Quel nom pour la mare polluée qui se meurt ?
Pardon ce long préalable nécessaire, s’agissant du cadre qui voit la presse régionale sonder d’une même voix, fleur aux lèvres et papillon sur le stylo, l’enthousiasme des internautes pour le nouveau nom que devrait prendre notre méga-région. Merci François pour cette idée croquignolette... C’est à François II le Jacobin, en effet, triste sire d’un royaume jaloux de son enracinement historique bien qu’issu de repiquages aléatoires, au gré des prises de pouvoir et autres coups d’État permanents, que nous devons l’initiative dilatoire... Entre parenthèses, s’il faut s’accrocher à une continuité, relevons la tartuferie à légitimer tout et son contraire, dont le Coup d’État Permanent, celui dénoncé justement, mais jusqu’à son élection seulement, par François Ier le Florentin, légataire patenté de Hollande (testateur aussi de Suède, il paraîtrait...). Bref, l’absolutiste prétention à redessiner nos contours, persiste, concernant le Sud, depuis Louis VIII le Lion, en passant par Philippe IV le Bel.
La presse serait-elle complice de ces manœuvres délétères ? Si peu puisque cela participe d’une entreprise foncière de confiscation de la démocratie d’autant plus pernicieuse que les braves gens restent partagés, le développement de l’Internet aidant. Que penser en effet de ce soutien aussi aveugle que propagandiste ?
Pompeusement intitulée “grande consultation”, cette initiative provocante ne peut qu’agacer...
http://www.midilibre.fr/2015/09/07/languedoc-roussillon-midi-pyrenees-votez-pour-le-nom-de-la-future-region,1210080.php
La meilleure des défenses étant l’attaque, cette manigance vient persuader que le fait accompli, désormais incontestable, doit faire taire toute remise en cause. Présentée sous un jour respectueux du dialogue avec le peuple, cette manipulation tient, ni plus ni moins, de la machination... Oh les gentils organes, aussi innocents par nature que ceux qui doivent à l’épuration d’avoir changé de nom ! Ne dites pas qu’avec l’exécutif, le législatif, le judiciaire, le quatrième pouvoir n’a pas été mis au pas par les “décideurs”... Même le canard ne se dandine pas pour qui vous croyez : l’ignoble synthèse qu’il fit lors de l’affaire Boulin donne à réfléchir...
Sur la forme aussi, nos animateurs-démonstrateurs (aux coudées plus franches qu’en grande surface !), endorment, vendent, sourire en sus et même les plus avertis se laissent facilement attirer. En la circonstance, après avoir imposé le “OUI" au patatoïde voulu par le roi-président, ils aiguillent obligatoirement sur ce qu’ils ont au magasin... avec la certitude que les “NULS” et les “BLANCS” devront la fermer. Notons aussi la contradiction entre un “acte fédérateur” revendiqué par les rédactions et des propositions partiales et désobligeantes surtout pour des minorités, le Roussillon en premier lieu sans oublier celles (apaisées ?) déjà englobées sous l’appellation “Midi” et (Quercy, Rouergue...). Un billet, toujours dans l’art de passer la brosse et de ratisser large, vient aussi mettre son grain d’occitan dans ce “suspense, à peine soutenable"...
Ce n’est pas le tout de rester dans la vase en espérant des jours meilleurs !
Ces jours-ci, dans cette presse régionale, traduisons ce à quoi nous avons droit : “ ... Ils sont si nombreux à voter ! Et vous ?”. Moi, je me contente de lire les commentaires, pas les chichis des personnalités en mal de retombées... Et en ne retenant que ceux qui vont dans mon sens, je relève des propositions telles que “pompe à fric” ou “vaselinette”. Non moins sérieusement, la liberté affectée de laisser la parole fait dire à plusieurs intervenants qu’on ne viendra surtout pas les consulter par référendum, comme en 2005... Permettez : en retenant la façon dont les “exécuteurs des basses œuvres politiques” se sont torchés des résultats, ajoutons qu’ils ne pourraient manifester plus d’égards et d’honnêteté pour un peuple qu’ils exècrent ! “Populicides” a dit Onfray reprenant Babeuf !
Moi, pas président, je m’abstiens si on me force et dans ces circonstances, l’appariement des noms actuels devrait suffire à moins que François II ne promette de l’appeler France 3, en 2017, si la démographie l’autorise, quand les grenouilles auront à coasser pour la branche régnante ou l’usurpateur providentiel !
Le changement, c’est maintenant !
dessins libres / modifications autorisées / pixabay.com
Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
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mardi 22 septembre 2015
LES GRENOUILLES VEULENT-ELLES TOUJOURS DU ROI ? (2) / France en danger
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LES GRENOUILLES VEULENT-ELLES TOUJOURS DU ROI ? (1) / France en danger
Tantôt coq, plutôt veau ou cabri, comme le suggérait de Gaule, le Français a aussi été comparé à une grenouille. Inspiré par Ésope, La Fontaine dénonce le despotisme et raille des concitoyens coupables de complaisance dans “Les grenouilles qui demandent un roi”. La fable qui raconte comment nos batraciens se lassèrent de la démocratie pour se laisser guider par un roi, reste d’une actualité grinçante. Elle confirme, en substance, qu’”un tiens vaut mieux que deux tu l’auras” quand un dirigeant plus mauvais est aux gouvernes sans que l’on sache si le successeur ne sera pas pire... et ainsi de pire en pis si le comparatif nous entraîne dans une spirale infernale appelée à toucher le fond...
Que reste-t-il des nénuphars pour “la gent marécageuse” ?
Alors que les deux autres pouvoirs (législatif, judiciaire) se retrouvent phagocytés par celui (exécutif) qu’ils étaient censés contre-balancer et que le quatrième (médias) ne peut se défendre d’une accointance avérée avec “l’exécutant”, force est de se demander quand le cinquième pouvoir (limitons-le à l’opinion particulièrement portée par le Net) tombera, à moins que plus rien ne fasse désormais obstacle à l’hégémonie de... l’empire (c’est juste pour la rime avec “pire”)...
Ainsi, plutôt que d’apporter la contradiction, les médias portent et amplifient la bonne parole venue d’en haut. L’exemple du jour souligne, à propos de la très critiquable refonte des régions, l’initiative apparemment anodine de cinq quotidiens du Sud, pour donner un nom à l’entité résultant de la fusion “Midi-Languedoc-Pyrénées-Roussillon”. Innocente manie, en effet, que d’amuser le gogo sans avouer au grand jour l’approbation sans réserve de l’œuvre de François Hollande, s’agirait-il d’une réforme aussi mal pensée, malvenue, inopérante et au forceps, que celles sur l’Éducation.
Entre parenthèses, une fois établi le constat que majorité et opposition s’appuient sur les institutions pour promouvoir, avec constance, un absolutisme relatif (si commode pour continuer à gouverner en rond), l’essentiel consistant à tirer alternativement les marrons du feu, il faut bien convenir, qu’avec un ramassis d’opportunistes qui ont avant tout, en partage, le carriérisme et le cumul de privilèges, rien ne peut changer. Ces parvenus politiques qui ne sont pas sans rappeler une noblesse impériale parthénogénétique, manifesteraient moins de morgue si les “hauts" serviteurs de l’État étaient autre chose que des supplétifs de l’exécutif. Est-ce un symptôme de l’impuissance à convaincre du bien-fondé de la gouvernance, si ceux qui en ont la charge semblent vouloir acheter l’adhésion et stimuler le zèle des organes administratifs, avec des primes, des indemnités sur la manière de servir et des promesses si les résultats suivent ? Sans nous étendre sur l’impact négatif auprès de ceux qui supportent ces temps de vaches maigres... devons-nous en déduire que la fonction publique est devenue le bras armé chargé d’imposer des changements quels qu’ils soient, même inopportuns sinon néfastes ?
http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/06/les-10-000-euros-d-etrennes-des-recteurs-d-academie-font-grincer-des-dents-les-enseignants_4550376_1473685.html
http://mdpt.fr/1FmOQNz
http://www.agoravox.fr/actualites/info-locale/article/mais-pour-qui-roulent-ils-avec-ce-171932
En conséquence, est-ce abusif de qualifier ces nomenklaturistes de “sinistres crétins" comme le fit N. Polony à propos de ceux de l’Éducation Nationale ?
Que reste-t-il des nénuphars pour “la gent marécageuse” ?
Alors que les deux autres pouvoirs (législatif, judiciaire) se retrouvent phagocytés par celui (exécutif) qu’ils étaient censés contre-balancer et que le quatrième (médias) ne peut se défendre d’une accointance avérée avec “l’exécutant”, force est de se demander quand le cinquième pouvoir (limitons-le à l’opinion particulièrement portée par le Net) tombera, à moins que plus rien ne fasse désormais obstacle à l’hégémonie de... l’empire (c’est juste pour la rime avec “pire”)...
Ainsi, plutôt que d’apporter la contradiction, les médias portent et amplifient la bonne parole venue d’en haut. L’exemple du jour souligne, à propos de la très critiquable refonte des régions, l’initiative apparemment anodine de cinq quotidiens du Sud, pour donner un nom à l’entité résultant de la fusion “Midi-Languedoc-Pyrénées-Roussillon”. Innocente manie, en effet, que d’amuser le gogo sans avouer au grand jour l’approbation sans réserve de l’œuvre de François Hollande, s’agirait-il d’une réforme aussi mal pensée, malvenue, inopérante et au forceps, que celles sur l’Éducation.
Entre parenthèses, une fois établi le constat que majorité et opposition s’appuient sur les institutions pour promouvoir, avec constance, un absolutisme relatif (si commode pour continuer à gouverner en rond), l’essentiel consistant à tirer alternativement les marrons du feu, il faut bien convenir, qu’avec un ramassis d’opportunistes qui ont avant tout, en partage, le carriérisme et le cumul de privilèges, rien ne peut changer. Ces parvenus politiques qui ne sont pas sans rappeler une noblesse impériale parthénogénétique, manifesteraient moins de morgue si les “hauts" serviteurs de l’État étaient autre chose que des supplétifs de l’exécutif. Est-ce un symptôme de l’impuissance à convaincre du bien-fondé de la gouvernance, si ceux qui en ont la charge semblent vouloir acheter l’adhésion et stimuler le zèle des organes administratifs, avec des primes, des indemnités sur la manière de servir et des promesses si les résultats suivent ? Sans nous étendre sur l’impact négatif auprès de ceux qui supportent ces temps de vaches maigres... devons-nous en déduire que la fonction publique est devenue le bras armé chargé d’imposer des changements quels qu’ils soient, même inopportuns sinon néfastes ?
http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/06/les-10-000-euros-d-etrennes-des-recteurs-d-academie-font-grincer-des-dents-les-enseignants_4550376_1473685.html
http://mdpt.fr/1FmOQNz
http://www.agoravox.fr/actualites/info-locale/article/mais-pour-qui-roulent-ils-avec-ce-171932
En conséquence, est-ce abusif de qualifier ces nomenklaturistes de “sinistres crétins" comme le fit N. Polony à propos de ceux de l’Éducation Nationale ?
dessin autorisé pixabay.com
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jeudi 17 septembre 2015
SALUT POILU, C‘EST ENCORE MOI... / Pézenas, Languedoc, France
“Qu’importe si tu rechignes à remonter ton cours, les flots, un jour, t’emporteront.”
Sur le web, chacun grappille ce qu’il veut bien cueillir ou transplanter à son profit. Une lapalissade, d”un genre qui affleure la conscience des hommes au point de ne plus savoir laquelle des deux vient effleurer l’autre, arrive ainsi et résonne non sans raisons...
Celle-ci est venue flotter avec le bois peut-être charrié par la Peyne, lorsqu’un épisode pas toujours cévenol (je préfère dire “aigat") marque une fin d’été déjà teintée d’automne (https://www.youtube.com/watch?v=AezveVDQA2g attention la vidéo date d’un an). Quoi qu’il en soit, c’est la Lergue qui vient de faire les unes des eaux en furie. En attendant, ma jolie rivière piscénoise s’est invitée chez moi et j’ai pu lui exprimer le plaisir que j’ai eu, à la revoir au mois d’août : “Je n’ai pas trop changé, qu’elle m’a fait ? ”
Cela vous étonne qu’on puisse parler à sa rivière, sans être cabourd ou caluc (1) ? Ce n’est pas plus déplacé que de s’adresser à son dieu pour un déiste ou à sa vigne pour un vigneron. J’ai échangé quelques mots aussi, avec le Poilu, vous savez, celui du jardin public, en haut du cours Jean Jaurès, au niveau de la route de Roujan... C’était fin avril, (http://dedieujeanfrancois.blogspot.co/2015_04_01_archive.html), je lui avais promis de revenir, pour des photos, manière d’arranger la pauvre impression du cliché étique d'alors.
Et puis, avant l’alerte aux fortes pluies, un post des amis de Pézenas, justement, ou de la ville, ou encore de l’Office du Tourisme, m’a fait l’effet du réveil qui sonne. Entre parenthèses, cette communication s’est envolée, comme fait exprès, malgré mes recherches sur le monument aux morts (face de bouc, je t’en veux !).
C’est que la dépêche semblait vouloir lui donner la parole, à notre Poilu sur sa canne ! La dénomination d’abord, “Square du Poilu”, marquant plus de proximité, de sentiment qu’un habituel “Monument aux Morts".
C’est que la dépêche semblait vouloir lui donner la parole, à notre Poilu sur sa canne ! La dénomination d’abord, “Square du Poilu”, marquant plus de proximité, de sentiment qu’un habituel “Monument aux Morts".
Les autres morts, puisque vous le demandez, ceux de 40-45, d’Indochine, d’Algérie, loin de s’en formaliser, ne sont pas mécontents, au contraire, d’avoir ceux de 14 comme porte-parole.
Le square du Poilu me plaît vraiment ! Au point de le trouver carrément “épatant”... J’exagère ? Vous trouvez ?
(à suivre)
(1) “fada” en Provence...
(à suivre)
(1) “fada” en Provence...
photos 1 & 2 La Peyne depuis le pont désaffecté du chemin de fer.
3 & 4 Le poilu de Pézenas.
samedi 12 septembre 2015
UNE LUTTE ÉPIQUE DES PÊCHEURS DU GOLFE (IX) / Fleury d'Aude en Languedoc
« ... Figure-toi que le 14 juillet 1949, c’est facile à retenir, nous avions quelque chose de lourd, de costaud dans le filet, une masse sombre... Ce ne pouvait être qu’une épave, une périssoire entre deux eaux... Oh ! mais quand on a vu qu’elle se laissait pas faire, la forme mastoc, on s’est demandé ce que ça pouvait être...
Tu peux me croire, d’ailleurs, si je me souviens, Bouscarle a pris la photo... demande à Francis, il doit l’avoir...C’était une tortue noire, mais noire ! Nous étions trois bateaux dont le Troukebek (me souveni pas coumo s’escris), celui de Francis, et neuf hommes en tout ; j’ai plongé pour passer les cordes. Ça a bien bataillé trois heures, par le plus petit bout, pour s’approcher de la jetée de La Nouvelle. Oh ! mais quand elle a vu le bord, elle s’est agitée ; alors on y est monté dessus, à deux... Adieu ! elle nous a envoyés en l’air comme si de rien n’était : on faisait pourtant 80 kilos chacun ! C’est qu’elle avait des dents énormes ! et quatre en plus ! Je ne te dis pas !
Tu peux me croire, d’ailleurs, si je me souviens, Bouscarle a pris la photo... demande à Francis, il doit l’avoir...C’était une tortue noire, mais noire ! Nous étions trois bateaux dont le Troukebek (me souveni pas coumo s’escris), celui de Francis, et neuf hommes en tout ; j’ai plongé pour passer les cordes. Ça a bien bataillé trois heures, par le plus petit bout, pour s’approcher de la jetée de La Nouvelle. Oh ! mais quand elle a vu le bord, elle s’est agitée ; alors on y est monté dessus, à deux... Adieu ! elle nous a envoyés en l’air comme si de rien n’était : on faisait pourtant 80 kilos chacun ! C’est qu’elle avait des dents énormes ! et quatre en plus ! Je ne te dis pas !
Un a dit “Il faut la vendre !” Justement, un forain proposait de la prendre pour l’exposer. Y avait une foule, peut-être des milliers de personnes ! On voulait la tirer vers une rampe de mise à l’eau... Oh ! cinq ou six coups de nageoire et les 60 qui tenaient la corde se sont retrouvés dans le canal ! Enfin, mètre après mètre, on est arrivé à la monter sur le plan incliné. C’était déjà 6 heures du soir et depuis 3 heures, une camionnette était arrivée de l’aquarium de Banyuls... Quelqu’un avait dû téléphoner... Tu aurais vu comme elle a explosé le plateau de la 402 !
Ils l’ont mise dans un bassin, paraît-il... Combien de temps elle a tenu ? C’est qu’il lui fallait 30 à 40 kilos de sardines par jour ! puis la carapace s’est retrouvée à l’entrée de l’aquarium, elle y est peut-être encore... Et nous, on se l’est donnée depuis le matin pour un croustet en guise de repas, c’est tout ce qu’on avait gané !
- Quel dommage, réagis-je en imaginant leurs mines déconfites devant les sandwiches, si j’avais su... nous y étions justement, dans l’embouteillage de Banyuls, il y a quelques jours à peine, de retour d’Espagne par la Côte Vermeille... »
Ils l’ont mise dans un bassin, paraît-il... Combien de temps elle a tenu ? C’est qu’il lui fallait 30 à 40 kilos de sardines par jour ! puis la carapace s’est retrouvée à l’entrée de l’aquarium, elle y est peut-être encore... Et nous, on se l’est donnée depuis le matin pour un croustet en guise de repas, c’est tout ce qu’on avait gané !
- Quel dommage, réagis-je en imaginant leurs mines déconfites devant les sandwiches, si j’avais su... nous y étions justement, dans l’embouteillage de Banyuls, il y a quelques jours à peine, de retour d’Espagne par la Côte Vermeille... »
Nada, à ce jour, de la part de l’aquarium sur la tortue géante : pas un mot, pas une photo de l’entrée, pas le moindre indice !
Il s’agit vraisemblablement d’une variété marine très grosse (les mâles peuvent atteindre 900 kilos !), comme tend à le confirmer, en dépit des silences de Banyuls, ma recherche opiniâtre... en rien comparable, néanmoins, avec la lutte épique des pêcheurs du Golfe avec un chélonien à la bouche dotée, qui plus est, de crochets monstrueux ! (1) (à suivre)
Il s’agit vraisemblablement d’une variété marine très grosse (les mâles peuvent atteindre 900 kilos !), comme tend à le confirmer, en dépit des silences de Banyuls, ma recherche opiniâtre... en rien comparable, néanmoins, avec la lutte épique des pêcheurs du Golfe avec un chélonien à la bouche dotée, qui plus est, de crochets monstrueux ! (1) (à suivre)
(1) « T'es sûr, Yves, que tu replonges passer les cordes, maintenant que tu as vu ce qu'elle avait derrière le gargaillou ? » (pour vous rendre compte l'adresse d'un cliché non libre de droits : https://www.google.fr/search?site=imghp&tbm=isch&source=hp&biw=1366&bih=631&q=tortue+luth&oq=tortue+luth&gs_l=img.3..0l10.4947.7901.0.9075.11.11.0.0.0.0.293.1738.2-7.7.0....0...1.1.64.img..4.7.1736.OHoXaxihl4w#tbm=isch&q=tortue+luth+dents
et pour voir les autres :
https://www.google.fr/search?site=imghp&tbm=isch&source=hp&biw=1366&bih=631&q=tortue+luth&oq=tortue+luth&gs_l=img.3..0l10.4947.7901.0.9075.11.11.0.0.0.0.293.1738.2-7.7.0....0...1.1.64.img..4.7.1736.OHoXaxihl4w#q=tortue+luth+dents&tbm=isch&tbas=0
photos autorisées : 1. cheloniaphilie / http://www.image-gratuite.com/ 2. flickr.com
vendredi 11 septembre 2015
SOUCIS ET MALHEURS D’UN PÊCHEUR DU GOLFE (VIII) / Fleury d'Aude en Languedoc
« Et oui, tu vois, je faisais la traîne l’été et l’étang l’hiver, pratiquement la moitié de l’année pour chaque pêche...
- Le poisson se vendait bien ou sont-ce les mareyeurs qui en tiraient le plus grand profit ?
- Faut pas chercher à comprendre... les mareyeurs ils t’attendent... comme celui de la Nouvelle... Je lui demande s’il prend les crevettes, tu sais, les crevettes grises. Il me dit “écoute, si tu me les fais cuire, je te les prends !” On était à la Nautique, on avait un baraquement avec une gazinière et même une cuisinière à bois. Un jour, pour te dire, j’avais fait cuire quatre-vingts kilos, eh, de crevettes... Je les amène... Tu as vu les sous toi ? Je les attends encore...
- C’est un voleur alors ?
- Oh, oh...
- On ne peut pas le dire comme ça ?
- Et non, et non...
- Un drôle de lascar quand même ! Sûr qu’il les a vendues ! Et dire qu’il venait à Fleury...
- A Fleury ?
- Oui, même que l’appariteur clamait “ La sardine Tiaide est sur la place !” et qu’un ami de Trausse avait bien fait rire mon père en s’étonnant “Es uno especialitad d’aici ? ”.
- Le poisson se vendait bien ou sont-ce les mareyeurs qui en tiraient le plus grand profit ?
- Faut pas chercher à comprendre... les mareyeurs ils t’attendent... comme celui de la Nouvelle... Je lui demande s’il prend les crevettes, tu sais, les crevettes grises. Il me dit “écoute, si tu me les fais cuire, je te les prends !” On était à la Nautique, on avait un baraquement avec une gazinière et même une cuisinière à bois. Un jour, pour te dire, j’avais fait cuire quatre-vingts kilos, eh, de crevettes... Je les amène... Tu as vu les sous toi ? Je les attends encore...
- C’est un voleur alors ?
- Oh, oh...
- On ne peut pas le dire comme ça ?
- Et non, et non...
- Un drôle de lascar quand même ! Sûr qu’il les a vendues ! Et dire qu’il venait à Fleury...
- A Fleury ?
- Oui, même que l’appariteur clamait “ La sardine Tiaide est sur la place !” et qu’un ami de Trausse avait bien fait rire mon père en s’étonnant “Es uno especialitad d’aici ? ”.
- J’ai eu travaillé avec le père... lui était un gangster... “ Tu peux venir avec moi ?” qu’il me dit un jour. Je devais avoir 14 ans ; il avait une espèce de camionnette ; on va à Palavas. A l’époque, je sais pas si tu en as entendu parler de ça, y avait la “seinchole” (1), au mois d’août... comme ça, les thons venaient au bord, les barques les encerclaient, ils prenaient parfois 30, 40 tonnes de thons !.. Eren partits amé Justin et le temps que le type tournait le dos, il lui a piqué trois thons de 23-24 kilos comme ça, zaou, de par terre à la camionnette !
- Tu sortais en mer aussi ?
- Oui mais je suis resté au sardinao (2), on faisait le sardinao et le thon... Ton oncle, lui, était au lamparo...
- C’est vrai qu’il m’a eu donné du poisson, à quai, quand il rangeait et nettoyait encore à bord...
- Enfin, laisse tomber Yves, songeur : c’est le pêcheur qui se la donne et toujours l’intermédiaire qui ramasse. »
C’est vrai qu’entre la confiscation des ressources par les grosses unités prédatrices (chalutiers, thoniers) (3), la toute puissance des mareyeurs, sans parler de la pression des touristes rois, du bétonnage des côtes, des pollutions successives, des "changements climatiques”, et j’en passe, la grande majorité des petits métiers a logiquement disparu quand les pêcheurs comme Yves ont pris la retraite.
(1) certainement en rapport avec la seinche (Littré 1874), l’encerclement des thons à Palavas.
http://fpmm.net/wp-content/uploads/2014/09/FPMM-Palavas_specimen.pdf
Pour un ancien de Victor Hugo, comment ne pas penser à monsieur Sinsollier, surnommé “Sinsolle”, qui nous fit aimer l’Histoire (pour moi, plutôt la géographie). Et ne me dîtes pas que, contigue aux anciens ateliers de mécanique encore marqués de cambouis où Salant et Guionie nous faisaient voltiger (enfin, il faut le dire vite...) sur les barres parallèles, la salle (qui fut aussi celle de la prof de musique), éclairée seulement par une verrière au plafond, ne laissait pas d’autre possibilité d’évasion...
- C’est vrai qu’il m’a eu donné du poisson, à quai, quand il rangeait et nettoyait encore à bord...
- Enfin, laisse tomber Yves, songeur : c’est le pêcheur qui se la donne et toujours l’intermédiaire qui ramasse. »
C’est vrai qu’entre la confiscation des ressources par les grosses unités prédatrices (chalutiers, thoniers) (3), la toute puissance des mareyeurs, sans parler de la pression des touristes rois, du bétonnage des côtes, des pollutions successives, des "changements climatiques”, et j’en passe, la grande majorité des petits métiers a logiquement disparu quand les pêcheurs comme Yves ont pris la retraite.
(1) certainement en rapport avec la seinche (Littré 1874), l’encerclement des thons à Palavas.
http://fpmm.net/wp-content/uploads/2014/09/FPMM-Palavas_specimen.pdf
Pour un ancien de Victor Hugo, comment ne pas penser à monsieur Sinsollier, surnommé “Sinsolle”, qui nous fit aimer l’Histoire (pour moi, plutôt la géographie). Et ne me dîtes pas que, contigue aux anciens ateliers de mécanique encore marqués de cambouis où Salant et Guionie nous faisaient voltiger (enfin, il faut le dire vite...) sur les barres parallèles, la salle (qui fut aussi celle de la prof de musique), éclairée seulement par une verrière au plafond, ne laissait pas d’autre possibilité d’évasion...
(2) nom du filet à sardines.
(3) quand je pense que les gros prennent impunément des dizaines de milliers de tonnes, notamment au large de la Libye, et qu’Yves, lui, a été contraint de brûler les barques construites de sa main ! L’égalité de traitement par l’administration “ ne vaut pas mieux qu’au siècle de Louis le quatorzième... “Suivant que vous serez puissant ou misérable...". Pire encore concernant la complicité des instances européennes... Un repenti de la pêche industrielle n’a-t-il pas déclaré : " Quant aux inspecteurs de la Cicta montés à bord, s'ils n'ont rien vu, c'est qu'un "paquet de cigarettes suffit à les acheter".”
http://www.lepoint.fr/actu-science/thon-rouge-les-revelations-fracassantes-d-un-pecheur-repenti-09-11-2011-1394264_59.php
(3) quand je pense que les gros prennent impunément des dizaines de milliers de tonnes, notamment au large de la Libye, et qu’Yves, lui, a été contraint de brûler les barques construites de sa main ! L’égalité de traitement par l’administration “ ne vaut pas mieux qu’au siècle de Louis le quatorzième... “Suivant que vous serez puissant ou misérable...". Pire encore concernant la complicité des instances européennes... Un repenti de la pêche industrielle n’a-t-il pas déclaré : " Quant aux inspecteurs de la Cicta montés à bord, s'ils n'ont rien vu, c'est qu'un "paquet de cigarettes suffit à les acheter".”
http://www.lepoint.fr/actu-science/thon-rouge-les-revelations-fracassantes-d-un-pecheur-repenti-09-11-2011-1394264_59.php
voir aussi http://www.midilibre.fr/2015/09/02/chalutiers-c-est-la-fin-de-l-hemorragie,1208127.php même si nous voulons insister sur une "hémorragie" plus préoccupante...
photos : 1. pêche au thon / Tunisie 1910. 2. Vela latina Par Joan Sol from Premia de Mar, el Mediterrani (Yvonne2) via Wikimedia Commons. 3. carte Palavas : auteur :"Map commune FR insee code 34192
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dimanche 24 mai 2015
LE PEUPLE ÉLU DE L'EMBOUCHURE.../ Fleury d'Aude en Languedoc
Parmi les grands projets qui ont concerné notre commune et son voisinage, bons ou mauvais, certains ont abouti, d'autres non.
Chronologiquement, en 1963, suite à la perte de la base de Reggane en Algérie, citons le projet de cosmodrome entre Pissevaches, Lespignan et l'étang de Vendres. Finalement il se fera à Kourou, en Guyane.
Chronologiquement, en 1963, suite à la perte de la base de Reggane en Algérie, citons le projet de cosmodrome entre Pissevaches, Lespignan et l'étang de Vendres. Finalement il se fera à Kourou, en Guyane.
L'aménagement touristique du littoral par la mission RACINE (années 60), se traduira seulement chez nous par les campagnes de démoustication, et, de façon moins directe, par le développement imputable à la création des stations nouvelles (Gruissan non loin).
Au début des années 80, la possibilité d'une centrale nucléaire a mis dos à dos tenants et opposants, heureusement avec le résultat que l'on sait concernant cette énergie soit disant propre et indépendante (sauf que l'uranium vient surtout d'Afrique !) et malgré la manne en milliards potentiellement alléchante...
Encore dans ces années 80, des scientifiques menés par monsieur Pignolet ont repris l'idée du cosmodrome européen sur les étangs de Vendres et Pissevaches. Cette "chance" des 200.000 emplois pour Narbonne-Béziers ne se concrétisera pas, au grand soulagement de ceux qui préfèrent une nature d'étangs et d'oiseaux.
http://www.montpellier.fr/uploads/Externe/d0/398_254_FRAC34172_MNV097_041987.pdf
Dans ces mêmes années 80, l'architecte Roland Castro travaillait sur le projet NYSA (« la vallée retrouvée ») pour une station de 20 000 lits à l’embouchure de l’Aude reliée au canal du Midi ! Plus fort que l'arche de Bercy, un bâtiment enjambant le fleuve était prévu, non sans se soucier, paraît-il, de l'intégration à l'environnement ! Vaut-il mieux être sourd que d'entendre ça ?
Au début des années 80, la possibilité d'une centrale nucléaire a mis dos à dos tenants et opposants, heureusement avec le résultat que l'on sait concernant cette énergie soit disant propre et indépendante (sauf que l'uranium vient surtout d'Afrique !) et malgré la manne en milliards potentiellement alléchante...
Encore dans ces années 80, des scientifiques menés par monsieur Pignolet ont repris l'idée du cosmodrome européen sur les étangs de Vendres et Pissevaches. Cette "chance" des 200.000 emplois pour Narbonne-Béziers ne se concrétisera pas, au grand soulagement de ceux qui préfèrent une nature d'étangs et d'oiseaux.
http://www.montpellier.fr/uploads/Externe/d0/398_254_FRAC34172_MNV097_041987.pdf
Dans ces mêmes années 80, l'architecte Roland Castro travaillait sur le projet NYSA (« la vallée retrouvée ») pour une station de 20 000 lits à l’embouchure de l’Aude reliée au canal du Midi ! Plus fort que l'arche de Bercy, un bâtiment enjambant le fleuve était prévu, non sans se soucier, paraît-il, de l'intégration à l'environnement ! Vaut-il mieux être sourd que d'entendre ça ?
Après tant de périls sinon autant d'occasions ratées, le peuple élu de l'embouchure de l'Aude hérita enfin d'une bulle qui devait accueillir Mitterand sous l'eau et J.L. Chrétien, ex adepte de Pignolet, dans l'espace ! Une "chance" pour nos impôts qui grimpèrent d'un coup de 30 % ! Mais plaie d'argent n'est point mortelle... Et s'il faut refuser les pompes à fric et tout ce qui est sale chez les politiques et les flatteurs divers (1), restons heureux et optimistes, en gardant ce qui demeure de la "vallée perdue" !
http://anticor11.org/?p=366 (17 avril 2010).
(1) dont le publicitaire Séguela qui en aurait eu l'idée... vous savez, celui de la montre de grande marque, ce gars-là...
vendredi 22 mai 2015
DES CERISES MAIS AUSSI DES CASCAMELS A TRAUSSE ! / Aude, Languedoc
Les cascamèls désignent les grappillons de
raisin, parfois laissés, lors de la vendange, parce que leur maturation est
décalée par rapport aux grappes... certains faisaient le bonheur des
vadrouilleurs et des grives, encore en novembre. Toutes ces allusions ne peuvent
mieux tomber : Luc, mon « vieux copain » cultive la vigne et fait son vin en Minervois, entre
l’Argent-Double et la garrigue !
Trausse dans le dictionnaire topographique
de Sabarthès :
Église paroissiale dédiée à saint Martin.
Évolutions du nom : Villa tesautani 842 ;
Villa Tecsetani 843 Villa Trenciani in pago Narbonensi, in suburbo Ventaionensi
866 ; Trencianum 1142 ; Trauzanum 1167 ; Traucan 1216 ; Treussanum 1231 ;
Traussanum 1245 ; Traucianum 1245 ; Trautianum 1270 ; Trausan 1595 Trausse 1781
Troòuso (vulg (1)).
Parmi les appellations diverses, les plus
"plaisantes" : Cantecocu, lieu dit Trausse, 1231, Cantecouyoul (vulg) /
Couscoulholes, localité disparue au contact des communes de Laure, Caunes,
Trausse 936...
Les édifices religieux outre l’église
paroissiale : Saint-Brès ancienne chapelle XVIIIème / Saint-Roch chapelle rurale
Sant Roc 1536 Saint-Roch chapelle 1781 / Saint-Sernin ancienne
chapelle Sainct Cerny 1644.
Autres : Chamans f / A l’estanholh 1536
/ La leude, ancien péage le même que celui de Peyriac / Paulignan château
ancien fief de l’abbaye de Caunes 1270 / Prax lieu dit 1163 / / Sainte-Férigoule
col entre Trausse et Félines-d’Hautpoul Al colh de Santa Ferygolha 1536 /
/ Saisset ferme / La Treille ferme /
Luc, avez-vous des vignes, avec Jean-Yves,
sur ces tènements ? Et à l’occasion, tu me préciseras ce que vaut le retour
d’affection, à moins qu’il ne soit que commercial, pour le carignan, ce cépage
qui me tient particulièrement à cœur...
Dans le Trésor du Félibrige de Frédéric
Mistral, nous pouvons lire :
Trausso, Tròusso n.de l. Trausse (Aude)
village dont les habitants ont une réputation de naïveté comme ceux de Martigue
en Provence.
PROV : A Trausso lous Auvergnasses dison la
messo. A Trausso lous sants bufon.
Pour le premier, si "auvergnasse" signifie
aussi pour les Lyonnais un vent de nord-ouest, sont-ce les gens de l’extérieur
et que viennent faire ici les Auvergnats qui seraient plus écoutés que les locaux.
Quant au second proverbe est-ce une allusion à la dévotion des habitants ? Une
explication serait la bienvenue...
Mistral ajoute : Traussés, Trausseis,
Traussanèl, Trauseso, Trausello habitant de Trausse v beco, estestassa
Autres allusions au village : Trausse
localité disparue entre salines et l’île del Lec commune de Narbonne.
PS : à propos de la Calandreta, l’école
occitane, est-ce celle des Cascamèls (les grappillons de raisin) ? Pour l’école
encore, je ne peux que revenir sur cette jolie réflexion de l’ancien maire
Julien Boutet : « En 1914, ceux qui sont partis à la guerre ne parlaient pas
français mais occitan, on leur devait bien cela ! ».
(1) la mention "vulg" pour "vulgairement"
signifie "dans la langue locale", donc en languedocien... Et comme Sabarthès ne
saurait être coupable de mépris à l’encontre de son pays, on ne peut que penser
qu’en 1912, c’était dans l’air du temps... Et puis, encore aujourd’hui, ils sont
nombreux, les tartuffes de la démocratie à ravaler notre langue en tant que
"patois"... Partageons et gardons en mémoire, plutôt, le respect, la dignité des
paroles de l’ancien maire de Trausse !
photos 1 & 2 http://www.domaineluclapeyre.fr/ 3 commons wikipedia
mercredi 20 mai 2015
LES CERISES DE TRAUSSE / Fleury d'Aude en Languedoc
En parcourant le dictionnaire topographique
de Sabarthès, en plus de nos villages, une curiosité subjective m’a aussi amené
à mieux connaître Sallèles, Ouveillan, en attendant la suite puisque le livre
reste une porte ouverte sur notre département. Pour Trausse, ce fut d’instinct
parce que, sur deux générations, une vieille amitié nous lie à ce coin du
Minervois.
Il me reste au moins un éclair, un flash de
ce voyage à vélo entre Fleury et Trausse, sur le porte-bagage paternel : l’eau,
l’eau du canal du Midi ou du fleuve Aude sinon d’un étang, avant la "cluse"
d’Argens. Nous devant, maman derrière. Le Cers, les kilomètres, moi dans un
panier, l’époque difficile (1), rien ne les aurait empêchés de rallier ce
clocher du Minervois. L’amitié appelait. Ils étaient jeunes.
Pour vous dire combien ce village continue
de compter pour nous, les souvenirs prendraient-ils le pas sur le présent, les
années passant, parce que les amis aussi partent et que la vie sépare ceux qui
restent. Reste l’espoir, néanmoins, qu’à un moment donné, deux vers partagés de
la "bonne chanson" (2) confluent pour renouer le fil rompu, pour ne pas repartir
aussi bêtement, chacun pour soi, dans le tourbillon de la vie (3).
Avec mon "vieux" copain, les voix se
répondent comme si c’était d’hier, même si elles font comme si ce n’était rien
d’échanger des dizaines d’années en quelques phrases à peine, en résumé, au plus
court, bouclées en deux ou trois phrases ! En attendant la revoyure, promise cet
été, cochon qui s’en dédie, les souvenirs affleurent...
Moi : Un panier de cerises chez ta tante
à Laure...
Lui : Non, tu te trompes, la terre ne leur
va pas...
Moi : Pourtant, et c’est ton père qui nous
avait amenés...
Lui : Tu es sûr ? parce que les cerises,
c’est à Trausse, même qu’on s’en est fait une spécialité et qu’on les fête
chaque année !
Moi : Une « espécialité » (4), tu dis ? Tu
fais référence peut-être à une traditionnelle fête des guines, non ? Mais
puisque tu le dis, nous viendrons les manger à Trausse, les cerises ! Tu sais
que mes parents parlent encore de ce panier que ton père avait descendu du
Minervois... »
Oui, félicitons-nous de ces manifestations
qui entretiennent la vie des villages : Trausse fêtera ses cerises le 31 mai,
pour la douzième année consécutive ! Une vitalité marquée aussi, pour les 500
habitants (ça se maintient, bon an mal an, même à 25 kilomètres de Carcassonne),
par le souci qu’ils manifestent pour une Calendreta, l’école associative
occitane. La langue, comme l’accent, au même titre que le vin... ou le Cers,
expriment assurément la résistance contre un pouvoir central jacobin. Ne nous y
trompons pas, le mépris, la vanité, l’ethnocentrisme de la capitale continuent
de peser parce qu’"ils" honorent et respectent les différences au-delà des
frontières autant qu’ils les dénigrent et les combattent en deçà... des Pyrénées
!
Aussi, merci à l’élu de Trausse qui prend
congé de ses administrés comme devraient le faire tous nos élus du Sud : «
Adiusiatz a totes ( au revoir à tous ).Le Maire J-F Saïsset ».
Mince, nous n’avons pas parcouru la fiche
de Sabarthès ? Ce sera pour lo cop que vèn, la prochaine fois, sans faute
!
(1) 1952, après les vendanges. Le pays se
ressent encore de la dernière guerre.
(2) j’aime ce titre du recueil de Verlaine
qui, au lendemain de ses fiançailles, croyait voir l’avenir lui sourire. Ce que
nous savons de sa vie témoigne, malheureusement, du contraire.
(3) comme dans la chanson.
(4) « La sardine Michaud est sur la
place...
- Es uno especialitat d’aïci ? » Yves, père
de mon «vieux copain » et copain de pension de mon père, lors d’une de ses
visites à Fleury, alors que l’appariteur annonçait l’arrivée du poissonnier au
village.
photos autorisées 1. Commons Wikipedia Canal du Midi à Ventenac Minervois (Peter Haas).
3. Flickr.com Fête de la cerise à Trausse.
dimanche 26 avril 2015
SALUT, POILU QUE JE NE SAVAIS VOIR ! / Pézenas, Languedoc.
Éclectiques, qu’ils sont, nos souvenirs, parce que restent surtout ceux
qu’on veut bien garder, déformés même, façonnés à notre convenance. Et puis les
mauvais qui s’enkystent, chacun préfère les circonscrire dans une gangue
protectrice, comme sait le faire l’huître, pour en annihiler le pouvoir
de nuisance. Je vous parlais, il y a peu, de la buvette des rosiers à
Pézenas, à la gare du Nord. Je veux y revenir pour une greffe
mémorielle, pour restaurer le monument aux Morts dans le paysage.
Ajoutons, sans que cela ne me disculpe, que ces années soixante
préfèrent « ne pas trop les évoquer », morts ou vivants, nos soldats de
14 : le traumatisme de celle de 40, sûrement, le choix de la
réconciliation, sans doute, la mauvaise conscience liée aux "évènements" d'Algérie... En cette période de commémoration plus ou
moins sincère de notre part et des médias qui voudraient "formater" nos
cerveaux, je tiens doublement à le saluer, notre Poilu de Pézenas, comme
un remords trop voyant, en tant que perle étincelante de vie, aussi.
Salut, Poilu que je ne savais voir ! Salut, toi que voilà, marchant
sans arme, comme en sursis, sur ta canne appuyé ! Si le devoir nous
oblige à considérer, derrière toi, les morts, les blessés, les gueules
cassées, les victimes par millions, l’artiste n’en invoque pas moins la
vie qui continue, la canne en rythmant le chemin.
A côté des
monuments qui évoquent le tribut dû à la patrie, la vertu guerrière, à
côté de ceux qui, au contraire, insistent sur le malheur, par la veuve
et l’orphelin, l’horreur sanglante, le « Plus jamais ça ! », si vain et
pathétique tant que sa portée en reste à la prière, celui de Pézenas a
le mérite de projeter vers des lendemains qui voudraient sourire ; le
casque à la main, la canne dans l’autre en seraient des symboles.
Aux va-t-en-guerre qui ne voient que la baïonnette au bout du fusil, le
bâton vient faire sonner les routes empierrées des campagnes. Parce
qu’on marche encore beaucoup à l’époque et que le bâton aide les jambes,
empêche de trébucher, dirige le troupeau, garde des mauvaises
rencontres quand il ne soulève pas les fougères qui cachent les
champignons. Aussi, Poilu, c’est naturellement que tu reprends des
habitudes dès lors que l’attaque, la défense, le déluge d’obus te
laissent vivant. Et tu lui dois tant, avec les marches forcées, les
routes défoncées, la boue des boyaux qui voudrait t’engluer, l’entonnoir qui voudrait te noyer ! Et tous ces kilomètres, par centaines,
tes pieds meurtris quand ils ne "marchent pas sur la France", comme
vous dites si joliment, quand les croquenots sont percés ! Aussi tu
pestes quand l’officier vous enjoint de jeter au fossé ce bout de bois
non réglementaire ; c’est qu’il faut entretenir avant tout l’ardeur
guerrière en traversant les villages ! Tu as pris soin de repérer
l’endroit pour le récupérer plus tard, ton bâton. Bien sûr que tu y
tiens, comme un tirailleur tient à son gri-gri !
Maurice
Genevoix, même, en parle dans Ceux de 14 :
« ... /... J'allonge le bras, machinalement, pour reprendre sur le seuil mon bâton que j'y avais laissé. Où est-il ? Je l'avais piqué là, dans ce tas de neige terreuse ; il n'y est plus: on me l'a volé.
« ... /... J'allonge le bras, machinalement, pour reprendre sur le seuil mon bâton que j'y avais laissé. Où est-il ? Je l'avais piqué là, dans ce tas de neige terreuse ; il n'y est plus: on me l'a volé.
Et cela me remue tout entier, d'indignation, de révolte, de tristesse ; mon cœur bat ; mes doigts tremblent un peu.
« Caris ! Un saligaud m'a fauché mon bâton... Je l'avais laissé à la porte, ici... Je ne le retrouve plus... / ...»
« Caris ! Un saligaud m'a fauché mon bâton... Je l'avais laissé à la porte, ici... Je ne le retrouve plus... / ...»
Dis-moi Poilu, cette canne, l’as-tu achetée à l’arrière, échangée avec
un chasseur alpin ? Ou est-elle naturelle, coupée dans un taillis où un
baliveau se défendait du chèvrefeuille qui étrangle ? Est-ce ta canne
que tu as sculptée lors d’un repos à l’arrière, pour tromper l’ennui
porteur de cafard ? Ou, plus léger, dans l’attente du vaguemestre qui
apporte les lettres ? Et ce serpent qui s’enroule comment t’a-t-il gardé
des dangers ?
Je veux le croire que tu en es revenu, "clopin,
clopant" peut-être mais vivant, pour dire ce que tu as longtemps voulu
taire, parce que le respect pour tes compagnons, ton pays, ton copain,
ton cousin, ton frère et ceux d’en face qui y sont restés s’est trop
longtemps traduit par du silence.
Plutôt fêter la paix, répéter
et clamer que la guerre est illégale jusqu’à ce qu’un traité
international l’entérine ! Sauf que seuls le commerce international et
l’enrichissement inconsidéré de quelques uns valent la peine d’être
protégés par des traités ! A quoi rime alors de répéter que la guerre est
un « grand malheur », ein « groß Malheur » si c’est par convention ? Que
les survivants des cataclysmes du siècle passé nous gardent de ce qui
pourrait encore nous accabler, en moins de temps qu’il n’en faut pour le
dire !
Adieu, Poilu que je ne savais voir !.. Au revoir donc,
dans le sens occitan du mot « Adieu » ! Plus que jamais, que ta présence
immortelle persiste à travailler, à tenailler la conscience des Hommes, à commencer par le petit bonhomme qui passait sans te voir !
dimanche 19 avril 2015
LA BUVETTE DES ROSIERS / Pézenas (fin).
Entre le jardin public et la buvette mais
de l'autre côté de la promenade, de l'avenue mort-née, les jeunes filles en
fleur du collège ne lui ont rien laissé. Il n‘a pas de mal à visualiser le
chemisier blanc d‘un uniforme et sa jupe plissée, bleu marine, mais même les
fantasmes de l'adolescence à venir ne sauront donner un visage, une allure,
cette présence qui fondent l‘attirance vers les filles. Est-ce que sa cousine
Françoise a travaillé ici ? Ce collège n'est pour lui qu'une grande, une
imposante bâtisse sans vie dont le temps est rythmé par les platanes au fil des
saisons. Longtemps ce furent les feuilles mortes de décembre avec une poésie
lancinante sur une après-midi fânée, d‘Albert Samain. Aujourd'hui, en prime, il
perçoit cet ardent débourrage de printemps, couvrant les branches d'un duvet
doré, qu‘il ne savait voir alors.
« Les platanes n'étaient encore qu'un nuage
blond, un essaim d'or hésitant sur les branches. » (Henri Bidou). En face de la
buvette justement, un portail ouvert, la branche basse, avenante, affectueuse d'un cèdre en majesté (1) ; au fond d'un jardin luxuriant, au milieu de chats en
méditation, en contrebas, une maison, la maison aux fleurs d'une
poétesse. Était-ce une maîtresse d'école à la retraite ? Il aimait bien
l'endroit, la grand-mère aux chats : une atmosphère accueillante, rassurante, pour
personnalité fuyante. Les chats dans l‘esprit du lieu, ne puant pas la pisse,
comme rue Calquières-Basses où ils étaient avant. Raison de plus pour
s‘apprivoiser un peu, oublier un instant le monde menaçant des adultes devant
lequel il ne savait que se défiler, prompt à prendre la tangente. Les années
passant, jamais il ne sut ou voulu mettre de mots sur ce malaise. Une question
de survie peut-être... C'est à peine si aujourd'hui, il veut bien considérer
quelques éléments d'explication mais presque pour cautionner, tant on ne doit
pas faire confiance aux adultes. Il n‘empêche, dans son insatisfaction ambiante,
agaçante, le doute prégnant, les contradictions intimes, ce havre de poésie lui
tint lieu de levain. La rencontre d‘une muse, sûrement, lui ouvrit les voies de
l‘inspiration. Quelques vers en restent, quelque part, sous un protège-cahier
vert. Que pouvait-il alors fixer d‘un fusionnement brouillé de perceptions, de
sentiments, de sensations mêlées ? Ce fil poétique arrivait-il à le détacher de
son mal de vivre ?
Paradoxalement, des lignes de force
tangibles fouillaient déjà. Peut-être le vieux pont de fer sur la rivière
conciliait-il, au-delà d‘une courbe sans rail, l'appel de lointains horizons et
l'aventure à nos portes. Le labyrinthe paresseux de la Peyne, un monde où
s'affrontent la terre, l'eau et le ciel, avant le cours forcé dans la rigole de
béton, a certainement initié ou conforté un éveil à la nature. Un verdier dans
un frêne, un rideau de carabènes (2) au vent du nord, un trou abrité des risées,
une couleuvre entre les iris jaunes aux longues tiges, un dytique vorace dévorant
un têtard, un garçon de douze ans sacrifiant un petit-gris pour une pêche
illusoire. Quelle idée !
Cette présence rustique apaisante alliée
aux prémices poétiques concrétisait la fuite possible, l‘évasion, un refuge qui
alimenterait mauvaises raisons et fausses excuses pour remettre toujours à plus
tard le moment, le pas inévitable, l‘abordage qui le verra se coltiner aux
autres, aux adultes et avant tout avec lui-même...
Il habita une drôle de maison dans un drôle
de quartier. Il habite un âge dit mûr, lui permettant d‘accepter enfin le gosse
qu‘il fut. Comme un bernard-l‘ermite qui regarderait ses coquilles usagées,
méditant sur ce qu‘il était et a bien pu devenir, il peut désormais considérer
son passé sans éluder, non pas pour se tromper encore en triant le bon et le
mauvais mais pour tout garder. Les blocages, les refus, les opinions, les idées
en gestation sont indispensables aussi pour grandir et évoluer. Il a suffi d‘une
lecture pour que le processus s‘enclenche et parce qu‘on ne voit l‘évolution que
dans ce qu‘elle a de constructif et positif, ce déclic lui a rouvert des
souvenirs longtemps refoulés. Une barrière s‘est levée sur une métamorphose
difficile, sans mettre à mal, cependant, le jardin secret qu‘est l‘enfance.
Une vie comme livrée aux caprices de la
rivière, une maison originale dans un quartier qui ne l‘est pas moins, au-delà
des faubourgs, en marge des terres, entre deux mondes. Avait-il seulement envie
de retrouver ce paragraphe invité au détour d‘une page ? Maintenant que la carte
affective en a été tracée, cela ne lui déplairait pas de tout revoir : le Foyer
des Campagnes, le monument aux Morts (3) plutôt que les poissons rouges du
jardin public, les platanes devant le collège des filles, la gare au toit
vraiment vosgien. Finalement, excepté l‘écartèlement psychologique, loin d‘être
éthéré, dans un autre monde, cet épisode a cristallisé du concret en formation.
Avec l‘attrait pour la poésie s‘est conjugué l‘éveil à la nature. La maison de
la poétesse, les limites imprécises entre la terre et la rivière amènent
sûrement à réfléchir sur le temps qui nous façonne différents.
Est-ce parce que l‘enfance et la poésie ne
meurent qu‘avec nous que le souvenir de la "Buvette des Rosiers" n'est pas près
de faner ?
(1) "... Les châtaigniers se baissaient jusqu'à terre pour la caresser du bout de leurs branches..." La chèvre de M. Seguin / Alphonse Daudet.
(2) roseau méditerranéen nommé aussi "canne
de Provence", appellation injustement restrictive peut-être, géographiquement et
historiquement parlant. en occitan, se dit "carabeno".
(3) loin de paraître comme une originalité
sinon une anomalie, la canne du Poilu, représentée dans la sculpture, témoigne
d‘une histoire qui mérite d‘être connue. A propos du centenaire de la Grande
Guerre injustement oubliée un temps (nécessaire sûrement pour la considérer plus
unanimement comme un terrible échec du genre humain), le 8 avril marqua le
centenaire de la mort de Louis Pergaud, tombé pour la France près de
Marchéville-en-Woëvre (front de Verdun), en 1915.
photos autorisées 1, 3, 4 : wikimedia commons. 2. François Dedieu 1963.
mercredi 1 avril 2015
LA BUVETTE DES ROSIERS (Pézenas) I / Fleury d'Aude en Languedoc
Il a habité un drôle de coin, au delà des
faubourgs, eux-mêmes hors les remparts d‘un château ruiné. En fait, il n'a fait
que passer, seulement une petite année, une année d‘école dont il ne lui
restait que des bribes. Le cadre seulement, d‘une photo jaunie, rongée par des
auréoles brunes, une lèpre traduisant bien son mal de vivre d‘alors, un mal être
de pré-adolescent ne s'acceptant guère, plein de rancœur contre un monde
continuant à tourner rond mais sans lui. Il lui fallut longtemps pour accepter
ce passé glauque, ou plutôt réaliser qu‘un cap franchi dans sa vie d‘adulte lui
faisait désormais revisiter son passé sous un angle aussi inédit qu‘apaisé. Des
choses qui arrivent sans demander la permission, dévoilées au hasard d‘une
circonstance fortuite, ici une lecture. Page 111, un passage plein de
tendresse sur les buvettes, signé Jacques Lacarrière : „ Dans une buvette, on ne
consomme jamais, on boit... /... (elle est) la chaumière des boissons fraîches,
la chaumine où l‘on se désaltère...” (1). C'est le mot "buvette" qui le laisse
pantois parce qu‘il est étonné d‘en revoir une, sous un jour nouveau, apaisé,
sous une douce lumière fleurie. Réconcilié avec une part de lui-même, il
découvre des lambeaux de temps ignorés qui se recollent autour de sa buvette.
Jamais ce quartier des Rosiers ne lui était apparu aussi frais et singulier.
La ville ne manque pourtant pas de charme
et d'originalité. Les pierres renaissance gardent le souvenir de Molière, des
lourdes perruques talquées de l'Hôtel d'Alfonce. Celui de Bobby Lapointe,
aussi, avec un "Ta Cathy t'a quitté...", qui semble descendre du perron de cette
grande demeure sur le cours.
Entre province et capitale, nous sommes à Pézenas, un gros bourg indépendant, assez loin de Béziers au Sud, de Montpellier au Nord-Est, célèbre au Moyen-Âge pour ses foires. C'est peut-être cette situation de carrefour, entre le rivage méditerranéen, ourlé d'une voie romaine et ce débouché de l'intérieur, depuis Clermont-Ferrand et Paris, par le Massif Central, qui en fit une capitale du Languedoc. Deux siècles durant, Pézenas rayonna de l‘intérieur et vers l‘extérieur. De la fusion avec la Provence, elle garde les vers à soie, les compétitions de tambourin sur un mail si vaste qu'il ne dépareillerait pas les fanfaronnades d'un Tartarin d'outre-Rhône. De l‘amont du fleuve impétueux, elle partage une tradition drapière et, plus anecdotiquement, ce jeu de longue qu'on n'ose pas nommer "lyonnaise" mais qu'il ne faut surtout pas confondre avec la pétanque. Et ce fronton de pelote basque ou de paume française, que faut-il en penser ? Pézenas, la collégiale St Jean, son gros clocher protecteur. Le cours Jean Jaurès et son marché du samedi qui remonte à Jacques Cœur sinon aux foires du Moyen-Âge.
Le parc presque sauvage de "Sans souci" malgré son mur d'enceinte bien policé. La promenade du Pré et ses platanes, dominant la rivière. Pézenas, la coquetterie d'une ville à la campagne : les squares avec les ronds dans l'eau des poissons rouges, le fumet de quelque cuissot rôti par un disciple de Vatel dans les cuisines du Grand Hôtel. Et cette campagne où le plus grand vignoble au monde semble le céder, sur les coteaux crayeux, aux câpriers, à l'amandier des talus, et dans les alluvions de la Peyne et de l'Hérault, aux arbres fruitiers, au pêcher rose "noir et chenu" (2), à l'olivier, au mûrier de la Grange des Prés, et à l‘abricotier, le préféré des écoliers (3). Un petit bijou de ville serti dans son empan de plaine languedocienne, entre le promontoire de Castelnau-de-Guers sculpté par le fleuve, celui des sources chaudes et ferrugineuses de Saint-Siméon, à l‘opposé, et les coteaux de Chichéry vers Nizas et Caux, au nord-ouest.
Entre province et capitale, nous sommes à Pézenas, un gros bourg indépendant, assez loin de Béziers au Sud, de Montpellier au Nord-Est, célèbre au Moyen-Âge pour ses foires. C'est peut-être cette situation de carrefour, entre le rivage méditerranéen, ourlé d'une voie romaine et ce débouché de l'intérieur, depuis Clermont-Ferrand et Paris, par le Massif Central, qui en fit une capitale du Languedoc. Deux siècles durant, Pézenas rayonna de l‘intérieur et vers l‘extérieur. De la fusion avec la Provence, elle garde les vers à soie, les compétitions de tambourin sur un mail si vaste qu'il ne dépareillerait pas les fanfaronnades d'un Tartarin d'outre-Rhône. De l‘amont du fleuve impétueux, elle partage une tradition drapière et, plus anecdotiquement, ce jeu de longue qu'on n'ose pas nommer "lyonnaise" mais qu'il ne faut surtout pas confondre avec la pétanque. Et ce fronton de pelote basque ou de paume française, que faut-il en penser ? Pézenas, la collégiale St Jean, son gros clocher protecteur. Le cours Jean Jaurès et son marché du samedi qui remonte à Jacques Cœur sinon aux foires du Moyen-Âge.
Le parc presque sauvage de "Sans souci" malgré son mur d'enceinte bien policé. La promenade du Pré et ses platanes, dominant la rivière. Pézenas, la coquetterie d'une ville à la campagne : les squares avec les ronds dans l'eau des poissons rouges, le fumet de quelque cuissot rôti par un disciple de Vatel dans les cuisines du Grand Hôtel. Et cette campagne où le plus grand vignoble au monde semble le céder, sur les coteaux crayeux, aux câpriers, à l'amandier des talus, et dans les alluvions de la Peyne et de l'Hérault, aux arbres fruitiers, au pêcher rose "noir et chenu" (2), à l'olivier, au mûrier de la Grange des Prés, et à l‘abricotier, le préféré des écoliers (3). Un petit bijou de ville serti dans son empan de plaine languedocienne, entre le promontoire de Castelnau-de-Guers sculpté par le fleuve, celui des sources chaudes et ferrugineuses de Saint-Siméon, à l‘opposé, et les coteaux de Chichéry vers Nizas et Caux, au nord-ouest.
Dans cette histoire à travers les âges, un
petit paragraphe montrerait la gare avec des paysans venus des villages un jour
de marché, hommes et femmes mêlés. Des blouses, des tabliers sous les chapeaux
et bonnets, de lourdes corbeilles, des paniers ventrus. Le verbe haut, on
trinque sec dans la "Buvette des Rosiers". Sous la tonnelle, une élégante et son
ombrelle. Une nostalgie de guinguette qui vous fait voir autrement un tableau de
Renoir. Étonné, il n'imaginait pas tous ces gens avant lui, ici, dans ce
quartier singulier de maisons et jardins, une tranquillité que le train vint un
jour bousculer, apportant sa modernité au grand marché du samedi.
Les lignes de la gare aujourd'hui
désaffectée exposent l'architecture du chemin de fer triomphant, un temps où le
rail conquérant n'imaginait pas que la route blanche de poussière l'emporterait
un jour avec son moteur à explosion. Une époque où la plupart des localités
s‘accrochaient au réseau, où chaque village s'était rapproché des autres en se
facilitant l‘accès à la ville, grâce au petit train. La gare fut certainement la
raison d'être de ce quartier. (A suivre).
(1) page 111, Chemin faisant,
Jacques Lacarrière, Fayard 1977 & 1997.
(2) ” J‘ai vu fleurir le pêcher rose...” Au
mois d‘avril Madeleine Ley.
(3) En juin et cela marquait la fin de
l‘année scolaire. A la récréation, les enfants lançaient des noyaux d‘abricots
sur des sujets à déquiller, avec, comme aux billes, des gagnants et surtout des
perdants.
photos autorisées 1. Pézenas vue générale en.wikipedia / 2 & 3. commons wikimedia / 4 & 5. Le marché F. Dedieu 1963.
photos autorisées 1. Pézenas vue générale en.wikipedia / 2 & 3. commons wikimedia / 4 & 5. Le marché F. Dedieu 1963.
lundi 16 mars 2015
LES RICHES HEURES... (Lapalme, Sallèles) : Fleury d'Aude en Languedoc
Avec les « belles » et autres « très belles heures », ainsi que le précisent ces manuscrits enluminés du Moyen-Âge avec lettrines et calligraphie soignée, le décalage entre la survie du plus grand nombre et le faste culturel des nantis est tel que je ne peux endiguer un anachronisme juste pour dire combien l’histoire des arts promus par les Grands s’oppose initialement au vécu des petites gens. Avec nos villages de Sallèles et Lapalme, l’évocation des rois de France qui impulsèrent la Renaissance, le retour aux sources antiques, l’humanisme contraste avec ce qu’il en était vraiment de la rude condition des vilains et des serfs, aggravée qui plus est par les guerres incessantes, vectrices de calamités aussi nombreuses que variées. En ce sens, il faut regarder les scènes paysannes idéalisées par l’aristocratie avec un recul certain. Je tenais à ce préalable avant de revenir sur l’incidence historique des années 1500 - 1550 dans notre Midi, avant de nous interroger sur plus d’un demi-siècle de « Guerres d’Italie ». Ne devait-on pas, dans la continuité de la Guerre de Cent ans, ces désastres sanglants à des contestations continuelles d’héritages royaux ?
Concernant Sallèles, village historique en
circulade (1), vu qu’Alban n’a pas le temps de nous parler du château dit « de
François Ier » et du « jardin du Roy » (si vous avez des photos, je suis preneur !), précisons que c’est depuis ce château du
seigneur de Fimarcon que François Au Grand Nez suivit de loin le siège de
Perpignan dirigé par son cadet, le Dauphin Henri. Passons sur la suite avec le
roi qui repart sur Montpellier avant de la laisser livrée à la peste que l’armée
avait répandue (2).
Pour ce qui est de Lapalme, le passé
médiéval du village est notamment commémoré par « Las Claous de la Paumo » (3).
Ces réjouissances du mois d’août s’appuient sur les vestiges : la porte de la
barbacane (emplacement d’un pont-levis), la tour de l’horloge, l’ancien château,
les vieux remparts. Il faut dire que le territoire, en bord de Méditerranée, a
vu passer des peuples, des armées avant que l’Espagne et la France ne
s’affirment comme pays. Aussi, les références à l’Histoire sont loin d’être
anodines.
En 1503 (sous Louis XII, prédécesseur et
cousin germain de François Ier).
Alors que les François assiègent Salses
depuis un mois :
“... lorsque Ferdinand qui s’étoit déja
fait précéder par le duc d’Albe, ramassant toutes les milices d’Espagne, vint
investir les lignes des François avec une armée de plus de quarante mille
combattants. Il ne fallut plus songer qu’à la retraite : quelque périlleuse
qu’elle fût en présence d’une armée si supérieure, elle se fit avec tant d’ordre
que les Espagnols n’osèrent en venir aux mains. L’armée se réfugia sous le canon
de Narbonne, abandonnant à l’ennemi Leucate, Palme, Sigean, & un grand
nombre de villages, dont les habitants eurent le temps de s’enfuir, emportant
avec eux leurs effets les plus précieux. Les Espagnols y mirent le feu parce
qu’ils ne se crurent pas en état de les conserver..."
Paul François Velly, Claude Villaret et
Jean-Jacques Garnier Histoire de France... volume 11/ 1771.
Pour cette même année 1503, voici ce qu’en
retiennent Dom Claude de Vic et dom Vaissete dans le tome 8 1844.de leur
Histoire générale de Languedoc avec des notes et pièces justificatives composée
sur les auteurs et les titres originaux et enrichie de divers documents, parue
en 1844 :
« Le maréchal de Rieux étant arrivé à
Pézenas, y rassembla trois cens lances ; et après avoir été joint par un corps
d’infanterie Suisse, il s’avança vers Narbonne, à la fin du mois d’août 1503,
dans le dessein d’entreprendre le siège de Salses en Roussillion, sur les
frontières du diocèse de Narbonne. Il marcha à la tête de son armée de vingt
mille hommes tant de gens d’ordonnance que de milices de la province, et vint
camper à la Palme.../... investit la ville de Salses et en commença le siège le
10. de Septembre. Ferdinand, roi d’Espagne.../... avait donné le commandement à
Frédéric de Tolède duc d’Albe qui vint camper à Rivesaltes... /... le maréchal
de Rieux, se voyant inférieur, prit le parti de lever le siège et de se retirer
en Languedoc.../... le duc d’Albe fier de cet avantage, entra dans le diocèse de
Narbonne et assiégea Leucate le 28 d’Octobre. La garnison qui n’était pas en
état de capituler fut obligée de capituler. cette conquête fut suivie de celle
de la Palme, Sigean, Fitou, Truilhas, Roquefort, Castelmaur, S. Jean de Barrou,
Fraisse, Villeseque et autres châteaux, bourgs et villages du païs jusqu’à
Narbonne, où notre armée, qui était campée aux environs, arrêta les courses des
Espagnols. Les Ginets d’Espagne mirent le feu à la plupart de ces lieux,
exercerent partout des ravages affreux, et firent un grand butin. La ville de
Narbonne fut seule capable de borner les courses des Espagnols, qui d’ailleurs
n’osèrent rien entreprendre davantage, à cause que la saison étoit trop avancée.
Gaston de Pierre-Pertuse fut accusé d’avoir favorisé les Espagnols.
.../... Les deux rois convinrent d’une trêve de cinq mois, et elle fut ensuite prolongée pour trois ans. Enfin ils conclurent un traité et se liguèrent en 1505. Ferdinand roi d’Espagne épousa ensuite en secondes nôces Germaine de Foix, nièce du roi, et fille de Jean de Foix, vicomte de Narbonne »
.../... Les deux rois convinrent d’une trêve de cinq mois, et elle fut ensuite prolongée pour trois ans. Enfin ils conclurent un traité et se liguèrent en 1505. Ferdinand roi d’Espagne épousa ensuite en secondes nôces Germaine de Foix, nièce du roi, et fille de Jean de Foix, vicomte de Narbonne »
Une certaine géographie étonne aussi, en
dehors de la situation sur un couloir de communications aussi ancien que l'installation humaine : Lapalme, en effet ne
possède pas de façade maritime, La Nouvelle et surtout Leucate s’accaparant le
bord de mer (4) ! Aussi, les Palmistes ont-ils bien raison d’afficher sans ambiguïté que la
plage des Rouets, où se situe la prise d’eau pour les salins, est bien la leur !
Merci Lapalme, merci Sallèles, merci Alban,
merci Fabien pour, après celles du duc de Berry, ces « riches heures » que nous
vous devons. Ah ! un dernier pont entre vos deux villages : si à Sallèles on a
la cambo roujo, à Lapalme, les Paumencs et Paumencos (les Palmistes pour les
Parisiens qui ne sauraient pas le français...) ont la cambo carrément brûlée,
tourrado ! En attendant qu’ils daignent nous expliquer le pourquoi de la chose,
fermons le ban avec un bien joli détail : depuis la nationale, en haut, à la
Calade, la route d’accès s’appelle « Chemin des poutous » ! Ça me donne envie de
chanter la Baptistino, macani ! Bravo les amoureux !
(1) On parle de village en rond, de village
circulaire autour de l’église ou du château, avec des remparts pour limite.
Wikipedia fait état du terme "circulade".
(2) voir “ Histoire de la Ville de
Montpellier" / Charles d’Aigrefeuille 1737.
(3) source Wikipedia.
(4) Étrange aussi de constater que, loin
d’être partagé, l’étang appartient en totalité à la commune de Leucate sans rien
pour les autres villages dont Fitou ou Caves et Treilles, paurets qui n’ont rien
du Paurel, la pointe nord ! Aussi anormal que chez nous, Narbonne qui s’est
attribué la plus grande partie des Exals et le port en passant par-dessus le
thalweg comme on passe par-dessus la jambe !
photos autorisées commons wikipedia 1 & 4 blasons de Lapalme et Sallèles / 2 & 3 barbacane de Lapalme.
samedi 14 mars 2015
LAPALME rien sur la côte mais tant par le travers... / Fleury d'Aude en Languedoc.
Après Narbonne, le train de
nuit file vers Cerbère. Les Parisiens se réveillent et se frottent d’autant plus
les paupières qu’un jour nouveau rallume les bleus de Méditerranée, entre ciel
et étangs. Le dépaysement, un émerveillement pour les yeux, une magie entretenue
par le canal, les îles, les cargos, les salins, les vignes dans les sables, la
mer qui se devine avant de s’affirmer jusqu’à la courbe de l’horizon. Ils sont
sous le charme et les locaux devraient se pincer aussi, non pas le nez parce que
ça sent l’algue... et la vase, mais pour ne pas en banaliser la beauté toujours
renouvelée, sous une lumière qui rapproche étrangement de la Grèce (1). La
falaise blanche du Cap des Trois Frères. Leucate-La Franqui : une halte
champêtre sur la ligne ; le rail a longé seulement la commune de Lapalme, à
l’abri des regards, dans notre dos... Faut-il qu’ils soient heureux pour vivre
ainsi cachés !
Parce que par la route
l’impression se confirme : en haut d’un ultime contrefort des, il y a
bien un embranchement mais il n’indique que la direction du village. La
nationale qui en descend suit une longue courbe pour rejoindre la platitude plus
à l’ouest et l’interminable ligne droite prioritaire (attention à l’excès de
vitesse) permet à peine de remarquer un second carrefour, à gauche vers le
village (aujourd’hui un rond-point). Et même cette départementale vers le port
de la Nouvelle, longeant l’étang, ne dévoile rien de la localité, pas plus
quelques toits regroupés qu’une pointe de clocher ! Combien sont-ils les gens
qui passent ainsi sans rien savoir du territoire de Lapalme ? A Victor Hugo, au
collège, nous avions un condisciple d’ici, Denis M., sauf erreur de ma part.
Sinon, pour avoir fait ce trajet des années, en train ou en voiture, je me sens
aussi coupable que vous, qui passez sans la voir...
Jusqu’à ce que ce même
faisceau de circonstances, de coïncidences qui remplissent les hasards de la
vie, vienne s’enrichir d’un nouveau neveu par alliance, Fabien, vous savez,
celui qui m’envoya cette si jolie vue des amandiers en fleur avec l’étang, les
salins et un cargo en fond. Copain, qui plus est, avec Alban de Sallèles (2)
comme l’était René Iché avec Joe Bousquet le poète qui vécut cloîtré dans une
chambre aux volets toujours clos (3) alors que, enfant, il passait ses vacances
auprès de ses grands-parents, dans la lumière de l’été à Lapalme.
Pour passer de Sallèles à Lapalme, même François Ier s’invite. Il est vrai que les guerres menacent
d’abord les frontières et celles qui eurent pour prétexte l’Italie (4) nous
concernèrent aussi. La France, l’Espagne, le Roussillon entre les deux furent le
cadre d’assauts et de retraites successives. En 1536 les renforts d’Espagne
devant rejoindre les troupes de l’empereur avancées en Provence furent arrêtés à Narbonne ; en 1537, les plénipotentiaires de François Ier et de Charles Quint
conférèrent aux Cabanes de Fitou et en 1542, c’est parce que l’armée du Dauphin
assiégeait Perpignan avec 45000 hommes que François Ier avait séjourné six
semaines à Sallèles d'Aude (5).
Mais revenons à Sabarthès dans ce que nous apprend le dictionnaire topographique de l'Aude.
Au fil des entrées, le
nombre de bergeries mentionnées pourrait étonner (6). Sabarthès n’en mentionne
pas moins de 14 :
Caraguel / la Claret / Le
Curé, aussi métairie cad / Fabre / Fauran / la Jasse Rouge 1779 / Martrou/ La Mayrevieille / Pelissié / Pla / La Jasse de Prouille, également lieu dit 1779 /
Les Razouls / Serriès / Soucaille. Impression confortée par la consultation de
l’ex-carte d’état-major de Geoportail : les Trois Jasses / les Cortals d’Aval.
LAPALME (évolution dans le temps du nom de la localité) : canton de Sigean, église dédiée à St Jean l'Evangéliste : Palma 814, 837, 899.
Lapalma XIV /
La Palme 1781 /
La Paumo (vulg.)(le «
vulgairement parlant » de Sabarthès correspond seulement à l’usage par la
population de l’occitan dans sa variante languedocienne).
Concernant l'étang et "l'eau des collines" :
Canal de Niquet, du nom de
l’ingénieur qui avait commencé à creuser un canal à travers l’Etang de Lapalme devant relier La Nouvelle à Perpignan / mentionné dans le dico topo de Sabarthès en tant que « Canal qui n’est qu’ébauché » 1789 /
La Jongrausse grau 1538
Le Moulin, moulin à eau et à vent au lieu dit Le Labadou /
Lapalme étang /
Montauriol écart sur les bordes de
l’étang Tuilerie 1781 /
Œil-de-Ponse œil de mer /
Le Rieu rivière torrentueuse
tributaire de l’Etang de Lapalme arrose Feuilla, Treilles et Lapalme Ruisseau
du Gazel 1781 (7) /
Le Salin écart, ancien poste de
douaniers.
Autres mentions (f = ferme) : Abet
f; / Belisses f XVIII / Benaïs ferme commune Lapalme / Le Crès f / La Corbière
lieu dit Lapalme, La Courbière 1779 / Gazagnol f 1781 /
Glabanel lieu dit, anc fief du
vicomte de Narb ; sur ce terroir était construite l'église rurale de saint
Vincent /
La Halte station chemin de fer sur
la ligne Narbonne Cerbère / Monsieur le Curé f / L’Oratoire chapelle ruinée ss
le vocable de sainte Madeleine sur le chemin de Leucate /
Roc-des-Quatre-Seigneurs point de contact Feuilla, Lapalme,
Roquefort-des-Corbières et Treilles / Cap de Roumani ancien promontoire Caput
de Romanino 1294 / Sainte-Madeleine oratoire ruiné La Capelette 1737
/ Saint-Pancrace ferme et ancienne église, prieuré uni à l'abbaye de Lagrasse "Sanctus Branquassius " 1295 / Saint-Vincent ancienne chapelle ruinée sur l’ancien chemin de La Nouvelle
(voir Glabanel) / La Tuilerie écart XVIII / Vergues ferme / Villarzel lieu dit
Villargel 1779.
(1) Jacques Lacarrière, helléniste
reconnu l’a écrit à propos des Corbières Maritimes. Le nom de Leucate vient du
grec ancien λευκός (leukós) qui signifie « blancheur », « blanc ».
(2) Alban quia ses attaches à
Canto-Perdrix alors que le lieu-dit «Chante-perdrix existe aussi chez Fabien, à
Lapalme... décidément, les coïncidences...
(3) le 21 mai 1918, une balle
allemande toucha sa moelle épinière causant une paralysie des membres
inférieurs. Son oeuvre poétique est marquée par cette claustration qui lui fit
refuser la lumière du jour, rue de Verdun, à Carcassonne. Un titre La
Tisane de Sarments m’a longtemps attiré jusqu’à ce que je réalise que le
roman, loin du bucolique lié à nos vignes, exprimait une souffrance seulement
contenue par une exaltation spirituelle. Est-ce fortuit si dans l’adaptation
télévisée de 1979, c’est Philippe Léotard qui tient le rôle de Joe Bousquet ?
(4) De 1494 à 1559 dont trente ans
de conflits, neuf guerres d’Italie marquèrent la résistance du royaume de
France, déterminé à récupérer l’héritage de l’aïeule Valentine Visconti en
Italie, aux visées hégémoniques de l’empire des Habsbourg désireux de récupérer
la Bourgogne et de fermer ainsi de tous côtés son emprise sur la France. .
(5) Sallèles “lieu de Plaisance,
appartenant pour-lors aux seigneurs de "Fimarcon" dut aussi recevoir la cour du
souverain.
(6) L’élevage principal étant
celui du mouton, notons que dans les années 50, les troupeaux restaient nombreux
avec de nombreuses bergeries dans les villages même (peut-être trois encore à
Fleury rue des Barris par exemple).
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