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vendredi 28 avril 2023

MAYOTTE contre l'hydre perfide...

 Soir Info du 27/04/2023 | CNEWS 

De la minute 14 à la minute 53.  

Au fil des 40 minutes : 

* un pêcheur " ...ils ne sont pas ici pour gagner leur vie, ils sont venus pour foutre la merde.../... pour détruire Mayotte... ". 

* Mayotte capitale européenne des homicides. 

* Moroni vient de toucher 150 millions d'euros pour récupérer ses ressortissants expulsés... sauf qu'Azali ne respecte pas sa signature. Coïncidence, un ambassadeur itinérant russe se pointe là-bas aujourd'hui pour de bons conseils contre la France, soyons-en assurés... 

* L'INSEE toujours sommée par l'État de mentir grâce à des manœuvres dilatoires sur le chiffre de la population à Mayotte, la sous-évaluation permettant de ne pas doter le territoire en fonction du nombre de personnes et de toujours repousser aux calendes grecques le problème de l'immigration clandestine... Sauf qu'à l'occasion de l'épidémie de covid, l'apprenti-préfet de Mayotte (2019-2021) a déclaré distribuer 450.000 masques, soit un par adulte... sa langue a dû fourcher sinon un simple laïus sans doute. 

* penchant pour la défenseur des droits à toujours monter au créneau pour les étrangers et à ne jamais prendre en compte les droits des Français mahorais ! 

* La juge Catherine Vannier qui a suspendu l'opération Wuambushu, a été vice -présidente du Mur des Cons, pardon du syndicat de la magistrature est la dame qui a dit "la délinquance des mineurs n'est pas si importante que ça "... les proches d'une victime mutilée ou mortellement blessée apprécieront. Estelle Youssouffa la députée a eu dit (mais je n'ai pas les références) que cette dame émargeait au sein d'une organisation soutenant Mayotte comorienne... 

* Comment appelle-t-on les mineurs délinquants à Mayotte ? les " mwana juge ", les enfants du juge.  



lundi 13 mars 2023

MAYOTTE ! un rapport explosif !

Révélé par Médiapart, un rapport si explosif qu'il est caché par le gouvernement depuis janvier 2022.

Un rapport intrinsèquement objectif... complètement à l'opposé de ce que pense et dit Edwy Plenel (mais nous ne sommes pas à une outrance près de sa part, quand bien même le ton serait départi, souriant, pédagogique même). Que dit-il ce monsieur invité par la télé bienpensante ? Dans l'esprit "On a volé un morceau à une entité, à l'archipel des Comores..." c'est tout sauf un argument... dans ce cas Gibraltar est un morceau volé à l'Espagne, les enclaves espagnoles des morceaux volés au Maroc, les Îles Anglo-Normandes devraient appartenir à la France et la Corse à l'Italie à en croire Mussolini ! 

Qu'est-ce qu'il raconte encore le trotskiste ? Que le territoire occupé par la France, parce que c'est l'Europe, attire l'immigration comorienne... certes sauf que les gouvernements successifs ont bien pris soin de transformer l'île en cul-de-sac : ce n'est pas un marchepied pour la Réunion, pour la métropole et l'UE, l'île est déjà un camp de rétention ! A quoi sert en même temps d'invoquer une solidarité nationale qui non seulement ne trouve pas à s'appliquer mais qui en plus, débouche sur de la non-assistance à territoire en danger ! 

Et avec ça ? plus grand chose comme il y a longtemps que je n'écoute plus ces émissions boboïsantes à tendance wokiste. Néanmoins, Joseph Krasny, le pseudo renié de Plenel, le solidaire de septembre noir dans l'assassinat, à Münich, en 1972, des sportifs israéliens, en tire des prolongements douteux lorsqu'il évoque un racisme anti-mahorais à la Réunion. Pourtant, en proférant "Band Komor", la Réunion n'est pas plus raciste et venimeuse qu'une France jacobine d'il n'y a pas si longtemps... même s'ils n'ont pas voulu donner de l'eau lors de la grave pénurie d'eau de 2017. Mieux que chez les Etatsuniens, le "melting pot " (que les profs propagandistes nous ont vendu sans bémols dans les années 60) consiste plus à vivre à côté qu'ensemble... Sinon, comme bien des Français, ils sont contre l'immigration.  

Du temps du gouverneur, ses mensonges et ceux de l'État étaient d'un autre ordre. Photo autorisée wikimedia commons

Alors, ce rapport qui ne permet pas à Plenel d'attaquer bille en tête ? Il suffit de le lire sans se dire de qui ça vient, vu qu'il sert autant les contre que les pour Mayotte française. 

Notons (je me permets de prolonger...) : 

* il émane des inspections générales de six ministères (santé, justice, éducation, affaires sociales, affaires étrangères, intérieur). 300 personnes entendues sur plusieurs semaines. 

* Mayotte, département le plus pauvre de France aux moyens plus faibles que dans les autres outremers (la dotation par élève, par exemple, ne faisait qu'à peine plus de la moitié de ce qui est la norme [je crois l'avoir déjà évoqué sur Avox). 

* l'État est débordé par une situation sur le fil du rasoir par rapport à l'acceptable, une offre de santé insuffisante et fragile (même avec le titre de première maternité de l'UE !), un problème migratoire submergeant les capacités de l'État, en retard de deux dizaines d'années, qui a failli à sa mission. 

* une insécurité grandissante avec des agressions mortelles (le 15 février dernier, un jeune de 19 ans  mort des suites d'une attaque avec barre de fer) (je ne fais pas le lien avec l'immigration...) 

* Dard Malin (pardon de garder des réflexes pour échapper à la censure facebouquienne (ils m'ont même interdit de dire "faux-jeton" ! faut pas dire non plus que les Français sont des moutons ou des veaux...) en premier, veut le cacher, ce rapport, lui qui pourtant s'est montré quelques fois dans l'île contrairement à d'autres (Vous le connaissez vous, le délégué aux Outre-mer ?). Sauf que le ministre de l'Outre-Mer est un peu tête en l'air... Quelle idée d'aller dire à la télé locale qu'on ne pouvait rien contre des mineurs ? Ce qui ne peut que conforter ceux qui n'avaient pas encore franchi le pas de la délinquance...  

* presque la moitié des logements sont illégaux avec les plus grands bidonvilles de France, qui plus est sur des zones à risques. 

*  80% de la population est en dessous du seuil de pauvreté. 

* 75 ans d'espérance de vie. 

* 1/3 actif au chômage...

* Mais comme c'est huit fois pire aux Comores (1/4 de la population en extrême pauvreté) le mouvement migratoire n'arrête pas malgré les conditions difficiles de traversée, la fermeté nouvelle des contrôles qui ajoutent aux infortunes de mer. Des centaines de gendarmes devraient arriver dès avril, pour renvoyer un maximum de personnes et en priorité celles versées dans la délinquance délictueuse.

* La situation est si alarmante que même l'INSEE n'appliquant que les subtilités de calcul qu'on lui ordonne habituellement (n'avait-elle pas pour consigne de ne pas recenser toute la population, en vue de faire des économies dans la dotation globale ?) prévoit près de 800.000 habitants en 2050 (deuxième parenthèse : est-ce que cela sous-entend que le chiffre officiel des 280.000 habitants actuels est sous-évalué ?).   

* les journalistes informant de ce rapport caché mettent l'accent sur l'enfance en danger dont au premier rang ceux qui sont privés d'école (les locaux n'étant pas à l'origine du manque de place, font passer les nôtres, bien que pénalisés par le surnombre, avec  une salle de classe pour deux divisions pet un niveau qui s'en ressent, par exemple, les 3/4 au collège ayant des difficultés de lecture [9 x plus qu'en métropole). 

* Inquiétude aussi, l'alimentation insuffisante nous ramenant à l'épineuse question des rythmes scolaires imposés de force sous un climat tropical... si encore c'était pour assurer aux enfants un minimum de nourriture, de protéines mais peut-être que les autorités préfèrent se faire valoir en aidant des pays tiers, il est vrai que l'exemple de Mayotte fait tache pour un pays qui se veut dans le peloton de tête des États évolués ! 

* les jeunes de l'île sont en moins bonne santé qu'ailleurs en France... une situation dont les effets se ressentent dans la délinquance violente (81 % de prévalence des mineurs dans les vols avec violence... ce n'est pas moi qui le dis !). Et une tendance à l'autodéfense quand les cambrioleurs sortent du commissariat avant le cambriolé embourbé dans la paperasse s'il porte plainte (le nombre de plaintes, en lui-même, ne veut plus rien dire.   

* en prime, une désorganisation des services, des personnels sans expérience, une faible attractivité du territoire. 

Tout va donc tourner autour du renvoi massif aux Comores...  

Merci Médiapart, merci Krasny Plenel, si ce rapport n'arrive plus à fourbir vos arguments contre Mayotte, merci d'avoir donné du grain à moudre à Mayotte française. 

Bien charitablement à vous qui ne dites rien sur la biodiversité perdue par le déboisement, sur le pillage des ressources halieutiques par les bateaux-usines... et pas que chinois, russes ou coréens... 

photo anonyme de 1975 parue dans le n°29 de 1993 Jana na Leo


  

dimanche 29 janvier 2023

Année de mangues, année de vent...

Année de mangues, année de vent, dit-on sur l'île de Mayotte. 

Ce mois de janvier semblerait confirmer. 

Si Ashley (tempête au stade le plus haut) et Balita ont inauguré une saison cyclonique 2022-2023 en avance (sept-oct 2022), bien que loin des terres, dans l'immensité marine de l'Océan Indien central, Cheneso vient marquer la période. Pourtant c'est Darian qui a été suivi en décembre, un cyclone très intense avec des vents de 220 à 315 km/h, un œil d'une trentaine de kilomètres, passant, pour sa surveillance, de la zone australienne à celle de La Réunion. Dans ce cas-là, le nom est gardé : il ne faut pas s'étonner si l'ordre alphabétique en est inversé avec Cheneso, le système qui nous concerne à présent, serait-ce de loin. 




Dans la nuit du 17 au 18 janvier la zone perturbée s'est muée en dépression, devant, qui plus est, rejoindre une autre dépression issue de la zone suspecte 90S (effet Fujiwara pour les spécialistes... ce n'est pas moi qui le dis !). A 22 h, atteignant le stade de TTM (Tempête tropicale Modérée), elle prenait le nom de Cheneso. 

Le 19 janvier, au stade de FTT (Forte Tempête Tropicale) elle touchait terre à hauteur de Sambava, au nord-est de Madagascar, toute une région qui en temps de paix météorologique, évoque la vanille, le café, la noix de coco. 

Jusqu'au 21-22 janvier, soit trois jours à déverser des trombes d'eau, après un crochet de 12 heures en mer suivi d'un autre sur terre d'une vingtaine d'heures (il est étonnant de constater que quelle que soit la puissance en mer, dès qu'un tel phénomène débarque, il n'est plus classé que dépression sur terre, serait-il une tempête, un ouragan !), Cheneso a fait des ronds dans l'eau, trois boucles, à 150 km environ de la côte. Boulimique au point de redevenir cyclone, il s'est dégonflé après avoir épuisé, en 2 jours et demi, la chaleur du Canal de Mozambique en surface. (du 24janvier 4h au 26 16 h).   

Au matin du 27, les pertes humaines se chiffrent à 16 décès,19 disparus, jusqu'à 55.000 personnes sinistrées,15.000 déplacées, les cases détruites, six ponts coupés et plus de 5.000 élèves sans école désormais. Et ce bilan n'est malheureusement pas définitif.  

Source BILAN CHENESO - Seize personnes périssent durant les intempéries (lexpress.mg) 

https://www.cycloneoi.com/archives-blog/cyclone/cheneso-le-meurtrier.html

D'après les prévisions, le système devrait s'évacuer vers le sud. Dans la nuit de vendredi à samedi, certainement redevenu cyclone, il devrait passer à une centaine de kilomètres d'Europa, une des Îles Éparses françaises : les scientifiques doivent anticiper le passage de Cheneso. Quant aux tortues vertes, aux moustiques adaptés à l'eau salée, aux nombreux requins, aux rats et aux chèvres introduits... ? Samedi, Cheneso subira enfin le sort de tous les cyclones de la zone, à savoir une trajectoire liée à la force de Coriolis, vers le sud puis sud-est avant d'être avalé par les latitudes inhospitalières du Grand Sud. 

Concomitamment, sans que ce soit lié à Cheneso mais parce que c'est la saison des pluies (inversion de la mousson), il est tombé plus de 400 millimètres sur l'Est de La Réunion, soit, en 12 heures les deux tiers de ce qui tombe à Fleury... dans l'année ! 



Et ici, à Mayotte, au nombre de crabes de terre voulant se réfugier dedans (à la Réunion, les musaraignes et couleuvres...), une chute de la pression était attendue. le vent a soufflé fort, les grains se sont accompagnés de rafales, les cocotiers se sont retouvés le plumet tout ébouriffé, les palmes des bananiers en lanières, dépenaillées. 

Année de mangues, année de vent, cela semble se vérifier sauf que le vent fait tomber les mangues encore vertes... il va falloir prévoir les bocaux pour la confiture... 



PS : 29 janvier 2023 / Cheneso est à 250 km au sud de Madagascar / beau temps revenu sur Mayotte. 

Sources principales : Cycloneoi, météo France La Réunion Cyclone.  



jeudi 20 octobre 2022

Estelle Youssouffa, une députée qui dépote ! (Mayotte).

LIMINAIRE : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis... Cela vaut pour mon analyse et, incidemment, pour un des protagonistes de l'algarade.  

Comme l'a affirmé madame la députée Estelle Youssouffa, Mayotte n'a, en aucun cas, à baisser la tête, à avoir honte de ce qu'elle est. Il y a longtemps, en effet, que la voix du 101e département n'a pas été portée avec tant de volontarisme, plus question avec la députée nouvellement élue, de faire profil bas. 

Le fond de l'affaire concerne une polémique avec attaque et riposte, les "agressions" répétées, à titre personnel, contre Mayotte française, relèvent de monsieur le député Jean-Paul Lecoq du PCF (groupe Gauche Démocratique et républicaine) :    

"... Depuis de nombreuses années, je suis de très près la politique aux Comores avec des militants qui y vivent et d’autres qui ont fui les Comores. J’ai interpelé à de très nombreuses reprises en commission des Affaires étrangères les autorités françaises pour les alerter sur cette situation, et surtout sur la situation de Mayotte, qui est une île que la France occupe illégalement en droit international..." J.P. Lecoq / 5 septembre 2022 

un point de vue pour le moins arrêté lors de cette très récente séance à la commission des affaires étrangères : 

"... le problème français de la colonisation illégale de Mayotte et son appartenance en droit aux Comores..." (2h 06 minutes de la vidéo) 


Sur le fond de l'affaire, il faut se questionner sur la validité invoquée du droit international et l'illégalité qui en découlerait.

Ce droit international concerne les résolutions aux Nations Unies et la portée qu'elles peuvent représenter. 

Deux cas se proposent : 
1 si la résolution émane du Conseil de Sécurité. Alors, il suffit d'un véto d'un des cinq membres permanents pour en annuler la contrainte. 
2 Sinon quand la résolution est portée lors d'une Assemblée Générale, elle n'a rien de contraignant. 

Or, à ce jour, toutes les résolutions sur Mayotte provenaient des AG. D'ailleurs l'éphémère président Soilihi était contrarié que les demandes pour Mayotte comorienne ne le soient pas au niveau supérieur, celui du Conseil de Sécurité ; actuellement et au moins depuis trois ans, Azali, le président en exercice, n'estime pas intéressant de revendiquer à l'ONU (peut-être pense-t-il que le raz-de-marée migratoire, la prise en charge humanitaire qu'elle induit côté français, les violences qui accompagnent cette invasion  viendront mieux à bout de la volonté des Mahorais à rester français "pour être libres"). Si je n'exprime là qu'une approche personnelle du problème, accompagnée, accessoirement de sérieux doutes sur la passivité de nos autorités, je me dois d'interpeler le député Lecoq pour son interprétation subjective du droit international exprimé par l'ONU.  

Non seulement la France n'occupe pas illégalement Mayotte mais, réitérant ses consultations pourtant avec toujours la même réponse massive en faveur de la Métropole, elle a obligé le territoire à faire antichambre plus de cinquante ans avant d'officialiser le statut de département (1). Les instances internationales ont certes condamné mais je me demande bien au nom de quoi !

A ce propos je dois battre ma coulpe pour avoir crédité l'ONU du principe d'intangibilité des frontières coloniales, ce principe appartenant à l'OUA (aujourd'hui UA, Union Africaine) ayant prévalu sur la proposition inverse (le groupe de Monrovia l'a emporté sur celui de Casablanca). Ainsi, pour l'ONU, le but est de maintenir la paix et la sécurité. Son implication dans le mouvement de décolonisation s'est appuyé sur la libre détermination des peuples. Ainsi, l'Organisation en arrive à résumer les articles en question, à savoir :


"... On peut dire qu’un territoire non autonome a atteint la pleine autonomie quand il : 

* est devenu État indépendant et souverain ;
* s’est librement associé à un État indépendant ;
* s’est intégré à un État indépendant..."

Alors Mayotte ? Nul doute possible, elle s'est intégrée à un Etat indépendant ! Sauf que les Comores ont instrumentalisé ce rejet pour en tirer un bénéfice aussi politique qu'économique, et ce, depuis près de 50 ans ! 



Considérant ce qui précède, la départementalisation de Mayotte n'est pas illégale et ce n'est pas en se gargarisant malhonnêtement de "droit international" que le député Lecoq prouve quelque chose. Pour l'ONU, si les Comores font partie des 80 anciennes colonies devenues indépendantes, Mayotte, elle, ne figure pas plus dans les territoires sous tutelle que dans les 17 territoires non autonomes qui restent ! 
Et si on tape "Mayotte" la réponse sera toujours identique "Your search yielded no results" ! 

Reste l'argument géographique, dernière cartouche pour un député Lecoq voulant tromper son monde car si Mayotte est géographiquement dans l'archipel des Comores, Gibraltar et le Portugal ne sont pas l'Espagne, pourtant plus étendue dans une même péninsule ibérique... On pourrait évoquer les enclaves espagnoles encore au Maroc ou les Canaries au large et s'il n'y avait que la géographie les Anglo-Normandes ne seraient que normandes !   

La députée de Mayotte, elle, a immédiatement dégainé sa riposte, sa prise de parole étant programmée juste après celle de son "agresseur" (une occurrence électrique qui sera sans doute corrigée lors des prochaines réunions / 2h 10 de la vidéo). "... subir les sorties d'un suppôt de Moscou qui vient propager la propagande russe.../... dire ici que mon territoire français depuis 1841 est une insulte.../... l'insulte est faite à Mayotte et à tous les Mahorais.../... discours de Lavrov.../... c'est la deuxième fois que monsieur Lecoq tient ces propos sur Mayotte.../ j'estime et je soutiens.../... ma présence ici est illégitime, que je ne suis pas française.../ ... on ne va pas renverser la charge... 

L'incident vient nous rappeler "La Crimée et Mayotte c'est pareil", et nous fait remonter au monolithisme partial des communistes français du temps de l'URSS, si prompts à fustiger l'Occident colonialiste et à se taire s'agissant des nombreux peuples "russifiés" de l'Union Soviétique. La guerre en Ukraine s'en mêle aussi au point de cristalliser un imbroglio débouchant sur un parallèle Lecoq-Lavrov, un contresens dépassant la posture communiste d'alors, une absurdité, qui à cause d'un député entêté à défendre un paradigme éculé, plombe un parti pourtant sémillant suite à la candidature de Fabien Roussel et à la modernité de son propos pour la gauche du travail et non des allocations...     

Le président Bourlanges qui a le mérite de saisir la teneur du malentendu en disant dans l'esprit qu'il n'y a pas d'allégeance à une puissance étrangère qui manipulerait (bien qu'il en ressorte que le député Lecoq peut être considéré, de par son blocage, tel un allié objectif de Lavrov ! NDLR)... Le président reprend à la fin, et avec raison, notre députée que l'émotion a fait déraper en affirmant que ce n'est pas elle qui a nommément attaqué son collègue Lecoq... Il n'empêche, "suppôt de" ne doit pas être considéré en tant qu'expression injurieuse. 

Et si la France demandait une résolution pour dénoncer la revendication des Comores sur Mayotte ?  

(1) si, par commodité, nombreux sont ceux qui disent que Sarkozy a donné la départementalisation, il serait plus juste de dire, qu'en tant que président, il a été celui qui, à force, a avalisé la demande des Mahorais... sans quoi la réalité d'un monarque républicain ne serait pas qu'une vue de l'esprit...     
 
Note : Je ne vous dis pas les difficultés nouvelles pour mettre en ligne un lien, pour la vidéo que vous n'aurez pas sous forme de lien, vu que windows ne nous donne que : Commission des affaires étrangères : Projet de loi de finances pour 2023 - Mercredi 19 octobre 2022 - Vidéos de l'Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr), vous devrez copier-coller le https susvisé que j'ai dû transcrire manuellement. Tout dire mais mettre le plus d'embûches possibles pour accéder revient à opacifier la transparence dont ils se prévalent ! Ils se permettent toujours plus d'intrusions négatives dans nos demandes ! 

mercredi 19 octobre 2022

MAYOTTE, cartes postales...

 

La baie de Boueni, ancien cratère, au loin, le Choungui, son conduit rempli de lave, tout ce qui reste de l'ancienne cheminée...  

Plage de M'tsanyouni, connue aussi en tant que "Tahiti Plage". 

Quand l'initiative économique est tolérée malgré une paillote sur le domaine public. 

Trois jeunes gendarmes sont partis en patrouille au-delà de la plage, une zone moins fréquentée où les mauvaises rencontres sont possibles. L'un d'eux est revenu au Duster de fonction : visiblement il avait oublié sa bombe lacrymogène... 


mardi 18 octobre 2022

PRISONNIER DU MOT QUI FUYAIT...

1127 articles au-delà de cette crise fulminante qui me prit à 46 ans. En 1996, un jour pourtant comme les autres, pour une lettre sûrement, je me suis braqué contre un mot fuyant. Mais qui, vraiment, du mot ou de l'émetteur s'en trouvait empêché ? Prisonnier trois quarts d'heure, au bout de quelques kilomètres à force d'arpenter la varangue, je l'ai rattrapé, ce fuyard ! Et dire que je n'ai pas plus retenu ce mot réfractaire que la date ! Ne sachant pas quelles seraient les conséquences, le bouleversement que cette traque induirait, je n'étais pas en mesure d'évaluer la portée de ce qui ne me fit que l'effet d'une occurrence, d'une circonstance fortuite. Quant à réaliser le lien de cause à effet, j'ignore de quand date cette prise de conscience, le précipité en question, la vitrification du souvenir. 

Finalement, de chercher, même en ne réussissant qu'en partie, dans ma correspondance, dans mon métier, ma communication aux élèves, les plus adaptés des mots, ceux qui, même inconnus, insaisissables, brillent le mieux ou promettant de briller dans un cadre donné, est déjà une fin en soi, peut-être de l'art. 





Entre 1998 et 1999, à raison, au moins d'une page-livre par jour, j'ai écrit "Mayotte, cartes postales", à ce jour, toujours dans un tiroir. En 2008, à compte d'auteur, "Le Carignan",  une monographie sur Fleury-d'Aude, mon village natal, fut édité sous forme de diptyque, après avoir entraîné mon père dans l'exploration d'un passé remontant toujours plus loin : "Caboujolette", le sien de livre, en tant que second volet de nos pages de vie à Fleury, sur la même trame que le mien. 

Et maintenant, bien que me sentant calaminé sinon encalminé, je sens qu'il est grand temps de continuer vers l'évanescence d'un horizon toujours hors de portée... attraction-répulsion... Alors, tant que la motivation et la méthode Coué me maintiennent, à force de procrastination, à la longue, je viens de m'y atteler... Vanité ? Je ne pense pas... Seulement la prétention propre à l'Homme de garder vivant le passé, la lucidité quant à l'acceptabilité de l'inspiration artistique, la modestie dans la portée que je donne à la démarche : transmettre au moins à mes fils, à tous ceux que j'aime et qui m'aiment aussi. 

Tout semble couché sur l'écran, il y en a pour plus de 1000 pages sauf qu'il faut s'attaquer à des épissures, coudre ensemble, aller vers un patchwork si possible harmonique...       

LIMINAIRE :

Je vous le dis comme c’est venu. Finalement cela répond à une forme naturelle d’inspiration, suivant les saisons, peut-être aussi parce que la lune qui nous est presque aussi chère que le soleil, sera toujours là quand notre système explosera... L’inspiration on croit qu’elle vient à nous alors que c’est l’inverse, c’est souvent un trop plein qui doit sortir pour ne pas nous noyer, qu’on puisse se raccrocher à quelque chose pour pouvoir continuer. Sur la forme, pour le dire, je dois rappeler les conseils de nos professeurs de français : dans l’introduction partir des idées générales pour en venir au sujet bien cerné ; un autre nous avait présenté l’image de deux entonnoirs inversement symétriques pour conseiller une conclusion dans une dynamique inverse. Le dire pour surmonter. Moi, ma vie passée, celle de mon village, je ne sais vraiment plus où j’en suis. Ce que je sais est que mon affichage sur les réseaux dits sociaux juste parce qu’on se parle de loin, ce sont des photos de L’Ami, le cheval de travail de mon grand-père Jean, vendu au boucher comme tous les autres parce que le tracteur arrangeait trop bien la vie matérielle, quitte à enfouir des liens du cœur pourtant profonds comme des racines. L’Homme peut envoyer à l’abattoir un être si proche de sa famille pour ne pas dire plus. Brave bête, te voir partir c’est réaliser que notre destinée est comparable, que nous non plus ne pourrons y échapper, que nous ne valons pas mieux. (à suivre)


mercredi 5 octobre 2022

MAYOTTE années 70...

 Ecrit par Jean-Pierre (son nom n'est pas dévoilé). Merci à ce contributeur en commentaire à un article d'Hérodote sur Mayotte.  

J'ai été pendant 2 ans de 75 à 77 à La Réunion. J'étais à cette époque pilote de Transall dans l'Armée de l'Air basé à St Denis et nous avons vécu les événements de Mayotte et de l'indépendance des Comores en direct.


Giscard avait décidé de donner l’indépendance à tout l’archipel et lorsque Mayotte a dit non, ce fut un véritable séisme au palais et du jamais vu dans les annales. Comment peut-on refuser d’être indépendant ?


Je peux confirmer que le seul argument avancé pour ce refus et que j’ai pu constater sur place en discutant avec la population, c’est que depuis la nuit des temps les mahorais constituaient une réserve inépuisable d’esclaves des 3 autres iles et en particulier de la Grande Comores. En cas d’indépendance de Mayotte ils ne se seraient pas privés de cette aubaine. 

C-160_Transall_3 wikimedia commons Auteur Dsgn

Aéroport_de_Pamandzi_depuis_la_Vigie wikimedia commons Auteur mwanasimba de La Réunion

L’armée de l’Air et ses Transall a assuré pendant plusieurs années le soutien logistique de l’ile à partir de la Réunion. C’était à l’époque un petit paradis. J’ai dû y aller une bonne cinquantaine de fois en 2 ans et la particularité du trajet aérien était qu’il fallait contourner Madagascar, car nous n’avions plus le survol de l’ile (en raison des ruptures des relations diplomatiques). J’y ai même essuyé un cyclone en 77 et sauvé le Transall d’une destruction certaine.


Les Iles éparses étaient aussi des destinations fréquentes et grâce à elles la France dispose d’un espace maritime considérable dans l’océan indien. 


Pour la petite histoire, en 2014 ou 2015, Hollande a voulu brader Tromelin aux mauriciens, pensant que ce confetti n’avait aucun intérêt pour nous. Heureusement on la arrêté à temps l’homme à la vespa.

dimanche 5 juin 2022

MAYOTTE petite ÎLE mais CENDRILLON en majesté (3)

Un Etat à la passivité perverse dans ses conséquences puisque droite, gauche confondues, et en suivant la macronnerie, il laisse les étrangers envahir pour que Mayotte redevienne comorienne de fait... Un Etat coupable de gestion à la soviétique : les responsables pour un temps de purgatoire avec en vue une promotion ensuite, qui ne font que se repasser la patate chaude. Et cela arrange bien les apparatchiks locaux qui se font élire pour leurs petites affaires. Enfin, à cause des quelques intéressés et de la masse votant contre ses intérêts, les fakirs du devenir de la France peuvent nous faire apprécier les planches à clous... 

Cesse donc de ressasser ! L'amphidrome, bien que le parler reste fidèle au mot "barge", au verbe "barger", traverse le bras de mer et manque de rater la rampe de débarquement pourtant large. Le taxi collectif emporte à toute blinde, c'est à peine si je peux penser au cimetière aux frangipaniers si vieux, là où le frère de Balzac est enterré... Qui m'écrira "Le Jasmin dans la Vallée" rappelant ici tous ces petits bassins barrés par des reliefs certes érodés mais qui toujours séparent, parfois entre un village parlant shimaoré et l'autre qui parle le kibushi ? Comment dans un si petit espace, à trois kilomètres de distance, deux langues diamétralement opposées par l'origine, swahilie et malayo-polynésienne avaient leurs sphères distinctes. On s'accroche aux ronds-points pour ne pas pousser la voisine, qu'elle n'est pas bien épaisse : RFO ou plutôt Mayotte la Première a abandonné ses locaux historiques, encore une commotion vous forçant à avaler les années qui peu à peu mais sûrement, vous submergent. Pardon d'en avoir gros sur la patate et de vous impliquer. Nous sommes le 26 mai, dix jours ont passé et c'est toujours aussi vif. Pourtant je crois avoir trouvé plus aigu encore avec "Puisque tu pars" de Goldman : jamais je n'ai trouvé de pensées si fulminantes, qui disloquent l'amour porté au point d'accepter la séparation. 


"... Que les vents te mènent
Où d'autres âmes plus belles
Sauront t'aimer mieux que nous puisque l'on ne peut t'aimer plus... 

Heureusement que quelques mots viennent tempérer ce ressenti violent : 

"... Puisque ta maison 
Aujourd'hui c'est l'horizon 
Dans ton exil essaie d'apprendre à revenir
Mais pas trop tard..." 

L'aéroport, les formalités et contrôles divers avant d'attendre ce foutu avion. Non, ma maison ce n'est pas l'horizon, je ne suis qu'un oiseau migrateur fatigué de partir... Partir, quitter, il faut bien tenir compte d'une hiérarchie naturelle dans le monde animal, dont le genre humain ne peut s'exonérer même si cela s'appelle "amour" pour nous. Tournée vers l'avenir, elle concerne le lien prioritaire avec l'autre moitié du couple et les enfants. Comment ne pas avoir en tête la compagne aimée "la fille qui m'accompagne" selon les jolis mots de Cabrel, cette fille de l'île dans ce qu'elle a gagné en modernité mais aussi en ce qu'elle risque de perdre en tradition solidaire, sociale, religieuse... Comment ne pas penser à l'enfant qui de toute façon a trop vite grandi et qui lui va partir vers un destin lointain puisqu'il sort d'une île qu'il adore mais où les possibilités sont fermées, mesquinerie, démagogie des hommes obligent. 


Oh comme une chanson, avec tout ce qu'elle ouvre à chacun pour interpréter, en la décalquant suivant son spleen, son sentiment, en dit plus que de longs articles. Depuis Petite-Terre et la salle d'embarquement, comme Mayotte fait sa belle avec les îlots du lagon même aussi gris que le ciel ; comme on voit bien ses sommets dans les verts sombres qui donnent à ses chaînons croisés des airs de cordillère ! Libre de l'accaparement égoïste, ouverte à tout ce qui est la vie, elle semble penser qu'elle mérite mieux que ces humains nombrilistes et irrespectueux. 
Si la piste regarde vers Madagascar, pas loin bien que du fond de l'océan, du chaudron de Vulcain s'est réveillé un volcan. Est-ce lui qui vient gronder contre notre ingratitude ? Il nous a secoués drôlement ces années passées, une seule fois cette année, manière de se rappeler à nous et Mayotte s'est affaissée vers lui d'une dizaine de centimètres... Contre l'alizé qui va aider à décoller, l'avion s'élève au-dessus de l'océan, sans plus regarder en arrière. Dernière image de Mayotte : sur la barrière de corail, les pirogues des travailleurs de la mer dansent pour ramener leur pitance. Dans ma tête, la voix de Julien Clerc, les paroles d'Etienne Roda-Gil, Estevan le rouge, un homme dont la trajectoire vaut d'être connue ; sur un tango, une douce nostalgie, une fuite des jours assumée, une consolation, un baume de réconfort...  


"Comme une armée de vaincus 
L'ensemble sombre de mes gestes 
Fait un vaisseau du temps perdu
Dans la mer morte qui me reste
Mon cœur volcan devenu vieux
Bat lentement la chamade
La lave tiède de tes yeux
Coule dans mes veines malades..."
Le Cœur Volcan, Etienne Roda-Gil, Julien Clerc.  




samedi 28 mai 2022

Mayotte, petite île, mais dans son océan, comme Cendrillon chez son prince (2)

Attention, avec le découpage de ma chronique en trois volets c'est X dès les premiers mots !  

... les tétons durs jouant les essuie-glace sur ma poitrine. Olivier n'avait que 50 ans : une insuffisance l'emporta. Mort aussi le Lazaré, entreprise à toucher des gains et néanmoins repaire de plaisirs solidaires. Mieux vaut ne pas aller voir ce qu'il y a à la place, l'ère du béton a sabré le rapport séculaire d'un rouge latérite lié aux verts profonds de la forêt primaire, aux clairières défrichées où la lune qui fait pousser éclaire, une lune, jadis égayant le petit peuple entre animisme et islam mais qui ne compte plus que pour rythmer les phases du ramadan. 

Qu'est-ce qu'il a chanté Lama, dans la mesure où je ne relève que ce qui me recoupe ? "Une île, entre le ciel et l'eau... tranquille comme un enfant qui dort... fidèle à en mourir pour elle". Comment ne pas évoquer, d'ici, épaulés par quelques relais en métropole, ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur personne à la cause de Mayotte secouant des chaînes qui sonnaient il n'y a guère, au cou et aux pieds des esclaves déportés d'Afrique ? Des militants de sangs mêlés, prouvant aux simplistes partiaux que la couleur de peau, la religion, ne peuvent piquer qu'au ras des sensitives. Des chatouilleuses pour repousser les envahisseurs, des agitateurs, des orateurs pour mener le peuple, des leaders parce que pour eux, rester français c'est être libre. Une lutte de 55 ans pour arriver au département, le 101e ! Dans les lacets de cette montée au surnom plaisant de "Tourmalet" (70 m seulement mais un mur et cinq têtes d'épingles !), montant sur le plateau de Barakani, dans les bambous et la majesté des frondaisons, ils restent présents, ils vivent en nous. Il faut le dire à nos enfants ! 

Dimanche, cela fera peut-être une trentaine de fois que la route me fredonne tout ça, et pour cette énième fois, plutôt que de se soumettre à la force de l'habitude, le murmure deviendra grondement jusqu'au plus profond de mon être parce qu'une petite voix me force à l'écrire et que même ébranlé, j'ai un peu la naïveté de croire que ça peut me guérir. Le col d'Ongojou, là où la route passe un des rachis volcaniques coupant l'île en petits bassins. Au levant le versant à l'alizé, au couchant, l'autre plus gras des vents de mousson. Des deux côtés, le lagon, pour la joie des enfants mais sur les plages fréquentées seulement. Plus question, en effet, de chercher la crique pour Robinson ou celle des amoureux. Dans les phases aigües, l'insécurité violente a même amené les gendarmes à accompagner des groupes constitués de promeneurs invités à faire connaître à l'avance leur balade. 



Ongojou : là-haut, le vieil Ali fait corps avec son champ. Ses ylangs alignés embaument mais la fleur se ramasserait à perte, d'ailleurs il a démonté les rigoles de bambous pour l'eau de l'alambic, il a vendu les cuves. Qu'importent ces quelques sous, l'inquiétant est qu'on ne vit plus en paix dans ce paradis perdu. Une année on lui a razzié les vaches, quelques mois en arrière, ce sont les chiens errants qui lui ont dépecé un veau vivant, régulièrement des cocos, des régimes de bananes disparaissent, il y a quelques jours un grand avocatier a été dépouillé, des fruits par la suite vendus au bord de la route. J'en oubliais la phalange qui lui manque, alors qu'il gardait un lotissement de wazungus, de Blancs... cela marquait les débuts d'une violence parfois sanglante (années 2000), l'insécurité des braves gens qui se mettent en cage derrière des barreaux aux fenêtres, des portes en fer, les descentes en brousse de bandes de voyous, les attaques, la nuit, des barreurs de routes, les enfants des rues en maraude qui deviennent de jeunes adultes meurtriers comme ces chiens errants. Sur la parcelle mitoyenne issue du partage, son frère presque aussi âgé, ce ne doit être qu'une coïncidence mais qui vient de perdre son fils d'une quarantaine d'années, tué à la machette par une meute d'enfants-loups. Est-ce par fatalisme que ces faits plus que divers n'entament pas une dignité non seulement sans haine mais silencieuse qui plus est. Et s'ils aiment la France, c'est malgré nos dirigeants politiques pourtant si imparfaits. Un Etat si déloyal envers ses gens simples et respectables et trop enclin à servir les gros intérêts... (à suivre) 



vendredi 27 mai 2022

MAYOTTE petite ÎLE, mais Cendrillon en majesté... (1)


16 mai 2022. Que se passe-t-il ce matin ? Pourquoi ce pincement à la gorge ? Entre un coucher banal et un lever spécial, mon être ne le comprend que trop bien. Comme Coco, mon pauvre matou, comprenant tout, qui s'éloignait en miaulant son amertume sinon son chagrin, voyant nos valises, livré à une main nourricière étrangère qu'il ne tolèrera que de loin, je réagis physiquement, en miroir, à un même type de détresse : partir... Partir, c'est mourir un peu a dit le poète ; alors, revenir serait-ce revivre un peu ? L'angoisse de l'abandon me mine ; je suis comme Coco ; lui laissait-elle son poids sa hantise de l'abandon, malgré son bon ronron des retrouvailles, pas rancunier pour un sou ? Et si le "ça me tue" du parler familier n'était pas toujours à prendre au second degré ? Ce stress tue-t-il à petit feu ou rend-il plus fort ?    

A cause de lui, le quotidien se défausse de sa banalité. Je ne m'étais pas aperçu, hier soir, dans l'air plus pur, cristallin, de la saison sèche à nos portes, que la lune en habit de soirée m'avait un instant retenu par la manche, non pour me dire qu'à trois heures et demie, elle s'éclipserait en robe rouge (nuit du 15 au 16 mai 2022), non, la fée des craintes nocturnes apaisées disait simplement qu'avec ou sans moi, elle continuerait à apporter aux Hommes pourtant si oublieux, depuis le tout beau tout nouveau de la fée électricité. Sur une île qui parquait ses gens, par force ou par consentement provoqué (esclavage, travail forcé), c'est plus prégnant que sur le continent d'autant plus que Mayotte semble avoir plongé trop vite, en trente ans à peine, des temps anciens à la modernité la plus crue même si certains voudraient à présent ralentir son erre. 



Alors ce matin m'interpelle de son bon alizé encore frais malgré la latitude ; on n'entend que le vent, coulis dans les fins feuillages d'un bois-noir, balai de percussionniste dans les palmes rêches du cocotier ou baguettes dans les bananiers, entre les feuilles effilées par la dernière dépression et les nouvelles déjà à même hauteur. Et ce bourdon ambiant que pour ne pas m'abaisser à prendre pour un climatiseur d'humanoïde hors sol, j'imagine être celui de la pirogue dans la baie, partant pour des palangres de jour. 

Une éclosion de libellules doit faire la joie des guêpiers qui partent en escadrilles, des petits martinets enroulant leurs spirales. Et cette aigrette trop blanche, avion qui trace son vol rectiligne au-dessus du vallon trop vert alors que l'Europe se désole des sècheresses présentes et à venir. Je ne suis pas un voyageur, seulement un migrateur, un oiseau migrateur. 

Il est mort il y a moins d'un mois, l'acteur du Crabe-Tambour qui me retient ; mais c'est en tant que producteur de documentaires qu'il m'accroche, pour avoir filmé un émouvant "Peuple Migrateur" sur les oiseaux à la vie à la mort, et aussi un "Microcosmos" centré sur un petit peuple d'insectes dans un carré d'herbes, en miroir d'un petit peuple d'humains pathétiques sur une petite île ou sur une Terre qui l'est autant. Jacques Perrin il s'appelle ; je tiens à le nommer au présent.  

Oh ! une musique, la sonnerie d'un téléphone, quelques notes entraînantes avant un "Allo" en réponse. Vous tombent-elles dessus comme ça ou est-ce parce qu'on cherche trop leurs présences troublantes qu'elles convergent ainsi, les coïncidences ? Oui c'est du zouk africain... le Lazaré, je ne me suis jamais résolu à l'écrire avec, à la fin, le "t" d'une maladrerie, d'une léproserie. Une cabane-bambou de pisé au toit de palmes sèches sur une piste de danse dans des couleurs vives mais tamisées. En pleine brousse, sous la lune ou des étoiles plus fortes encore que la pollution lumineuse à venir, des garçons moins timides avec les cannettes de bière qu'avec les filles, trop engagés même mais sans jamais une bagarre, grisés qu'ils étaient aussi de reggae. La danse, pas seulement pour le rapprochement des êtres dans une ambiance propice mais aussi les créateurs locaux tant de la ville que de la brousse (Mobyssa, JR Cudza, Boura Mahia...), la clé aussi vers des horizons et des cultures autres : malgache avec Jaojoby, africaine avec Monique Seka ou Oliver N'goma, le crooner gabonais, une musique qui tangue et oscille comme, de cette liane de ma taille, venue me prendre par la main... (à suivre) 

lundi 21 mars 2022

Babička, ma grand-mère d'Holoubkov

 "... Moi, à coup sûr quand cela m’arrive de prendre mal, comme avant Noël où j’ai fait la queue pendant deux heures pour obtenir 100 grammes de pulpe de noix de coco râpée, eh bien dès le lendemain j’étais souffrante, vraiment atteinte. Et chaque fois que je prends mal j’ai une crise de vésicule..." 

Babička Bohumila, ma grand-mère d'Holoubkov. Lettre du 17 janvier 1955. 



Et moi qui vois toutes ces noix de coco, même si cela devient rare sur l'île puisque les cocotiers classiques, qui montent si haut et mettent tant de temps à produire, ne sont pas remplacés, puisque la surpopulation ici explose, puisque les vols suite à une immigration clandestine qui nous submerge, sont monnaie courante, puisque les variétés hybrides, au goût différent, à l'image des bananiers, ne sont pas appréciées... sans oublier le paysan mahorais d'alors, rentrant tous les jours au crépuscule, chargé des produits du champ pour la famille et pourtant si plein de bienveillance et d'amabilité pour le vazaha, le blanc, porteur malgré lui d'une outrecuidance oppressive et qui revient, supérieur, oisif, musard, de prendre en photo le soleil couchant, de penser à ma grand-mère deux heures dans la queue, dans le froid, toujours vaillante malgré ses problèmes de santé, confrontée aux pénuries même pour des légumes locaux, en me transportant au petit pays de mes grands-parents, l'émotion me brise le cœur, mes yeux s'embuent d'un désarroi, d'un chagrin profonds.  





jeudi 6 janvier 2022

LES OISEAUX (2) A Mayotte aussi...

 https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2021/12/toi-et-les-petits-oiseaux-1.html

"Toi et les petits oiseaux" j'écrivais pour évoquer ce joli monde volant et chantant devenu rare, malheureusement. Mais pourquoi ce "1" annonçant une suite, or, rien, pas de brouillon en cours, juste quelques notes prises à la volée. Pour ne pas me dédire, l'inspiration du moment va-t-elle me servir ? 

"Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es."

Et si avec quelques mots sur ce que j'entends et peut voir depuis ma terrasse, ou lire grâce à la petite bibliothèque qui me fait l'honneur de résister encore au climat et aux bébêtes des tropiques ? 
Loin dans la lecture des poèmes de Baudelaire, dont, vers 1995, il restait un exotisme pas encore complètement gâché, des vers sur une nature a priori généreuse, de fil en aiguille, me ramènent aux oiseaux, cette fois, de Mayotte. 
 
"Au pays parfumé que le soleil caresse" (A une dame créole 1841 Les Fleurs du Mal)

"Une île paresseuse où la nature donne 
Des arbres singuliers et des fruits savoureux
des hommes dont le corps est mince et vigoureux
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne..." (Parfum exotique. Les Fleurs du Mal)

Là encore, concernant la nature, les hommes et les femmes comme tout a changé en moins de trente ans, il ne reste du monde encore dépeint par Baudelaire, que les cartes postales, sable badamier cocotier pour touriste voulant rendre jaloux autour de lui. Je vais avoir du mal à fermer cette parenthèse quand me parviennent les feulements cruels d'une tronçonneuse qui arrivera à mettre à bas les derniers manguiers centenaires. Malheur ! Un engin qui devrait être interdit à la vente ordinaire... Qu'il y ait un port de tronçonneuse comme il existe le port d'arme... L'Occidental en a-t-il pour autant la légitimité d'un donneur de leçon quand, avec la productivité en priorité absolue, nous avons éliminé nos haies, démembré pour remembrer une cohésion fragile que seule une chimie toujours plus agressive peut maintenir et qui à terme ne tient plus... 
 
Foudia_madagascariensis_-_Wüstenhaus_5 licence et auteur  spacebirdy  CC-BY-SA-3.0

Nectarinia_regia-Souimanga wikimedia commons Author Aviceda at English Wikipedia
 
Il y a quelques jours, les petits martinets migrateurs chassaient en zigzaguant, des couples de bulbuls se disputaient le territoire, un foudi, appelé cardinal bien qu'en habits de noce vermillon, babillait sur la pointe coupée d'une palme de bananier... Des présences agréables certes. Pas rancuniers ils chantent pour notre plaisir mais nous devons prendre conscience que ce petit peuple disparaît : moins de foudis, de bulbuls, de martinets, de corbeaux-pies, de martins tristes, de souimangas, ces adorables colibris locaux. Même le courol vouroudriou qui n'a pas tout pour plaire puisque sa vue perçante en fait un redoutable chasseur des caméléons qu'il assomme sur une branche avant de les avaler, semble moins commun. Et si peu de hou hou hou du petit hibou repoussé toujours plus loin pour cause de campagne qui se bétonne. Inquiétude même pour la chouette effraie qu'on n'entend plus si souvent lorsqu'elle se poste en début de nuit, elle qui régule la populace des petits rats des champs moins sympathiques et plus puants quand ils viennent s'installer dans les maisons. Ajoutons les pigeons des Comores toujours braconnés... 

Leptosomusdiscolorcrop courol vouroudriou wikimedia commons Licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic Author frank wouters from antwerpen, belgium , België , Belgique

Finalement, avec mes oiseaux de Mayotte en deuxième volet, il faudra repasser pour un numéro 3 : les passionnés de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et leurs observations cette fois sur les bords du Golfe du Lion, le valent bien.