Affichage des articles dont le libellé est France. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est France. Afficher tous les articles

dimanche 10 janvier 2021

Vers le POUMAÏROL (4) Limpide, la CESSE intermittente, puante, toujours, la MERDE dans un bas de soie...

Serge et Roger, deux copains, ont saisi le prétexte d'une vieille chronique sur les filles du Poumaïrol pour partir, malgré le covid, vers ce pays aussi mystérieux qu'attirant. 

Après la plaine narbonnaise, la route de Saint-Pons aborde les garrigues de Minerve ; de près ou de plus loin, elle suit le cours de la Cesse, une rivière aux fantaisies si attachantes, jusqu'à sa source. Au-delà, au-dessus, le fameux pays du Poumaïrol, entre 800 et 900 mètres d'altitude. 

Ce qu'ils se disent ne se limite pas aux commentaires touristiques : les souvenirs ouvrent bien des parenthèses, seraient-elles impromptues... L'actualité aussi les rattrape sauf que, sagesse ou folie de l'âge, bien qu'ils aient choisi leur camp, ils savent prendre du recul et les turpitudes d'un pouvoir qui ne veut pas redonner de l'entrain à une démocratie décatie ne sauraient entamer leur esprit positif...  

Château vigneron de Sériège... jamais habité...  wikimedia commons Auteur Jcb-caz-11

Roger : Ah ! je te disais, à propos de cette sortie à vélo, un groupe s'était formé, entre Fleury et Salles pour pédaler le dimanche. J'ai été invité. Sympa. Surtout qu'entre vingt et trente ans, on n'a peur de rien. Un groupe donc, une dizaine de garçons. Coursan, Ouveillan, toujours vers le Nord. Avant Sériège, encore un de ces châteaux pinardiers, le peloton, à bonne allure, passe des relais. A Cruzy, tu connais Cruzy ?

Serge : oui, pour y être passé... on y passe pour monter aux champignons par Saint-Chinian... 

R. : Un beau village... c'est banal de le dire tant ils sont beaux nos villages... tous à visiter et à garder en photos... 

Cruzy Aout 2004 wikipedia Auteur Alicecre wikimedia commons

S. : ce que tu dis reste valable pour la France entière. Ce qu'on a de beau, de particulier, apprécions-le comme tout ce qui a fait la "nation"... excuse-moi, je mets les guillemets et un "n" minuscule car d'un nombrilisme exagérément jacobin, d'un autoritarisme presque totalitaire aux dépens de la province, en particulier du Sud... La Méditerranée, ils n'en ont colonisé les bords que pour la plage ! Un dirigisme très à rebours de l'idée européenne, stupidement droit dans ses bottes, gardant cette attache malsaine avec une prétendue grandeur, loin des Lumières, en lien avec la conquête extérieure, flirtant presque avec un "espace vital" de sinistre mémoire même si je ne le dis pas en allemand. D'où cette propension des caricatures guignolesques qui nous gouvernent à toujours jouer la grande puissance... Un positionnement déplacé, surfait, à ne plus vouloir de son corps... Une propension à l'ingérence... Non mais regarde "Nous sommes en guerre", à 2h 54 du matin avec, toute mégalomanie bue, la bannière US, à côté des drapeaux UE et français, derrière lui ! Je ne veux rien savoir de ses circonlocutions oiseuses et dilatoires, juste l'indécence du décorum, du moment, cet air faussement consterné, si hypocrite, comme si le pays était envahi... "Aux armes citoyens ! Entendez-vous dans nos campagnes... mugir " ces sinistres gilets jaunes car, ne vous-y trompez pas, ils sont du même acabit que ces "David Crockett" qui ont envahi le Capitole à Washington ! Je ne l'ai pas écouté je te dis mais c'est ce que j'en déduis...

R. : tu as raison, d'abord c'est désigner en pleine nuit le bouc émissaire intérieur pour ne plus parler de tout ce qui ne peut plus durer comme ce bureaucratisme foldingue avec par exemple un énième comité "vaccination" redondant avec les trop nombreuses "HÔTES Autorités" théodules, parfois placards dorés muets ou tirant à hue et à dia lors de cette crise covid quand elles ne se contredisent pas ou quand elles pondent des assertions, des conneries, dernièrement de la part du ministère pour administrer le vaccin dans "un pli cutané" alors qu'il faut une aiguille assez longue pour pénétrer la masse musculaire...ils ont même fourni des aiguilles trop courtes quelque part ! ça vole tellement bas qu'elles sont toutes créés "HAUTES", ces conventions, ces agences, ces autorités à foison... Et trois de plus sont prévues sous peu... Bien la peine d'être si nombreux à nos frais ! 5.000 fonctionnaires supplémentaires parait-il ! Et Sournois (mais il a la tête de Finaud) qui ose prétendre que la démocratie est en danger par la faute des autres...

S. : quand on a à son passif une centaine de territoires perdus pour la République, qu'on n'arrive pas à empêcher 2000 raveurs de booster la teuf mais qu'on a à son actif les manchots et les éborgnés chez les Gilets Jaunes, quel culot de les accuser de saborder la démocratie ! Mais qui donc abâtardit le système pour que lui et son engeance se gardent le pouvoir. A ce propos, j'ai vu passer l'info sur la création d'un nouveau corps de CRS contre les manifs qui veulent mettre à bas la démocratie des urnes... c'est tout frais, pas encore sec et pourtant plus rien sur les moteurs de recherche... incroyable qu'on soit si bien informé... tous complices... et dire qu'au Tadjikistan le gouvernement a démissionné suite à la descente du peuple dans la rue... 

S. : ce n'est pas dans une France spoliée par des malfaisants qu'ils démissionneraient ! On les prend pour des guignols, des branquignols mais cela ne les touche pas, ils nous tiennent entre des griffes à peine rétractées sous des oripeaux de démocratie ! Et avec cette arborescence pléthorique censée entre autres missions, prévenir une pandémie, Finaud si sournois nous crée un énième bidule, ces 35 tirés au sort, ce Conseil des citoyens pour la vaccination... 

R. : à vomir ce dévoiement généralisé du dévouement politique ! Mais il entend Sournois si finaud, il entend que le peuple veut du referendum alors il nous en sort un... sur le climat qui comme chacun sait, est le problème le plus prégnant du moment... Quant à nous proposer une règle électorale plus morale avec la reconnaissance, entre autres, de la validité du vote blanc, tu peux toujours attendre ! 

S. : tu connais le mot de Napoléon pour Talleyrand "... Monsieur vous êtes de la merde dans un bas de soie..." 

R. : oui mais sans plus, tu sais, moi, de Napoléon je n'ai retenu que le négatif, Trafalgar plutôt qu'Austerlitz, pourtant la même année... et puis la grandeur de la France avec des Anglais presque trois fois moins nombreux et qui depuis des siècles nous mettent la pâtée ! L'ambition de coloniser les voisins, du Piémont à la Hollande afin que la France, trop engoncée dans son habit, atteigne la taille critique pour maintenir un rang de puissance mondiale ! Ah ! un visionnaire ce nabot aveugle qui n'a pas vu venir la débâcle de Russie ! Et puis que Hitler se soit inspiré de lui avec des conséquences comparables à cause des guerres d'expansion, me fait vraiment tiquer... 

S. : et ta sortie à vélo parce que tu m'en as assez dit sur les gouvernants et leurs comités théodules pour caser les copains... Bien la peine de se gausser de feue la bureaucratie soviétique ! Il y en a plein le tuyau pour repenser au mot de Buonaparte ! ils nous bouchent le conduit d'évacuation, entièrement d'accord ! Et ne parlons pas de ce peuple si dissipé mais si moutonnier aussi, tenté en période de crise par l'illusion de l'homme providentiel qui le guidera ! Bien la peine de vilipender, sans prendre de recul, les Allemands de l'hitlérisme !  

R. : pas de problème. Comme d'habitude entre nous, on en parle une fois, on évacue le schisme, manière d'attester que nous ne sommes pas que des épicuriens nombrilistes et pas question de se gâcher la sortie !

Ouiiiiiii, la traversée de Cruzy et le retour vers une rivière qui vaut son parcours, ses contours, pour le plaisir de nos détours, la Cesse !  

Macron Khrys’coronalungo du lundi 20 avril 2020 – Framablog



jeudi 5 mars 2020

DEMO..., DICTA..., DEMOCRATURE ou DICTACRATIE ?

Les trois types de dictateurs se ressemblent par certains côtés : 

* le refus du pluralisme. 
*  des élections truquées. 
* une propension sanguinaire. 
* la déraison.  

A moduler, à nuancer quand :

* le pluralisme est inefficient dès lors que les trois pouvoirs sont dans la main du chef (exécutif, législatif, judiciaire). 
* les élections sont dévoyées afin d'éviter le blocage : abstention cautionnée, vote blanc non exprimé... Bien que légalisé, de quelle légitimité le chef peut-il  se prévaloir ?
* le sang versé par la violence d’État : le nombre de blessés, d'éborgnés, d'amputés suite à des manifestations légales. 
* la déraison et l'autisme se manifestent par la fermeté, l'inflexibilité quant à une décision, la fermeture au dialogue, les mensonges de campagne, la distance et le cynisme parce qu'on se veut le dirigeant indiscuté (vojd, führer, duce, caudillo, conducator, lider maximo, guide de la révolution, grand timonier, ... chef de l’État français, et pourquoi pas "great leader" ou "dernier recours"). 

Ainsi pour mener la barque malgré les Gaulois réfractaires, les alcooliques, les illettrées, les fainéants, ceux qui ne sont rien ou autres palourdes, il y a : 

1. LE DICTATEUR dit ÉCLAIRÉ, autoritaire mais en général, contrairement au roi, pour servir le pays et ses gens. 
* gestion rigoureuse du pays. 
* réformes obligées, à marche forcée. 
* mise à bas des institutions sauf si, contournées, non appliquées, non modernisées, elles assurent la légalité du pouvoir. 

2. LE DICTATEUR DISCIPLINAIRE quand il n'est pas à la tête d'une junte militaire
* recours à la violence, à des milices de maintien de l'ordre (il suffit de bien les payer). 
* faire peur pour imposer son idéologie dogmatique. 

3. LE DICTATEUR GRAND FINANCIER, l'argent. 
* l'argent par l'entreprise, le commerce, les parts de marché, le profit usuraire. 
* la réduction des dépenses sociales, du pognon de dingue... 
* le pillage de la masse des plus ou moins pauvres par la faction au pouvoir  au moyen de lois coercitives, sous couvert d'une fausse concurrence, au profit de l'économie néo et ultralibéralisée.
* une prédation systématique pour amasser et assurer le futur grâce aux paradis fiscaux. 

La démocratie phagocytée laisse le champ libre à une dérive autocratique 

* Quand le pouvoir refuse de se limiter dans le temps... (pourquoi pas un seul mandat de 7 ans [demandé par Balladur]),
* quand l'inversion du calendrier de la législative renforce le fait majoritaire (2001),
* quand le Non au referendum n'est pas respecté (2005), 
* quand le recours aux pouvoirs exceptionnels (article 16) peut se banaliser, 

* quand la légalité de l'élection (abstention acceptée, vote blanc non accepté comme exprimé) amène à un choix par plébiscite,
* quand la finalité est de vouloir le pouvoir pour le pouvoir et ses intérêts, 
* quand malgré les turpitudes personne ne démissionne,
* quand la séparation des pouvoirs n'est pas assurée, 
* quand l'interdiction préventive de manifester a été voulue, 
* quand le fichier Gendnotes prévoit le fichage par décret, 
* quand le président n'assure son maintien que par les armes et les lois, 
* quand les lois favorisent les riches, 
* quand la fraude fiscale n'est plus qu'une "optimisation",
* quand l'inégalité de traitement lèse majoritairement le peuple, 
* quand l'égalité devant la loi n'est pas assurée (Cahuzac, Balkany et plus généralement...), 
* quand les opposants sont réprimés (Gilets Jaunes, Mélenchon...), 
* quand le principe fondamental du referendum est refusé au peuple, 
* quand en assumant de susciter la crainte ("Qu'ils viennent me chercher !"), on réveille la haine à force de s'en prendre aux biens des mêmes qui ne s'en sortent plus...   

 « ... Mais allez en dictature ! Une dictature, c'est un régime où une personne ou un clan décident des lois..." qu'il a dit le détenteur en exercice d'un pouvoir présidentiel abusif.

« Lorsque Machiavel écrivit son traité du prince, c’est comme s’il eût dit à ses concitoyens, lisez bien cet ouvrage. Si vous acceptez jamais un maître, il sera tel que je vous le peins : voilà la bête féroce à laquelle vous vous abandonnerez." Denis Diderot dans l'Encyclopédie 1755

Dix-huit arguments qui font dire qu'on n'y est pas encore mais que la colonne de direction n'est pas loin de casser... Ce ne sont que quelques notes, une réflexion (plutôt écrire sur des sujets plus plaisants comme le carnaval !)... Néanmoins, la bienpensance (la même qui schématise avec son "populisme qui amènerait le pire", la même qui clame la liberté d'aller au boulot mais qui engrange le maintien des acquis et les bénéfices des mouvements sociaux) qui, à l'occasion de la calamiteuse réforme des retraites, fait exprès de ne considérer que l'obstruction des uns (opposition parlementaire et la Rue, ultime possibilité d'exprimer un refus) et le passage en force des autres, devrait se demander si elle ne voit que le doigt quand le sage désigne la lune...  
 
et plus généralement le Net et Wikipedia.

mercredi 11 décembre 2019

LA FRANCE S'ENFONCE DANS UNE INFÂME MEDIOCRITÉ... / PISA, IDH...

Toujours à donner des gages aux milliardaires de la mondialisation, complice de la finance internationale, si elle n'est plus un exemple depuis longtemps, la France de ceux qui osent parler en son nom, s'enfonce dans une infâme médiocrité... 

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-france-se-tiers-mondialise-219884

"... Selon le classement de l’IDH, la France la situe au 26ème rang mondial, ex-aequo avec la Tchéquie. Elle se place derrière la Norvège (1er rang), la Suisse (2ème), l’Irlande (3ème), l’Allemagne (4ème), Hong Kong (4ème ex-aequo), l’Australie (6ème ), l’Islande (6ème ex-aequo), la Suède (8ème), Singapour (9ème), les Pays-Bas (10ème), le Danemark (11ème), la Finlande (12ème), le Canada (13ème), la Nouvelle Zélande (14ème), le Royaume-Uni (15ème), les États-Unis (15ème ex-aequo), la Belgique (17ème), le Liechtenstein (18ème), le Japon (19ème), l’Autriche (20ème), le Luxembourg (21ème), Israël (22ème), la Corée du Sud (22ème ex-aequo), la Slovénie (24ème), l’Espagne (25ème)..."

"... La France ne fait plus partie des 10% des pays du monde où il fait « bon vivre »..."

L'école, l'instruction... Pardon au pays de l'égalité et de la fraternité ? Depuis trop longtemps en panne l'ascenseur républicain, grippé, peut-être plus réparable, ne fait plus monter que les inégalités. Un pouvoir absolu, trop fort, jacobin, vertical, impose d'en haut et on voit le résultat... Le dernier classement Pisa : 23ème sur 79... La France était 8ème en 1990 ! 

Nos élites trahissent depuis trop longtemps et ne se mettent en avant que pour servir leurs intérêts. Le mouvement de grève actuel et la révolte des Gilets Jaunes depuis un an démontrent que la démocratie n'est plus défendue par une constitution figée, dévoyée pour servir des castes dirigeantes qui ne veulent surtout pas changer de paradigme !       

mercredi 22 mai 2019

TANT DE MONDE AUTOUR D'UNE BICYCLETTE !

Ne pas tomber dans l'autosatisfaction pompeuse ! 

Non mais quand autour d'une petite bicyclette on a une participation aussi symbolique qu'autour d'un nouveau modèle prétentieusement superfétatoire et hors de prix, issu de l'industrie hégémonique automobile, exposé ostentatoirement, manière de plomber plus encore une planète Terre qui n'en peut mais, à Detroit, Genève, Shangai, New-York, Frankfurt, Tokyo et Los Angeles rien que pour 2019, je me rassérène, nous nous rassérénons d'autant plus en faisant cercle autour du bicycle qu'une aura symbolique flotte pour nous au moins au-dessus de notre hémisphère ! 

Sur ce blog, un peu moins de 60.000 pages lues nous lient. L'informatique aidant, je traduis non sans un sentiment pour vous tous, inconnus mais si présents, le bilan de ce matin. 

Ainsi pour la biciscléto de Fleury, le hubu-hubu de Mayotte, l'aqueduc des Ligures, la magie d'un Golfe du Lion plus clair que ceux de Trénet et plus méditerranéen que jamais, en faveur d'un inventaire à la Prévert, de l'Alaska au pays des Tchouktches à portée mais en passant par la Californie, le Middle-West américain affecté malheureusement par les tornades, les buildings de la grosse pomme, le Portugal, la France, l'Allemagne, l'Ukraine, la Russie de la grande plaine occidentale ou des étendues mythiques de Sibérie, ces lectures semblent répondre aux mesquineries mondialistes, plus d'un occident moins "monde libre" que jadis et trop désireux d'exclure, quitte à infléchir la puissante exaltation historique du peuple russe vers un isolationnisme négatif. 

Trump, Macron, Merkel nous enfoncent vers des lendemains peu enchanteurs ! 

Voilà, c'est l'idée qu'il me faudrait travailler même si mon expression du jour n'est qu'affection et enthousiasme pour les yeux qui ont bien voulu accorder de leur temps à ces 60.000 pages lues jour après jour. 

 Et que cela se cristallisât autour d'une bicyclette, cet engin à l'équilibre magique " ce ne peut être que magnifique ! 

"... Quand on ira sur les chemins..." chantait Yves Montand... amoureux de Paulette mais que seraient ces amourettes sans la vraie vedette de la chanson, la bicyclette ?   

 https://www.youtube.com/watch?v=eoHjQs6C4UY      

"La petite reine"... un surnom qui lui va si bien, et porteur d'un art de vivre certain...
    



mercredi 13 mars 2019

TOMI UNGERER ALSACIEN, PAS FRANÇAIS !



Ou « LA SINCÉRITÉ DU MOMENT »

https://www.ina.fr/video/CPB81050501 (vidéo de 1981). 



« … Quand je pense à la France, je pense à une basse-cour avec un fumier au milieu et avec des coqs qui se prennent le relais à faire des cocoricos et beaucoup de vent avec leurs ailes. Pour moi c’est une nation de gallinacés à laquelle je ne dois rien, strictement rien.
- Et aujourd’hui le Louvre t’a cueilli, prolonge la journaliste… Et là il est gêné Tomi, il en sourit, il en rit pour la masquer sa gêne… 
- Parce que je me suis fait accueillir… c’est parce que j’ai décidé un jour que ce soit fait de cette façon. Ce n’est pas exactement une réconciliation avec la France mais il faut quand même bien dire que ça fait pratiquement 18 ans que j’ai refusé  de travailler en France, d’avoir quoi que ce soit à faire avec la France, ceci sans doute par complexe d’infériorité alsacien, expérience alsacienne, un accent  alsacien alors que j’étais tellement mieux accueilli ailleurs […]

Quand on me demande à l’étranger qu’est ce que je suis, je dis que je suis Alsacien, je ne dis pas que je sois Français ou Allemand quoi que ce soit, je dis que je suis Alsacien […]

Résultat de la guerre de l’expérience nazie, de l’éducation sous les nazis, de la désillusion de la libération, tout ça sont des sources de la colère, le côté satirique de mes dessins est basé… sur une colère que j’exploite à fond… Pour être honnête on est avant tout en colère vis à vis de soi-même […]

La colère  est basée sur les choses qu’on reproche aux autres mais ces défauts on les retrouve en soi-même. Dans le fond toutes mes satires sont des portraits de moi-même […]

La France ce n’est pas une colère, c’était plutôt une désillusion [...] En Laponie, avec son rücksack :
« A Hammerfest, à l’auberge de jeunesse il y avait deux Français. C’est formidable ça fait des semaines que je veux parler français. Alors il y en a un qui m’a regardé avec l’œil glacé, qui ne m’a rien dit ; l’autre avec un œil un peu moins glacé « On ne t’a pas demandé ton histoire ». ça a toujours été un petit peu symbolique de ma position vis-à-vis de la France parce que la France ne m’a jamais demandé « son » histoire […]

Pour moi la France c’est le pays de la ligne Maginot et du centre Pompidou […]

J’étais intégré à la deuxième guerre Mondiale, nous sommes devenus Allemands en 1939 (1940  non ? NDLR) et nous sommes redevenus Français en 45 […]

En Alsace nous sommes essentiellement des spectateurs… /… et pour moi je peux vraiment dire que j’étais un spectateur dans la deuxième Guerre Mondiale, je peux pas dire que j’ai eu la chance d’être dans la poche de Colmar (1) comme gamin oui mais enfin c’est une expérience qui m’a beaucoup servi dans mon relativisme des choses, dans l’interprétation relative des choses, d’être à la fois bilingue, d’être passé par le nettoyage de cerveau, la propagande nazie à l’école […]

Après la guerre ça ne valait guère mieux. Bon on s’attendait à une libération… On appelle ça libération avant que ça arrive, une fois que c’est arrivé c’est plus de la libération parce qu’alors là pour un mot d’alsacien c’était une heure de retenue à l’école, y avait la même chose en Bretagne et ailleurs… » 

(  (1) Mulhouse et Strasbourg ont été libérées fin novembre 1944, Colmar seulement le 2 février 1945.   

François Mathey (1917-1993), conservateur et d'une ouverture d'esprit qui a dû lui valoir de la malveillance et des inimitiés de la part des courtisans (sa biographie le confirme) : « Ungerer, personne ne le connait, enfin, les Français. Les Français n’ont jamais reconnu les leurs. Ou ils les reconnaissent toujours trop tard. Mais Ungerer,  né à Strasbourg a fait toute sa carrière aux États-Unis, en grande partie en tous cas et les États-Unis, ça c’est le miracle américain permanent, l’ont reconnu tout de suite. Ungerer n’est pas tombé dans le piège et n’a jamais reconnu qu’il était devenu pour autant américain. Il est resté foncièrement ce qu’il était, un étudiant du XVIème, en hauts-de-chausses avec une plume au chapeau faisant des farces à chaque instant,, un personnage très médiéval. Mais c’est peut-être aussi dans la mesure où il a fait un pied de nez, involontaire mais un pied de nez tout de même à la France  pendant quelques années que c’est une raison pour laquelle les Français ne l’ont pas encore reconnu mais je suis sûr qu’après cette exposition il va devenir un personnage terriblement parisien et c’est de cela que je voudrais le préserver. Il pourrait devenir Parisien comme il était très New-yorkais parce qu’il sait se faire aimer de tous les gens qu’il fréquente. »

Tomi_Ungerer_par_Claude_Truong-Ngoc_mars_2014 Wikipedia


« LA SINCÉRITÉ DU MOMENT »
Ungerer, si fin par ailleurs, n’a que des clichés anti français trop subjectifs et faciles : le coq trop fier de brailler les deux pieds dans la merde et ces deux globe-trotters si spéciaux croisés au fin fond de la Norvège. Sinon, il est vrai que le rouleau compresseur jacobo-parisien ne sait qu’écraser et phagocyter dans un cynisme sans état d’âme, c’est ainsi que les langues régionales continuent d’être traitées en contradiction d’ailleurs, avec les lois européennes par ailleurs si approuvées.
La France, elle, n’a pas une once d’honnêteté et de sincérité quand il s’agit de récupérer tout ce qui peut entretenir sa prétendue « grandeur », de siphonner ce que la province fait de mieux pour lui donner l’estampille francilienne de Paris… d’où l’image d’arrogance qui lui reste collée !
Et bien des provinciaux se font retourner, complètement attirés qu’ils sont par les ors de la République et appâtés… « C’est avec des hochets qu’on mène les hommes » aurait dit Napoléon…
Ainsi notre ami Tomi s’est laissé épinglé le bimbelot de commandeur des arts et lettres en 1984, puis le hochet de la légion d’honneur en 1990, suivi par des breloques toujours plus clinquantes : officier de la légion en 2001, chevalier des palmipèdes en 2004, commandeur méritant en 2013 et de la légion en 2017… un plastron de médailles à la soviétique ! Ils l’ont bien retourné le Tomi !    

vendredi 1 mars 2019

ESPAGNE / Février 1939 / Josep Bartoli témoigne (fin).

Pour illustrer la Retirada, la retraite des Républicains espagnols devant les forces réactionnaires et fascistes de Franco, Josep Bartoli (Barcelona 1910 - New-York 1995), témoigne par ses dessins, ses convictions politiques, sa vie. 

(Voir l'article et le diaporama du 13 février 2019).
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/02/espagne-fevrier-1939.html 

1937. Engagé à gauche pour la République légalement au pouvoir depuis 1931, Bartoli se bat sur le front d'Aragon contre les nationalistes. 

Janvier 1939, sa compagne Maria Valdès est enceinte. Précédant l'armée républicaine en déroute qui retient comme elle le peut l'avancée de Franco, elle prend un train qui n'arrivera jamais en France. Josep ne retrouvera jamais Maria et perdra aussi son enfant. 

Le 14 février 1939, avec près d'un demi-million d'exilés, Josep Bartoli passe la frontière enneigée et sera parqué à Argelès-sur-Mer, où, sous-alimenté, exposé à la dysenterie, la gale, les poux, il contractera le typhus... 

La suite dans le diaporama qui suit (1). 




(1) Merci France Culture : pour ce diaporama, j'ai copié sans vergogne... Pourtant, plus qu'un petit retour d'impôts sur mon actionnariat dans la radio publique, c'est seulement l'expression de ma gratitude pour les porteurs de mémoire... 
En accompagnement, j'aurais aimé, pour honorer la Catalogne et toujours apporter au creuset d'humanité, le Tango en Ré d'Isaac Albeniz, le musicien bohème de Camprodon, Barcelone et Paris. Ou Asturias pourtant plus "andaloumauresque" que celtibère... Ayant déjà utilisé le Boléro de Ravel, la musique "Rumba Francesa d'El Perez, album "Por Rumbas" ne me semble pas attenter au respect que nous devons aux victimes de cette triste page d'Histoire ... 
 

samedi 23 février 2019

TOMI UNGERER… LES SOUVENIRS SONT DES CHAÎNES DANS NOS TÊTES…

Tiens Arte veut nous parler d’un certain Tomi Ungerer. Pourquoi pas ?

De grande taille, une belle gueule, sûrement reçue en héritage ? Surrection ponctuelle et intemporelle de la géologie de sa terre… Une voix chaude, un accent qui sort aussi d’un terroir, germanique. Il parle allemand on dirait. L’homme sort une petite boîte de survie, bougie, ciseaux,  allumettes, fil, fil électrique, un tube de colle forte, vis, miroir mais pas aux alouettes, pour envoyer des signaux à l’avion qui le cherche… et sa rosette de commandeur des arts et lettres…
Dans la cave, avec les clous, les outils et les bottes d’oignons suspendues, j’avais « trouvé » l’étoile d’un rouge grenat si particulier aux pays satellisés par l’URSS. Tonton m’avait sommé de remettre avec les clous sa décoration de soldat. Deux ans de service militaire. 

Un aventurier, l’homme qui parle en allemand… Le pourquoi de L’homme sur son île, le titre d’Arte. Pour voir, ne changeons pas de chaîne…  

Il sort. Surtitre : « Irlande, Irland ». Celte ? Saxon plutôt qu’Anglo ? Murets de pierre… c’est bien la verte Erin. Chants d’oiseaux… Il dit montrant le ciel « Lerchen », les alouettes. C’est traduit.  


Et sur mon île à moi, où on parle de brousse alors que la saison des pluies fait surgir une vraie jungle qui nécessite de se couvrir entièrement pour éviter piqûres et irritations, une éruption me submerge : l’Etang de Fleury, fin février, derrière le terrain de rugby. Il y a Rolland, Max, José. Sous un soleil déjà printanier, nous courons par les vieux ponts de pierre qui passent les fossés que nous longeons. Par dizaines, les alouettes montent dans le bleu du ciel, si musiciennes et s’il vous plait avec l’accent car l’alouette apprend ses morceaux des adultes. Depuis quand n’ai-je plus entendu les trilles des alouettes ? 

Murs de pierre, enclos à moutons. Des bottes au bout de ses longues jambes et sur les lèvres « Alouette gentille alouette, je te plumerai le bec… Quelle vilaine chanson, s’en prendre à un oiseau. C’est curieux les Français ont les chansons les plus cruelles "En passant par la Lorraine… on m’a traitée de vilaine avec mes sabots"… on insulte une jeune fille… on tue un chat parce qu’il a bu le lait et ron ronron petit patapon… j’ai fait une liste des chansons populaires françaises… d’une méchanceté… »  Étrange cette vision de la France depuis les criques au-delà de Cork.
Les premières orchidées, le milkwort… il parle anglais à présent pour cette plante favorisant la lactation des vaches, une rare plante dont la fleur ne compte que trois pétales et le lousewort on en bourrait les matelas contre les poux. 

Suivre son ombre, trouver le Nord, son esprit toujours vagabonde.



Faire le portrait de son île, faire le portrait de sa femme. Surréalisme et réalisme chez Tomi Ungerer qu’il dessine ou trimballe ses ferrailles, une chaîne à gros maillons dans le creux de sa main, illustrant un cerveau après décollation, siège des souvenirs qui ne sont que des chaînes dans nos têtes… 

Des passoires au tamis métallique pour faire des grenouilles ou des seins de femme… Les métaux récupérés lui font  évoquer les tsiganes ferrailleurs d’Alsace « Peaux de lapins, vieux papiers… » « Peilharot, pel de lapi… », ils passaient aussi à Fleury avec un autre accent, une autre langue mais les mêmes ils étaient… Un clou merveilleux forgé à la main… Éclat des incandescences du fer, odeurs de la corne brûlée d'un cheval de trait, autour du forgeron-maréchal ferrant de Fleury, en haut de la route de Béziers, en bas de la porte dans les remparts… 




Des grenouilles, aux oiseaux de fer, une musique jazzie, Django guitare. Transition. Mais brutale.
« Je suis fier d’être Alsacien et je suis fier de mon accent…. C’est un pays de bonté, un pays à l’esprit un peu étroit mais tout de même bon… » Le Rhin qui n’est pas une frontière entre les bateaux qui véhiculent les marchandises mais aussi la culture rhénane, les ponts entre les deux pays… « Nous préférons être les laborieux Allemands de France plutôt que les joyeux Français de l’Allemagne… c’est un thème récurrent dans mes dessins. Nous sommes coincés entre les bottes allemandes et les pantoufles françaises… En dialecte alsacien on appelle les Français des lièvres parce qu’ils détalent quand les Allemands arrivent… Ce qui est exagéré et historiquement incorrect. » 




A suivre...  

Les illustrations sont des captures d'écran à partir de l'émission d'Arte

https://www.arte.tv/fr/videos/036915-000-A/l-homme-sur-son-ile/