mardi 22 septembre 2015

LES GRENOUILLES VEULENT-ELLES TOUJOURS DU ROI ? (1) / France en danger



Tantôt coq, plutôt veau ou cabri, comme le suggérait de Gaule, le Français a aussi été comparé à une grenouille. Inspiré par Ésope, La Fontaine dénonce le despotisme et raille des concitoyens coupables de complaisance dans “Les grenouilles qui demandent un roi”. La fable qui raconte comment nos batraciens se lassèrent de la démocratie pour se laisser guider par un roi, reste d’une actualité grinçante.  Elle confirme, en substance, qu’”un tiens vaut mieux que deux tu l’auras” quand un dirigeant plus mauvais est aux gouvernes sans que l’on sache si le successeur ne sera pas pire... et ainsi de pire en pis si le comparatif nous entraîne dans une spirale infernale appelée à toucher le fond...

Que reste-t-il des nénuphars pour “la gent marécageuse” ?
Alors que les deux autres pouvoirs (législatif, judiciaire) se retrouvent phagocytés par celui (exécutif) qu’ils étaient censés contre-balancer et que le quatrième (médias) ne peut se défendre d’une accointance avérée avec “l’exécutant”, force est de se demander quand le cinquième pouvoir (limitons-le à l’opinion particulièrement portée par le Net) tombera, à moins que plus rien ne fasse désormais obstacle à l’hégémonie de... l’empire (c’est juste pour la rime avec “pire”)...
 
Ainsi, plutôt que d’apporter la contradiction, les médias portent et amplifient la bonne parole venue d’en haut. L’exemple du jour souligne, à propos de la très critiquable refonte des régions, l’initiative apparemment anodine de cinq quotidiens du Sud, pour donner un nom à l’entité résultant de la fusion “Midi-Languedoc-Pyrénées-Roussillon”. Innocente manie, en effet, que d’amuser le gogo sans avouer au grand jour l’approbation sans réserve de l’œuvre de François Hollande, s’agirait-il d’une réforme aussi mal pensée, malvenue, inopérante et au forceps, que celles sur l’Éducation.
Entre parenthèses, une fois établi le constat que majorité et opposition s’appuient sur les institutions pour promouvoir, avec constance, un absolutisme relatif (si commode pour continuer à gouverner en rond), l’essentiel consistant à tirer alternativement les marrons du feu, il faut bien convenir, qu’avec un ramassis d’opportunistes qui ont avant tout, en partage, le carriérisme et le cumul de privilèges, rien ne peut changer. Ces parvenus politiques qui ne sont pas sans rappeler une noblesse impériale parthénogénétique, manifesteraient moins de morgue si les “hauts" serviteurs de l’État étaient autre chose que des supplétifs de l’exécutif. Est-ce un symptôme de l’impuissance à convaincre du bien-fondé de la gouvernance, si ceux qui en ont la charge semblent vouloir acheter l’adhésion et stimuler le zèle des organes administratifs, avec des primes, des indemnités sur la manière de servir et des promesses si les résultats suivent ? Sans nous étendre sur l’impact négatif auprès de ceux qui supportent ces temps de vaches maigres... devons-nous en déduire que la fonction publique est devenue le bras armé chargé d’imposer des changements quels qu’ils soient, même inopportuns sinon néfastes ? 
http://www.lemonde.fr/education/article/2015/01/06/les-10-000-euros-d-etrennes-des-recteurs-d-academie-font-grincer-des-dents-les-enseignants_4550376_1473685.html
http://mdpt.fr/1FmOQNz
http://www.agoravox.fr/actualites/info-locale/article/mais-pour-qui-roulent-ils-avec-ce-171932
En conséquence, est-ce abusif de qualifier ces nomenklaturistes de “sinistres crétins" comme le fit N. Polony à propos de ceux de l’Éducation Nationale ? 

dessin autorisé pixabay.com 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire