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mardi 26 mars 2024

RAMEAUX et PÂQUES (1).

Dimanche des Rameaux, je me les suis toujours appropriés, tous ces rameaux élevés vers le ciel, tous ces signaux, même exhibés en signe de ralliement, initialement, au nom de dogmes sectaires car je les aime, mes semblables, quand cessant d'exprimer leur moi profond, ils se regroupent pour s'en remettre à plus fort qu'eux, certes, mais aussi à notre communauté villageoise, dans une attitude réconfortante pour tout animal grégaire, social, si singulier sinon tordu qu'il soit. 

Chœur de notre église Saint-Martin. 

Dimanche 24 mars 2024, dimanche des Rameaux... Déjà un mois pratiquement que tu es parti, Jo (26 février, un lundi) (1), mon complice des jeunes années ; ce doit être parce que tu as tenu à dire au revoir dans notre église Saint-Martin et que, devant ta dépouille, les tiens ont eu la bonne idée de poser un grand et beau portrait ; alors, je ne peux m'empêcher le rapprochement avec tout ce laurier, sur le parvis du porche jusque dans la rue, levé au-dessus des têtes. Et puis parce qu'il y a des jours où une belle nostalgie vous saisit au point d'étreindre, et sûrement parce qu'il y a longtemps que je ne l'ai fait, je me dois d'ouvrir mon carton de lettres... les Rameaux, ça parlait à mon père... il ne manquait pas de mentionner la fête, si, suivant la date de la lettre, celle de Pâques ne lui “ grillait pas la priorité ”.   

Quant à griller le temps à attendre, me revient le proverbe « Faire Pâques avant les Rameaux » pour l'avoir vécu, sans regret, sans remords, avec au contraire beaucoup de bonheur, tant pour mes actes, leurs conséquences, que les mois à voir pousser sous un motif cachemire de gouttes d'eau imbriquées d'une robe inoubliable, notre premier petit. 
Un vieux du cagnard (le coin au soleil ou à l'ombre suivant la saison, où ils se tiennent pour parler de tout dont des potins et ragots que les hommes prêtent seulement aux femmes) ne m'a-t-il pas lancé « As entemenat la carnsalado (et après un silence) As pla fait ! ». Bien sûr, interloqué de ne pas m'y attendre, je n'ai pas demandé mon reste... mais c'est avec un sourire que j'ai continué mon chemin... 

Rameaux 1997 : « ... Le temps est toujours doux pour la saison, et la vigne est en avance de trois bonnes semaines sur le calendrier habituel... » (F. Dedieu). 

Rameaux 2003 : « Bon dimanche des Rameaux, donc. Maman demande à l’instant « Qu’est-ce que tu lui racontes ? » avant de disparaître dans l’escalier avec à la main une bassine vide. Tu imagines bien le tableau, que tu connais parfaitement par ailleurs. » (F. Dedieu). 

Le clocher transformé mais restauré, réhabilité ! 
Si le petit côté vers l'Est ne comporte qu'une fenêtre, il y en a bien deux sur la face Ouest (voir photo précédente). 

Mardi 23 avril 2003 : « La fête de Pâques est donc passée. je n'ai même pas mis les pieds à l'église, mais je suppose que l'affluence était très grande, si j'en ai jugé par la longue file de voitures rangées de chaque côté devant la mairie, dans la rue de la Poste et un peu partout dans le village. Il faut dire que le stationnement est interdit et même impossible sur la place Saint-Martin, puisque les barrières grillagées limitent le chantier des travaux de rénovation; Notre clocher a fait sa toilette, et la tour qui le supporte a vu ses fenêtres de l'étage supérieur ouvertes à nouveau, deux sur chaque côté large, une sur les autres (voir photo) ; Le tout a été renforcé je crois par des injections spéciales de béton absolument invisible. On voit que nous avons affaire à de vrais spécialistes. Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, les échafaudages disparaissent tout en haut et la silhouette de notre clocher se détache bien sur le bleu du ciel. manquent seulement, last but not least, les trois cloches, qui seront peut-être quatre dans leur édifice aéré, et qui prolongent de manière inhabituelle leur long séjour à Rome.../... Lundi de Pâques, après une matinée bien grise et même quelques petites gouttes, le ciel est passé au bleu, le soleil s'est montré généreux pour le traditionnel pique-nique. nous avons mangé chez ta sœur,  à midi des restes du gigot, le soir une soupe à l'œuf et aux asperges de la Clape suivie de l'omelette aux œufs de Revelhou et toujours aux asperges sauvages... » (FD)

(à suivre)

(1) du même quartier un autre “ Jo ” mais Joseph, “ Mazo ” de son surnom, décédé le 2 décembre 2020... Longue vie à Toutou, au troisième “ Jo” du quartier qui nous reste, sauf erreur... 

lundi 7 juin 2021

ON DISAIT "COMPOSITION FRANÇAISE"...

Qui donc parmi mes proches, profitant que je sois à des milliers de kilomètres, a osé exhumer une pièce à conviction vieille de 57 ans ? 

En prenant connaissance du sujet, je ne pouvais que me demander si je suis devenu autre, étranger à celui qui avait 15 ans... peut-être à l'opposé, voire complètement en contradiction. Bien sûr, à partir du moment où cette publication paraît, c'est que la pièce à conviction ne m'accable pas... 

Pas encore "dissertation", après la "rédaction" d'un plus jeune âge, c'était le temps de la "composition française"... 

 

Vous l'avez trouvée, la faute d'orthographe ?

    "Si les dimanches sont variés, et jamais les mêmes, c'est le jour de congé où je peux profiter de bien de distractions quel que soit le temps. 

Chœur de l'église Saint-Martin à Fleury. De l'autel il ne reste que la base en marbre (mais de quand date-t-il ?). Le haut au style classique bien que rappelant sans aucune référence au baroque la contre-réforme repose, à cause de sa surcharge décorative en rupture avec un retour à la simplicité des premiers âges, abandonné à l'extérieur de Notre-Dame-de-Liesse, la chapelle des bords de l'Aude étouffée depuis un demi-siècle par l'autoroute entre l'Espagne et l'Europe du Nord... De part et d'autre du chœur tournant ses vitraux, notamment Saint-Martin partageant son manteau vers le soleil levant, les linteaux vénitiens, sinon au style oriental, des portes basses donnant à droite sur la sacristie, à gauche, au clocher et dans mon imaginaire d'enfant... à la caverne d'Ali Baba...
 
    Le matin, vers neuf heures, je me lève, en déjeunant je regarde la télévision où je suis le cours d'anglais. Vers onze heures, je me rends à la "grand-messe" en passant devant le bureau de tabac, j'emploie quelques pièces destinées à la quête, beaucoup plus tenté par les sucreries que par un bon geste à l'église. Il est vrai que beaucoup de personnes se disent "dévots" mais je crois bien que c'est par principe "ça fait bien et distingué". La messe c'est plutôt un devoir qu'une dévotion et bientôt ennuyé par les paroles chantantes du curé, je pense à autre chose. Après la messe, en passant par le marché, je vais dire bonjour à mes grands-parents, attendri devant cette vieille maison, je pense à mon enfance, au jardin où, dans le roucoulement des pigeons, je me roulais dans les coquelicots ; je sens l'odeur du foin qui me rappelle tant de choses. "Papé" est revenu de la vigne : son portrait me fait penser à une poésie le Semeur, qui personnifie le travail et la beauté du travail par un vieux paysan ; les mains caleuses, fortes, l'allure lente et sûre, la peau vieillie par le soleil, le visage bronzé, une fière moustache grisonnante, en pensant à ce poème, je respecte et estime mon grand-père tandis que "mamé" m'inspecte de la tête aux pieds et commence à parler des souliers neufs.......... 
    A trois heures, après avoir dîné, je vais voir le film au cinéma, toujours pareil, le film est inimaginable basé sur la magie et la science-fiction, le tout "embobiné" par une histoire d'amour. Entre nous "c'est une pommade" on y va plutôt pour passer le temps que pour voir le film, les beaux films sont si rares ! Quand je sors de la salle, je jette un coup d’œil au clocher 5 heures, comme le temps passe vite tristement je pense au lendemain, il faut finir les leçons, faire la dernière phrase du devoir de latin..... 
    Pourtant je m'arrête au café, les vieux jouent à la belote, les enfants se pressent autour du téléviseur, mes camarades parlent du rugby : "Tu as vu, il prennait toutes les balles à la touche....."
    Je reviens à la maison  et me mets à travailler, en pensant à rien, sauf au travail..... Comme chaque dimanche, au souper, ma mère apporte le potage, je me lève, vais préparer le cartable. Après m'être douché, je vais me coucher, le dimanche est fini, je pense avec tristesse au lundi, à toute une semaine qu'il faudra passer pour retrouver l'atmosphère du cinéma, la chaleur du foyer, la messe ennuyeuse, la vieille maison de grand-père, qui vers midi sent bon les frites....... Une semaine c'est long mais le temps passe si vite." 
 
Notre-Dame-de-Liesse, morceau témoin de l'ancien autel monumental. Je n'ai que cet élément en photo 2016)... il faut y repasser si l'élément gît encore à proximité...