Et ces iris nains de Catherine alors ?
Iris nain aquarelles de J Eudes dans A. Guillaumin Les Fleurs de Jardins tome I Les Fleurs de Printemps Paul Lechevalier 1929 Author J Eudes |
L’iris pumila Bertoli, l’iris
nain, des garrigues, peut être bleu,
blanc bleuté, violacé, violet pourpré (le blanc et le bleu pâle se font
rares). L’irone, le principe odorant de
son rhizome (celui de l’iris blanc de Florence est [était en fonction des
phénomènes de mode ?] distillé à Grasse[1])
sent la violette alors que l’essence de
violette, rare et chère en parfumerie, n’en contient pas.
L’iris chamaeiris Bertoli qu’on
dit nain, prostré, peu élevé, tendant vers le jaune comme son nom l’indique
dans la variété lutescens.
Iris lutescens (?) near el Perelló (Catalonia) Author Hans Hillewaert |
Ces iris xérophiles, adaptés à la
sécheresse, poussent sur les calcaires âgés d’une trentaine de millions
d’années[2]
comme entre Nissan et Lespignan ou quatre fois plus vieux tels ceux qui me
gardent toujours sous leur charme, autour du Puech de la Bade. Ils sont plus
généralement présents sous le climat méditerranéen nord, de l’Espagne à
l’Italie. Les rhizomes ont le mérite de retenir la terre marneuse (entre
calcaire et argile) issue de la dissolution du calcaire par l’eau pénétrant les
fissures (diaclases).
En parlant de toutes ces variétés
d’iris, la science dit crûment les choses et si elle nous fait réviser la
géographie avec l’iris balkanique, dalmate, transcaucasien, ruthène,
biélorusse, russe, de Crimée, de Sibérie, de Jordanie, de Tanger, d’Alger, de Hollande
et de Florence, elle n’a que faire de la sensibilité poétique avec le fétide, le
bâtard, le gigot, puant en prime, le jaunâtre. Il existe même le barbu !
Viendrait-il d’Allemagne ou plutôt d’Arménie pour l’être doublement vu que la
barbe, ce mimosa de poils jaunes sur les tépales inférieurs est assez commun aux
iris ?
A propos, vous avez vu qu’un
Titole (surnom pérignanais de Bertoli) était dans le coup, certainement inventeur ou pour le moins associé au
nom de la variété définie ? C’est la famille à Crimplon, le maçon ? Je ne sais plus si
ces surnoms figurent dans la liste d’Henric das Barris annotée par mon père,
dans la mesure où il connaissait ou avait entendu parler des personnes
concernées. Au village, les gens savaient qui était qui et ce, sur plusieurs
générations… A présent, j’exagère mais en ville, c’est à peine si on dit
bonjour à son voisin !
Crimplon ? un brave homme
vraiment, surtout pour le cerisier entre le four à chaux et la copé, au milieu
des potagers. Je vous raconterai, une autre fois… Le cerisier, lui, ne le
cherchez pas, il a disparu sous l’autoroute, en 1974 je crois. Des bigarreaux qui
attiraient tous les loustics du village comme des papillons de nuit. Le plaisir
de manger dans l’arbre ! A croire que nous vivions sur une autre planète.
Léonce en avait plusieurs, à
Granouillet. Mais je pense surtout à celui de Caussé (déformation de José… l’Espagne
n’est jamais loin) pas pour les fruits, ni le plaisir de rôder la nuit,
d’entretenir la geste des lascars, aux beaux jours revenus. L’arbre était
tordu, efflanqué, vivotant seulement dans un coin où il ne se plaisait guère.
Et pourtant, quel cadre ! Voilà que je m’égare avec ces maraudes aux
cerises…
Faudra encore attendre juin... |
[1]
L’iris a aussi été cultivé dans l’Ain, à Anglefort (sud de Seyssel / 1835).
[2] A
Fleury, on trouve ces calcaires dits lacustres (puisque la Clape était une île)
ou d’argiles, de galets, curieusement le long de la limite avec Salles, entre
Carabot et Besplas d’une part, le Phare et le Puech de la Pistole (lauzes) vers
le sud. Idem pour les limites avec Vinassan (bois de Marmorières). Les collines
du moulin de Périmont, du Puech Azam (là où ceux qui ne voulaient pas payer
montaient voir le rugby au stade de l’Etang !), l’ancienne décharge, le
long de l’autoroute jusqu’au décroché de, Liesse la Glacière et le Mourre
(entre le chemin du pont des Pastres et la montée de Bouisset, limitrophe de
formations quatre fois plus anciennes).