce système est en vigueur depuis 2002. Toutefois, s’il offre aux personnes prostituées des droits non négligeables, comme celui de porter plainte contre son employeur, les résultats sont pour l’heure très modestes, dans la mesure où un nombre extrêmement restreint de prostitué(e)s détiennent effectivement un contrat de travail.

mardi 25 novembre 2014

Aude & Languedoc / BONJOUR SALLES, BONJOUR LES FAGOTS !


« Fleury est sale, Salles est fleurie...": Sabarthès qui n’avait pas à s’embarrasser des guéguerres entre villages, note cependant «L’Ètang-Pudis, anc. étang, commune de Salles-d’Aude / A l’Estang Pudis, 1701 (comp., p. 6) / Estampudis (cad.)(1) ».
Si mes trufarios rappellent un temps heureusement révolu de piques et de bisbilles entre nous, retenons plus sérieusement que des marécages ont accompagné le colmatage, par l’Aude, du bras de mer entre la Clape et les collines de l‘Hérault. Des salines existaient à Coursan, et à Salles, l’archevêque tirait bénéfice d’une « poignée de poissons qu’il prend au rivage » (2). La présence, encore de nos jours, de nombreux marais, témoigne toujours de ce travail du fleuve : étangs de Capestang, de la Matte (Lespignan), de Vendres, de « la Matte » et de Pissevaches qui subsistent de ce qui fut l’Étang de Fleury (3).
Le nom Salles viendrait du francique « Saal » voire du germanique « sala » (château, demeure fortifiée, manoir) (2).

Mentions du nom dans le dict. topograhique de Sabarthès :
Salles d’Aude 966 église dédiée à St-Julien
Salae 966, Castrum de Salis 1322, Salas 1402, Al loc de Sallas..., Salhas 1537, Salles 1781, Sàlos (vulg.) (4)

Autres mentions concernant le lieu :
Combe d’Alprat moulin à vent Salles 1781
Taysseferrals moulin vent Salles 1781
La Lauze moulin à vent Salles 1781
Le Moulin à vent, écart, Salles : la Moulinasse moulin ruiné Salles

Besplas 1701
Le Bosc bergerie 1781
L’Etang-Pudis 1701
Salles : A capite de l’Estanhol 1322 (Céleyran)
Fontpétière lieu dit
Gairèzes lieu dit ancien fief royal Salles et Fleury 1322
Gauthier écart
Granouillet ferme 1781 Granouilhet 1701
Jasse de Claret bergerie
Lamotte ferme 1781
Maison du Pontonnier écart
Maurel ferme
Le Pech château et ferme
Les Portes ferme
Pépy écart
Rouch ferme / Rouch et Dalbosc 1763
Saint-Blaise chapellenie 1701
Saint Cassian chapelle rurale de Céleyran fondée par Charlemagne Sanct cassian de Cereyran 1404
Saint-Louis ferme.

En 1912, Sabarthès indique quatre moulins sur la commune et ces mentions évoquant le blé à moudre laissent une impression de quiétude pour une époque où le pain constituait l’essentiel de la nourriture. Au-delà de la vision bucolique et prospère d’un Maître Cornille sallois avant que la minoterie à vapeur ne s’en mêle, me revient l’étude fouillée qui en a été faite sur le site officiel d’Armissan. Son auteur, en effet, se demande si les paysans ne sont pas redevables de leurs meilleures conditions de vie à la construction des moulins, "ordonnée" par Bonaparte. S’il est incontestable que l’organisation de la France a été prise en main autoritairement par le Premier Consul qui décide même des surfaces devant être cultivées (la spéculation n’est plus possible sur le marché des grains, la corruption combattue,les brigands éliminés, les routes rendues sûres...), la pression étatique portée par les préfets, les contrôleurs, les percepteurs n’en demeure pas moins forte et l’amélioration de la condition paysanne vient avant tout des bonnes récoltes enregistrées déjà sous le Directoire (un moulin construit à Armissan), entre 1796 et 1799 puis sous le Consulat et l’Empire jusqu’en 1809 (5) (6). 


Nous reviendrons sur les moulins et plus particulièrement les meuniers pour la fiche concernant notre village parce qu’on ne saurait passer sous silence l’affaire du moulin de Fleury...

Entre Fleury et Salles, en plus de la cave coopérative et du rugby, bien sûr que des liens aussi amicaux que familiaux nous lient à ceux qui sont plus que nos voisins. Des Sallois illustres marquent nos mémoires communes : Alexandre Macabiès (« Escrivi coumo lou pople parlo...» , Clovis Roques, Jean Camp qui, serait-ce a contrario, dit si bien que nous sommes du même pays, du même moule :
« ... S’as doublidat toun bel terraire,
Ses pas mai das nostris, goujat ! » Lou Doublidaïre 1916.

(1) Toujours mentionné sur la carte IGN Béziers au 25/1000ème entre l’Aude et les canaux de France et des Anglais qui drainent l’Étang de Capestang.
(2) SOURCES : Vilatges al Pais / canton de Coursan / Francis Poudou et les habitants du canton / 2005. Pour les anciennes mentions des villages, la bibliographie mentionne expressément le dictionnaire topographique de Sabarthès.
(3) ne pas confondre avec l’étang depuis longtemps desséché de Fleury que nous connaissons sous la simple appellation « L’Étang » dans, pour, par exemple, notre ancien stade « de l’Étang ».
(4) Dans le Trésor du Félibrige de Mistral, plusieurs entrées concernent Salles-d’Aude : Salo-d’Aude, Saloi, Saloio, fagot = sobriquet des gens de Salles-d’Aude.
(5) Sous le Directoire, période transitoire d’instabilité tant extérieure qu’intérieure, qui voit l’armée garante des coups d’état pour le maintien en place des Directeurs, alors qu’une minorité de parvenus jouit de richesses rapidement acquises (indécence aussi des Muscadins, Incroyables et autres Merveilleuses) et que le peuple meurt de faim, les récoltes furent heureusement bonnes entre 1796 et 1799 : davantage de pommes de terre, progrès de la culture du tabac, des plantes fourragères et surtout de la vigne. La production de blé restera bonne jusqu’à la récolte de 1809 mais les récoltes de 1810 et 1811 furent déficitaires et cette dernière provoqua la disette et les troubles. SOURCES : Malet-Isaac, Les Révolutions (cours de seconde 1960).
(6) Pour conclure sur les moulins à blé et l’interrogation résultant de la consultation de la topographie de nos villages, une considération sur le nombre de moulins à vent (12000) qui a explosé sur les trois derniers siècles du Moyen-Age. Ils ont surtout pris en charge la part alimentaire dévouée jusque là aux moulins à eau, à l’implantation beaucoup plus ancienne et bien plus lente (10000 en 1000 ans). SOURCES : Les Premiers moulins à vent, Robert Philippe, Annales de Normandie, année 1982, volume 32, numéro 32-2 pp. 99-120.
En 1802, alors que Chaptal est au ministère de l’Intérieur, on compte 66000 moulins à eau, 10000 moulins à vent. Il en demeure moins de la moitié un siècle plus tard (37051), plus de 6000 étaient encore en activité en 1950 et seulement 650 voilà une vingtaine d’années. 


Photos : Cucugnan, moulin d'Omer restauré... peut-être libres du site flickr.com. Route de Nissan et ancien pont... parce que c'est seulement lorsqu'il est refait que l'on se dit mais trop tard qu'on aurait dû prendre l'ancien en photo !
N'hésitez pas à envoyer vos photos, par exemple de l'horloge de la mairie ou du château de Salles...

dimanche 11 juillet 2021

APPEL A TÉMOIN (Coursan)

Rien de grave et de stressant, soyez rassurés... 

Années 60... Et oui, la nostalgie reste ce qu'elle a été depuis qu'elle est... Du noir et blanc, du témoignage argentique, de valeur... Il est de Coursan ou alors il y a des attaches solides... 

Dans un exposé illustré de huit photos, sur un drôle de format à carreaux rectangulaires, à l'encre, dans une écriture soignée tant pour la forme que pour l'orthographe, il nous présente son village. 

Il devait être élève à Victor Hugo, le collège de Narbonne. 

S'il se reconnait, afin que son travail lui soit restitué,50 ans, au moins, plus tard, qu'il décrive les deux dernières photos. 





vendredi 2 juillet 2021

Sur le pont de Coursan (supplément photos)

 Je savais qu'elles y étaient... elles datent de 2011 ! 

Coursan, le mur qui ne protège pas toujours des crues violentes de l'Aude.
vue vers l'aval

il manque des cloches on dirait...

vue vers l'amont




jeudi 14 mars 2019

LES MOTS DE FLEURY, TOUJOURS… / Lou four de caous, Fleury d'Aude

Suite et fin du post du dimanche 10 mars : LES ÉCHOS, LES MOTS DE FLEURY, TOUJOURS… / Fleury d'Aude en Languedoc. 

Etienne des Karantes, gendarme à Tassin-la-Demi-Lune :

"...Étienne prend lui aussi, comme les autres gendarmes qu’il dirige, son tour de garde, et il connaît, lui aussi, ses heures d’astreinte. Tout dernièrement, vers une heure du matin, un chauffeur de trolleybus s’est présenté au poste : il voulait , après une journée bien remplie, garer son véhicule au dépôt voisin des « Trois-Renards »… et un énergumène pris de boisson refusait obstinément de descendre et de quitter les lieux. Etienne attache le chien à sa laisse (il l’écoutera peut-être pour ce petit service) et les voilà en direction du dernier trolley. L’individu est toujours là et lance ses menaces d’ivrogne : « C’est pas ton képi qui va me faire descendre. Je veux rester là ! » Un signe : « Azor, fais-le partir d’ici. » L’homme s’est levé, empêtré dans ses jurons. La bête est passée derrière lui et lui mordille les fesses d’une manière convaincante. Étonnement, un peu de peur, pas de résistance possible, il faut avancer. Allez, allez, plus vite !… Et le tour est joué. Le chauffeur remercie, il pourra enfin aller dormir chez lui. Quant au clochard, il ira jusqu’à l’aube cuver son alcool  sur le banc du poste, sans bouger d’un iota, surveillé de près par Azor qui grogne méchamment au moindre mouvement de son prisonnier, lorsque le patron s’est absenté dans son appartement du premier pour boire un café bien mérité.

            Ce jour-là, Étienne règle un peu la circulation sur cette route alors importante qui traverse la localité. Les camions se suivent, avec leurs charges diverses. On a demandé, pour la forme, à certains conducteurs, « papiers du véhicule » et « documents » précisant la nature et le poids du contenu. Soudain, un long camion-citerne immatriculé dans l’Aude : le 11 apparaît en fin de plaque.
            Notre cousin gendarme de faction fait le signe habituel : le gros véhicule, en provenance de Narbonne, s’est bien garé sur la droite.
            Après les premiers propos d’usage, le conducteur se voit demander son permis de conduire. Nom : SIRVEN ; Prénom : René , Lieu de naissance : Fleury-d’Aude (Aude). Et une petite conversation s’engage. – Vous venez d’où ? – De Narbonne – Et comme ça, vous allez jusqu’à Lille, livrer tout cet alcool ? – Oui, comme cela m’arrive assez régulièrement. Il m’arrive aussi de transporter du vin, avec un autre camion et pour d’autres destinations. Je roule beaucoup et je sillonne pas mal de régions. – Bon, tout est en règle. Et dites-moi, vous êtes de Narbonne ? – Oui. – De Narbonne même ? – Non, un village voisin, Fleury, où je me suis marié. – C’est juste à côté ? – Oui, oui, Narbonne est notre chef-lieu d’arrondissement, avec la sous-préfecture.
-         Mais entre Fleury et Narbonne, vous avez d’autres villages, non ?
Ah ! il faut passer par Coursan, c’est le canton. – Et entre Coursan et Fleury, rien ?
Et mon Sirven de se dire : voilà un gendarme bizarre et plutôt curieux : s’attacher à ces détails !! 
– Si, bien sûr, nous avons Salles, mais les deux villages se touchent presque, ils sont à peine séparés d’un kilomètre.
-          Ah ! ça se touche ? Alors entre Salles et Fleury,…
-          Là, vraiment, nous n’avons rien.


Est-ce un four à chaux dans la garrigue ? Il y a une carrière à côté. Une épaisse forêt de pins a poussé mais plutôt récente. Le four à chaux entre les villages de Fleury et de Salles était beaucoup plus important (pas de photo disponible). 
-         Et lou four dé caous ?
-         Oh ! mais vous connaissez bien les parages !
-         Je suis né aux Karantes, vous connaissez sans doute ? Et mon école, à partir de huit ans, c’était à Fleury. On y allait à pied à travers la garrigue,  avec mon cousin Jean, Jean Dedieu, vous devez le connaître.
-         Naturellement ! Dans un village, on se connaît pratiquement tous, vous savez.

Stupéfaction de l’ami René. La conversation continuera quelque temps devant le pot de l’amitié, consommé – avec modération – dans le voisinage.

Ces deux petites histoires me furent racontées par Étienne lui-même, toujours attaché à ses racines… et à son enfance..." 

Lou four de caous, une chronique de François Dedieu.   

mercredi 19 novembre 2014

Aude & Languedoc / BONJOUR ARMISSAN !

BONJOUR ARMISSAN !
Salut les Armissanots, il est loin le temps où, avec Diego, pour finir la sortie du dimanche matin, nous avons eu l’idée formidable de déguster quelques crus à la coopé avant de se payer la côte de la Ramade, à la pédale, en plein cagnard ! 
Que nous dit le dico de Sabarthès sur ARMISSAN ? 

NB : erreur sur Wiki, l'église du village n'est pas dédiée à saint Pierre... pour cela, voir la Muraillasse. 

ARMISSAN église dédiée à saint Etienne / Arsimicianum 966, Artimicianum 978, Villa Artimicianum 990, Armisanum 1235, Armiciauum 1256, Castrum de Armissano 1271, Ermissanum 1398, Armyssan 1402, Hermissan 1503, Ermissan 1389-1587, Armissa 1521, Armyssa 1537, Armisan 1595, Armissa 1781, Armissà (vulg.)
Bringairet 1649
La Bruinière au terroir de la Clape  1781
Cague-loup, lieu-dit, 1250 (1)
Combe d’Armengaud 1293 (2)
Combe Longue, 1308
Combe Louvière 1308
Olivédo ferme
Le Moulin haut, écart (2)
Peyralade lieu dit Armissan 1673
Le Pradel anc fief au terroir de la Clape (Narb et par extension Armissan et Vinassan) 969
Saint-Jean lieu dit 1672 / Saint-Pierre-del-Roc XVIII / Saint-Pierre-du-Lec ancienne chapelle.
La Tourouzelle lieu dit, «Toroselle (en marge Terroselle) 1327-1500
Etang Salin Vinassan et Narbonne, restes du lacus Rubressus, desséché 1585 grâce au canal Ste Marie, salines mentionnées en 844, estang salin ou marais de la Clape 1680. Le canal de l’étang-Salin ou de sainte Marie prend à Coursan le trop-plein de la rivière Aude, arrose les basses plaines de Coursan (A l’estang 1768), Armissan (Tot lo lonc de l’Estanh 1537), Narbonne, et se jette dans l’étang de Campignol au roc de Conilhac.


 
Rien sur les carrières de la fameuse « pierre d’Armissan », rien sur la Muraillasse, ce pan de mur imposant qui borde la route d’accès au village près du domaine de Cazeneuve (Cazanove cadastre 1912). Il s’agirait d’une église datant du XIII ème et ruinée par les Anglais et les mercenaires du Prince noir.

(1) Présence de loups avérée dans la Clape encore au XIXème siècle.
(2) Une pensée pour Riquet de Salles...
(3) sur la carte IGN 25000ème, trois moulins (ou leurs vestiges) sont nettement situés au N-O : « le Moulin-Bas », de « Rossignol », « de Catou ». 

photos : merci wikipedia !

mercredi 13 octobre 2021

J'AIME parce que les VENDANGES les ont marqués. 5. Jean Camp

Reprise d'un article du 24 octobre 2016 : LA CIGALO NARBOUNESO / VENDANGES.

Dans le numéro double 114-115 d'août-septembre 1927, "La Cigalo Narbouneso", un poème de Jean Camp, "La Moussenho"(orthographe d'origine).  

Jean Camp / convertimage d'après photo.

Jean Camp (1891 - 1968), l’auteur sallois connu pour ses pièces de théâtre, ses romans « Jep le Catalan », « Vin Nouveau », ses recueils de poèmes avec « Les voici revenues, Coursan, tes grandes heures...» ainsi que « Le doublidaïre » sur le mal du pays, pour ceux qui comme lui et sa famille, sont "montés à Paris"(1). 

La Moussenho.

Per tant vièlho que siogue, es lou cap de jouvent
De la colho e partits al travalh la prumièiro,
Lou pèd laugè, toujour davant, meno la tièiro
E lou darriè ferrat l’a pas visto souvent.

Ajudo as maïnajous e buto las mametos.
Sous ciseùs valentiùs coupoun aissi, ala.
Jamai boun limouniè refuso lou coula ;
Jamai bouno moussenho a roubilhat serpetos.

Fa doublida l’soulel, lous mouissals, lou banhat
Quand de sus pots risents fusoun las coutaralhos.
D’un mot viù a fissat la jouve que varalho
E sap respoundre as capounados d’un goujat.

Quand veï parpalheja proche elo las galinos
Coumo un gaujous eissam d’alos de passerats,
Se leva, se coulca as dessus das ferrats,
Uno simplo fiertat i couflo la poutrino

E quand, al vèspre, a fait soun counte de semals,
Lous rens cansats, lou cor countent, dintro al vilage,
Dejoust soun cos de sac gardo prou de courage
Per entouna ‘n couplet das darriès Carnavals. 

Jan Camp. 

Traduction proposée :

La moussègne (a).
Pour vieille qu’elle soit, elle mène l’ardeur
De la colle et part au travail la première.
Le pied léger, toujours devant, elle mène sa rangée
Et le dernier seau ne l’a pas souvent vue.

Elle aide les jeunes enfants et presse les grands-mères
Ses vaillants ciseaux coupent ici et là.
Jamais bon limonier ne refuse le collier.
Jamais bonne moussègne ne "laisse en repos" (b) ses serpettes.

Elle fait oublier le soleil, les moustiques, le mouillé
Quand de ses lèvres rieuses "elle ne veut en démordre" (c)
Elle a cinglé d’un mot vif la jeune qui papillonne
Et sait "répondre aux caponages" (d) d’un gars.

Quand elle voit, proches d’elle, voleter les calines
Comme un joyeux essaim d’ailes de passereaux
Elle se lève "comme si elle couvait" (e) les seaux
Une satisfaction lui gonflant la poitrine.

E quand le soir elle a son compte de comportes (f),
Les reins las, le cœur content, elle entre au village,
"Sous ses hardes de sac" (g), elle garde assez de courage
Pour entonner un couplet des derniers carnavals.  

(a) la meneuse, la chef des vendangeurs, celle qui donne le rythme et que personne n’a le droit de dépasser.
De mossenh n. m. (s.   XII.) monsieur (onorific) (cf. sénher)
mossénher n. m.(s.   XII.) 1.   monseigneur 2. chef de groupe de travailleurs agricoles (cf.monsenhor)
http://www.academiaoccitana.eu/diccionari/DGLO.pdf (page 422).
(b) de roupilhar : roupiller ?
(c) coutaire, acoutaire : celui qui aime soutenir le contraire (Mistral).
(d) de capounot -oto, friponneau, libertin / le caponage consiste à barbouiller par surprise les jeunes gens (plutôt les filles) qui auraient oublié un grappillon de plus de sept grains... La moussègne que l’âge et le respect dus à son rang protègent peut, à la rigueur, contrôler ces débordements à partir du moment où ils compromettraient le rendement de l’équipe.  
(e) se colcar = se coucher... Problème, le poète nous dit qu'elle se lève, se relève de sa souche... Quitte à faire un contre-sens, je propose « couver », En occitan « clocar », qui irait avec l’image des gélines ou poules. Comment un simple «l» avant ou après le «o» peut tout changer !
(f) Dans ce cas ce serait en fonction d’un rendement à tenir suivant la grosseur des grappes et ce que donnent les ceps. Quoi qu’il en soit, en fin de journée, tout le monde a son content de comportes !
(g) D’une âme charitable j’attends la proposition... 


(1) Pour en savoir davantage
http://www.la-bonne-entente-salloise.fr/salles/Jean%20Camp.pdf
et le livre du canton de Coursan (Vilatges al Pais).

mardi 19 octobre 2021

J'AIME ce qu'ils ont transmis sur les VENDANGES / 8 Jean Girou, Gilbert Gaudin, Francis Poudou

Page 313, l'introduction à notre secteur maritime.
  

 « L’Itinéraire en Terre d’Aude » 1936, Jean Girou :


« … la vendange s’annonce belle, à moins que la grêle ne ravage tout ou que les pluies ne changent le raisin en pourriture. Quelles sollicitudes ! Quelles inquiétudes ! Enfin, c’est le moment de la coupe :  les vendanges. Dans ce nom, il y a de la joie, des cris ; les colles sont toujours joviales, les gabaches ou montagnards descendent de la Montagne Noire, des Cévennes, de l’Ariège et viennent vendanger au Pays bas, à Béziers, Narbonne, puis Carcassonne ; après un mois de gaîté et de travail, ils remontent à la montagne, avec un petit pécule… » 

Girou note l'importance de l'apport de main-d’œuvre supplémentaire venu des Pyrénées ou du Massif-Central. Les montagnes avaient alors du mal à nourrir une population nombreuse, ce qui avait amené des conflits avec l'autorité (Guerre des Demoiselles (1830 ~ 1870 env.) et les hommes encore jeunes, sans parler des colporteurs et autres montreurs d'ours de l'Ariège, par exemple,  partaient faire les moissons, revenaient assurer les leurs plus tard dans la saison avant de repartir à nouveau dans le bas pays pour les vendanges. 

  Une dynamique de contreparties dans l'échange va perdurer jusque dans les années 50, confortée par les échanges en temps de guerre entre produits fermiers contre vin (mes grands-parents ont gardé des liens avec leurs correspondants dans la Creuse). 

"Le Puits de Mémoire", témoignages historiques, Gilbert Gaudin, 2001, Éditions Loubatières.  

 Dans le Puits de Mémoire, Gilbert Gaudin (1) a rassemblé des entretiens diffusés sur Narbonne 103, une de ces radios "libres" qui, au début des années 80, se sont multipliées jusque dans les villages (à Fleury aussi). A Vinassan, le groupe des anciens a su transmettre une part de ses racines orales prolongées par un vécu presque exclusivement lié à la vigne. 

"... Pour les vendanges, on était deux colhas. On faisait venir des montanhols, des gens de l'Ariège. Quelques jours avant les vendanges, le régisseur nous faisait préparer des sacs qui avaient servi pour soufrer. Il fallait les défaire, aller les laver à Aude. On en faisait des bourrasses (borassas), qui, une fois remplies de paille, étaient les draps des vendangeurs. La veille des vendanges, on recevait les vendangeurs dans les locaux où ils allaient coucher. 
Une colha comptait trente à quarante personnes, des porteurs et des coupeuses, trois femmes pour un homme. Sur les grandes propriétés, on vendangeait à la hotte, une hotte en fer qui pesait quelque chose. Les petits propriétaires se servaient de comportes et de seaux. Bien sûr on avait la masse pour quicher, pour presser les raisins dans la comporte, la brouette et les pals pour porter... 
Les vendanges duraient bien un mois. Elles commençaient plus tôt qu'aujourd'hui, d'abord les cépages teinturiers comme le petit bouchet en attendant que le carignan murisse. Pour fixer la date [...] on se fiait à la végétation. Monsieur Montestruc disait ; "La vigne bourgeonne, quarante jours après elle fleurit, quarante jours après c'est la véraison [...] et quarante jours après on vendange. Il était toujours le premier à vendanger et il ne regardait pas le degré..."
(témoignages d'Antoinette Orts (2) et François Garrabé) 
 
"Le régisseur. [...] J'ai été moussègne pendant 43 ans exactement comme maman. Vous pensez si on connaissait bien le régisseur. [...] sans être patrons, j'en connais qui se sont comportés exactement comme des patrons."
(témoignage d'Antoinette Orts (2)). 
 
"Mener la colha. Les vendanges d'autrefois étaient différentes par l'ambiance. On travaillait plus doucement mais quand le travail à forfait est arrivé, tout a été bouleversé. [...] Quarante personnes alignées dans la vigne [...] il fallait essayer de les faire marcher droit. Maman était mosegne au domaine et je faisais la seconde mosegne pour les vendanges. La colle était plus jolie quand elle était bien droite. [...] Le régisseur [...] me faisait signe. Il voulait me dire d'attendre. D'autres fois, il me faisait signe d'avancer plus vite. 
On riait bien en travaillant. Certaines oubliaient un petit raisin [...] Il fallait les caponner. Bien sûr c'étaient les jolies filles [...] pas les vieilles. [...] Des fois on faisait exprès [...] Ça dépendait du cavalier qui était derrière."
(témoignage de Clémentine Roques). 
 
"Le Puits de Mémoire", témoignages historiques, Gilbert Gaudin, 2001, Éditions Loubatières. 
  
Vilatges Al Pais - Cinem' Aude 2000 fédération Audoise Léo Lagrange. Francis Poudou et les habitants du canton de Coursan. 

 Francis Poudou qui, en collaboration avec le département de l'Aude (Opération Vilatges al Pais / Fédération Audoise Léo Lagrange), note dans la partie certainement commune aux livres sur les cantons méditerranéens et non montagneux de l'Aude, dont le nôtre, celui de Coursan (2005), la préparation des comportes, de la charrette, du cheval et de son harnachement. Il faut aussi s'organiser, exemple, à Razimbaud (Narbonne), encadrée par deux femmes dont une cuisinière, la cantine accueille une trentaine d'enfants. 

A la vigne c'est una monsénher qui mène la colha. Il arrive qu'une coupeuse "marca la jornada", se taille un doigt. Le livre sur le canton précise encore que les comportes approchaient les 80 kilos. Une bonbonne d'eau aidait à la faire louvoyer sur le plancher de la charrette.  

"... même si le patron, en visite dans la vigne, faisait quelques remarques quand il voyait trop de grunada (grains de raisin par terre) ou de singlets, rien n'arrêtait les chants et les plaisanteries d'une "colhe" dynamique.
    Elles étaient l'occasion de "rencontres" entre les garçons et les filles et quand una jove vendemiaira doblidava un singlet (grappe de plus de neuf grains (3)), èra caponada. En écrasant sur le visage de la jeune fille une grappe de raisins bien mûrs (sic NDLR), les jeunes hommes ne manquaient jamais d'en profiter pour la serrer de près... " 

 (1) Gilbert Gaudin... pardonnez ma touche prétentieuse mais, c'est en tant qu'Inspecteur Général qu'il est venu me jauger pour m'ouvrir ou non la voie de l'histoire géographie. Suite à deux inspecteurs régionaux ne relevant que le négatif pour me forcer à baisser la tête et accepter ma sécurité de fonctionnaire, l'estocade finale n'est pas venue de Paris et monsieur Gaudin m'a encouragé dans mon honnêteté. Au sein d'un ministère du paraître et d'une lâcheté qui est arrivée à contaminer le corps enseignant jusqu'au lâchage autrement plus terrible de Samuel Paty, l'attitude foncièrement positive d'un responsable hiérarchique ne peut que réconforter et je lui en resterai à jamais reconnaissant... 

(2) décidément, on dit que le hasard... soit mais il est plus probant d'aller le chercher... Dans Le Puits de Mémoire, livre de témoignages historiques de Gilbert Gaudin, nombre d'entretiens donnaient la parole aux Vinassanais et parmi eux Antoinette Orts... Mamé Antoinette, grand-mère d'adoption... encore une femme formidable, le cœur sur la main sans jamais à la bouche de malveillance pour qui que ce soit. Cela compte d'écrire, de dire son nom au-delà du cercle qui l'a côtoyée... 

(3) un single est un grappillon, un singlet est donc un petit grappillon...