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mardi 3 janvier 2023

Sur l'IMMIGRATION ESPAGNOLE...

 Par chez nous, sur la place de bien des villages, on entendait parler espagnol ou catalan, c’est qu’un tiers de nos populations était de cette origine. Si le demi-million de réfugiés lors de la Retirada, a marqué les mémoires, ce sont pourtant, à la fois pour des raisons économiques et politiques, plus de quatre millions d’émigrés qui arrivèrent en France entre 1888 et 1930 (Maria José Fernandez Vicente, 2004) (je n'ai pas trouvé la raison d'une année 1888 en particulier...). Si à vingt ans le service militaire était obligatoire, un tirage au sort emmenait une partie des hommes au Maroc pour des périodes de deux à six ans ! Les riches pouvaient envoyer quelqu’un à leur place ou payer à l’État.

Coups d’États, pronunciamentos, défaites et pertes des territoires en Amérique, aux Philippines, semaine tragique de 1909 Entre le 26 juillet et le 2 août 1909, la semaine tragique surtout à Barcelone : barricades suite à la perte de 1200 réservistes au Maroc et contre l’envoi  de soldats supplémentaires (guerre de Melilla), contre l’appel des réservistes (1500 pesetas pour s’en exempter, l’équivalent de plus de quatre ans d’une paye d’ouvrier).

Bilan : plus d’une centaine de morts, ensuite plus d’une centaine d’églises ou couvents ou collèges religieux incendiés, ce qui va renforcer la tyrannie du pouvoir : intox basée sur un prétendu séparatisme catalan pour ne pas que le pays suive, renforts militaires, mise au pas et exploitation des ouvriers, féodalisme dans les campagnes maintenu, élections faussées par une hiérarchie de caciques au service des nobles...

Conséquences : syndicats interdits, fermeture des écoles laïques, des milliers d’arrestations avec 2000 poursuites pénales, 5 condamnations à mort, 59 à perpétuité, 175 à l’exil. 

Depuis deux siècles et l’unité victorieuse contre Napoléon, l’Espagne n’en finissait pas de toucher le fond avec de brefs sursauts progressistes qui ne pouvaient durer tant que les nobles et l’Église maintenaient une domination féodale archaïque (la « sainte inquisition » n’a été abolie qu’en 1834 avec encore un instituteur pendu à Valence en 1826 !).

Liées aux circonstances politiques, des causes économiques ont poussé quatre millions d’Espagnols à émigrer entre 1890 et 1930. 

Photo autorisée fourche de houx hubertm L'Air du Bois

On part pour ne plus vivre dans une hutte au sol de terre battue, pour ne plus faire la corvée d'eau avec l'âne, pour ne plus labourer avec une mauvaise charrue, pour avoir de bons outils en fer et non du tiers-monde comme ces fourches en bois qui, plus tard, décoreront si bien les intérieurs, ou ces dents de silex des herses pour briser les mottes de terre. On part parce qu'on n'a pas pu faire la révolution contre les nobles latifundiaires. Cette situation était la norme à la veille de la guerre civile ; les occupations des terres ont durement été réprimées par l'extrême-droite franquiste (350 journaliers exécutés à Palma del Rio et pour dire combien la pression des riches spéculateurs est forte, aucun des sites qui mentionnent ce massacre n'ose dire le nom du coupable dont les descendants ont hérité...). 

A partir de 1956, Franco qui bloquait les frontières les ouvre pour diminuer le chômage, alléger le budget public, faire rentrer des devises. 

Nombre d'information proviennent d'un rapport gratuit sur la présence espagnole à Mauguio, des circonstances historiques de l'immigration, des fêtes, votive, camarguaise, espagnole, mais rien sur l'auteur sinon :  

"... Mes parents sont arrivés dans les années 1960, avec les grands parents. Ils venaient de Lorca. Les grands parents venaient pour fuir la dictature.../... Ils ont rejeté l’Espagne. La première chose que ma mère a entendue était « espagnole de merde ». Mes parents parlent français sans accent espagnol. Ils disaient : « devenez plus français que les français »." 

Un grand merci pour ce partage ! 

Vendanges_en_Corbières_(1975) Fonds André Cros Archives municipales de Toulouse  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International


Politiques migratoires espagnoles et françaises – Projet de fin d'etudes (rapport-gratuit.com)

safara10ean187.pdf (mcours.net)

vendredi 1 mars 2019

ESPAGNE / Février 1939 / Josep Bartoli témoigne (fin).

Pour illustrer la Retirada, la retraite des Républicains espagnols devant les forces réactionnaires et fascistes de Franco, Josep Bartoli (Barcelona 1910 - New-York 1995), témoigne par ses dessins, ses convictions politiques, sa vie. 

(Voir l'article et le diaporama du 13 février 2019).
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/02/espagne-fevrier-1939.html 

1937. Engagé à gauche pour la République légalement au pouvoir depuis 1931, Bartoli se bat sur le front d'Aragon contre les nationalistes. 

Janvier 1939, sa compagne Maria Valdès est enceinte. Précédant l'armée républicaine en déroute qui retient comme elle le peut l'avancée de Franco, elle prend un train qui n'arrivera jamais en France. Josep ne retrouvera jamais Maria et perdra aussi son enfant. 

Le 14 février 1939, avec près d'un demi-million d'exilés, Josep Bartoli passe la frontière enneigée et sera parqué à Argelès-sur-Mer, où, sous-alimenté, exposé à la dysenterie, la gale, les poux, il contractera le typhus... 

La suite dans le diaporama qui suit (1). 




(1) Merci France Culture : pour ce diaporama, j'ai copié sans vergogne... Pourtant, plus qu'un petit retour d'impôts sur mon actionnariat dans la radio publique, c'est seulement l'expression de ma gratitude pour les porteurs de mémoire... 
En accompagnement, j'aurais aimé, pour honorer la Catalogne et toujours apporter au creuset d'humanité, le Tango en Ré d'Isaac Albeniz, le musicien bohème de Camprodon, Barcelone et Paris. Ou Asturias pourtant plus "andaloumauresque" que celtibère... Ayant déjà utilisé le Boléro de Ravel, la musique "Rumba Francesa d'El Perez, album "Por Rumbas" ne me semble pas attenter au respect que nous devons aux victimes de cette triste page d'Histoire ... 
 

mercredi 27 février 2019

ESPAGNE février 1939 / Les camps de "concentration" français...

En février 1939, près d'un demi-million d'Espagnols (dont une majorité de l'armée républicaine en retraite) doivent passer les Pyrénées. 



Suite à la prise de Barcelone (26 janvier) et malgré la répression qui s'ensuivit (35.000 exécutions), ce n'est que le 27 que nos autorités nationales ont ouvert la frontière, et aux civils seulement, les hommes valides étant systématiquement refoulés (1). 
La valse hésitation qui s'ensuit est symptomatique des tiraillements français, entre élans idéalistes altruistes et replis égoïstes et droitiers. Comme si une armée en débâcle qu'on désarme dès son entrée sur le territoire représentait un danger, comme si d'accueillir des Républicains réputés "rojos" pourrait froisser et fâcher la droite et ceux qui tiennent à dire "monsieur Hitler" (2) mus par une sainte horreur du bolchévisme. 

La France, incapable d'assumer, ferme et rouvre la frontière à deux ou trois reprises avant de finalement regrouper les combattants défaits dans des camps improvisés, comme celui d'Argelès-sur-Mer, sur la plage. 
Du sable seulement, des barbelés et la tramontane glacée de février. 
S'il ne faut pas passer sous silence la compassion, l'accueil solidaire des populations, notamment dans le Sud où la population d'origine espagnole est nombreuse, force est de dire que le regroupement, dans des conditions indignes, des combattants républicains dénote d'un climat xénophobe en France.  La politique de L’État est une politique de défiance, de mise à l'écart avec le désir d'en renvoyer un maximum en Espagne à court terme, et qu'importe que ce soit pour les livrer à Franco ... Parmi les internés, ceux qui ne rejoindront pas la Légion Étrangère seront réquisitionnés pour le travail obligatoire.

Les camps, Argelès, Saint-Cyprien, Le Barcarès, Rivesaltes et plus loin Bram ou Agde pour ne parler que du Languedoc-Roussillon, appelés, entre 1938 et 1946, "centre de séjour surveillé", "centre spécial de rassemblement", "centre de rétention administrative", "camp de concentration"etc. , doivent accueillir des "étrangers indésirables". 
Combien étaient-ils ? Vraisemblablement plus de 200.000 comme le chiffre le journal local "L'Indépendant".

 (Geneviève Dreyfus-Armand parle de 275.000 internés 
https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1994_num_1175_1_2187 ). 

Dans des cahutes de roseaux pour les plus chanceux en attendant les tentes, sinon dans des trous creusés dans le sable, chargés de construire eux-mêmes les baraques des camps, ils sont exposés au froid, à la faim, au manque d'eau, d'hygiène. Victimes d'affaiblissement et d'épidémies ils sont plusieurs dizaines de milliers à succomber durant les premiers mois d'internement.

(1) "... Lors de l’entrée sur le territoire français, les réfugiés sont dépouillés de tout : armes, mais aussi bijoux, argent liquide, etc..." selon la source Wikipedia...    
(2) ces mêmes qui assument avoir déjà lâchement livré la Tchécoslovaquie à l'Allemagne nazie, ceux qui se sont si bien accommodés de la paix de Münich, assurant un bon accueil à Daladier qui aurait alors marmonné "Ah les cons !". Churchill s'adressant à Chamberlain ne s'y était pas trompé "Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre." (1938). 

Photographies de Paul Senn (1901 - 1953) qui a voyagé en Espagne (Valence, Madrid, Barcelone) dans les années 30. Début 1939, il est présent sur la frontière franco-espagnole. Parmi ses photographies conservées au Musée des Beaux Arts de Berne, plus de mille ont été mises à la disposition du Mémorial du Camp de Rivesaltes. A l'occasion de la commémoration des 80 ans de la Retirada, l'exposition y regroupe 150 clichés (de janvier à septembre 2019).

 

dimanche 24 février 2019

RETIRADA 1939 / Il y a 80 ans, Antonio MACHADO mourait à COLLIOURE


Ah ¡ je la laisse cette exclamation cervantesque ! L’internet et ses connexions quand elles nous apportent !

 Ainsi je ne le vois que ce matin mais un post qui nous vient depuis les plateaux de la Mancha, du pays des moulins qui virent guerroyer le chevalier à la triste figure, vient nous rappeler le temps des hidalgos et aussi des heures plus récentes et plus noires. 
Même si je n’étais que le crédule Sancho Panza, je voudrais en appeler à une dulcinée du Toboso… Une gente dame entre Albacete, Ciudad Real et Toledo, qui nous rappelle que le 20 février 1939 mourait à Collioure le sublime poète espagnol Antonio Machado… Et si elle n’est qu’une simple paysanne ou une servante d’auberge sublimée pour Don Quijote, pour la voir non loin des moulins côtoyant Sancho et son maître, qu’Angelines, c’est ainsi qu’elle se prénomme, soit louée quand elle témoigne si fort de la mémoire des temps. Il faut s’arrêter sur ce chemin d’humanité pour se sentir investi dans le voyage qui se poursuit...  Merci.


"Unos días antes de morir me escribió a París Antonio Machado una conmovedora carta, tal vez su última carta (dictada a su hermano, firmada por él), diciéndome que quería quedarse en Francia. Murió y quedó enterrado en el cementerio de Collioure, acompañado de su madre, que le siguió en su muerte. Allí quedó, cumpliéndose su voluntad. Y allí debe quedar para siempre. "

Photo du site "buscameenelciclo...

 
Antonio_Machado_por_Leandro_Oroz_(1925) Author Leandro Oroz Lacalle (1883 - 1933)
Il y a deux jours, l'Humanité titrait "Hommage. AntonioMachado, poète d'Espagne et d'exil". L'Indépendant annonçait la venue du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez à Collioure et Argelès-sur-Mer dimanche 24 février sur les traces de la mémoire des républicains espagnols. Si cette visite provoque des réactions parasites d'indépendantistes catalans des deux Catalognes, aucun officiel français n'est prévu... sans doute la jacobinite centripète chronique !   

Sur la tombe d'Antonio Machado, le drapeau de la République / Machadograve Auteur Myname (Pedroserafin).


mercredi 13 février 2019

ESPAGNE février 1939

"Chaque homme est une humanité, une histoire universelle." Jules Michelet. 

Des hommes forgés par l'Histoire, battus, détrempés, distordus par le destin mais qui comptent dans leurs rangs, des qui parlent, peignent, sculptent, écrivent, chantent, jouent, composent, bâtissent, se lèvent, se battent au nom de tous, dans le sens voulu par Michelet, apportant au pot commun l'émotion en partage, narguant à jamais la fatalité et la mort.    

Alors laissons l'exposé d'Histoire qui nous veut neutre, objectif, froid pour tout dire. Plutôt des êtres de chair et de sang. Ici, pour illustrer la Retirada, la retraite des Républicains espagnols devant les forces réactionnaires et fascistes de Franco, Josep Bartoli (Barcelona 1910 - New-York 1995), témoignant par sa vie, ses dessins. 

Merci France Culture : pour ce diaporama, j'ai copié sans vergogne... Pourtant, plus qu'un petit retour d'impôts sur mon actionnariat dans la radio publique, c'est seulement l'expression de ma gratitude pour les porteurs de mémoire... 
En accompagnement, j'aurais aimé, pour honorer la Catalogne et toujours apporter au creuset d'humanité, le Tango en Ré d'Isaac Albeniz, le musicien bohème de Camprodon, Barcelone et Paris. Ou Asturias pourtant plus "andaloumauresque" que celtibère... Heureusement que le boléro de Ravel était disponible...  


Attention néanmoins aux schémas aussi spécieux que malveillants, en écrivant "militant du parti communiste" alors que Bartoli est au POUM (Partido Obrero de Unificacion Marxista), une gauche marxiste opposée à un stalinisme, masqué en communisme, qui finalement préfèrera noyauter puis torpiller la gauche républicaine plutôt que de vaincre Franco !

Dernier point : reprendre les mots bruts d'Albert Sarraut "camp de concentration" renvoie aussitôt à la Shoah et à l'élimination des opposants alors que les camps pour parquer les réfugiés les regroupaient certes, dans des conditions lamentables et une désorganisation n'honorant pas la France, mais ne pouvant en rien être rapprochées de la politique barbare d'extermination des nazis.

Merci Bettina d'avoir partagé :

https://www.franceculture.fr/histoire/josep-bartoli-et-lexode-espagnol-son-crayon-est-une-arme





jeudi 7 février 2019

L'AMANDIER / Terres du Sud.


Cette fois, ça y est, des échos viennent du pays, par mami et Laeti, pour me dire que le messager s'est annoncé, non dans un nuage de poussière mais par "un essaim de papillons blancs"...  

Ma « cueillette » de l'an passé mais intemporelle : 

« O vieux amandiers du pays,
Je vous aime et je vous vénère
Couverts de fleurs ou de glaçons,
Vous, dont plus d'un est centenaire,
Vous qui restez quand nous passons […]

Amandiers que l'Autan, dans sa rage jalouse,
Plume, pour étoiler les prés ou la pelouse
D'un essaim de papillons blancs… »

Pierre Marfaing Poèmes d’Ariège, 10 francs, FOIX Typographie Pomiès, Fra & Cie successeurs, 1930 (sur le site de Sorgeat décidément très vivace ! http://sorgeat.free.fr/mem.php). 


Le mont Canigou depuis le Barcarès author Leguy French Wikipedia.

Pyrénées Depuis les orgues d'Ille-sur-Têt, le Mont Canigou author Babsy
Ce piémont ariégeois fermé au midi par la superbe barrière enneigée des Pyrénées, une vision depuis le Pédaguès et l'Aganaguès, au-delà du Plantaurel et du Massif de l'Arize, belle et vive comme une truite, où on se prend à fredonner l'air de Gaston Fébus, SE CANTO, QUE CANTO, fédérateur de l'âme occitane : 

"... Dessús ma fenèstra
I a un ameliè
Que fa de flours blancas
Coumo de papièr

Aquelas flours blancas
Faràn d’amellous
N'emplirem las pòchas
Per ieu e per vous..."

(Au-dessus de ma fenêtre, il y a un amandier qui fait des fleurs blanches comme du papier,
Ces fleurs blanches feront des amandes tendres (1) qui rempliront nos poches pour moi et pour vous...).

Dernière idée liant malheureusement une histoire d'amour à la grande Histoire... 
Histoire d'amour pour un Gaston Fébus, moins doux et recommandable que ne le laisserait penser sa chanson, au regret d'avoir répudié et renvoyé sa femme Agnès pour une histoire de dot.

Toujours dans Se canto, que canto, la chanson devenue hymne de l'Occitanie : 
 
"... Aquelos mountanhos
Que tan nautos soun
M'empachoun de veïre
Mas amours ant soun..." (ma transcription en languedocien) 

(Ces montagnes Qui si hautes sont M'empêchent de voir Où mes amours sont).   

Histoire tout court, brutale, sanglante, qui, en février 1939, voit les Républicains espagnols passer la montagne pour se réfugier en France (La Retirada). 

Ces chroniques ont pour cadre les Pyrénées qui ne sont pas la barrière qu'elles semblent former, entre le Béarn et la Navarre, entre l'Aragon, la Catalogne, l'Occitanie et notre pays catalan. Il ne faut pas s'en tenir à une définition sans nuances puisque ces pays partagent le rouge et le jaune, le sang et or de leurs couleurs, des langues sœurs et imbriquées (Fenouillèdes, Val d'Aran), des vignes, des oliviers, des amandiers, des migrants d'une même maisonnée...  

Détail ultime cité par Mistral sous la dénomination "CH. POP." (chanson populaire) mais dont la scansion semble calquée sur Se canto, comme une variante (elles sont aussi nombreuses que les pays et terroirs occitans !) : 

"... Aquéli flour blanco
Sèmblon d'ameloun
Mai soun pas tan douço
Coume si poutoun..." 

(Ces fleurs blanches Semblent des amelouns Mais ne sont pas aussi douces Que ses baisers).  


(1) Frédéric Mistral (Trésor du Félibrige) parle de "petite amande, amande qu'on mange verte", peut-être pas encore à terme ("...L'amande verte désigne un fruit qui n'est pas mûr ou pourri, récolté en juin et juillet, d'aspect tendre et laiteux et de saveur délicate..." Wikipedia).
Les expressions citées par Mistral pour expliciter l'entrée semblent confirmer :
* Suça jusqu'à l'ameloun, sucer jusqu'à la moelle.
* gela coume un amelloun, gelé jusqu'aux os... (l'amande est la graine de l'arbre, issue de la fécondation du pistil, un carpelle entouré d'étamines. Cette graine parfois jumelle (philippin, philippine*), rarement triple ou même quadruple (porte-bonheur protégeant de la foudre et des... hémorroïdes !) se forme à partir d'une gelée originelle.  
* philippin, plilippine jeu qui consiste à partager l'amande bessouno, le premier revoyant l'autre gagne s'il salue d'un "Bonjour Philippine !)