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mercredi 21 septembre 2016

LOUIS LA TOCANTE (III) / La roue tourne, l'heure aussi / Fleury d'Aude en Languedoc.

Il est le dernier à avoir mené un cheval à Fleury. Je me suis décidé, à force, à laisser mon golfe clair hypnotique, pour la garrigue, les vignes annonçant le village, à l’intérieur des terres. Sur une des avenues où, près d’un siècle et demi en arrière, les gagnants du grand boum de la vigne ont aligné en si peu de temps les maisons dites de maîtres, avec au moins deux fenêtres de chaque côté de l’entrée qui en impose, Louis l’ouvrier agricole a racheté un lambeau de celle qui fut peut-être la plus prospère de ces propriétés mais qui a fini vendue en morceaux.
« I a un tèms que trempo, un que destrempo » aimait dire Jeanil, le grand-père Dedieu, signifiant qu’après les jours fastes viennent les mauvais. Sagesse populaire à petite, à grande échelle, à moyen ou à long terme, que ce soit pour un individu, une famille, une communauté... La roue tourne.
Ses parents venus d’Espagne avaient, avant lui, réussi à devenir propriétaires d’une maison au village voisin.

Nous devions parler des chevaux mais Louis parle de son héritage. Il raconte :
«... Je rentre dans la maison de Salles je vois comme si c’était du son, je m’appuie à la poutre et boum une bonne partie est tombée ! Les termites ! C’était que nous n’étions pas d’accord avec mes frères. Moi j’étais ami avec les deux mais eux étaient fâchés. On s’est quand même mis d’accord pour la traiter. Un devis était à trois millions, l’autre à quatre... à l’époque c’était en francs. Quand il a eu fini de racler, de traiter, il a dit qu’il y en avait encore là-haut et que si on ne payait pas la rallonge d’un million il ne nous signerait pas le certificat de conformité. Quand on a voulu la vendre, les plafonds arrachés, une ruine, c’était une catastrophe. Ceux qui visitaient ressortaient de suite.
On aurait pu en tirer une quarantaine de millions, c'est à peine si on en a eu vingt et au bout de trois, quatre ans. Partagés en trois, après les frais qu’elle nous a coûtés, ça faisait plus grand chose pour chacun... »

Il en parle posément, sans que cela ne l’affecte outre mesure mais non sans regretter. Visiblement, il ne met pas en regard son bien présent. C’est vrai que le jardin compte beaucoup pour lui et qu’il en oublie peut-être la grande écurie à l’entrée, la maison pour les vendangeurs et derrière celle où logea monsieur Vidal, le mécanicien attitré du temps de Gibert-Crassous, accolée qui plus est à une remise aussi vaste que haute... La roue tourne... 
Ce qui n’était qu’une cour est devenu, par ses soins, un jardin luxuriant, son moyen d’expression mais aussi le biais pour éclairer sa trajectoire, évoquer sa famille. Un fauteuil sous le datura le repose quand les prothèses des deux genoux le fatiguent à la longue. Il ouvre toujours des parenthèses qui font revivre ses parents, la condition des ouvriers espagnols dans ce qui fut le culte de la vigne. Inutile de le couper, illustrerait-il une vérité profonde que Jules Michelet louant tous ses semblables, a eu le mérite d’exprimer :
« Chaque homme est une humanité, une histoire universelle » (1) Je le laisse aller, l’interrompant juste parce qu’il manipule imprudemment un rasséguet à souquets (2).
Je ne vais pas le perturber, pourtant, sans le vouloir, en prenant garde aussi de ne pas hacher son propos, je pousse un peu à la roue, plus par intérêt que par curiosité... Les chevaux, nous en reparlerons après.
Sauf que Louis, l’a-t-il entendue sonner au clocher ou à sa tocante sans que j’y fasse attention, part dans la remise tourner sa voiture. Il est onze heures, il n’a plus une minute à perdre, il doit y aller !  
Le portail reste grand ouvert sur une nature vivante du douanier Rousseau. Un panneau joliment décoré prévient « SI VOUS AIMEZ LES FLEURS, ENTREZ ICI ! » ou quelque chose comme ça... Vous n’y entendrez pas que le langage des fleurs, sauf qu’après onze heures, attention, le jardinier reprend sa peau d'homme ordinaire !   
  
(1) Histoire de France, tome II, livre VIII, 1. Václav Havel a aussi pensé ainsi, le concernant, quelques semaines après la chute du mur de Berlin :
« Chacun de nous peut changer le monde. Même s’il n’a aucun pouvoir, même s’il n’a pas la moindre importance, chacun de nous peut changer le monde ». 
(2) la rassègue est une scie ; c’est ce qu’on rappelle aussi à ceux qui reprennent à tout bout de champ la même rengaine... le rasséguet est la petite scie portative que le poudaïre (celui qui taille la vigne) fait suivre pour conduire et anticiper la croissance harmonieuse du cep. 

Pour voir Louis (photos sous licences) : 
page 5 http://www.communefleury.fr/files/ot-fleury/files/brochures/pdf/vignoble_septembre_2015_internet_2.pdf

http://saintpierrelamer.blogs.lindependant.com/archive/2012/09/24/le-jardin-du-louis.html

https://www.google.com/search?q=Louis+sabater+fleury&client=firefox-b&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwi4tp6AgaDPAhXpJ8AKHQwXCcQQsAQIHw&biw=1366&bih=659


vendredi 12 août 2016

IL L'A DÉBUSQUÉ, LOUIS, LE VER DE LA GRAPPE (II) ! / Fleury d'Aude en Languedoc


« Louis, hier justement, à la télé, ils ont montré un cheval, une jument plus exactement, comtoise, comme celle parrainée à Limoux, qui travaillait une vigne et ils ont bien dit que ça tassait moins la terre.
- Et oui, sans parler de tous ces produits dangereux... Tu as su, par chez toi peut-être que le sol reste empoisonné pour les bananes...
- Ah oui, c’était à la Guadeloupe ou en Martinique...
- Et ces produits interdits ici, tu vas au Perthus, tu les as !.. Avant c’était pas mieux avec le DDT... Un produit efficace, pourtant ! Je suis bien placé pour le savoir quand on lui a passé la bite au cirage...
- Pardon, c’est quoi cette histoire ?
Louis rit intérieurement de l’effet de ses révélations ! 


Au service militaire, il y avait un grand costaud qui disait que personne ne le bizuterait ! On te l’a coincé à plusieurs et on lui a passé la bite au cirage. Mais c’est qu’il était le chouchou du commandant et je me suis pris huit jours pour ça ! Et au trou j’ai chopé des poux et des morpions ! Tu sais comment ils m’ont traité ? Ils m’ont attaché les manches et les jambes du pantalon avant de pulvériser dedans, du DDT... Je te prie de croire que ça a été vite réglé.
N’empêche que ces produits... Quand on avait à traiter le ver de la grappe, les matins où il ne faisait pas de vent, on se sentait asphyxié ! » 

Photos : 1. Mercure / Vatican / auteur Sputnikcccp
2. Légion vers 1958 / en.wikipedia
3. Cochylis de la vigne

vendredi 24 juin 2016

A BICYCLETTE ! / Fleury d'Aude en Languedoc.

C’est vrai qu’il y a les guines que nous chantons avec le Temps des Cerises et les beaux jours revenus, les bords de la rivière qui invitent à la pêche, les potagers qui étalent leurs offrandes (oignons, pommes de terre nouvelles, artichauts...), la vigne en fleur qui promet ses présents. Les frênes foisonnent dans les friches, formant un taillis serré où des passereaux cachés répondent aux trilles des chardonnerets, aux verdets et aux romances des rossignols gardiens de nids. Juin ! bouquet final du renouveau avant qu’un été torride ne l’accable. Le grand air oxyde les pétales pâlots des derniers coquelicots, on dirait avril : le printemps reste frais et s’attarde. Des amateurs de ce même grand air ont peint des coccinelles sur le goudron, la température est idéale pour la marche et les jeux de pistes.  

Un pont à voie unique, pavée de galets, passe l’Aude. Une petite plaque précise « Syndicat du Pont de la Gare Basse. 1928. Passage privé ». Un flot rapide fait onduler une chevelure d’algues, sur un haut-fond, peut-être un gué ancien. Malgré les orages d‘hier, l’eau reste verte, d’un vert précipité : on dirait le pernod des extraits de jadis, interdits et pourtant présents dans tous les placards des cuisines. 

De l’autre côté, la maison du pontonnier : son délabrement, suite à son énucléation, les poubelles déversées font l’effet d’un outrage ultime. Le contraste est total avec la grande vanne fonctionnelle, fraîchement repeinte,  qui, juste derrière, sur deux paires de mètres, ferme  le Canal des Anglais, un des épanchoirs drainant le lointain étang de Capestang (1). Le gardien du pont en était-il aussi chargé ?

Le chemin vicinal longe l’Aude : dans l’autre sens, en venant de Lespignan,  il permet de ne pas faire demi-tour quand la chaussée sous l’autoroute s’inonde.. Que les ploucs du coin s’en accommodent, eux qui ne pèsent rien contre le business vers Toulouse ou l’Espagne !
Un aigle ou une buse patrouille en se jouant d’un Cers qui fait pourtant défiler un chapelet de nuages. Entre les guigniers, les martelièiros (2), les vannes des fossés de la plaine rappellent le temps des immersions contre le terrible phylloxera... Plus bas, à La Pointe, papé Jean pompait aussi, à l’aide d’un moteur Bernard.



De ci, de là, une grange, offrant l’abri aux vignerons et aux montures, parce que le village se trouve à une heure et plus de route, avec sa réserve de bois pour la flambée, son gril, ses rats et tant d’anecdotes liées à la saqueto (3), la musette, la besace qui contenait le déjeuner.
Au bord du chemin, un cabanon à étage... pour le foin ou pour habiter ? Il en émane une beauté épurée, ruinée mais empreinte de dignité ; tout a été dépouillé, même le râtelier des chevaux, il ne reste que la mangeoire. Pourtant, vu de loin, le muret descendant vers le chemin apporte à l’esthétique et les tons crème de la chaux se marient bien à l’ombre tendre de deux platanes vénérables, ceux-là mêmes qui encadrent les pierres du portail et qui m’ont fait revenir pour la photo.

(1) l’Aude, fleuve côtier, appelé familièrement «rivière», est, comme nombre de cours d’eau méditerranéens, sujet à de brusques inondations, les Audencos. Ces crues sont causées par des aigats, plus communément nommés « épisodes cévenols ». Dans la Basse-Plaine, des étangs permettent d’écrêter ces excès (étang de Capestang, La Matte à Lespignan, étang de Vendres). Le lit du fleuve est artificiel ; le tracé de l’ancien lit subsiste, ses sinuosités qui marquent des limites plus nord avec le département voisin de l’Hérault attestent d’un apport important d’alluvions. (v. IGN géoportail).
Un deuxième drain, le Canal de France, débouche un peu en amont, à quelques dizaines de mètres à peine. Les noms sont-ils liés à une page d’Histoire ? 
(2) l’eau indissociable de la forge : une plaque indique le constructeur de la vanne, de son mécanisme : « Guiraud Jeune à Carcassonne », « Verlinde à Lille » et la troisième que je vous laisse déchiffrer.
(3) « Porter la saqueto » signifie « apporter son manger »  





lundi 20 juin 2016

TU AURAS DES NÈFLES ! / Fleury d'Aude en Languedoc

Le néflier nous vient de l’Est de l’Asie (Chine, Japon, Taïwan) et des forêts de l’Himalaya. Apporté à Paris en 1784, il n’y a fleuri, pour la première fois, qu’en 1801. 
Entre le mois de novembre et le 10 décembre, la floraison aurait un léger parfum d’amande amère.
La baie, orangée, charnue et juteuse, avec de gros pépins (attention, ils sont toxiques !), apporte du calcium et de la vitamine A.
Outre-mer, dont les îles de l’Océan Indien (Maurice, la Réunion), le fruit est connu sous le nom de bibasse. Il est utilisé en achard ou pour parfumer un rhum arrangé. 


Ici, c’est plutôt en fruit (cueillez-le mûr sinon il est âpre), en salade de fruits, ou en compote ou en garniture de tarte.
Cette année le néflier du Japon aurait fleuri tard mais fructifié tôt (en cause quelques jours d’une soudaine chaleur qui auraient aussi nui aux futures grappes de raisin). La douceur de l’hiver a multiplié des fruits qui restent petits si on n’éclaircit pas les thyrses (grappes de fleurs comme pour le lilas ou la vigne).  



Ne cherchons pas une quelconque résonance occitane pour la bibasse même si Frédéric Mistral relève le terme «bibus» (1) pour indiquer étrangement une chose de rien car le néflier commun (ou d’Allemagne, Mespilus germanica L.), connu depuis l’antiquité et originaire de l’Est de l’Europe, donne les mots locaux «nespiè», «mespouliè». 
Toujours dans lou Tresor dóu Felibrige, un proverbe gascon :
« Des peses à la mèsplo
Lou varlet se ris duó mèstre »
Un dicton : « La nespo noun es bono qu’à santa Margarido » sauf que les saintes Marguerite sont nombreuses... Marguerite d’Ecosse, célébrée le 16 novembre, répondrait néanmoins à notre attente... 



WIKIPEDIA. La nèfle est le fruit du Néflier commun (Mespilus germanica L.), un arbre fruitier des pays froids (originaire d’Europe de l’Est). Sa présence est attestée depuis l’Antiquité.
Son fruit d'hiver, brun à cinq gros pépins, est consommé après les premières gelées d'automne, une fois blet.
Il ne doit pas être confondu avec la nèfle du Japon, un fruit jaune récolté au printemps dans les régions plus chaudes.
L’INTERNAUTE : Les nèfles, fruits du néflier, servent depuis le XVIe siècle à désigner des choses sans valeur. L'expression "des nèfles !" est apparue au XVIIe siècle et signifie que l'on ne donnera rien du tout à une personne, que l'on ne satisfera pas sa demande.
On disait également autrefois "on vous donnera des nèfles", dans le sens de "vous n'obtiendrez rien du tout"».

Ici, nous disons «travailler pour des nèfles», ça change des prunes.  
Des mèsplos Mistral passe au vietase, le juron bien membré en référence au pénis de l'âne !
Te dounarai un viedase = je te donnerai des nèfles.
Il cite même un écrivain et un poète des XV et XVIèmes siècles :  
 
« Que t’en semble, diz, grand viedtaze Priapus ? »  RABELAIS

« Et s’il est vray que là s’avance
Le viei vidase de Provence. » MAROT

Une simple nèfle peut nous interroger sur bien des choses en somme mais cela nous entraîne trop loin et je préfère prolonger seulement jusqu’à Vias où Maurice Puel, professeur des quatrièmes, retrouvant, à la retraite, ses élans poétiques, a chanté l’attrait de la mer à l’époque des charrettes, carrioles ou cabriolets, quand le cheval, la mule ou l’âne baladaient, entre le village et la plage, les promeneurs du dimanche.

(1) XVIIème siècle, altération plaisante de bibelot (Dict. de la langue fçse Paul Robert). 

photographies autorisées 
1. commons wikimedia / néflier Eriobotrya_japonica_C auteur Wouter Hagens. 
2. commonswikimedia / néflier Eriobotrya_japonica_flowers aut. B. navez assumed
5.  commons wikimedia / Néflier_(Mespilus_Germanica) auteur Montilre. 
3 & 4. cueillette 2013. 

samedi 11 juin 2016

POUR VIVRE HEUREUX VIVONS CACHÉS / Fleury d'Aude en Languedoc

ARGUS DES COMMUNES
 
http://www.contribuables.org/argus-des-communes/methodologie-argus-des-communes/
 
Les chiffres sont ceux que l’on trouve sur le site officiel des collectivités locales : http://www.collectivites-locales.gouv.fr/. On y trouve les dépenses réalisées par habitant pour chacune des années 2008 à 2014 : dépenses de fonctionnement (dont les dépenses de personnel), dépenses d’investissement, et dépenses totales (fonctionnement + investissement).
Dans les communes touristiques (bord de mer, montagne notamment), la population est accrue pendant la saison touristique, ce qui  entraîne des dépenses supplémentaires, par exemple entretien des routes, office du tourisme, etc.


C’est pourquoi, lors de la mise à jour 2014, nous avons choisi de changer de méthode pour décompter le nombre d’habitants des communes. Au lieu de reprendre la méthode de l’Insee, qui donne les chiffres de « population légale » et que nous avions utilisée jusqu’à présent, nous avons adopté la méthode de la Direction Générale des Finances (DGF), qui a l’avantage de mieux tenir compte des zones touristiques, en ajustant le nombre d’habitants par le nombre de résidences secondaires. La DGF compte un habitant supplémentaire pour chaque résidence secondaire sur la commune. (Peu significatif pour Fleury-StPierre-LesCabanes...).

L’ANETT, association des territoires touristiques : Oeuvre pour une reconnaissance des charges spécifiques pesant sur les communes touristiques et les stations classées.

Stations classées dans l’Hérault : Agde, Vias, Portiragnes, Sérignan, Valras (Vendres n’en fait pas partie)
Dans l’Aude : Gruissan, La Palme, Leucate,  Port-la-Nouvelle seulement commune touristique (Fleury n’en ferait apparemment pas partie, ce qui ne semble pas changer quoi que ce soit au soutien étatique, une dotation touristique destinée à compenser les charges résultant de l’afflux saisonnier de population : « Dotation complémentaire », « dotation touristique particulière »... plus la dénomination est alambiquée, moins l’État collabore.)

IMPÔT SUPPLÉMENTAIRE DÛ A L’INTERCOMMUNALITÉ :
Intercom. Lespignan et villages 25869 hab 160 prélevés / hab
Grand Narbonne...................... 125404 hab 293 prélevés / hab
Béziers Méditerranée ...............110589 hab 384 prélevés / hab

mercredi 14 janvier 2015

UN VILLAGE ENTRE VIGNES ET GARRIGUE / Fleury d'Aude en Languedoc

Une vue à demi cachée mais que les natifs et les habitants connaissent, par habitude ou parce qu'elle leur est particulièrement chère. 
 
D'après une diapositive de mon père, prise au-dessus de la route de Vinassan (automne 1967), notre terre natale Fleury... 
Le moulin sur son éminence, le clocher, la tour Balayard et complètement à gauche le château avec sa terrasse : les hauteurs caractéristiques du village tracent un profil typique. 
Invisibles les maisons se tapissent autour : celles, petites et serrées du vieux village se gardant des Sarrasins ou du Prince Noir, le Pérignan si bien perçu par André, l'ami de Montréal qui nous manque tant à présent. Et, au-delà des remparts, celles, plus à l'aise, presque bourgeoises, des faubourgs d'un temps d'invasions moins traumatisantes et plutôt de prospérité viticole.  
Maintenant, ce que tout le monde peut voir. Vers le Nord, à l'horizon, l'Hérault et les collines  de Lespignan. Toujours au fond, à droite du moulin, la tache claire figure le village de Vendres, bien exposé sur son coteau du Crès, une crau surélevée, favorable à la vigne, entre Aude et Orb. 
Et ce que tout le monde doit voir : les tons chauds de l'automne, plus pimpants encore que ceux de Cézanne, la récurrence des nuances dures et foncée des garrigues, bronze, bouteille ou jade...