Affichage des articles dont le libellé est Babička. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Babička. Afficher tous les articles

mardi 27 août 2024

La MARCHE de BAVIÈRE... (28)

D'importance historique pour le Royaume de Bohême, le pays Chodsko, littéralement “ Marche ” de Bavière, puisque cet autre royaume commençait à la frontière, reste un symbole identitaire d'indépendance pour tout un petit peuple de Tchèques et Moraves (1) voulant vivre et exister depuis toujours. La décoration intérieure des foyers en témoigne, un vase, un pichet, une assiette murale sinon des tasses à thé ou à café, rappellent souvent ce petit pays singulier dans une nation qui ne l'est pas moins. Notons aussi l'importance de la culture historique, des livres même chez les plus modestes. 

Je peux en témoigner chez les grands-parents ; chez mon grand-père Jan Burket, lakysnik de profession (laqueur plus que peintre... son travail de presque 60 ans reste en très bon état) et ma grand-mère Bohumila, bonne couturière et mère au foyer puis ouvrière à la cimenterie à cinquante ans passés, lorsque la situation l'exigea, dans les livres qu'ils avaient ou ceux empruntés à la bibliothèque communale, babička (grand-mère) avait beaucoup aimé ceux de Jindřich Šimon Baar (1869-1925) qui a tant contribué à la collecte par Jindřich Jindřich, de ce qu'on peut voir dans le musée actuel ; la notice wiki en anglais précise à propos de ce prêtre, « author of the so-called country prose », à ce que je comprends “ écrivain de terroir ”. 

 

Avec les livres, les tableaux aussi sont courants chez les Tchèques, commandés auprès d'artistes locaux qui vendent dans leur voisinage : fleurs, paysages ou encore garçon de Chodsko comme chez mes parents où figurent d'autres souvenirs de Domažlice.        

(1) qui ont divorcé en 1993 et à l'amiable de la Slovaquie, moins peuplée, marrie de toujours devoir passer après Prague et la Tchéquie. 









lundi 21 mars 2022

Babička, ma grand-mère d'Holoubkov

 "... Moi, à coup sûr quand cela m’arrive de prendre mal, comme avant Noël où j’ai fait la queue pendant deux heures pour obtenir 100 grammes de pulpe de noix de coco râpée, eh bien dès le lendemain j’étais souffrante, vraiment atteinte. Et chaque fois que je prends mal j’ai une crise de vésicule..." 

Babička Bohumila, ma grand-mère d'Holoubkov. Lettre du 17 janvier 1955. 



Et moi qui vois toutes ces noix de coco, même si cela devient rare sur l'île puisque les cocotiers classiques, qui montent si haut et mettent tant de temps à produire, ne sont pas remplacés, puisque la surpopulation ici explose, puisque les vols suite à une immigration clandestine qui nous submerge, sont monnaie courante, puisque les variétés hybrides, au goût différent, à l'image des bananiers, ne sont pas appréciées... sans oublier le paysan mahorais d'alors, rentrant tous les jours au crépuscule, chargé des produits du champ pour la famille et pourtant si plein de bienveillance et d'amabilité pour le vazaha, le blanc, porteur malgré lui d'une outrecuidance oppressive et qui revient, supérieur, oisif, musard, de prendre en photo le soleil couchant, de penser à ma grand-mère deux heures dans la queue, dans le froid, toujours vaillante malgré ses problèmes de santé, confrontée aux pénuries même pour des légumes locaux, en me transportant au petit pays de mes grands-parents, l'émotion me brise le cœur, mes yeux s'embuent d'un désarroi, d'un chagrin profonds.