[...] Et toujours des arbres morts, ici un boutelhetié, là des cognassiers, disparus... finies les gelées d'azeroles et pâtes de coings... Sitôt la côte amorcée bien qu'en travers, très progressive, le corps se refuse à l'effort. En haut la route des Cabanes, les bagnoles, le coup de téléphone. Un pontil de ciment se propose ; renonçant aux principes (portable porté seulement en tant qu'appareil photo, or, hormis celles du voilier, pratiquement pas de photos), je décroche trop tard pour un appel raccroché. Oh ! un épagneul passe le bord de la vigne ; chien de chasse égale chasseur. Ils viennent après, casquettes orange fluo, monsieur, et madame derrière, pour la balade sûrement. Est-ce l'ouverture dans les vignes ? Repartir.
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Quel courage serait-on tenté de dire pour l'eau, réconfort vital alors qu'une grave sécheresse nous affecte à présent depuis des années. |
Oh ! hasard heureux, un ruisselet par ces temps de rude sécade. Une source ici ? Miracle ! Qui part vers la pousarenco, le chadouf, le balancier à puiser l'eau de l'oncle Noé (01.10.1901 / 21.03. 1978) ? Souvenir, mirage d'un potager plantureux...
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« Bonjour l'oncle, plus rien pour ton jardin ! tu sais, Claude Nougaro a chanté son Verdouble, je trouvais qu'il poussait un peu son surréalisme « [...] Ô, ô mon eau, ma belle eau, ma bonne eau... », un surréalisme de plus en plus réel de rivières à sec dont notre ruisseau du Bouquet aux eaux claires... quand je pense que même Louis m'a eu dit en avoir bu de cette eau-là... ». Dur, pas facile de mourir à ce passé dans le présent... |
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Qui croirait qu'au point le plus bas de cette traverse, si claire après avoir filtré les rajols fous de la garrigue, ce qui rageait lors des orages, l'eau du ruisseau passait par dessus la chaussée ? Et dire qu'il y a des marmites de géants dans la garrigue, comme quoi, il est beau et bon, le surréalisme de Nougaro... |
Côte de La Magnague, l'aimable, l'avenante, la gentille, en français, en parlant d'une vigne apparemment généreuse. L'astre solaire décline vers le couchant, portant vers une mélancolie bilieuse. La lucidité nous aidera-t-elle à supporter ce qui ressemble de plus en plus à une longue mais certaine agonie de l'anthropocène ? Pauvre nature que nous sacrifions en pillages au profit des plus virulents, ne voulant en rien limiter la possession, milliardaires de leur état desquels ne ruisselle qu'appât du gain, accaparement, spéculation. En deux ou trois centaines d'années, nous avons mis à mal ce que la Terre a mis des millions d'années à transformer, à rassembler. Jaloux des riches ? certainement pas... juste à constater que le système qui les favorise à l'excès amènera à l'extinction de l'espèce... Finalement, tant mieux pour la planète... Mais quelle tristesse pour nos enfants...
PS1 : la balade date de dimanche, les photos, plus souriantes, avec l'eau qui ruisselle, les oiseaux qui viennent boire, le soleil, d'hier.
(à suivre)
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