Affichage des articles dont le libellé est Lespignan. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Lespignan. Afficher tous les articles

jeudi 3 décembre 2020

OISEAUX GIGOGNES (fin) / Fleury d'Aude en Languedoc.

 

Tadorna_tadorna tadorne de Belon wikimedia commons Author Ludovic Hirlimann. 


A la Cosse Mijane (entre Les Cabanes et la Grande-Cosse), ce sont 3 cygnes tuberculés et 86 tadornes de Belon qui ont été comptés... Ah le tadorne de Belon ! du nom de ce zoologiste de la Renaissance à ne pas confondre avec le Belon, fleuve côtier breton des rares huîtres plates (on en trouvait à L'Ayrolle, des plates, dans les années 70 avant qu'elles ne disparaissent mais c'est une autre histoire...) donc, le tadorne, anatidé entre le canard et l'oie qui pond et couve dans un terrier... Ah mon cousin Jacky tragiquement décédé, cela fera quatorze ans en janvier avec parrain (son père Norbert) et l'oncle Noé, étaient en admiration devant un exemplaire empaillé trônant dans leur maison rustique au bord des vignes ! En quel honneur ? De sa beauté sûrement... J'en reste d'autant plus perplexe en apprenant que l'espèce est protégée en France depuis 1962 et que sa chair n'est pas terrible.

Sinon, des oies ou des grues qui passent pour dire aux humains de souche que l'hiver est là ? 

Vol_de_Grues_cendrées au dessus du Comminges wikimedia commons Author Patrice Bon. Ah ! Nadau, chanteur occitan de par là-bas, qui parle des grues mais au printemps "... Qu'enteni las gruas qui se'n vanFrança,. Que cau jetar lo blat a l'esperança..." (Que j'entends les grues qui vont vers la France. Qu'il faut jeter le blé à l'espérance...) 

 
Danse des grues wikimedia commons Author Frebeck

Le 29 novembre, la Ligue de Protection des Oiseaux signale 91 grues cendrées à Sérignan, 79 toujours à Sérignan (domaine de Sainte-Denise), 81 à l'ancienne douane de Gruissan, 80 à la Réserve Africaine de Sigean, 13 à la station de Gruissan-Tournebelle, 42 au Périé (Peyriac-de-Mer), 7 au domaine de Java (Bages)... sûrement les mêmes qui se déplacent et s'éparpillent, et qu'il ne faut pas additionner...   

Des cigognes, des foulques macroules en quantité (225 le 29 novembre à l’étang de Campignol [Gruissan]) et quelques verdiers de ci de là, qui me consolent de ceux perdus de l'avenue de Salles... Mais pas une oie mentionnée... 

Voilà pour les deux volets de mon article à tiroirs, tirant des bords entre le passé, le présent, ce qui est mort, ce qui est vivant, d'autant plus qu'après Joan de Nadau, heureusement bien vivant, je poursuis avec Anne Sylvestre, la chanteuse qui vient de nous quitter, moins pour ses quelques rimes sur les oiseaux migrateurs que pour son duo (coquin pour l'époque) avec Bobby Lapointe " Depuis l'temps que j'l'attends mon prince charmant."

"Les migrateurs 
Les grands voyageurs 
Ils savent toujours quand c'est l'heure 
D'aller retrouver la chaleur 
Une boussole dans le cœur..."

 https://www.youtube.com/watch?v=biekqTyy9uU 

Des tiroirs gigognes qui me voient finir avec un loto des oiseaux qui, en plus d'avoir contribué à m'ouvrir des portes de la vie magique, me rappelle le temps si vivant du ruisseau du Bouquet...  


Photo empruntée à pinterest... Chut, ne me dénoncez pas... "Je vous paierai... foi d'animal..." dès que je retrouverai le mien...
 

Ah ! les lotos qui marquaient les fêtes de fin d'année et l'hiver au village... 

Pour ceux qui s'intéressent aux oiseaux qui passent :

https://www.faune-lr.org/index.php?m_id=4&p_c=1&p_cc=-1&sp_tg=1&sp_DateSynth=03.12.2020&sp_DChoice=offset&sp_DOffset=2&sp_SChoice=category&sp_Cat[never]=1&sp_Cat[veryrare]=1&sp_Cat[rare]=1&sp_Cat[unusual]=1&sp_Cat[escaped]=1&sp_Cat[common]=1&sp_Cat[verycommon]=1&sp_cC=-v&sp_FChoice=list&sp_FGraphFormat=auto&sp_FMapFormat=none&sp_FDisplay=DATE_PLACE_SPECIES&sp_FOrder=ALPHA&sp_FOrderListSpecies=ALPHA&sp_FListSpeciesChoice=DATA&sp_FOrderSynth=ALPHA&sp_FGraphChoice=DATA&sp_DFormat=DESC&sp_FAltScale=250&sp_FAltChoice=DATA&sp_FExportFormat=XLS

 


OISEAUX de PASSAGE (1) / Gigognes...

Sont-ce des oies ou des grues qui passent, annonçant un temps d'hiver ? Grâce à la Ligue de Protection des Oiseaux et au suivi des volatiles, on peut en savoir davantage. 

Dimanche 30 novembre 2020. 

150 bécasseaux variables observés à Pissevaches. 

Calidris_alpina_alpina bécasseau variable wikimedia commons Source Dunlin Author Jevgenijs Slihto.

 Petit limicole de 16 à 22 cm. 20 ans de longévité.

 "... Le bécasseau variable niche à travers tout l'Arctique et au nord de l'Europe; il hiverne le long des côtes plus tempérées.

Le Bécasseau variable bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter." (source wikipedia).

Richard's_Pipit_I_-Haryana India wikimedia commons Author J M Garg

Observés à la Matte (5) et/ou aux Tuilières (2) (Lespignan), à l'Arenas (4) (Fleury / ancien lit de l'Aude), le Pipit de Richard... (Ah ! mon cousin de Fleury, bois un coup de carignan à ma santé qu'ici je n'en ai pas ! et ton pipit de Lespignan, c'est Cathy, seguroment !) Parenthèse fermée, ce passereau qui me rappelle à ton bon souvenir, pèse moins de 40 grammes et peut vivre 5 ans.

Originaire de Sibérie (sur la carte plutôt de Mongolie voire des littoraux de l'Asie (Chine, Indochine, Inde). Rare et occasionnel en France (hiverne dans la Crau) alors qu'il est présent et/ou nicheur en Italie, au Royaume-Uni...  (à suivre)

mercredi 4 mars 2020

CARNAVAL inspiré d'un article de 2016

POUR CARNAVAL, LA SOUPE A LA GRIMACE...
reprise actualisée d'un article de février 2016 que je suis le premier à avoir oublié...

Comment ne pas y penser alors qu'on ne se lasse pas des vidéos et magnifiques photos du carnaval de Limoux !

Charité bien ordonnée dit-on... sauf qu’à Fleury, visiblement, nous en resterons à ressasser des souvenirs des carnavals d’antan... A ce jour, c’est l’indigence complète sur les pages municipales. Il y a bien eu "Du Vignoble à la Mer " de février mais sans l'état-civil de l'année, les mariages naissances et décès qui participent, une fois par an, à différer un tant soit peu l'oubli... Et rien en mars... C'était prémédité puisque l'agenda couvre aussi le mois présent. 
"Bon sang mais c'est bien sûr !" aurait dit le commissaire Bourrel, c'est qu'à Fleury, le carnaval, c'est l'élection municipale. Qu'en est-il en 2020 ? Je n'ai qu'un écho pathétique d'affiches déchirées et aussi la frustration de ceux qui aimeraient encore barrer, panacher et blackbouler sur les listes sauf que ce n'est plus possible !  
1969

A Salles, le carnaval était célébré en mai... En 2020 le blog étique mort-né le jour même de 2011 où il a été créé n'apparaît plus. On y gagne vraiment au change avec la page de la mairie "Vivre à Sales-d'Aude avec des photos aussi réussies que bien inspirées. On aime ! 

https://www.facebook.com/MairieSallesdAude/

Super pour Nissan-lez-Ensérune ! D'abord la recherche "Nissan carnaval" nous donne en premier... Carlos Ghosn ! Pas mal comme mise en bouche carnavalesque ! Plus au premier degré, le site du maire fait état de la reprise de cette tradition par les enfants, école et centre de loisirs réunis. Un défilé, des chants et l'immolation de Carnaval (23 février 2020).

https://www.nissan-lez-enserune.fr/index.php/Accueil?idpage=101&idmetacontenu=974

Super aussi pour Cuxac qui recevait J.Marie Bigard mais qui perpétue son carnaval en avril, comme en 2019 avec des danseuses, des chars, une "batucada" et le bûcher pour Carnaval !  

https://www.facebook.com/pages/category/Performance---Event-Venue/Comit%C3%A9-des-f%C3%AAtes-de-Cuxac-dAude-186071208585009/

A Ouveillan, aussi, un petit carnaval des enfants avec un goûter pour finir la belle journée.  

1980

A Lespignan, si la mairie classe son carnaval et la "Corbeille Jolie" ("... les riches meuniers faisaient le tour des maisons du village pour offrir des dragées en remerciement du travail que leur fournissaient les paysans...").dans les « temps forts » de la commune, les dragées, les quatre hauts de forme et les cannes à pommeaux ne sauraient nous faire oublier les meuniers et la bufatière (la danse du soufflet) des années 70... Obligé de regagner Lyon, le sourire plutôt forcé et le moral dans les chaussettes, je devais faire bonne figure pour passer au pas les nuages de farine et les masques moqueurs... Et que dire quand tout un passé se retrouve soufflé avec la démolition de la cave coopérative qui exposait ses jolies grappes au soleil couchant ? Dois-je ajouter, au comble de ma déprime, que me reviennent aussi les trognes rubicondes des Belges en goguette, ceux du jumelage, dans un pays de cocagne où le vin coulait de source ? Que reste-t-il sinon une journée de vendanges à l’ancienne ? Bien sûr que c’est bien pour les jeunes... Bien sûr que j’en deviens odieux... mais pour nous qui avons vécu cette époque et goûté, entre parenthèses, un fameux merlot d’ici, même s’il nous reste l’orchestre sous les platanes devant l’école, c’est surtout la boule dans la gorge qui ne passe pas...

A Vinassan, rien sur le site de la mairie. dans la galerie de photos, plus rien sur la jolie collection sur les vendanges et la coopérative aujourd’hui disparue !.. décevant quatre ans plus tard...

A Armissan, après des carnavals à vélos (sic), le comité des fêtes a œuvré, en 2014, pour relancer la danse traditionnelle de la bufatière. Hélas, l’année 2015 a déçu avec une petite trentaine seulement de costumés en rouge et blanc et trop peu de monde pour les fêter le long des rues. Et depuis plus rien ! Pour voir une belle affluence, encore reste-t-il à faire défiler les photos des carnavals du début du siècle (jusqu’en 1920) avec calèches, chariots et chevaux !

A Coursan, loin des « grandes heures » louées par Jean Camp, ils faisaient seulement la pub pour le carnaval de Narbonne ! Dans la continuité, en 2020, le 17 janvier, l'office du tourisme faisait la promo pour le carnaval le plus long du monde, celui de Limoux bien sûr !

En 2014, Narbonne avait calqué son carnaval sur le calendrier religieux. Le ROI DE LA MUSIQUE était le thème avec élection de la reine, une dizaine de chars et 500 carnavaliers, etc.  
En 2020, en fêtant son 83ème carnaval, Narbonne a le mérite de la continuité. Moi aussi, je continue à la considérer avec la même distance qu'elle même manifeste pour les villages autour... Et puis elle est assez grande pour se faire sa pub toute seule. 

https://www.escapadeslr.com/agenda-carnaval-de-narbonne-narbonne-aude-472.html 

http://www.narbonneenfete.com/accueil.html (site toujours actif) 

En 2014, à Carcassonne la municipalité n’avait rien voulu savoir alors que depuis le retour de Carnaval en 2011, la fête allait crescendo (passo-carriéro (5), jugement, crémation, bal masqué). Et en 2020 Marquomal se passéjo ! 
Le premier site fait la promo des carnavals rhénans et alsaciens. 
Le deuxième, une page fb, émaille ses propos de mots anglais (peut-être une réminiscence de la virée du Prince Noir ?), loue les Bretons si forts ainsi que le carnaval de Liège ! allez, allez, passons !
Le troisième clame qu'en 2017 il n'en est pas question ! 
http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/tag/carnaval
En 2019, sous le volet "Carcassonne", c'est Limoux qui est mise à l'honneur ! 
https://www.ladepeche.fr/2019/07/20/le-plus-long-carnaval-la-plus-grande-caravane,8322495.php

Alors basta Carcassonne ! je n'irai pas plus loin ! Plutôt ta Cité que ton carnaval ! 

Carnavals perdus, retrouvés, reperdus comme à Fleury, Salles, Coursan, Armissan, Vinassan, Nissan, avec la survivance à Lespignan de la "Corbeille Jolie" et à Cuxac une constance plus manifeste. Sinon, que dire au spectacle de triste carnaval pathétique que nous offre notre démocratie dévoyée ? Et sans vouloir disculper une macronie si pathétique de médiocrité, avec tout ce qui nous chagrine comme l'immigration, l'islamisme, le terrorisme, le mondialisme dans son feuilleton climatique et son volet actuel, coronavérolé, comment ne pas s'étonner d'avoir perdu le sens du printemps, la joie de vivre retrouvée, la place de l'humain dans le cycle des saisons et celui de la Planète encore bleue ?  

 
1981
 

 

lundi 30 décembre 2019

PAS CE JEU D'ARGENT POUR GOGOS PANURGISTES (1) / LE LOTO, le vrai

Une chance sur 19 millions ! Faut avoir la foi pour y croire !.. et qui plus est se retrouver complice d'un truc amoral qui voit quelqu'un gagner au moins l'équivalent de sept propriétés et non sept gagnants d'une propriété chacun ! C'est malsain et plus encore concernant ceux qui viennent de prendre des actions à la Flambeuse des Jeux ! C'est dit mais je contrôle mon débit venimeux ! Pas question de me pourrir la vie à cause des bas instincts de notre espèce ! C'est au contraire d'une liesse générale que je veux vous entretenir... Il fut un temps où Noël et le passage à l'année nouvelle voyaient rentrer chez eux, fiers comme des bar-tabacs, des villageois chanceux chargés des gains qu'une suite heureuse de numéros avait bien voulu leur offrir. Qui donc pouvait se douter que le jeu de loto aurait été importé d'Italie par François Ier ? 

Dernièrement, à l'occasion d'un coupé du ruban rue de la Poste, en marge de la photo d'usage, une affiche sur un mur pour le loto du ping-pong à Lespignan, le village à côté, parce que là-bas, dès le mois de novembre on annonce la reprise de la saison des lotos ! Chez nous, c'est tout juste si quelques rares "loteries familiales" (pourquoi cette étrange appellation intimiste ?) sont organisées... Aïe mama, à devoir encaisser ce genre de coup bas pernicieux, je me demande si je suis encore de Fleury !
Et pourtant, il était une fois mon village plein comme un œuf, plein comme la médina aujourd'hui désertée, plein au point qu'il ne nous serait pas venu à l'idée de considérer le cimetière en tant qu'endroit le plus peuplé de la commune ! Entre les commerces dont les épiceries, la coopérative agricole, le marché, le forgeron, le bourrelier, le tonnelier, les menuisiers, le cagnard, les cafés, le cinéma, des flux de vie se croisaient et se recroisaient. Bien sûr, les ragots colportés, flirtant avec le temps avec de la diffamation pure et simple constituaient l'inconvénient majeur de cette promiscuité. Mais cela choquait moins que la vacuité actuelle... même les hommes se font rares devant la mairie, à peler le monde, à critiquer la municipalitad à espépisser les passants et à tailler une réputation à l'emporte-pièce au passage pimpant de belles gambettes. Aussi prosaïquement, on ne se perdait pas de vue alors, on renouait le lien, à la messe, aux enterrements, au match de rugby, lors des fêtes et des bals qui rythmaient l'année... Souffrez que j'en remette une couche parce que l'an passé je me suis fait l'impression d'un  chien abandonné, à errer dans les rues désertes, un soir de 11 novembre, pour la saint Martin, la fête du village, une fête désormais sans flonflons, sans personne, avec seulement les fantômes de mon passé. Je n'aurais jamais dû descendre de ma machine à remonter le temps !

La saison des lotos resserrait assurément les liens de la communauté. Ils étaient organisés par les associations et clubs divers : le rugby, les donneurs de sang, les chasseurs, peut-être le judo vers la fin des années cinquante... L'activité étant normalement bénéficiaire, il faut un roulement, la fin de saison étant moins suivie. Le nombre de parties, le prix des cartons, l'importance des lots sont mis en balance, attirant parfois des joueurs extérieurs. Rien de comparable cependant à ces lotos géants, il y en eut à Coursan, dans l'Ariège avec une voiture et même une villa sise à Narbonne-Plage, à gagner (1) ! Quand la vie de tous les jours se ressent encore de la guerre (le pain est resté rationné jusqu'en novembre 1949 !), malgré la paix retrouvée, la nourriture demeure le premier des soucis, celui aussi qui grève le plus le budget, alors même le filet garni, avec la boîte de petits pois, le litre d'huile et le kilo de sucre font plaisir. Ne parlons pas de la dinde (au moins dix kilos, le coup de fourchette était à la hauteur de la rareté du festin !), du jambon et, nec plus ultra, synonyme du menu de luxe, la langouste.    
Simca Ariane wikimedia commons Auteur Ruben de Rijcke  
Simca Aronde wikimedia commons Auteur Pibwl

(1) Le loto « Étoile » qui se déroulait simultanément dans tout le département de l’Aude, présentait des lots très importants : non seulement une voiture (une année c’était une Simca, alors à la mode), mais également des ensembles de meubles : salle à manger complète, et même… des villas sur la côte. Plus tard, tout cela fut interdit. En attendant, Marthe, cousine germaine de mamé Ernestine, mère de Nicole et fille aînée de tante Marie et Gérard du quai Vallière à Narbonne, gagna à ce loto une villa à Narbonne-Plage. Il est vrai qu’ils avaient pris les cartons à deux  – avec un prof de musique de Coursan, je crois – et ils ont vite monnayé la maison pour pouvoir partager. (Pages de vie à Fleury II, Caboujolette, François Dedieu, 2008.)    

dimanche 15 avril 2018

Des IRIS DE TITOLE au CERISIER DE CAUSSÉ (suite des iris de Nissan) / Fleury-d’Aude en Languedoc.


Et ces iris nains de Catherine alors ? 

Iris nain aquarelles de J Eudes dans  A. Guillaumin Les Fleurs de Jardins tome I  Les Fleurs de Printemps Paul Lechevalier 1929 Author J Eudes

L’iris pumila Bertoli, l’iris nain, des garrigues,  peut être bleu, blanc bleuté, violacé, violet pourpré (le blanc et le bleu pâle se font rares).  L’irone, le principe odorant de son rhizome (celui de l’iris blanc de Florence est [était en fonction des phénomènes de mode ?] distillé à Grasse[1]) sent la violette alors que  l’essence de violette, rare et chère en parfumerie, n’en contient pas.
L’iris chamaeiris Bertoli qu’on dit nain, prostré, peu élevé, tendant vers le jaune comme son nom l’indique dans la variété lutescens. 

Iris lutescens (?) near el Perelló (Catalonia) Author Hans Hillewaert
Ces iris xérophiles, adaptés à la sécheresse, poussent sur les calcaires âgés d’une trentaine de millions d’années[2] comme entre Nissan et Lespignan ou quatre fois plus vieux tels ceux qui me gardent toujours sous leur charme, autour du Puech de la Bade. Ils sont plus généralement présents sous le climat méditerranéen nord, de l’Espagne à l’Italie. Les rhizomes ont le mérite de retenir la terre marneuse (entre calcaire et argile) issue de la dissolution du calcaire par l’eau pénétrant les fissures (diaclases).  

En parlant de toutes ces variétés d’iris, la science dit crûment les choses et si elle nous fait réviser la géographie avec l’iris balkanique, dalmate, transcaucasien, ruthène, biélorusse, russe, de Crimée, de Sibérie, de Jordanie, de Tanger, d’Alger, de Hollande et de Florence, elle n’a que faire de la sensibilité poétique avec le fétide, le bâtard, le gigot, puant en prime, le jaunâtre. Il existe même le barbu ! Viendrait-il d’Allemagne ou plutôt d’Arménie pour l’être doublement vu que la barbe, ce mimosa de poils jaunes sur les tépales inférieurs est assez commun aux iris ?

A propos, vous avez vu qu’un Titole (surnom pérignanais de Bertoli) était dans le coup, certainement inventeur ou pour le moins associé au nom de la variété définie ? C’est la famille à  Crimplon, le maçon ? Je ne sais plus si ces surnoms figurent dans la liste d’Henric das Barris annotée par mon père, dans la mesure où il connaissait ou avait entendu parler des personnes concernées. Au village, les gens savaient qui était qui et ce, sur plusieurs générations… A présent, j’exagère mais en ville, c’est à peine si on dit bonjour à son voisin !
Crimplon ? un brave homme vraiment, surtout pour le cerisier entre le four à chaux et la copé, au milieu des potagers. Je vous raconterai, une autre fois… Le cerisier, lui, ne le cherchez pas, il a disparu sous l’autoroute, en 1974 je crois. Des bigarreaux qui attiraient tous les loustics du village comme des papillons de nuit. Le plaisir de manger dans l’arbre ! A croire que nous vivions sur une autre planète.
Léonce en avait plusieurs, à Granouillet. Mais je pense surtout à celui de Caussé (déformation de José… l’Espagne n’est jamais loin) pas pour les fruits, ni le plaisir de rôder la nuit, d’entretenir la geste des lascars, aux beaux jours revenus. L’arbre était tordu, efflanqué, vivotant seulement dans un coin où il ne se plaisait guère. Et pourtant, quel cadre ! Voilà que je m’égare avec ces maraudes aux cerises…

Faudra encore attendre juin...

[1] L’iris a aussi été cultivé dans l’Ain, à Anglefort (sud de Seyssel / 1835). 
[2] A Fleury, on trouve ces calcaires dits lacustres (puisque la Clape était une île) ou d’argiles, de galets, curieusement le long de la limite avec Salles, entre Carabot et Besplas d’une part, le Phare et le Puech de la Pistole (lauzes) vers le sud. Idem pour les limites avec Vinassan (bois de Marmorières). Les collines du moulin de Périmont, du Puech Azam (là où ceux qui ne voulaient pas payer montaient voir le rugby au stade de l’Etang !), l’ancienne décharge, le long de l’autoroute jusqu’au décroché de, Liesse la Glacière et le Mourre (entre le chemin du pont des Pastres et la montée de Bouisset, limitrophe de formations quatre fois plus anciennes).   

mercredi 17 janvier 2018

NADAL D’ARIEJO (fin) / Clovis Roques

Dans le livre du canton de Coursan (Opération Vilatges al pais / Francis Poudou et les habitants / fédération audoise Léo Lagrange / 2005), Clovis Roques fait partie, pour y être né, des écrivains et poètes de Salles-d’Aude. 
Sur les pages dédiées au village figure « Nom de Familha », un poème paru dans le numéro 134 de La Cigala Narbonesa (1929), (Roques est majoral depuis 1928).  

Francis Poudou, auteur et collecteur auprès des locaux, a voulu joindre une critique littéraire fondée due à Joan Forièr (Diccionari de la Literartura occitana audenca). 
Extraits :

« … Clovis Rocas compliguèt un trabalh remirable… » à Clermont.

Il y est relevé aussi qu’en tant que poète, « … la lenga sofrissia un bricon d’un barrejadis dialectal degut a sas originas narbonesas, son passatge à Foish e Tolosa, puèi son establiment dins l’Erau… ».
 Roques a puisé à ces sources diverses. Cette remarque, loin d’être négative quand elle affirme que le Majoral mélange les variantes dérivées d’une langue mère, doit nous faire réaliser que l’occitan que certains voudraient réunifier pour retrouver la langue des troubadours (XIème siècle) et peut-être la langue romane d’avant l’an 1000, loin d’être uniforme, est constitué d’ une mosaïque de parlers d’une même famille mais présentant des différences (expressions locales, dictons, vocabulaire…). A Lespignan, à sept kilomètres seulement de Fleury, le carnaval se fête autrement et ils disent « lou ca » et « la balajo » alors que chez nous « lou gous » et « l’engranièro » désignent respectivement le chien et le balai... Le fleuve Aude, longtemps barrière y est sûrement pour quelque chose !


Je me garderai bien d’approfondir avec l’idée que la langue unique n’aurait pas avorté sans la conquête française ! L’Occitanie fait l’objet d’ une revendication culturelle et si des facettes autonomistes ou nationalistes se font jour, la responsabilité en incombe au jacobinisme exacerbé et méprisant de Paris, digne héritière des barons du Nord en croisade… 


Holà ! ne nous égarons pas ! 
Laissez-moi seulement  retrouver la langue des anciens et avant tout de mes aïeux, parce qu’elles font mon identité. Laissez-moi le plaisir d’entendre  ces parlers proches de l’Hérault, de l’Ariège, du Tarn et même d’une Gascogne ou d’un Cantal plus éloignés mais qui restent de notre cousinage au même titre que le catalan, soit dit en passant… Même la chanson de l'EDF de Caussade, par les Chevaliers du Fiel trouve grâce à mes oreilles si on l'entend par là !
Avant tout ne pas rester enfermé dans un pré carré mais cultiver son terroir en tant que tremplin vers les autres… S’il doit y avoir une dimension « occitane », qu’elle soit celle-là ! 

Fin du conte de Noël ariégeois... les traductions s'en font encore attendre... 



samedi 20 mai 2017

AUX CONFINS DU TERRITOIRE COMMUNAL / Fleury d'Aude en Languedoc.


Les caprices de l’Aude, fleuve aussi travailleur que coléreux, l’ont poussé à serpenter dans ses dépôts accumulés (1) : des errements plus marqués encore aux abords respectifs des déversoirs naturels que sont pour les crues les étangs de La Matte (Lespignan) et celui de Vendres.
Concernant Salles-d’Aude et Fleury d’Aude, ces sinuosités ont porté les limites des communes et du département au-delà du lit canalisé actuel. Aussi, quand nos voisins héraultais nous lancent des piques sur notre supposée propension à les envahir, nous n’avons, avec un sourire égal et la complicité de ceux qui s’apprécient pour se chicaner depuis les temps historiques, qu’à leur rappeler cette réalité géographique. 


Ainsi les limites septentrionales de Salles et de Fleury se trouvent à la même latitude que les Orpellières au bord de l’Orb (Sérignan-Plage, au-delà de Valras). La proximité étant plus parlante, c’est à la même hauteur que le domaine de Clotinières. 

Après le mas des Lauzes, un temps guinguette au début des années 90, avant Clotinières et les tournants où la Dame Blanche, à en croire les vieilles histoires, aurait évité bien des accidents, il faut prendre à droite, le chemin vicinal à peine au-dessus du niveau de la mer. Depuis le Pont de la Muscade, plus de narcisses dans les prés. Plus loin, à moins de faire erreur, un drôle de tamaris à la floraison argentée. Sur un pontet, des femmes, armées de monoculaires sur pied, de ces lunettes très grossissantes pour observer... des ornithologues peut-être. 
  

Au loin de grandes ailes blanches aux lents battements, qui ne s’élèvent que pour passer un alignement d’arbres. 

  
 
Au carrefour de l’accès privé au domaine de Saint-Joseph, nous laissons l’Hérault : c’est l’ancien lit de l’Aude. Nous sommes bien à hauteur des bâtiments de Clotinières. Des frênes puissants se plaisent «... sur les humides bords des Royaumes du vent... ». Des canaux se croisent aussi et les massives martellières laissent imaginer les quantités d’eau qui peuvent affluer ici. 
  
 
 

Majestueux, un rapace explore lentement... Plus gros qu’une buse, un busard des roseaux ? Je me demande. Si le Cers souffle, des escargots traînent encore sur le goudron. La longue ligne droite rejoint les bords d’Aude. Les vignes ont souffert du gel d’avril, les nouvelles pousses, rouillées et crispées, en témoignent. Pilleurs, avec Jean, pour les gros nids de pies qui de loin nous faisaient signe, nous venions jusqu’ici tant la concurrence était rude. Les arbres isolés n’existent plus : le remembrement a eu raison un jour des parcelles trop petites pour ne pas disparaître. Et à présent, on peut aller jusqu’à s’étonner de ce vignoble en plaine. L’heure n’est plus aux gros rendements ; la jolie cave coopérative de Lespignan, avec ses beaux raisins en relief sur la façade, a disparu, elle aussi.  

  
     

(1) parmi les fleuves les plus travailleurs de France avec 4 millions de tonnes de dépôts par an.  


crédit photo : 1. IGN (Institut géographique National)