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mardi 15 février 2022

Dans le PARC & les abords d'un des CHÂTEAUX, balade & ballade.

 


"Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.../...
  Et la nuit seule entendit leurs paroles."
Colloque sentimental / Fêtes Galantes. Paul Verlaine.

 
Bien que non revêtue, avec cette passerelle, à gauche, qui donne sur le lotissement actuel, l'allée semble publique. Au fond, de grands arbres au-delà du parc, avec des arbres aussi beaux, un espace boisé, comme indépendant, comme rendu à la nature, laissé à sa poésie. j'aime l'idée que le propriétaire ne tenait pas à avoir des ares de blé ou du vignoble en plus. Quel âge peuvent-ils avoir, ces arbres ?

Avec les dépendances, écuries et bien plus tard la cave, lors du boum de la vigne, tous ces extérieurs devaient faire partie du château de Salles. A propos d'une origine plausible du nom du village, le francique "Saal", le germanique "sala » signifient "château, demeure fortifiée, manoir" (1). 
 
Par ailleurs, le poète, auteur et chercheur cultivé, Alexandre Macabiès, qui a si bien défendu notre langue, monté comme tant d'autres, pour raison vitale à Paris, lui, comme courtier en vins à Levallois-Perret Hauts-de-Seine, heureux de rentrer au pays (2) pas vieux encore, évoque l'existence passée de deux autres châteaux à Salles-d'Aude, celui de Maurel, un kilomètre au sud (XIV ou XVe siècle) et celui de Rouch (XVIIe s., en prolongeant après le cimetière neuf, en direction de Coursan par la plaine de l'Aude, mentionné seulement en tant que ferme dans le dictionnaire topographique de Sabarthès).   
 

 Délabré, ne barrant plus le passage, un vieux portail aux bandes de fers plats rivetées marquant une époque à présent introuvable, le web détournant nos demandes exclusivement vers des sites marchands... 
 

Pas de panneau, ma foi, la tentation d'une incursion pour un papi dissipé, se souvenant trop bien du galapiat qu'il fut, justifiant un tant soit peu sa mauvaise conscience puisque, finalement, ne faisant rien de mal, voulant seulement transmettre son petit "pas grand chose"... (3)
 
 
Autre grille en fer forgé, belle, d'avant Alazet et Guilleré, les maréchaux-ferrants sinon forgerons d'une époque plus contemporaine, disons. C'est étonnant qu'elle soit encore en place alors que tout se vole et se monnaye (j'ai vu, pour les gogos, les 4700 € demandés pour un portail de récupération !)... Cette jolie grille précède une brèche dans le mur du parc... à donner encore des idées aux galopins... 
 

Plus loin, à peine, un petit pont sur un ruisseau, des Fontanelles, précise l'IGN, toujours aussi fidèle auxiliaire. (à suivre)

(1) Mention du "Castrum de Salis 1322" dans le dictionnaire topographique de l'Aude de l'abbé Antoine Sabarthès en 1322. 
(2) "Escrivi coumo lou pople parlo, es per aco que me coumpreni" (J'écris comme le peuple parle, c'est pour cela que je me comprends / 1935) "... Siai tornat al pais "natal"..." / Al pè dal foc de mon ostal / Cigala Narbonesa n° 201-202, nov-déc 1934. 
(3)  "Hâte-toi, hâte-toi de transmettre ta part de merveilleux, de rébellion, de bienfaisance." . - René Char (Commune présence).
 

vendredi 24 septembre 2021

AUTOMNE ou bouquet final de l'été ?

Certes, l'équinoxe du 22 septembre cette année marque l'entrée de l'automne et météorologiquement la saison commence dès le début du mois, alors certains se laissent déjà glisser vers l'hiver. D'autres résistent, préfèrent rester en été et vivre un prolongement de la belle saison. 

Amis, je veux bien partager sereinement avec vous la nostalgie poétique liée à l'automne sauf que, si on en reste aux esthètes pessimistes, l'ambiance mortifère doit être combattue. J'ose seulement espérer que ces poètes ont pu écrire des vers dans une perspective à terme plus rose, de renouveau, de printemps, de renaissance...  

Onze extraits... pardonnez le saucissonnage et surtout allez vite apprécier ces poèmes dans leur intégralité...

heremoana125399556877_art heremoana.vefblog.net

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux.../...

Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises

Guillaume Apollinaire, Alcools

Voici que la saison décline...
/... Août contre septembre lutte ; 
.../... Et comme un blanc flocon de neige 
Petit à petit l'été fond. 

Victor Hugo.

Le vent tourbillonnant, qui rabat les volets,
Là-bas tord la forêt comme une chevelure...
 
Albert Samain. 

 Matins frileux
Le temps se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes... 

Émile Verhaeren Automne.

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent...

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Les sanglots de l'automne flickr.com 10517838263_68b07c88a1_b

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne... 
 
Paul Verlaine. Chanson d'automne. 
 
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !...
 
Charles Baudelaire Chant d'automne. 
 

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Alphonse de Lamartine L'automne. 

Voici venu le froid radieux de septembre... 
Anna de Noailles L'automne. 
 
Forêt vosgienne près de Barr, Bas-Rhin wikimedia commons Author Tristan from Luxembourg
 
Et les deux extraits d'Outre-Rhin reçus récemment :  

Im Nebel ruhet noch die Welt, 
Noch träumen Wald und Wiesen...
 
(Dans le brouillard repose encore le monde 
Rêvent encore la forêt et les prairies...)

Eduard Mörike. Septembermorgen. 


Der dunkle Herbst kehrt... 
(Le sombre automne s'installe...)

Georg Trakl. Der Herbst des Einsamen. 
 
Mont Sainte-Odile forêt brouillard wikimedia commons Author Vassil

C'est beau oui... mais sans moi pour le moment... j'aime trop la chaleur au moins psychologique et souvent dans les températures des vendanges puis la douceur d'octobre... Mon âme exige en prime de fêter la Saint Martin avant  de se conformer au repos hivernal... Il est vrai qu'il est plus aisé de le dire depuis le Golfe du Lion... 
 
Note importante : Toutes les photos, autorisées ou libres, font référence à leurs auteurs.
 
 

vendredi 13 décembre 2019

TOUJOURS LES CHANSONS ! / Deux petites perles bleues...

Est-ce un contre-coup au constat si bien cerné et rappelé par Vincent Lindon qui le ramène à la sienne de trajectoire ? Comment expliquer, ou tenter vainement de comprendre pourquoi, ce matin, loin du soleil faisant un pied de nez à décembre, "deux petites perles bleues... " coulent, cloquent, percent, veulent déborder de ses cils ? A fleur de peau, le spleen existentiel, souvent lié au passage entre enfance, pré adolescence, adolescence sans présager des inflexions qui affectent en bien ou en mal les âges de l'adulte...  "Il pleure dans "son" cœur comme il pleut sur la ville..." et ce sont deux petites perles bleues qui coulent de ses yeux. Deux larmes translucides, peut-être bleues qui l'investissent et envahissent son cœur.


C'est bien le verbe "couler", l'Internet confirme et en dit plus... Et puis il fallait qu'il aille voir d'où pleuraient ces perles bleues qui lui laissent une vague mais triste nostalgie. 



1968, l'auteur-compositeur-interprète est David Christie. Mais oui, "Saddle up" c'est connu et "Notre premier enfant" à l'époque où l'Eurovision comptait tant pour le sentiment européen, c'est lui aussi. Il s'est donné la mort en 1997 ? Pourquoi ? A quarante-neuf ans ? Plus pour comprendre que par curiosité morbide, il cherche une page plus loin.
Sa fille est décédée quelques mois plus tôt d'une surdose de somnifères. Il n'a pas supporté. L'acte en devient moins déstabilisant. Quelques clics plus loin, elle s'appelait Julia, elle n'avait que onze ans, la maman est Nina Morato (il ne connaissait pas non plus...). Oh ! plus cruel, plus insoutenable encore, c'est le père qui a donné les somnifères, la petite avait seulement mal aux oreilles et son père s'est trompé d'ordonnance... 
Ô cette langueur... il pleurait sans raison dans son cœur qui s’écœure... A présent, au-delà des mots si vrais et prenants de Verlaine, il n'est pas sans savoir pourquoi son cœur a tant de peine.  
https://www.poetica.fr/poeme-64/paul-verlaine-il-pleure-dans-mon-coeur/

jeudi 15 août 2019

LE VENT SUR LA DUNE A LE CŒUR ÉMU... (fin) / St-Pierre-la-Mer


Elles sont là ! Une seule touffe exprès pour moi ! Oui, royal, magnifique, le lis de mer multiplie ses fleurs. Pour le parfum, il faut s'acater, le nez au ras du sable !  





D'une beauté ! Et plus grand que dans mon souvenir. Remarquable de résistance lorsqu'il enfonce son bulbe si le pourtour s'érode ou quand il allonge sa tige si le sable le recouvre trop, le lis maritime (Pancratium maritimum) est de la famille des amaryllis.On le trouve au bord de la Méditerranée, en Corse ainsi que sur le littoral atlantique mais avec les dunes qui disparaissent, il est menacé de disparition en Poitou-Charente et en Loire Atlantique. Le bulbe et les feuilles du lis des sables contiennent une quarantaine d'alcaloïdes, vomitifs, purgatifs, insecticides et fongicides (source Wikipedia).  
Le lys est sur la liste rouge des espèces protégées, interdite de cueillette. 
Que la plante de Pan tout puissant pour tous ses pouvoirs et sa résistance aux étés desséchants soit épargnée par l'ignorance des touristes... Entre les parkings et la mer, la plage sauve la dune encore à l'écart du passage même si quelques gougnafiers n'ont pas eu honte de jeter... 

  
Années 70, avec Robert et Émile, on guette la septième étoile du crépuscule pour le bol du soir (la traîne, le coup de filet depuis la plage). Le Cers donne et la nuit sur le sable a été plus que fraîche. A l'aube, après le casse-croûte et avant le bol du matin, je monte sur la dune pour pisser moins bête, pas dans l'enclos de bois flotté où le jour des culs-nus se cachent, sauf que d'un peu plus ma première rencontre avec la fleur inconnue allait être pathétique... Pardon de gâcher l'ambiance mais la pêche non plus n'a pas été bonne... 

Plutôt évoquer la dune depuis mise à mal par la mer même si une rémission lui profite cette année. "... Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre..." (Paul Verlaine), elle se nourrit de rien, honore la vie qui s'accroche et persiste à décliner ses beautés, dont le lys, véritable joyau des sables...  

" ... Là-bas, l'écume des vagues d'hier
Là-bas, blanchit les cheveux de la mer..." (Serge Lama)... 
Oui, les cheveux de la mer, les miens aussi, du moins ceux qui restent, plus de quarante ans après.