Délabré, ne barrant plus le passage, un vieux portail aux bandes de fers plats rivetées marquant une époque à présent introuvable, le web détournant nos demandes exclusivement vers des sites marchands...
Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
Certes, l'équinoxe du 22 septembre cette année marque l'entrée de l'automne et météorologiquement la saison commence dès le début du mois, alors certains se laissent déjà glisser vers l'hiver. D'autres résistent, préfèrent rester en été et vivre un prolongement de la belle saison.
Amis, je veux bien partager sereinement avec vous la nostalgie poétique liée à l'automne sauf que, si on en reste aux esthètes pessimistes, l'ambiance mortifère doit être combattue. J'ose seulement espérer que ces poètes ont pu écrire des vers dans une perspective à terme plus rose, de renouveau, de printemps, de renaissance...
Onze extraits... pardonnez le saucissonnage et surtout allez vite apprécier ces poèmes dans leur intégralité...
heremoana125399556877_art heremoana.vefblog.net |
Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux.../...
Guillaume Apollinaire, Alcools
Victor Hugo.
Matins frileux
Le temps se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes...
Émile Verhaeren Automne.
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent...
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Alphonse de Lamartine L'automne.
Mont Sainte-Odile forêt brouillard wikimedia commons Author Vassil |