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jeudi 15 octobre 2020

ALCANTARA 2 (fin) / Un voyage en bateau 1953.

"... Tante Pauline aussi, la sœur muette de ma grand-mère maternelle, me faisait de sa main droite, un ample signe barrant rapidement son petit corps, depuis l'épaule gauche jusqu'à sa hanche droite, symbolisant ainsi l'écharpe d'un maire, et pensait qu'il me serait pourtant facile de rester ici, au pays natal, imaginant par anticipation qu'un maire gagnait bien sa vie sans s'exiler, et me donnant dans sa largesse toutes les qualités d'un premier magistrat. Non, papa a une devise fataliste et si simple, dite en languedocien "Arribo qué ço que déu arriba", n'arrive que ce qui doit arriver. Il est resté au village pour nous dire au revoir : assez dur d'apparence, il n'en est pas moins ému à l'intérieur. Ma mère et ma grand-mère, elles, nous accompagnent jusqu'à Narbonne. Des détails me reviennent. Ainsi devant le Jardin de la Révolution, maman croise une dame de Sigean, vieille connaissance de jeunesse, veuve déjà et employée de maison chez un docteur établi tout à côté... Nous avons passé l'après-midi, une fois les bagages confiés à la SNCF, chez tante Marie, au Quai Vallière, troisième sœur de "mamé". Et il faut maintenant s'approcher de la gare. Mamé Joséphine rate le trottoir et va tomber malencontreusement sur le parcours. Malgré ses soixante-dix-neuf ans, elle est restée très alerte et se relève bien vite, sans bobo d'aucune sorte. Ouf ! Et le petit s'en souviendra plusieurs mois plus tard : il nous parlera longtemps de mamé Joséphine, qui a fait "Poum" ! en allant au train. Derniers adieux, quelques larmes, des recommandations "Écrivez... Racontez-nous...". Embrassades poignantes... Enfin, à 21h 30, le rapide de Paris nous arrache à notre Languedoc. 
 
Gare_de_Limoges-Bénédictins wikimedia commons Author Babsy

A Limoges, je vais penser à l'étonnement de ma mère, qui alla une fois, en 1944, avec ma sœur Marcelle, chez les Petiot, à Chaulet, par Sainte-Feyre, dans la Creuse." 
François Dedieu.

Prolongements : 

Qu'est-ce qui pousse, en 1953 comme aujourd'hui, à vouloir se faire élire maire ? L'altruisme, le souci de la res publica ? ou des raisons cachées plus bassement matérielles ? 

Mon grand-père "assez dur d'apparence" ? c'est bien par amour filial que mon père dédramatise un caractère à part... 

Concernant les liens familiaux, le fait de passer l'après-midi chez une tante : une note apparemment positive non ? 

21h 30, le train de nuit pour Paris... Après les avoir supprimés, va-t-on rétropédaler alors que depuis des lustres tout est fait pour plomber la SNCF ? 

BB 9004 aux remarquables moustaches !wikimedia commons Author Hugh_llewelyn

mercredi 14 octobre 2020

ALCANTARA 2 / Un voyage en bateau en 1953.

Quais_de_la_gare_de_Narbonne wikimedia commons Author Florian Pépellin


Avis liminaire : pour compléter
la série PARTIR (ici en 11 volets parus entre le 29 mai et le 10 juillet 2020) les écrits originaux de François Dedieu (1922 - 2017), auteur de ces pages et de mes jours. Dans l'impossibilité de trouver les fichiers, j'en retape le texte en respectant une mise en paragraphes non encore finalisée. 

" Alors ce sont les derniers préparatifs, et le 27 mai nous quittons Fleury pour trois années scolaires. Nos valises sont rangées dans la remorque du car Joseph Douarche et je me souviens que monsieur Louis Nègre, commandant des douanes à Marseille et en congé au village de sa femme, étonné de nous voir partir manifestement, avec tous ces bagages, plus loin que Narbonne, mis au courant, m'a alors dit : "Que veux-tu, nul n'est prophète en son pays." A midi trente l'autobus s'ébranle, et commence le grand voyage. Salles, Coursan, Narbonne : je connais bien cette route, que j'ai souvent parcourue aussi le jeudi sur mon vélo "Brun-Latrige" à pneus demi-ballon et rétropédalage pour les côtes, afin de donner à Narbonne, rue Guiraud-Riquier, quelques leçons à une jeune cousine, sans amputer du prix du transport en car la faible somme demandée. 

Vélo Brun-Latrige
 

Nous ne reverrons pas ces lieux, si tout va bien, de trois longues années. En allant prendre congé de madame Azaïs, à "Joie" où elle soigne  à présent son mari gravement atteint, j'ai entendu ce mot prononcé par une de ses parentes de Béziers : "Vous ne le reverrez plus." Fin d'une existence... Que de choses, en effet, peuvent changer en trois ans ! Mon père n'a pas objecté, comme maman "Pourquoi partir si loin ?" surtout quand je lui chantais en riant "François est au Brésil, il danse la samba, il va de ville en ville pour en apprendre tous les pas..."

Prolongements : 

Ah l'autobus Joseph Douarche ! de Narbonne ? d'un village ? 

Monsieur Nègre... qui certainement ne se sentait pas visé par les dix d'Agatha Christie ! 

"Partir plus loin que Narbonne"... nous sommes plus proches d'un temps où seuls les hommes voyaient du  pays à l'occasion du service militaire. 

Aller à Narbonne à vélo par la nationale... de nos jours il est moins risqué de passer par la plaine de Vinassan. Le vélo "Brun-Latrige" la marque de la Manufacture d'Armes et Cycles de Saint-Etienne. Quant au rétropédalage je ne comprends pas "pour les côtes" alors que ce serait plutôt pour les descentes en tant que frein dans le moyeu... Si quelqu'un peut m'expliquer... 

"Joie" ! avec un nom pareil pour un tènement localisé sans risque de confusion, ne sommes-nous pas plus proches de l'expression et plus précisément du titre de Giono "Que ma joie demeure" ? 

"Vous ne le reverrez plus !" une phrase dure à exprimer même si le mari est gravement atteint, qui me rappelle une expression notée dans la famille à propos des repas : " un de moins à prendre !"

"Joseph est au Brésil" un air d'après-guerre, une danse des canards exotique et à peine moins bébête. J'en ai le souvenir après le Brésil, quand Julien Sierra (98 ans en août dernier !) qui nous mettait l'eau je crois dans la remise de mamé (en face du vieil Imar et avec Gérard le copain de classe qui le reste... 64 ans plus tard !) où nous occupions une partie habitable, me la chantait ! 

SNCF_CC_7107 wikimedia commons Author Jean-Pierre Vergez-Larrouy



mercredi 6 mai 2020

LA BELLE AUDE / L'argentique d'Henri & Claude Fagedet

Carnaval, les élections, la mi-carême et le carême, la sauvageonne, Pâques et pâquette, l'Henri des faubourgs avec les premières hirondelles, le 1er avril, l'âge d'or fêté avec la blanquette de Limoux et toujours des articles de journaux, des lettres, des photos, des cassettes encore audibles, des cours en trente exemplaires sur la subordonnée ou le devoir surveillé de latin... à distribuer demain aux potaches du lycée-caserne Victor Hugo ! 

Encore la carte amoureuse d'Ernestine à Jean, loin d'imaginer qu'ils seraient un jour mamé et papé et aujourd'hui un ouvrage dédié "à la gloire du pays audois"... imprimé à Angers certes (juin 1953), mais remarquable par ses huit dizaines de photos et autant d'extraits d'auteurs dont la veine et la transcendance enrayent le chauvinisme primaire de quelques pédants ou ignares. 

Pommetée de douze pièces d'or, notre croix occitane parraine fort discrètement ce recueil remarquable. Toujours en couverture, une jeune femme drôlement coiffée. 

        
Il est mentionné au verso que la photo ainsi que la composition de la page sont de "Henry Fagedet, studio Henry, à Narbonne. Lettre de W. Landelle"   

Henry Fagedet ! Un nom connu de tout le Narbonnais ! Le studio Henry justement (on trouve aussi "Henri") ! Pour ce qui est du renom, l'ordi avantage son fils, Claude (1928-2017), trois fois médaillé d'argent au concours du meilleur ouvrier de France (le "Poulidor de Narbonne" Wikipedia). 
Photographe de presse et d'expositions, il participe à des clubs amateurs et intervient comme historien auprès de l'Académie du Temps Libre.
Parmi ses ouvrages outre Gruissan, Fontfroide, "L'Histoire de Narbonne racontée à mes filles" (2004). Parmi ses expositions et conférences, en plus de Narbonne en 1930 ou 1940, le Guatemala, les minorités du sud-ouest de la Chine et "l'Aude, un fleuve fantasque" (2010) ! 

Ce n'est qu'en troisième de couverture que la mystérieuse jeune femme de couverture se dévoile : 


réf. http://www.cabotages.fr/les-chalets-de-gruissan/  

Un autre Narbonnais à l'honneur, le docteur Paul Duplessis de Pouzilhac : 
https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1997x031x003_4/HSMx1997x031x003_4x0277.pdf

vendredi 27 mars 2020

MARCEL PAGNOL POUR SE CONSOLER DU CORONAVIRUS (suite et fin).

... et Ticky que je ne peux m'empêcher d'ajouter, décédé avant soixante ans d'avoir trop fumé, ce n'est pas moi mais mes yeux qui pleurent... pas vrai Galinette ! 
Cousin encore et même beau-frère avec l'oncle Jules de Perpignan, à l'accent aussi mordant que celui de Narbonne ! 

J'ai dit germain aussi pour tant de choses en partage. 
La langue, version provençale ou languedocienne reste l'occitan. Sans ce fond culturel linguistique qui se conjugue avec le catalan, parler frère, toute l'âme et la sensibilité méridionale de Pagnol n'auraient su s'exprimer pleinement. Bien que ne pratiquant pas la langue d'Oc, il savait d'instinct qu'il n'était pas possible de la couper de la vie en Provence telle qu'il la filma avec une majorité d'acteurs provençaux (même Pierre Fresnay, l'Alsacien,  a produit produisit, pardon, [Marcel avait horreur du passé-composé !] un effort louable en ce sens) sans oublier les immigrés piémontais, plus italiens de l'autre côté du Rhône tout comme ils ont été surtout espagnols dans notre Sud. Entre parenthèses, les ancêtres de Pagnol vinrent d'Espagne et nombre de vallées du Piémont italien ont l'occitan, eux, comme langue à statut protégé, autorisée dans l'administration locale !
Bref, alors que le menuisier Pamphile poétise sur le passage vaporeux de la fille aux cheveux d'or et aux yeux de mer et qui doit avoir quelque chose de bien joli dans son corsage, sa femme, la grosse Amélie qui, depuis sa fenêtre, a tout entendu, ne se le fait pas dire : 

"... Monsieur a espinché une petite bergère et ça lui a frappé sur la coucourde... /... Dis, marrias, et moi ce qu'il y a dans mon corsage, ça ressemble à rien ?"

Et Bouzigue qui a bien picolé, s'adressant à Joseph, lors du fameux repas sous le figuier fêtant la réhabilitation de "l'essituteur" avec la déroute du garde acariâtre qui leur avait interdit le passage le long du canal (un raccourci de 24 minutes au lieu des deux heures 45 habituelles pour monter à la maison de vacances) : 

"Joseph, Joseph, tu m'escagasses..."

Alors, quoi encore ? Et bé, comment ne pas se sentir en famille quand les Marseillais disent "campagne" en parlant d'un domaine, d'une propriété, d'un lieu-dit rural, comme nous le disons aussi, en Languedoc ? Et cette façon d'informer que la personne n'est plus en faisant précéder son prénom de "le" ou "la pauvre" : "le pauvre Marcel". Mais cette manie de commencer les phrases par "Et" comme quand on discute, peut-être est-elle seulement languedocienne... 

Sinon, vraiment cousins, et plus encore avec nous de la Clape, la géographie en atteste. Qué la géographie ? Faut pas quicher quand même ! Mais si, la Clape reste un témoin émergé d'une chaîne pyrénéo-provençale dont une partie des plis effondrés se trouve au fond du Golfe du Lion. Il n'en subsiste que les extrémités, la Clape dans l'Aude et les chaînes de l'Estaque et de l'Etoile, au-dessus de Marseille, au pays de Marcel, Lili, Paul, Augustine, l'oncle Jules,Ugolin, Manon, le Papet, Pamphile et Amélie aux gros nénés... 

Ticky Holgado avec Jacques Villeret (pressenti un temps, après Coluche (?) pour le rôle d'Ugolin ) dans les secrets professionnels du docteur Apfelglück. Marcel Pagnol copiait Giono sans vergogne lui disant même qu'il ne pouvait pas s'en empêcher, que c'était plus fort que lui. Je suis aussi coupable de cette capture d'écran dérobée à Youtube... 
Note : toutes les photos sont issues de la bande annonce du film mais je ne demanderai rien pour la promotion faite ici... 

MARCEL PAGNOL POUR SE CONSOLER DU CORONAVIRUS (1).


Chauvinisme ? Ethnocentrisme ? Particularisme sudiste ?  Et atavisme et tropisme tant que nous y sommes ! Aïe aïe aïe, ces mots, ces maux en -isme ! Oui mais en réaction, en production d'anticorps, rien à voir avec le covid 19 qui nous accable en ce début de printemps 2020 mais plutôt en réponse à un parisianisme chronique, à un jacobinisme éculé, à un socialisme abject de compromissions aussi lâches qu'infectes, contradictoirement laxiste quand l'immigration en vient à coloniser et toujours prônant un légalisme obstiné contre les identités qui pourtant participent à un creuset commun plus que français car européen. 

Alors oui, tant que la vie commande, moi aussi je produis mes anticorps. Je suis du Sud, je viens du Sud... Pour ceux qui n'ont à la bouche que le Sud-Est et le Sud-Ouest, le Sud c'est au sud, entre les deux ! Et quand, pour nous consoler du confinement lié au virus, la télé passe Manon des Sources (après Jean de Florette), bien sûr que j'en suis comblé ! Et n'allez pas croire que par flagornerie égotiste je revendique Pagnol pour briller dans son halo ! C'est qu'avec Marcel Pagnol, nous ne sommes pas que cousins, nous sommes germains ! 

Cousins et ça compte pour entretenir la souche commune. Le concernant, il a été répétiteur d'anglais à Pamiers... Pas plus que les Audois, les Ariégeois n'en sont pas pour autant infatués et son nom n'apparaît pas dans le paragraphe consacré aux "Personnalités liées à la commune". Qui plus est, vous remarquerez chez Pagnol la façon subtile de souligner ce cousinage. Dans Manon des Sources, justement, l'ingénieur du génie rural, il le fait intervenir "Avec un très bel accent de Narbonne". Lors de la réunion houleuse pour savoir où est passée l'eau de la source, il relève plus loin 

"... Ces mots, aggravés par les R pétaradants de l'accent de Narbonne" ! 

Et ça n'en pétarada pas moins (Pagnol adorait le passé simple !) quand, répondant au "papet" fustigeant l'administration, il lui fait répondre : 

"Monsieur, j'ai l'honneur de vous informer que l'administration vous emmerde..." 

Et tout ça avec Ticky Holgado dans le rôle ! Et ce n'est pas parce qu'il est de Toulouse ! L'avez-vous seulement vu et entendu aussi dans "Le Château de ma Mère" (film de Yves Robert 1990) ! Il joue Binucci, l'employé du canal,le collègue de Bouzigue lui aussi de Toulouse ! Tè, encore un hasard ! 
Et puis que voulez-vous, quand je pense à ce bon repas entre amis sous le figuier de la maison de vacances, plein de rires, quand je pense aux deux petites pages qui suivent, terribles d'un réalisme sépulcral avec la mort d'Augustine sa mère, celle de Lili le copain des collines, celle de son frère Paul, dernier chevrier de l'Etoile (ça fait beaucoup en deux petites pages) (à suivre...)

 Note : toutes les photos sont issues de la bande annonce du film mais je ne demanderai rien pour la promotion faite ici...

mercredi 4 mars 2020

CARNAVAL inspiré d'un article de 2016

POUR CARNAVAL, LA SOUPE A LA GRIMACE...
reprise actualisée d'un article de février 2016 que je suis le premier à avoir oublié...

Comment ne pas y penser alors qu'on ne se lasse pas des vidéos et magnifiques photos du carnaval de Limoux !

Charité bien ordonnée dit-on... sauf qu’à Fleury, visiblement, nous en resterons à ressasser des souvenirs des carnavals d’antan... A ce jour, c’est l’indigence complète sur les pages municipales. Il y a bien eu "Du Vignoble à la Mer " de février mais sans l'état-civil de l'année, les mariages naissances et décès qui participent, une fois par an, à différer un tant soit peu l'oubli... Et rien en mars... C'était prémédité puisque l'agenda couvre aussi le mois présent. 
"Bon sang mais c'est bien sûr !" aurait dit le commissaire Bourrel, c'est qu'à Fleury, le carnaval, c'est l'élection municipale. Qu'en est-il en 2020 ? Je n'ai qu'un écho pathétique d'affiches déchirées et aussi la frustration de ceux qui aimeraient encore barrer, panacher et blackbouler sur les listes sauf que ce n'est plus possible !  
1969

A Salles, le carnaval était célébré en mai... En 2020 le blog étique mort-né le jour même de 2011 où il a été créé n'apparaît plus. On y gagne vraiment au change avec la page de la mairie "Vivre à Sales-d'Aude avec des photos aussi réussies que bien inspirées. On aime ! 

https://www.facebook.com/MairieSallesdAude/

Super pour Nissan-lez-Ensérune ! D'abord la recherche "Nissan carnaval" nous donne en premier... Carlos Ghosn ! Pas mal comme mise en bouche carnavalesque ! Plus au premier degré, le site du maire fait état de la reprise de cette tradition par les enfants, école et centre de loisirs réunis. Un défilé, des chants et l'immolation de Carnaval (23 février 2020).

https://www.nissan-lez-enserune.fr/index.php/Accueil?idpage=101&idmetacontenu=974

Super aussi pour Cuxac qui recevait J.Marie Bigard mais qui perpétue son carnaval en avril, comme en 2019 avec des danseuses, des chars, une "batucada" et le bûcher pour Carnaval !  

https://www.facebook.com/pages/category/Performance---Event-Venue/Comit%C3%A9-des-f%C3%AAtes-de-Cuxac-dAude-186071208585009/

A Ouveillan, aussi, un petit carnaval des enfants avec un goûter pour finir la belle journée.  

1980

A Lespignan, si la mairie classe son carnaval et la "Corbeille Jolie" ("... les riches meuniers faisaient le tour des maisons du village pour offrir des dragées en remerciement du travail que leur fournissaient les paysans...").dans les « temps forts » de la commune, les dragées, les quatre hauts de forme et les cannes à pommeaux ne sauraient nous faire oublier les meuniers et la bufatière (la danse du soufflet) des années 70... Obligé de regagner Lyon, le sourire plutôt forcé et le moral dans les chaussettes, je devais faire bonne figure pour passer au pas les nuages de farine et les masques moqueurs... Et que dire quand tout un passé se retrouve soufflé avec la démolition de la cave coopérative qui exposait ses jolies grappes au soleil couchant ? Dois-je ajouter, au comble de ma déprime, que me reviennent aussi les trognes rubicondes des Belges en goguette, ceux du jumelage, dans un pays de cocagne où le vin coulait de source ? Que reste-t-il sinon une journée de vendanges à l’ancienne ? Bien sûr que c’est bien pour les jeunes... Bien sûr que j’en deviens odieux... mais pour nous qui avons vécu cette époque et goûté, entre parenthèses, un fameux merlot d’ici, même s’il nous reste l’orchestre sous les platanes devant l’école, c’est surtout la boule dans la gorge qui ne passe pas...

A Vinassan, rien sur le site de la mairie. dans la galerie de photos, plus rien sur la jolie collection sur les vendanges et la coopérative aujourd’hui disparue !.. décevant quatre ans plus tard...

A Armissan, après des carnavals à vélos (sic), le comité des fêtes a œuvré, en 2014, pour relancer la danse traditionnelle de la bufatière. Hélas, l’année 2015 a déçu avec une petite trentaine seulement de costumés en rouge et blanc et trop peu de monde pour les fêter le long des rues. Et depuis plus rien ! Pour voir une belle affluence, encore reste-t-il à faire défiler les photos des carnavals du début du siècle (jusqu’en 1920) avec calèches, chariots et chevaux !

A Coursan, loin des « grandes heures » louées par Jean Camp, ils faisaient seulement la pub pour le carnaval de Narbonne ! Dans la continuité, en 2020, le 17 janvier, l'office du tourisme faisait la promo pour le carnaval le plus long du monde, celui de Limoux bien sûr !

En 2014, Narbonne avait calqué son carnaval sur le calendrier religieux. Le ROI DE LA MUSIQUE était le thème avec élection de la reine, une dizaine de chars et 500 carnavaliers, etc.  
En 2020, en fêtant son 83ème carnaval, Narbonne a le mérite de la continuité. Moi aussi, je continue à la considérer avec la même distance qu'elle même manifeste pour les villages autour... Et puis elle est assez grande pour se faire sa pub toute seule. 

https://www.escapadeslr.com/agenda-carnaval-de-narbonne-narbonne-aude-472.html 

http://www.narbonneenfete.com/accueil.html (site toujours actif) 

En 2014, à Carcassonne la municipalité n’avait rien voulu savoir alors que depuis le retour de Carnaval en 2011, la fête allait crescendo (passo-carriéro (5), jugement, crémation, bal masqué). Et en 2020 Marquomal se passéjo ! 
Le premier site fait la promo des carnavals rhénans et alsaciens. 
Le deuxième, une page fb, émaille ses propos de mots anglais (peut-être une réminiscence de la virée du Prince Noir ?), loue les Bretons si forts ainsi que le carnaval de Liège ! allez, allez, passons !
Le troisième clame qu'en 2017 il n'en est pas question ! 
http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/tag/carnaval
En 2019, sous le volet "Carcassonne", c'est Limoux qui est mise à l'honneur ! 
https://www.ladepeche.fr/2019/07/20/le-plus-long-carnaval-la-plus-grande-caravane,8322495.php

Alors basta Carcassonne ! je n'irai pas plus loin ! Plutôt ta Cité que ton carnaval ! 

Carnavals perdus, retrouvés, reperdus comme à Fleury, Salles, Coursan, Armissan, Vinassan, Nissan, avec la survivance à Lespignan de la "Corbeille Jolie" et à Cuxac une constance plus manifeste. Sinon, que dire au spectacle de triste carnaval pathétique que nous offre notre démocratie dévoyée ? Et sans vouloir disculper une macronie si pathétique de médiocrité, avec tout ce qui nous chagrine comme l'immigration, l'islamisme, le terrorisme, le mondialisme dans son feuilleton climatique et son volet actuel, coronavérolé, comment ne pas s'étonner d'avoir perdu le sens du printemps, la joie de vivre retrouvée, la place de l'humain dans le cycle des saisons et celui de la Planète encore bleue ?  

 
1981
 

 

samedi 14 décembre 2019

BATAILLE DE LA BERRE / Pour aller plus loin, Gérard Ducruc, Henry Coulondou.

Pour aller plus loin, au plus près de la confrontation qui, en 737, voilà près de treize siècles, mit aux prises deux puissances aussi brutales et sanguinaires l'une que l'autre, le travail de Gérard  Ducruc mis en avant par Henry Coulondou lui même axé sur Thézan-des-Corbières. 

https://www.thezandescorbieres.com/berre/index.htm


Septimanie wikimedia commons Auteur Claude-Joseph Drioux (1820-1898) & Charles Leroy (1844-1895)

AVANT LA BATAILLE 

1. A NARBONNE.

Charles Martel anticipe afin de mettre toutes les chances de son côté. D'abord il va interdire l'accès à Narbonne par le fleuve. 

  "... pour empêcher toute arrivée de renforts par voie d'eau, il fait construire des tours de guet de part et d'autre du fleuve en aval de la ville et bloque ainsi toute possibilité de ravitaillement..."

Ces aménagements diffèrent où sont décrits plus précisément suivant les quelques relations de la bataille disponibles sur Internet : 

 "... Arrivés au port, ils remontent l'Aude mais les Francs ont garni ce fleuve d'estacades et de pieux, pour empêcher tout secours d'arriver à la ville assiégée..."
https://guyderambaud.wikia.org/fr/wiki/Bataille_de_la_Berre_(737

"... Arrivés au port, ils remontent l'Aude mais sont surpris par les fortifications de l'assiégeant..." 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Berre 

"...   En 737, Charles assiège Narbonne, barre “le fleuve Aude par un ouvrage en forme de bélier”..."
http://archives-du-sensible.parc-naturel-narbonnaise.fr/sensible/site_portrait/site/2016/bataille-de-la-berre/bataille-de-la-berre.html

2. ALLER A L'ENNEMI plutôt que de le laisser attaquer ses arrières alors qu'il assiège Narbonne :

"... L'armée franque avait investi Narbonne au plus près des fortifications, interdisant tout mouvement aux assiégés. En plus, comme il est de règle en Campagne, toute armée se garde et, à cet effet, il existait autour de la ville, à une certaine distance commandée par des voies d'accès ou des points remarquables du terrain, des postes de surveillance, comparables à des sonnettes d'alarme, chargés de prévenir Charles de ce qui se passait dans son dos. L'une de ces sonnettes se trouvait obligatoirement au seuil de Prat-de-Cest, point de passage obligé, limite de compartiment de terrain dominant le pays vers le Sud et, donnée très importante, la menace venant de cette direction..." Gérard Ducruc.
https://www.thezandescorbieres.com/berre/ducruc.htm 

"... sa meilleure forme de défense était encore d'attaquer les troupes de cavalerie récemment arrivées, avant que les navires apportant le complément d'équipements ne fassent leur apparition et surtout dans l'hypothèse ou il avait connaissance de l'embarquement d'Omar ; il devait priver celui-ci à son arrivée de toute tête de pont et l'empêcher également d'arrondir ses forces. 
Déboucher avec ses troupes de Prat-de-Cest, pour se porter aux environs de la Berre, il n'y fallait pas penser : ce qui avait joué en sa faveur pour lui indiquer l'arrivée de la cavalerie maure aurait aussi joué contre lui. Il lui fallait donc se porter vers le Sud, en se défilant à l'abri des Corbières et quoi de plus normal que d'utiliser l'ancienne Voie Domitienne passant par Fontfroide qui ne devait pas être encore trop dégradée quoique moins utilisée que par le passé..."
Gérard Ducruc.


Nuance, au départ de Narbonne, la voie Domitienne passe au Sud par Prat-de-Cest pour se diriger vers le col de Sigean... Par Fontfroide où l'abbaye n'existait pas, il s'agit d'une traverse liant d'Ornaisons à Portel, la Via Aquitania à la Via Domitia. Les Franks vont donc surgir d'où on ne les attend pas pour culbuter la cavalerie arabe avant que le renfort et le matériel de guerre ne débarquent à Port Mahon !  
http://auderomaine.e-monsite.com/pages/cartes-croquis-voies-aude.html

Gérard Ducruc précise l'importance de l'eau pour les hommes et les chevaux : 

"... il (Le Marteau) disposait de quatre points d'eau : Fontfroide, l'Aragnon, Sainte-Eugénie et Portel. Par le chemin des Charbonniers il ne disposait que de Portel à l'arrivée et encore, si l'ennemi n'occupait pas ce village..."
 Et du côté arabe, l'eau de la rivière, la Berre. 

Portel-des-Corbières / Image autorisée
  3. POUR CONCLURE, quelques remarques dont vous pardonnerez et le hors-sujet et la subjectivité même s'il faut ancrer le propos dans un cadre plus général... 
D'abord, pour des raisons trop évidentes liées à la formation et au destin de la France, rien n'est dit des prédécesseurs or : 

"...  Les Wisigoths qui résistent toujours dans les environs de Narbonne (Minervois, Razès) indiquent aux troupes de Charles Martel comment couper en deux l'armée arabe en marche qui va se porter au secours de Narbonne assiégée, en empruntant le défilé de la Berre qui débouche des Corbières entre Portel et Sigean..." (Wikipedia)

Dans le même ordre d'idées, notons que certains historiens n'hésitent pas à tromper le public, toujours, certainement, en vertu du roman national, du rouleau-compresseur issu des Franks sur des provinces étranglées, les jacobins de la Révolution n'ayant rien changé à l'affaire... C'est le cas de Philippe Conrad, historien, rédacteur en chef de la Nouvelle Revue d'Histoire, qui, en 2002, ne cite même pas 737 et la bataille de la Berre pourtant considérée comme l'arrêt à la colonisation musulmane. 

Toujours dans le chapitre des identités régionales jugulées, dans l'actualité, en digne héritière des hussards noirs de la République, la dernière réforme des lycées réduisant le temps déjà réglementé alloué aux langues régionales. Merci Blanquer mais les profs sont en train de lui faire payer ses simagrées aussi malhonnêtes que macroniennes sur le projet de retraite les concernant !

Enfin, pour rejoindre une prévention d'actualité formant le fil conducteur de cette série d'articles sur l'islam et la colonisation, en partant de Malraux, Finkielkraut ainsi que la part trop belle faite à un Al Andalus "lumineux" : 

"... Il est difficile d'apprécier la réalité du peuplement musulman au nord des Pyrénées. Les musulmans se sont-ils établis comme en al-Andalus, avec un véritable projet de peuplement, qui devait continuer au-delà des Pyrénées ? L'historien Paul Diacre (VIIIe siècle) indique que les Sarrasins « ont pénétré dans la province aquitaine de Gaule accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, comme pour l'habiter » . La volonté d'étendre le Dar al-Islam. La conquête des territoires au nord des Pyrénées était le but premier de la conquête musulmane, qui avait souhait d'intégrer le sud de la Gaule au territoire d'al-Andalus. [...]  Toutefois, d'un point de vue historique et militaire, on peut dire que Narbonne (et non Poitiers) fut le coup d'arrêt de la conquête musulmane en Occident chrétien, car Narbonne était la première base de peuplement et d'installation en Gaule. La victoire précoce des Francs sur la Berre a donc évité une trop longue installation musulmane, à l'inverse de ce qu'a connu l'Espagne. Ensuite, toutes les expéditions au nord de Narbonne furent des razzias sans lendemain et non des entreprises de soumission ou de peuplement..." (Wikipedia)

Massif_de_Fontfroide wikimedia commons Auteur Tybo2
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mardi 10 décembre 2019

BATAILLE DE LA BERRE (Auguste Ditandy / Lectures variées sur le département de l’Aude 1875)

Les Sarrasins, maîtres de la Septimanie depuis l’an 720, faisaient de fréquentes et terribles irruptions dans toutes les parties de la Gaule. En 721, conduits par El Samah, ils avaient formé le siège de Toulouse, mais avaient été repoussés par Eudes, duc d’Aquitaine, avec de si grandes pertes que leurs historiens appelèrent la route de Toulouse à Carcassonne la route des martyrs. 
En 725, leur général, Ambessa-ben-Soheim, remonta le cours du Rhône et de la Saône, entra en Bourgogne et pénétra jusqu’à Autun, qu’il saccagea et détruisit entièrement. 
Abd-el-Rahyman, renouvelant la tentative d’El-Samah, se jeta sur l’Aquitaine, prit Bordeaux de vive force, anéantit l’armée du duc Eudes sur les bords de la Dordogne, et après avoir ravagé le Périgord, la Saintonge, l’Angoumois et le Poitou, se disposait à pousser jusqu’à Tours, dans l’espérance de s’enrichir du pillage de la célèbre église de Saint-Martin, lorsqu’il fut écrasé à son tour près de Poitiers, par Charles Martel. 
En 736, appelés en Provence par le duc Madronte, qui voulait se soustraire à la brutale domination des Austrasiens, les Sarrasins s’emparent d’Arles, d’Uzès, de Viviers, exercent en Provence et jusqu’en Bourgogne, d’épouvantables ravages et font d’Avignon leur seconde place d’armes.

Charles Martel était alors occupé à combattre les Saxons. A cette nouvelle, il accourt, avec son frère Childebrand, emporte Avignon d’assaut, passe tous les Sarrasins au fil de l’épée, pille la ville et la réduit en cendres (737). Il va mettre aussitôt le siège devant Narbonne, centre de la puissance musulmane dans la Septimanie, puis, apprenant qu’une armée de secours, envoyée par le gouverneur sarrasin d’Espagne, venait de débarquer sur les côtes, il marche à sa rencontre pour lui livrer bataille. 

Portel_Notre-Dame_des_Oubiels wikimedia commons Autor ArnoLagrange
Charles trouva l’armée ennemie campée dans une vallée des Corbières, près d’un ancien palais que les rois wisigoths avaient fait bâtir autrefois et qui portait le nom de ce pays. Amoroz, qui commandait les Sarrasins, s’était posté avantageusement sur les bords de la rivière de Berre, entre Ville-Salse et Sigean, à une demi-lieue de la mer, à sept milles au sud de Narbonne.

Charles se vit à peine en présence des ennemis qu’il fondit sur eux avec sa fougue habituelle, sans leur donner le temps de se reconnaître.  Les bandes légères des Sarrasins, quoique surprises, soutinrent d’abord avec fermeté le choc des lourds escadrons austrasiens. Mais la valeur irrésistible de Charles Martel décida bientôt de la victoire. Il tua de sa main le général ennemi. Aussitôt, saisis d’épouvante, les infidèles prennent la fuite. Les Franks les poursuivent vivement et en font un horrible carnage. En vain les fuyards cherchent à regagner leurs vaisseaux et se jettent précipitamment dans l’étang voisin pour se sauver à la nage ; les Franks, s’emparant de quelques barques, les suivent dans l’étang, les frappent de leurs piques ou les enfoncent dans l’eau : presque tous furent tués, noyés, ou faits prisonniers.

Charles Martel revint sous les murs de Narbonne, triomphant et chargé de dépouilles ; mais ennuyé de la longueur du siège de cette ville, et rappelé dans la Nord par la mort du roi Thierry IV, il abandonna la Septimanie, qu’il eût pu conquérir, brûlant et détruisant tout sur son passage, et ravageant cette malheureuse province, presque autant que les Sarrasins eux-mêmes, sous prétexte de leur ôter tout moyen de nuire.  

mercredi 4 décembre 2019

737. CIRCONSTANCES DE LA BATAILLE DE LA BERRE / colonisation et islam


Aude, La Berre, seen from route D6009 bridge Author Maarten Sepp

La Berre, un petit fleuve même pas côtier car n’atteignant pas la mer, se jetant dans le sud de l’Étang de Bages et de Sigean dont il faudrait, pour cette embouchure, inverser les termes. Comme tous les cours d’eau de notre pourtour maritime (nous venons tristement de le constater puisque les deux épisodes méditerranéens qui viennent, dans l’espace d’une semaine seulement, de toucher le Var et les Alpes Maritimes, ont causé plusieurs victimes) la Berre a connu, en novembre 1999, sa crue peut-être millénaire avec des dégâts inimaginables pour les habitants et l’histoire avec les ponts emportés dont celui du château de Cascastel pourtant vieux de 800 ans.  

Cascastel Château et pont wikimedia commons Autor ArnoLarange
 
Le temps et l’Histoire coulent avec la Berre. Pour preuve, l’oppidum préromain de Pech Maho peut-être du peuple Elysique (700 av J.C., 120 av J.C.) ainsi que le cadre injustement méconnu de la Bataille de la Berre, en 737, entre les Sarrasins occupant Arbuna (Narbonne) depuis presque vingt ans et les Francs de Charles Martel. 

L’évocation des circonstances, après avoir défriché et éclairci le sujet nous rapproche des faits.
Les Sarrasins, en effet, après une conquête éclair de l’Espagne wisigothique sur 3-4 ans seulement, passent les Pyrénées et menacent l’Occident Chrétien. Notre chronologie est non seulement marquée par la perte de Narbonne mais aussi par celle de Carcassonne (725) et Nîmes malgré la victoire d’Eudes, duc d’Aquitaine, à la Bataille de Toulouse (721). Les années qui suivent sont marquées par leurs razzias et pillages (Lérins, Bourges, Autun, Langres, Lyon). Plus grave est la menace d’une occupation plus vaste suite à la défaite d’Eudes à Bordeaux (731). Le duc demande alors l’aide de son ancien ennemi, Charles Martel, subregulus, roi en second des Francs, qui va les arrêter à Poitiers (732). En Provence, un autre duc, Mauronte, lésé par rapport aux grandes familles alliées à Charles Martel et bénéficiaires des confiscations consécutives au succès des Francs depuis Lyon, se soumet au wali de Narbonne en échange de son aide et lui livre Arles.

« … les anciens comtes dépossédés et les grands propriétaires laïques se rallièrent aux Arabes contre les Franks, leurs spoliateurs… »

A Avignon aussi, la garnison franque est chassée ou exterminée avec la complicité des habitants. De là les Sarrasins remontent jusqu’à Lyon mais Charles Martel fond sur eux et les fait refluer dans les murs d’Avignon où, malgré les défenses, ils périssent « par le fer et la flamme ». De là, plutôt que de libérer la Provence, Charles, en fort stratège, choisit d’attaquer Narbonne, le cœur stratégique des possessions arabes au nord d’Al Andalus.    

« …   il tenta une entreprise plus hardie et plus décisive que la conquête de la Provence : il marcha par le pays des Goths droit à Narbonne, et pressa avec une extrême vigueur le siège de ce chef-lieu des établissements arabes en Gaule. Les walis musulmans n’avaient rien épargné pour fortifier Narbonne et la mettre à l’abri de toutes les attaques… » 

Citation ainsi que la précédente tirée de « Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789 » Tome 2, Henri Martin, 1860. 

Charles Martel lors de ce qui est aussi appelé "la bataille de Tours" puisque près de Poitiers, en 732, il arrêta les Sarrasins prêts à piller le riche sanctuaire dédié à Saint Martin.