L’été, les retrouvailles, les fêtes, les petits qui grandissent, le grand qui revient, l'arrière-grand-père et ses quatre-vingt-douze ans : voilà ce que la table bien garnie tient à nous dire, tant que le destin veut bien continuer à sourire, tant que, au pied de la Clape, Cers et Marin s’arrangent à l’amiable...
Un jour vint la paella avec les grosses seiches, un autre la bouillabaisse, sans les seiches, oubliées au congélateur. Au menu néanmoins, un tartare, du magret pour les réfractaires au poisson et la salade de tomates à la cèbe de Lézignan sinon le melon de Canguilhem pour ceux dont on dit, entre guillemets, qu’ils "n’aiment rien", en attendant le saint-honoré ou le bavarois de ceux, quand ce ne sont pas les mêmes, qui craignent la chantilly... A chacune des occasions, en prime, une carte des vins arrêtée non sans talent par notre sommelier attitré : entre les blancs, les rosés, les rouges et la blanquette de Limoux, inutile de trop s’éloigner de nos rivages pour lever le verre à la santé de la famille réunie.
L’allégresse aidant, on fait en sorte de ne pas trop s’aganter sur le marasme politique, d’en rester, entre nous, plutôt aux piques mesurées, mouchetées, de celles qui mettent en joie. D’ailleurs, même le premier visé se doit d’en rire, en attendant, et c’est le jeu, que les mouches changent d’âne ! Autour de la toile cirée même les vivants n’ont plus les défauts majeurs qui, à propos d’autres clans, pourraient revenir dans la conversation : « S’en es passat d’espès dins aquelo familio... ».
Non, remontent plutôt les images des vacances d’antan à la plage, de la baraque sur le sable...
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