Comment peut-on, malgré les valeurs démocratiques et laïques de tolérance, de respect, trouver à redire à l’accent mahorais ?!
La prononciation ? Demandez-donc aux présentateurs de la télé
brachycéphale et ethnocentrée de dire « juin » et vous vous entendrez répondre « jouin » !A moins d’être un espion infiltré, la façon de prononcer, au même
titre que l’accent, marquent l’identité, reflètent la diversité des
origines, des terroirs et n'ont pas à se cacher...
Pas question d’exiger que chacun se coule dans le moule d’une uniformité parisienne au départ puis francilienne et finalement « nordiste » (pour un dolichocéphale à l’indice moins performant tel celui qui vous parle!) !
Une anecdote, en passant : à la télé, je zappe un jour sur le jeu en cours de Lepers, au moment où il demandait aux candidats à quoi correspondait «un nectar»... Surprise, incompréhension à propos de l’équivalence en m2 d’un « hectare » ! (S’il ne bouffait pas systématiquement les "e" finaux, lui aussi... )
Attention, les donneurs de leçons... Le racisme de Céline, collabo notoire, la bêtise crasse d’un Derrida (1) (si,si, même les philosophes peuvent être touchés...) sur les accents et plus près de Mayotte, celle d’un chef du vice-rectorat, François-Marie Perrin, célèbre pour s’être fait intelligemment remarquer sur l’utérus des Mahoraises puis sur l’accent des Mahorais (courant 2011) attestent que la connerie est un travers bien partagé et que l’Éducation Nationale ne déroge pas à la règle, en dépit des responsabilités qui lui incombent (2)...
Cette carence pèse-t-elle dans un bilan au passif toujours plus marqué depuis 1981 ? En cause, l’idéologie démagogique des « sinistres crétins », politiques, ministres tirés par les ficelles, "éminences grises" des cabinets qui nuisent d’autant plus qu’un relatif anonymat les épargne !
Heureusement, au cours du colloque, de la conférence de rentrée (3),
organisée à M’tsangachéhi (plutôt qu’à M’tsangabeach, basi (assez !) !) les
intervenants locaux ont su introduire cette problématique par le bon
bout... Enfin un motif de soulagement et d’apaisement concernant la
question scolaire à Mayotte.
Gardons, nous, néanmoins, de baisser
la garde (même si la résistance à l’autoritarisme n’a finalement pas
voulu gâcher cette rentrée à M’tsangachéhi...) : le vice-rectorat est là
pour imposer les réformes au forceps, quels que soient les moyens
mesquins et sournois qu’ils devront déployer à cet effet !
(1)
compagnon antérieur de madame Jospin. «... l’accent, quelque accent
français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît
incompatible avec la dignité intellectuelle d’une parole publique.
(Inadmissible n’est-ce pas ? je l’avoue.) Incompatible a fortiori avec
la vocation d’une parole poétique : avoir entendu René Char, par
exemple, lire lui-même ses aphorismes sentencieux avec un accent qui me
parut à la fois comique et obscène, la trahison d’une vérité, cela n’a
pas peu fait pour ruiner une admiration de jeunesse […] " Jacques
Derrida, Le monolinguisme de l’autre, 1996 »
(2) un terroriste
des années 90 a même osé dire " Avec 4000 Francs je pourrais acheter
une mitraillette et en finir avec L’Occitan ". Il était cependant
principal adjoint d’un collège de la banlieue toulousaine... (PUJOL
J-P., 2004. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le Petit
Florilège chauvin, éd. Lacour- Rediviva / source wikipedia).
(3) les pontes du vice-rectorat ne semblent pas utiliser un dictionnaire de synonymes...
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