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jeudi 20 octobre 2022

Estelle Youssouffa, une députée qui dépote ! (Mayotte).

LIMINAIRE : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis... Cela vaut pour mon analyse et, incidemment, pour un des protagonistes de l'algarade.  

Comme l'a affirmé madame la députée Estelle Youssouffa, Mayotte n'a, en aucun cas, à baisser la tête, à avoir honte de ce qu'elle est. Il y a longtemps, en effet, que la voix du 101e département n'a pas été portée avec tant de volontarisme, plus question avec la députée nouvellement élue, de faire profil bas. 

Le fond de l'affaire concerne une polémique avec attaque et riposte, les "agressions" répétées, à titre personnel, contre Mayotte française, relèvent de monsieur le député Jean-Paul Lecoq du PCF (groupe Gauche Démocratique et républicaine) :    

"... Depuis de nombreuses années, je suis de très près la politique aux Comores avec des militants qui y vivent et d’autres qui ont fui les Comores. J’ai interpelé à de très nombreuses reprises en commission des Affaires étrangères les autorités françaises pour les alerter sur cette situation, et surtout sur la situation de Mayotte, qui est une île que la France occupe illégalement en droit international..." J.P. Lecoq / 5 septembre 2022 

un point de vue pour le moins arrêté lors de cette très récente séance à la commission des affaires étrangères : 

"... le problème français de la colonisation illégale de Mayotte et son appartenance en droit aux Comores..." (2h 06 minutes de la vidéo) 


Sur le fond de l'affaire, il faut se questionner sur la validité invoquée du droit international et l'illégalité qui en découlerait.

Ce droit international concerne les résolutions aux Nations Unies et la portée qu'elles peuvent représenter. 

Deux cas se proposent : 
1 si la résolution émane du Conseil de Sécurité. Alors, il suffit d'un véto d'un des cinq membres permanents pour en annuler la contrainte. 
2 Sinon quand la résolution est portée lors d'une Assemblée Générale, elle n'a rien de contraignant. 

Or, à ce jour, toutes les résolutions sur Mayotte provenaient des AG. D'ailleurs l'éphémère président Soilihi était contrarié que les demandes pour Mayotte comorienne ne le soient pas au niveau supérieur, celui du Conseil de Sécurité ; actuellement et au moins depuis trois ans, Azali, le président en exercice, n'estime pas intéressant de revendiquer à l'ONU (peut-être pense-t-il que le raz-de-marée migratoire, la prise en charge humanitaire qu'elle induit côté français, les violences qui accompagnent cette invasion  viendront mieux à bout de la volonté des Mahorais à rester français "pour être libres"). Si je n'exprime là qu'une approche personnelle du problème, accompagnée, accessoirement de sérieux doutes sur la passivité de nos autorités, je me dois d'interpeler le député Lecoq pour son interprétation subjective du droit international exprimé par l'ONU.  

Non seulement la France n'occupe pas illégalement Mayotte mais, réitérant ses consultations pourtant avec toujours la même réponse massive en faveur de la Métropole, elle a obligé le territoire à faire antichambre plus de cinquante ans avant d'officialiser le statut de département (1). Les instances internationales ont certes condamné mais je me demande bien au nom de quoi !

A ce propos je dois battre ma coulpe pour avoir crédité l'ONU du principe d'intangibilité des frontières coloniales, ce principe appartenant à l'OUA (aujourd'hui UA, Union Africaine) ayant prévalu sur la proposition inverse (le groupe de Monrovia l'a emporté sur celui de Casablanca). Ainsi, pour l'ONU, le but est de maintenir la paix et la sécurité. Son implication dans le mouvement de décolonisation s'est appuyé sur la libre détermination des peuples. Ainsi, l'Organisation en arrive à résumer les articles en question, à savoir :


"... On peut dire qu’un territoire non autonome a atteint la pleine autonomie quand il : 

* est devenu État indépendant et souverain ;
* s’est librement associé à un État indépendant ;
* s’est intégré à un État indépendant..."

Alors Mayotte ? Nul doute possible, elle s'est intégrée à un Etat indépendant ! Sauf que les Comores ont instrumentalisé ce rejet pour en tirer un bénéfice aussi politique qu'économique, et ce, depuis près de 50 ans ! 



Considérant ce qui précède, la départementalisation de Mayotte n'est pas illégale et ce n'est pas en se gargarisant malhonnêtement de "droit international" que le député Lecoq prouve quelque chose. Pour l'ONU, si les Comores font partie des 80 anciennes colonies devenues indépendantes, Mayotte, elle, ne figure pas plus dans les territoires sous tutelle que dans les 17 territoires non autonomes qui restent ! 
Et si on tape "Mayotte" la réponse sera toujours identique "Your search yielded no results" ! 

Reste l'argument géographique, dernière cartouche pour un député Lecoq voulant tromper son monde car si Mayotte est géographiquement dans l'archipel des Comores, Gibraltar et le Portugal ne sont pas l'Espagne, pourtant plus étendue dans une même péninsule ibérique... On pourrait évoquer les enclaves espagnoles encore au Maroc ou les Canaries au large et s'il n'y avait que la géographie les Anglo-Normandes ne seraient que normandes !   

La députée de Mayotte, elle, a immédiatement dégainé sa riposte, sa prise de parole étant programmée juste après celle de son "agresseur" (une occurrence électrique qui sera sans doute corrigée lors des prochaines réunions / 2h 10 de la vidéo). "... subir les sorties d'un suppôt de Moscou qui vient propager la propagande russe.../... dire ici que mon territoire français depuis 1841 est une insulte.../... l'insulte est faite à Mayotte et à tous les Mahorais.../... discours de Lavrov.../... c'est la deuxième fois que monsieur Lecoq tient ces propos sur Mayotte.../ j'estime et je soutiens.../... ma présence ici est illégitime, que je ne suis pas française.../ ... on ne va pas renverser la charge... 

L'incident vient nous rappeler "La Crimée et Mayotte c'est pareil", et nous fait remonter au monolithisme partial des communistes français du temps de l'URSS, si prompts à fustiger l'Occident colonialiste et à se taire s'agissant des nombreux peuples "russifiés" de l'Union Soviétique. La guerre en Ukraine s'en mêle aussi au point de cristalliser un imbroglio débouchant sur un parallèle Lecoq-Lavrov, un contresens dépassant la posture communiste d'alors, une absurdité, qui à cause d'un député entêté à défendre un paradigme éculé, plombe un parti pourtant sémillant suite à la candidature de Fabien Roussel et à la modernité de son propos pour la gauche du travail et non des allocations...     

Le président Bourlanges qui a le mérite de saisir la teneur du malentendu en disant dans l'esprit qu'il n'y a pas d'allégeance à une puissance étrangère qui manipulerait (bien qu'il en ressorte que le député Lecoq peut être considéré, de par son blocage, tel un allié objectif de Lavrov ! NDLR)... Le président reprend à la fin, et avec raison, notre députée que l'émotion a fait déraper en affirmant que ce n'est pas elle qui a nommément attaqué son collègue Lecoq... Il n'empêche, "suppôt de" ne doit pas être considéré en tant qu'expression injurieuse. 

Et si la France demandait une résolution pour dénoncer la revendication des Comores sur Mayotte ?  

(1) si, par commodité, nombreux sont ceux qui disent que Sarkozy a donné la départementalisation, il serait plus juste de dire, qu'en tant que président, il a été celui qui, à force, a avalisé la demande des Mahorais... sans quoi la réalité d'un monarque républicain ne serait pas qu'une vue de l'esprit...     
 
Note : Je ne vous dis pas les difficultés nouvelles pour mettre en ligne un lien, pour la vidéo que vous n'aurez pas sous forme de lien, vu que windows ne nous donne que : Commission des affaires étrangères : Projet de loi de finances pour 2023 - Mercredi 19 octobre 2022 - Vidéos de l'Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr), vous devrez copier-coller le https susvisé que j'ai dû transcrire manuellement. Tout dire mais mettre le plus d'embûches possibles pour accéder revient à opacifier la transparence dont ils se prévalent ! Ils se permettent toujours plus d'intrusions négatives dans nos demandes ! 

samedi 31 mars 2018

EN RÉPONSE, SUR MAYOTTE, A ALAIN RUSCIO, PLUME DES LENDEMAINS QUI CHANTENT…


Wikimedia Commons Maritime_boundaries_between_Seychelles_and_France-fr.svg Auteur Sémhur (talk)
Vos raccourcis ne vous honorent pas. Vous êtes partial, ce qui est incompatible avec la qualité d’historien. Et si toute la partie recevable est bien étayée de sources, ce n’est pas le cas quand cela ne vous arrange pas… Il est vrai qu’il faut se méfier d’un historien lorsque, trop subjectif, il se départit de sa neutralité : « …Oui on a bien lu… ». De même est-ce parler pour ne rien dire lorsque vous prétendez « …Il a même réussi à changer la géographie… quand ça l’arrange… » cet Homme Blanc, en italique, dont vous vous désolidarisez à bon compte… La géographie naturelle de la France ne va-t-elle pas jusqu’au Rhin, dûssions-nous, pour une fois, ne pas taper sur Buonaparte.


https://humanite.fr/comores-mayotte-neo-colonialisme-francais-petit-cours-dhistoire-recente-652244


Quant à l’histoire, zéro l’historien ! Mayotte a été « achetée » en 1841. Le protectorat sur Anjouan, la Grande-Comore, Mohéli ne date que de 1886 avec un gouverneur basé à Mayotte restée colonie. Les références à l’appartenance ethnique, linguistique, religionnaire laissent de côté la longue période 1740-1820 qui a vu le sultanat d’Anjouan tenter de conquérir Mayotte. Pourquoi éluder aussi les guerres anjouano-malgaches[1] qui, à force de razzias d’esclaves laissèrent l’île pratiquement dépeuplée. De même, personne ne relève qu’avec la complicité de la France, les notables Anjouanais dont le président Abdallah, grand musulman qui faisait vendre par ses mapinduzi (ses révolutionnaires !) le riz de la solidarité internationale, se sont accaparés les bonnes terres de Mayotte… Des bisbilles encore d’actualité dernièrement, concernant quelques 300 hectares, une broutille !  

Et si le TOM des Comores n’avait pas refusé d’accéder à l’indépendance lors du référendum de 1958, voulant demeurer Tom alors que Mayotte demandait déjà la départementalisation ? 
Et si le transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni (1958) ne s’était pas accompagné du dépouillement avec intention de dépouiller l’île de Mayotte (vers 1962, 136 km de routes seulement, quatre fois moins qu’à la Grande-Comore, six fois moins qu’à Anjouan !)[2] ? 
Et si les Anglais avaient voulu de Mayotte en 1841 ? Avec des « SI », bien sûr, mais juste pour mettre en relief ce que l’Histoire peut avoir de fragile…   

On raconte comment les femmes ont empêché le départ du dernier bulldozer sur la plage d’Hamouro… La date ? J’ai oublié. Je suis pas historien mais mon argument ne peut se comparer aux arrière-pensées de ceux qui se contentent de dire et d’écrire trop facilement « une même histoire » pour l’archipel géographique des Comores !   

Passons sur vos « Comoriens » devenus Mahorais (?). Passons sur les étrangères venues « pondre », un vocabulaire n’engageant que vous et me rappelant les propos sur le vagin des Mahoraises, d’un nommé Perrin, vice-recteur de son état.  


Le monde n’attendait que vous pour que la grande vérité éclatât : « …la France est en ce domaine une hors-la-loi internationale… »… bel enfumage des cocos de la belle époque (Tchèque par ma mère j’ai eu à savoir ce qu’était la Tchécoslovaquie depuis 1957).

« Hors-la-loi internationale » ? Pourquoi cacher que les résolutions de l’ONU n’ont AUCUNE PORTÉE CONTRAIGNANTE EN DROIT INTERNATIONAL ? Pourquoi taire que l’intangibilité des frontières contredit le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Pourquoi ne pas citer tous ces exemples ni blancs ni noirs, ces pays entre deux principes dont des hors-la-loi selon vous : 


1948 République populaire de Corée coréenne.

1950 La Chine entreprend de « libérer » le Tibet.

Années 50 – 60. La fédération Ouganda – Kenya – Tanganyika ne se fera pas à l’indépendance.

1960 L’indépendance sépare le peuple Ewé (0,5 Million) séparé entre le Ghana, le Togo, le Bénin.

1961 Les Britanniques trahissent la promesse d’autonomie faite au Buganda (royaume intégré à l’Ouganda).

1961 Cameroun britannique partagé entre le Nigeria et le Cameroun français

1968 Rodrigues refuse l’indépendance mais est intégrée à Maurice.
1971 Taiwan refuse la Chine Populaire à l’ONU et perd son siège
1973 Cap Vert bissau-guinéen ?

1976  République arabe sahraouie marocaine.

1983 République turque de Chypre du Nord

1988 Palestine israélienne.

1990 Transnistrie russo-moldave

1991 Ossétie du Sud russo-géorgienne

1991 République du Somaliland somalien

1992 Haut-Karabagh Azerbaïdjanais

1992 Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Kosovo yougoslaves

1993 Erythrée éthiopienne

1999 Abkhazie russo-géorgienne

2002 sécession du Timor oriental indonésien

2006 Montenegro yougoslave puis serbe

2008 Kosovo yougoslave puis serbe puis indépendant non reconnu par tous…

2011 Soudan du Sud soudanais ? 

2012 Azawad malien

Et pour quelles raisons l’AOF et l’AEF n’ont-elles pas donné lieu à deux entités fédérées ou non ? L’historien que vous êtes devrait nous éclairer plutôt que de rester idéologiquement coincé… Et quid des îles guinéennes en face du Cameroun ou du Gabon, à y être ?

Quant à donner un « petit cours d’histoire récente », ayez la condescendance plus modeste.  En citant Giscard, vous faites croire que la parole d’un chef d’État est droite et sacrée, n’essayez pas de nous persuader de votre naïveté de façade. Giscard change d’avis comme de Gaulle le fit à propos de l’Algérie... Tant que les fausses promesses ne seront pas interdites par une Constitution nettoyée ou nouvelle... 


D’accord pour le néocolonialisme sauf qu’il n’est pas honnête de gommer le contexte à savoir la guerre froide entre les deux blocs et Mayotte enfoncée comme un coin entre le Mozambique république populaire et Madagascar république démocratique, rouges s’il faut vous colorier le dessin… 


Et puis laisser penser que 80 % d’analphabètes (ce sont les termes que vous reprenez), à 99,4 % pour rester français (référendum du 8 février 1976), valent moins que les 18,19 % d’éclairés qui ont mis leur roi en orbite pour la dernière présidentielle, quelle morgue ! Quant à ne pas savoir situer la France sur une carte… il est presque inutile de répondre que même un président peut commettre un lapsus sur les océans, que même une ministre ne sait pas aujourd’hui où est Mayotte. 


Un coup de force, couronné, dîtes-vous par la départementalisation « dans l’indifférence générale de l’opinion métropolitaine » Toujours des sous-entendus indignes de l’Histoire… Heureusement que seules les populations concernées ont leur mot à dire lors d’un changement de statut, par exemple St-Pierre-et-Miquelon devenant DOM en 1976 et se rétractant pour un statut de collectivité territoriale en 1985. 


OUI Mayotte est le 101ème département malgré tous les liens que vous voudrez « … familiaux, amicaux, économiques, tissés depuis des siècles… » avec les Comores (on dirait un discours politique !) Mais à condition d’y ajouter les précisions historiques qui ne vous arrangent pas !  


« … Et pour quels intérêts ? Économique(s) ? La métropole a engouffré en pure perte des milliards d’Euros (une moyenne de 680 millions d’euros par an, d’après une enquête du Monde de 2011… » Si maintenant les communistes se mettent à penser en mimant la logique capitaliste ! Le préfet remercié a dit récemment un milliard par an… un développement sincère en nécessitera cinq si demain en finit avec le mépris. Ne soyez pas horrifié, les 0,3 % de la population actuelle ne reçoivent que 0,2 % de redistribution par l’État ! 


Et s’il vous plaît de citer à loisir André Oraison (funèbre) avec ses propos simplistes sur Mayotte eldorado (et laissant entendre que l’islam est incompatible avec la République[3], c’est marxiste ça ?), sachez, et vos chiffres en attestent, qu’ici on veut rester Français pour vivre LIBRES ! 
Quant à la catastrophe annoncée, plutôt que de voir la paille dans l’œil de Mayotte, préoccupez-vous de la poutre qui vous empêche de voir que le pays court au naufrage parce que depuis Pompidou-Rotschild, droite et gauche confondues ont sabordé de concert le navire France.   
  




[1] 1984 Allibert C. Mayotte plaque tournante et microcosme de l’Océan Indien occidental : son histoire avant 1841, pages 130-132.
[2] Guy Fontaine. 1995 Mayotte / éditions Karthala p. 27
[3] https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/libye-derriere-le-spectacle-des-armes-et-des-scandales-de-quoi-les-libyens-veulent-ils-parler / A Mayotte faudra demander à Saïd Kambi, ce "monsieur islam" épinglé à juste titre par le Canard enchaîné !

vendredi 7 octobre 2016

TOUR DE L’ÉTANG DE VENDRES (VI) / "cercaras lou caminus capo Lespignano..."

"Tu chercheras le chemin vers Lespignan..."
Si cette fois le lancement de l’article en latin s’avère problématique, rabattons-nous sur l’occitan si ressemblant, comme dans ce bon mot sur les études, sorti du lycée de Carcassonne par les bons soins d’Yves, le copain de toujours de Trausse, et que papa nous fait partager dans son livre Caboujolette : 

« Alors goujat, de qu’apprénès en latin à l’escolo?
– Tu sais, papa, ça ressemble beaucoup au français et au patois, par exemple “ventus” c’est le vent et “soliolus”, le soleil…
– Ah ! Et coumo se dis « la fourche » ?
– Fourcus.
– Et « le fumier » ?
– Fumus.
– Et le « chariot » ?
– Cariotus.
– Et lou chabal ?
– Chabalus.
– Alors, escouto, amé la fourcus mettras lou fumus sur lou cariotus, attélaras lou chabalus… et à l’escolo, i tournaras pas pus ! » (1)

La promenade, ses platanes, l’honorable Marianne, la fontaine restent derrière (2), espérons que l’eau fraîche ne nous restera pas sur l’estomac tandis que nous repartons vers le Puech Blanc et les limites ouest de l’Étang de Vendres. A la sortie du village, avec les plateaux sportifs et autres terrains d’entraînement, une rangée de robinets, de l’eau à profusion mais l’idée de vider pour cela nos bouteilles ne  nous effleure pas une seconde... Recracher ce don de la terre équivaudrait à rejeter, à trahir. La source, elle est comme ces Vendrois qui payèrent si cher leurs convictions républicaines. Et puis c’est trop facile et quelque part méprisant de prêter quelque foi que ce soit au qu’en-dira-t-on simpliste par nature (pardon pour les pléonasmes), ignorant de l’épisode des déportés pour la République, un avis lapidaire prétendant que ce village ne serait qu’un nid de communistes !
Ça m’ennuierait quand même, que le petit en soit malade. 
Castelnau, un domaine, important avec ses grands et nombreux toits de tuile rouge avec ces vieux pins autour donnant quelque chose d’un parc. D’ailleurs, il y a une chaussée dite « du Parc ». Mais la direction qui nous intéresse est celle de la source sulfureuse passant à l’écart aussi de l’autre campagne du Puech Blanc. Difficile à trouver ce chemin (3)... Pourtant, sur la carte, il y a même une étoile pour cette curiosité... Mais nous avons beau revenir sur nos pas, aller voir plus loin, l'issue est introuvable. Nous traversons une vigne plutôt que de faire un détour par la départementale trop roulante : un talus, d’autres sillons labourés nous arrêtent. Plus qu’une solution : l’étang longé par un chemin. Retour vers le domaine. Pas besoin de traduire le sens interdit certainement en limite de propriété. Au moins, par déduction, la piste à gauche est ouverte au public.


Une pinède avec un point de vue intéressant sur un puzzle de pièces d’eau et de roselières imbriquées jusque loin vers l’horizon plat où se détache le château d’eau de St-Louis des Cabanes ; sauf que la contrariété ne laisse pas le loisir d’apprécier et c'est plutôt la présence des bêtes camarguaises dans les près à droite qui préoccupe. Allons, il faut descendre la pente raide quitte à porter les vélos. Florian n’est pas tranquille. Aussi je reviens pour sa monture, volontaire, décidé, néanmoins faussement serein. Le chemin est en bas, nous n’avons plus qu’à le suivre.

(1) « Alors mon fils, qu’apprends-tu en latin à l’école …/… Ah ! Et comment ça se dit « la fourche »… /… Alors écoute, avec la fourche tu mettras le fumier sur le chariot, tu attelleras le cheval et à l’école, tu n’y retourneras plus ! »
(2) Encore merci à la mairie de Vendres qui a pris soin de rendre publiques et accessibles ses photos, contrairement à ceux qui clament que tout ce qui n’est pas donné ou partagé est perdu...
Un mot aussi pour une recherche historique, toujours sur le site de la mairie, sur les moulins et les meuniers et plus particulièrement un nommé Jean Cassan. Une Histoire mettant aux prises Vendres et Pérignan dans une époque où on ne faisait pas de vieux os ! Une quête passionnante car remarquablement abordée et menée, signée, je crois, Guy Diaz. A lire absolument !
http://www.vendres.com/Files/Media/Le_moulin/Moulin.html#p=1
(3) j’ai cru qu’un chemin existait sous l’inscription justement « Source sulfureuse »... et ce n’est qu’une limite de parcelle... 

 Photos autorisées (commons wikimedia) :
1.  Vendres étang, roselières,village / Benjamin_Sirot_CEN_L_R auteur Mairie Vendres
2. Vendres mairie auteur Fagairolles 34 .