Ça vaut des vœux de bonne année, ces fleurs d’amandier
fin janvier de l’an de grâce 2018.
Et quand
on sait que dans des temps anciens, Noël, puis le premier mars, puis Pâques
(quelle complication ces cycles inégaux !), puis le 25 mars dont il reste
le premier avril pour la semaine où les cadeaux s’échangeaient, marquaient le
nouvel an, c’est
vraiment un truc de bobos libéraux béats, toujours dans le nivellement
mondialisé, de relever que la tradition des vœux jusqu’au 31 du mois nous rend
ridicules… Opposons leur au contraire une multiplicité de langues, de traditions, d'us et coutumes, de cultures
qui font la richesse de tous !
Dans la
nôtre, l’amandier est en bonne place. J’ai cueilli et reçu des brassées de
fleurs (ce n’est qu’une image, ce serait dommage pour les amandes) en gage d’amitié,
de soutien pour un chemin de vie qui continue… « Si sen pas pus, sioguen
pas mens ! » « Si nous ne sommes pas davantage, que nous ne soyons
pas moins nombreux ! » Tout était dit, même en non-dits, pour Noël, pour
clore les vœux « Bouno annado pla granado, pla acoumpagnado. Boun, brave,
bel que siegue l’an nouvel…
« O vieux amandiers du pays,
Je vous aime et je vous vénère
Couverts de fleurs ou de glaçons,
Vous, dont plus d'un est centenaire,
Vous qui restez quand nous passons […]
Amandiers que l'Autan, dans sa rage
jalouse,
Plume, pour étoiler les prés ou la
pelouse
D'un essaim de papillons blancs… »
Pierre Marfaing Poèmes d’Ariège,
10 Francs, FOIX Typographie Pomiès, Fra & Cie successeurs, 1930.
Vos pensées même lointaines.
Gérard, depuis la Westphalie regarde ceux d’Aude Pays cathare :
amandiers de nos jours refleuriront toujours.
Des racines sardes pour celui de David… plantons l’amélié, auren
d’amélos !
Sur un talus aux herbes folles, celui que m’a gardé Monique la Gardoise.
Au pied de l’Alaric, allié au cyprès, emblématique aussi du monde
méditerranéen, un Wisigoth chenu, immortalisé par Martine !
Frédéric à
Narbonne me dit qu’il se voit tous les jours : « amandier
fleuri », c’est son pseudo !
Plus proche, géographiquement s’entend, R.M. notre Cabanaïre préféré
confirme que les bords des vignes sont fleuris et que le jour est plus lumineux
sur la plaine.
Même Guy, poète de l’éternel (c’est pour la rime) trop pris par le
temporel, a noté :
« Les
amandiers sont en fleur depuis une semaine et les premières asperges sauvages
ont fait leur apparition… Janvier a été très doux pour les Pérignanais. »
En prime, l’orthographe « en fleur » nous offre la floraison absolue de
milliers de fleurs au grand bonheur des abeilles…
« Oui
j’en vois à la combe de Caboujolette (tu entends, papa ? NDLR), là où il y a la
croix et le chemin qui monte et aussi à la bergerie derrière chez moi. Je leur
ferai de gros poutous de ta part. »
JC toujours
de Fleury a le plus bel amandier du quartier, attention à la bouche gourmande
des filles du monde entier surtout s’il est dessous avec son saxophone !
(merci Brassens).
Plus
proches encore, les closques dures de PF le casseur d’amandes et de ma nebeude
qui a de qui tenir (mais je rigole, ce sont des pâtes… d’amande bien
sûr !), bravant les dangers, se tenant la main, entre chien et loup, pour
envoyer l’amandier à tonton comme on envoie le sapin de Noël.
Et sur
mon bureau, celui de papa, le plus tardif puisqu’il est du 15 février... serait-ce
de l’an de grâce 1995…
Merci amandiers,
merci amis d’hier et d’aujourd’hui.
Bouno
annado pla granado, pla acoumpagnado. Boun, brave, bel que siegue l’an nouvel e
si sen pas pus, sioguen pas mens ! Poutous a toutis !.. si vous ne
craignez pas la poutounado… vous ne devriez pas, c’est en se serrant la main qu’on
se passe des microbes à profusion…