Dans le livre du canton de Coursan (Opération
Vilatges al pais / Francis Poudou et les habitants / fédération audoise
Léo Lagrange / 2005), Clovis Roques fait partie, pour y être né, des écrivains
et poètes de Salles-d’Aude.
Sur les pages dédiées au village figure « Nom
de Familha », un poème paru dans le numéro 134 de La Cigala Narbonesa
(1929), (Roques est majoral depuis 1928).
Francis Poudou, auteur et collecteur auprès des
locaux, a voulu joindre une critique littéraire fondée due à Joan Forièr
(Diccionari de la Literartura occitana audenca).
Extraits :
« … Clovis Rocas compliguèt un trabalh
remirable… » à Clermont.
Il y est relevé aussi qu’en tant que poète, « …
la lenga sofrissia un bricon d’un barrejadis dialectal degut a sas originas
narbonesas, son passatge à Foish e Tolosa, puèi son establiment dins l’Erau… ».
Roques a puisé à ces sources diverses. Cette remarque, loin d’être négative
quand elle affirme que le Majoral mélange les variantes dérivées d’une langue
mère, doit nous faire réaliser que l’occitan que certains voudraient réunifier
pour retrouver la langue des troubadours (XIème siècle) et peut-être la langue
romane d’avant l’an 1000, loin d’être uniforme, est constitué d’ une mosaïque de
parlers d’une même famille mais présentant des différences (expressions
locales, dictons, vocabulaire…). A Lespignan, à sept kilomètres seulement de
Fleury, le carnaval se fête autrement et ils disent « lou ca » et « la
balajo » alors que chez nous « lou gous » et « l’engranièro »
désignent respectivement le chien et le balai... Le fleuve Aude, longtemps barrière y est sûrement pour quelque chose !
Je me garderai bien d’approfondir avec l’idée que la
langue unique n’aurait pas avorté sans la conquête française ! L’Occitanie
fait l’objet d’ une revendication culturelle et si des facettes autonomistes ou
nationalistes se font jour, la responsabilité en incombe au jacobinisme
exacerbé et méprisant de Paris, digne
héritière des barons du Nord en croisade…
Holà ! ne nous égarons pas !
Laissez-moi
seulement retrouver la langue des anciens
et avant tout de mes aïeux, parce qu’elles font mon identité. Laissez-moi le
plaisir d’entendre ces parlers proches de
l’Hérault, de l’Ariège, du Tarn et même d’une Gascogne ou d’un Cantal plus
éloignés mais qui restent de notre cousinage au même titre que le catalan, soit
dit en passant… Même la chanson de l'EDF de Caussade, par les Chevaliers du Fiel trouve grâce à mes oreilles si on l'entend par là !
Avant tout ne pas rester enfermé dans un pré carré mais cultiver son terroir en tant que tremplin vers les autres… S’il doit y avoir une dimension « occitane »,
qu’elle soit celle-là !
Fin du conte de Noël ariégeois... les traductions s'en font encore attendre...