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samedi 18 octobre 2025

Soleil Noir ? 4

C'est vrai, j'avoue passer du coq à l'âne avec cette conversation à bâtons rompus, c'est que ça me pousse, ça pousse en moi, de la graine à la plante, en tout ce que je suis, depuis l'enfance, avec un engrais culturel (prétentieux va !) faisant humus au fil des ans... et nous savons trop bien que notre destin est pareil à celui des plantes... Pardon. 

Comment ne pas croire à cette évasion d'un beau dimanche d'octobre ? Sauf qu'une triste réalité s'est mise à occuper tout l'espace, à instiller, à noircir et mes mots et mon être. 

« ...Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs... » 
Le Chêne et le Roseau, La Fontaine. (Merci messieurs Rougé, Robert, Carrère, merci l'instituteur, merci l'école... toujours vivantes, les images évoquées...).  

Déguerpir. Un instant m'est alors venue l'illusion que la douceur programmée d'un séjour sous les tropiques y remédierait. Las, dans la seconde, elle a pris le tour d'une fuite vaine, inutile, sans plus de havre où retaper son moral... Pauvre  Mayotte... Ne plus entendre le petit souimanga (sorte de colibri), si petit mais au chant si puissant et joli, certainement anéanti par Chido le terrible cyclone (15 déc. 2024), en plus de la forte pression démographique... et des idéologues entêtés de la politique... et d'Arte...  

« Ma philosophie, c'est le contraire de celle de l'escargot : ne jamais emporter sa demeure avec soi, mais au besoin apprendre à habiter celle des autres qui peuvent aussi habiter la vôtre » Lisières 1999, entretien. (1)

Fuite en avant : souper rituel, puis mécanique du film dimanche au soir. Chaînes plurielles, un grand choix, pas comme avant. Pourquoi pas « Sur les Chemins Noirs ». Dujardin j'aime bien (2), l'idée du chemin pour se perdre, se retrouver, aussi mais aller, de ce fait, à la rencontre des autres. Aussitôt, ce ne peut qu'être l'histoire de Sylvain Tesson, d'accident dû à l'alcool ponctuel ou addictif, à en croire le film. Et puis, bien avant Dujardin-Tesson, le lyrisme positif de Jacques Lacarrière, « Chemin Faisant », des Vosges aux falaises hellènes de Leucate-La Franqui, un de mes livres-guides, jalons de vie. 

Pour finir, comme si Musk n'y suffisait pas, présent par ses bagnoles au cul boudeur... sur la petite route entre l'Aude et Saint-Pierre-la-Mer. Encore un milliardaire voulant dominer la planète, un nommé Ellison, Larry de son prénom, parlant d'intrusion numérique dans la rétine à fin de contrôle sociétal généralisé peut-être plus poussé encore que dans la Chine de Xi Jinping. Classé vieux le type, atteint de jeunisme, et apparemment toujours aussi con. Mais le fils suit, ça promet... Promesse de sombres futurs, d'oppression, de dictature, certainement une Terre à la Mad Max qui nous est promise...  

Serait-ce désastre, l'antithèse d'astre ? Le progrès ne correspondrait-il pas à l'expansion d'une erreur d'autant plus insidieuse qu'elle s'habille aussi d'amélioration ? Et une balade pathétique doit-elle augurer d'un « soleil noir » plus noir que celui d'Hugo ? Brrrr...  

(1) moins discutable que pour dire d'aller jusqu'au bout au prétexte que  l'escargot ne ferait jamais demi-tour...   
(2) de même que sa cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby 2023, décriée par une bande de bobos à part, de jamais contents, si France des minorités exclusives, si réussie et appréciée des gens tranquilles ne bannissant pas le passé (le pain oui, le triporteur « petit canaillou » de Darry Cowl 1957, et oui, le cinéma au village...), satisfaits d'être français, d'être ce qu'ils sont.  

PS1 : pour ceux qui aiment, dans ce blog, une bonne dizaine d'articles sur le « ruisseau du Bouquet » et autant sur le Verdouble des Corbières.   

vendredi 17 octobre 2025

Astre et désastre 3.

[...] Et toujours des arbres morts, ici un boutelhetié, là des cognassiers, disparus... finies les gelées d'azeroles et pâtes de coings... Sitôt la côte amorcée bien qu'en travers, très progressive, le corps se refuse à l'effort. En haut la route des Cabanes, les bagnoles, le coup de téléphone. Un pontil de ciment se propose ; renonçant aux principes (portable porté seulement en tant qu'appareil photo, or, hormis celles du voilier, pratiquement pas de photos), je décroche trop tard pour un appel raccroché. Oh ! un épagneul passe le bord de la vigne ; chien de chasse égale chasseur. Ils viennent après, casquettes orange fluo, monsieur, et madame derrière, pour la balade sûrement. Est-ce l'ouverture dans les vignes ? 

Repartir. 

Quel courage serait-on tenté de dire pour l'eau, réconfort vital alors qu'une grave sécheresse nous affecte à présent depuis des années. 

Oh ! hasard heureux, un ruisselet par ces temps de rude sécade. Une source ici ? Miracle ! Qui part vers la pousarenco, le chadouf, le balancier à puiser l'eau de l'oncle Noé (01.10.1901 / 21.03. 1978) ? Souvenir, mirage d'un potager plantureux... 

« Bonjour l'oncle, plus rien pour ton jardin ! tu sais, Claude Nougaro a chanté son Verdouble, je trouvais qu'il poussait un peu son surréalisme « [...] Ô, ô mon eau, ma belle eau, ma bonne eau... », un surréalisme de plus en plus réel de rivières à sec dont notre ruisseau du Bouquet aux eaux claires... quand je pense que même Louis m'a eu dit en avoir bu de cette eau-là... ». Dur, pas facile de mourir à ce passé dans le présent...    

Qui croirait qu'au point le plus bas de cette traverse, si claire après avoir filtré les rajols fous de la garrigue, ce qui rageait lors des orages, l'eau du ruisseau passait par dessus la chaussée ? Et dire qu'il y a des marmites de géants dans la garrigue, comme quoi, il est beau et bon, le surréalisme de Nougaro...   

Côte de La Magnague, l'aimable, l'avenante, la gentille, en français,  en parlant d'une vigne apparemment généreuse. L'astre solaire décline vers le couchant, portant vers une mélancolie bilieuse. La lucidité nous aidera-t-elle à supporter ce qui ressemble de plus en plus à une longue mais certaine agonie de l'anthropocène ? Pauvre nature que nous sacrifions en pillages au profit des plus virulents, ne voulant en rien limiter la possession, milliardaires de leur état desquels ne ruisselle qu'appât du gain, accaparement, spéculation. En deux ou trois centaines d'années, nous avons mis à mal ce que la Terre a mis des millions d'années à transformer, à rassembler. Jaloux des riches ? certainement pas... juste à constater que le système qui les favorise à l'excès amènera à l'extinction de l'espèce... Finalement, tant mieux pour la planète... Mais quelle tristesse pour nos enfants... 

Non loin de l'entrée du village, ce n'est pas le jeune pin, pourtant seul, sans concurrence, qui pourrait rasséréner : brunes les aiguilles, mortes de soif...  

PS1 : la balade date de dimanche, les photos, plus souriantes, avec l'eau qui ruisselle, les oiseaux qui viennent boire, le soleil, d'hier.  
(à suivre)


vendredi 18 janvier 2019

CARRIERE, SALAME, TESSON… CAMPES SUR LEUR ESPACE VITAL ! / ces courtisans disqualifiés du régime.


Jean-Claude_Carrière Wikimedia Commons Author Fryta 73

 Un écrivain-scénariste-agriculteur-traducteur, une journaliste, un grand voyageur qui veulent claquemurer ces Gilets Jaunes fainéants, alcooliques, illettrés, fouteurs de bordel, ces riens qui, dans leur statut de dominés devant subir, déconnent (vocabulaire de président !)…  

Jean-Claude des châtaignes et du vin bourru, tu me fends le cœur !
Je l’estimais, je l’aimais Jean-Claude des châtaignes et du vin bourru, Jean-Claude Carrière de Colombières-sur-Orb. Jusqu’au 20 décembre j’ai cru que de l’homme de culture pouvait ruisseler de quoi élever l’esprit des moins favorisés, que les intellectuels tels que lui pouvaient guider pour éviter et se garder justement d’un « vojd », « duce » ou « führer » sinon « caudillo » ou encore « conducator » ! Hélas ce ruissellement ressemble trop à celui promis par la Macronie à propos des milliardaires. 
Et nos intellectuels, journalistes et gens d'art ? Il y a bien Alain Finkielkraut, Gérard Mordillat, J. C. Michéa, Emmanuel Todd, Yvan Le Bolloc'h, Gérald Dahan, Bernard Lavilliers et heureusement que les réseaux sociaux laissent encore la liberté d’entendre Etienne Chouard, Michel Onfray… Chez les journalistes, Denis Robert, combattant de première ligne emblématique d'une répression légale faite de procédures judiciaires multipliées destinées à l'ensevelir ! Exit Luc Ferry du début mais finalement d’une telle schizophrénie qu’en collabo violent qui se démasque, il eût bien fait de la fermer sa grande gueule ! C’est noté pour quand le vent va tourner !

https://www.youtube.com/watch?v=7PQ1VrtFFQ4

Sinon vers le 20 décembre c’est encore le grand silence ! Mais il y a pire ! Plutôt que de se faire oublier, de s’en tenir à la promo du bouquin, Carrière donne dans tous les poncifs de classe : snobisme, prétention, mercantilisme (mais là on compte sur le ruissellement d’un parisianisme de bon ton sur les provinces par définition arriérées). France Inter en est puisque Carrière est un habitué des studios : 24 septembre, 30 novembre, 17 et 20 décembre rien que pour 2018. 

video Vimeo


https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-20-decembre-2018

Et son sentiment d’appartenir à une élite s’avère des plus méprisants envers les plus modestes.
Ce monsieur est inquiet car historien de formation. Il ose sèchement :

« Dès qu’il est question d’un referendum populaire Mussolini n’est pas loin. Ça a commencé comme ça, et Mussolini et Hitler. Dès que l’on fait appel au peuple, le peuple dirige vers la dictature tout un pays. Il faut se méfier de ça. C’est une chose qu’on n’a pas dite. Il faut avoir peur du referendum… »  

Mon pauvre Carrière des châtaignes et du vin bourru des piémonts du Caroux et de l’Espinouse, tu vas pas bien !

« … Dans toute l’Europe on revient à une espèce de féodalité, tous les pays se referment sur eux-mêmes, comme au Moyen Âge on va bientôt faire la guerre… »

Que ne lui ont pas dit ses amis Polonais qui parlent d’aller « se battre avec la Hongrie », comme autrefois ! Non mais, ça va pas !

Avec sa définition du mot « peuple », néanmoins Carrière prouve que ses errements sont orientés :

«  Le mot de peuple n’a pas de sens. Le peuple, c’est vous, c’est moi c’est tout le monde. Sous la révolution française on parle des petites gens […] mais en fait le peuple c’est tout le monde, le peuple est très influençable… »

Justement si, le mot « peuple » signifie trop de choses (source http://www.cnrtl.fr/definition/peuple) : 
* Ensemble des humains sur un même territoire, soumis aux mêmes lois.
* Ensemble des humains sur des territoires multiples mais unis par l’origine ethnique, la religion.
* Partie de la nation soumise à une autorité ayant le pouvoir politique.
* Ensemble des personnes qui n'appartiennent pas, socialement, économiquement, culturellement aux classes dominantes de la société.

Paul Valéry à propos du mot « peuple » : « … un terme monstrueux dont le sens dépend de la phrase où il entre ; il désigne tantôt la totalité indistincte et jamais présente nulle part ; tantôt le plus grand nombre, opposé au nombre restreint des individus plus fortunés ou plus cultivés… »

Mon pauvre Carrière des châtaignes et du vin bourru des piémonts du Caroux et de l’Espinouse, qu’est-ce que vient faire ensuite Napoléon dans cet « autre système » auquel tu aurais pensé en écoutant Lemaire ?

«  …pour la campagne de Russie, Napoléon emportait plusieurs chariots pleins de faux roubles pour acheter de la nourriture aux paysans russes. Ça peut aller jusque là, c’est allé jusque là… »

Mais c’est sans queue ni tête, un grand n’importe quoi ! Tu disjonctes Jean-Claude !

Et quand Léa Salamé qui s’est bien gardé de contredire Carrière, caution culturelle abonnée des studios de FI, cite Sylvain Tesson pour nous servir le poncif aussi inepte que simpliste d’une « France paradis peuplé de gens qui se croient en enfer »,  air connu des supplétifs de la décérébration aliénante ! Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre de la part de cette bourgeoisie nantie prêchant par ricochet pour ses privilèges. 

Sylvain_Tesson 2011 Wikimedia Commons Auteur Ji-Elle

Qu’est-ce qu’il a dit encore, le reclus du Baïkal sorti du Paris de papa ?

 « …Quant au progrès, tant célébré par la gauche, c’est parfois le développement d’une erreur… »

Est-ce étonnant de la part des dominants exploiteurs de toujours brimbaler l’image du bolchévique, coutelas entre les dents et du vojd Staline afin que le peuple se passe d’un progrès ne pouvant amener que la tyrannie … Comble de l’abjection et du cynisme !

Encore Tesson, fils de Philippe, à propos de Macron, d’une vacuité qui est une insulte au premier QI moyen venu :  

« … Il est présentable, ce garçon. C’est important, particulièrement dans un système où tout est représentation. Je crois au corps du roi. Le président doit incarner la République, Emmanuel Macron est honorable dans ce rôle. Et puis son usage du français est bon, ce qui nous change... »

Et Carrière des châtaignes et du vin bourru qui en remet une louche (incroyable, en dix minutes à peine… comme quoi faut que le peuple la reprenne en main la radio des bourges et du libéralisme !) :

« … De quoi vous plaignez-vous  disent mes amis iraniens, avec la médecine gratuite, éducation gratuite ?  
Ça me rappelle mai 68, à Paris avec Forman venu d’un pays communiste, Bunuel de l’Espagne franquiste « contre quoi vous révoltez-vous ? » Milos disait « Pourquoi mettez-vous tant d’efforts à hisser le drapeau rouge ? Nous avons tant de mal à le faire descendre… » Hahahihihaha dans le studio… rires entendus, chuintés, en cul de poule, bobo pédants… No comment !

Je l’estimais, je l’aimais Jean-Claude des châtaignes et du vin bourru, Jean-Claude Carrière de Colombières-sur-Orb, ce pays à moi, bilingue, enfant, occitan-français... 
Impossible, référence faite à la Controverse de Valladolid, d’accepter tant de bassesse dans des arguments aussi vils que lapidaires ! Dans le même ordre d'idées, comment le prétentieux qui se targue d’avoir travaillé  11 ans sur le Mahabharata, ce poème épique éclairant l’hindouisme mais si foisonnant qu’aucun Indien n’aurait eu jusqu’alors le courage d’en entreprendre le décorticage, ne peut-il pas avoir l’honnêteté de réfléchir 5 minutes avant de trompéter un point de vue borné qui n’honore vraiment pas toute une intelligentsia disqualifiée ?

A présent, en cette mi-janvier, que des acteurs, des intellectuels, des artistes sortent du silence pour soutenir enfin ces Gilets Jaunes qui honorent la démocratie, il sera intéressant de voir comment ce beau monde puant de nantis va savoir louvoyer pour embarquer au dernier moment dans le bateau  d'un peuple gardien d'une République digne…