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vendredi 26 décembre 2025

Au village, l'église Saint-Martin...

 En tant que ressource plus qu'appréciable concernant l'Histoire de notre village, Fleury-d'Aude, Josette nous rafraîchit la mémoire avec des photos de l'ancien maître-autel. Avec tous mes remerciements, ainsi qu'aux Chroniques Pérignanaises ( « De Pérignan à Fleury », 2009) pour le chapitre et photos sur l'église, les cloches. De mon vécu désormais bien chargé, ici même, le ressenti et les sentiments qui en résultent.  

Photo parue dans « De Pérignan à Fleury », 2009, Les Chroniques Pérignanaises. 

Le chapiteau de l'ancien tabernacle gisant devant la chapelle de Liesse. Et le reste, qu'en ont-ils fait ? Et les statues, derrière, de Jeanne-d'Arc et de l'ange Gabriel, si je ne me trompe pas ? 

C'était magnifique ! Je comprends pourquoi, enfants surtout, nous étions si impressionnés. Je parlais d'une niche à Liesse, c'était donc celle du tabernacle, sauf erreur du mécréant que je suis, gisant là-bas, à la merci des premiers vandales venus. Aujourd'hui, la nef paraît nue, dépouillée... ils ont voulu revenir au cadre originel de la foi : pauvreté, humilité, simplicité. Ça se discute... 

Autant revenir officier dans une grotte de La Clape... 


Personnellement, je regrette ce non-sens historique... Depuis que la richesse a été bannie, ce n'est pas pour autant qu'un mouvement vers une foi profonde a pris corps... Et à quel prix ! Passer du dépouillement à la richesse rajoute, l'inverse gomme, efface, fait disparaître à jamais. Enlever la balustrade, la chaire, des statues, les autels des chapelles adjacentes, ôter les tenues ostentatoires, ne génère pas davantage de conviction dans la religion. Et le prêtre, le bon pasteur, qu'on entend certes mais qu'on ne voit plus en haut de la chaire pour des sermons parfois saillants, bien plus directs... Rangée dans les souvenirs, éventuellement les écrits, la théâtralité des curés de Cucugnan, de Sorgeat, de Melotte (1), la poésie en langue d'oc de l'abbé Salvat... le comique carotte de Jacques Legras, curé du film « Le Petit Baigneur » (1968). 
À ce compte, pourquoi ne pas mettre à bas tout ce qui constitue le faste baroque, quitte à faire l'impasse sur ce que fut l'Histoire religieuse, la contre-réforme ?! Dans le même ordre d'idée, ce n'est pas pour autant qu'en raison de la dure exploitation féodale des paysans qu'on va démolir les monastères et couvents, les places fortes des Templiers du Larzac, pour ne pas partir loin de chez nous, moines-soldats faisant durement trimer les paysans ; ce n'est pas pour autant qu'il faut donner la parole à cet autre moine à la télé, dominicain à la tenue et au chaperon sur les épaules impeccables, ces gens-là, de l'Inquisition implacable, faut les rejeter, les proscrire tout comme on vomit les écrivains maudits...     

Peut-être va-t-on penser que j'accorde trop de place au culte or, de ma part, c'est tout sauf une foi de charbonnier acculé dans une impasse à issue unique, celle de croire. Enfant, avec l'école la semaine, le dimanche l'église le matin, le cinéma l'après-midi (après qu'on eût cessé de s'imposer les vêpres), c'est la sociabilité qui prenait forme. À la messe, si la vue de Saint Martin éclairé de soleil partageant son manteau m'illuminait, c'était plus retrouver les copains, pouffer de rire avec, étouffés mais qui faisaient retourner et gronder la vigilance de la gouvernante et bonne du curé et peut-être l'officiant lui-même, depuis la chaire, en majesté et chasuble brodée d'or. (à suivre) 

(1) au « sermon difficile » relevé par l'instituteur et fils d'instituteur Louis Pergaud, à l'anticléricalisme plus que théorique malgré ce que lui, son père et familles eurent à payer de ne pas pratiquer... (afin de mieux recontextualiser, j'ai tapé « sermon » dans la recherche d'articles).