le chemin des Bellons Author Fr.Latreille |
" A l'an que vèn, si sèn pas mèï que
siogessen pas mens !"
"À l'an qui vient, si on n'est pas plus, que l'on ne soit pas moins !"
"À l'an qui vient, si on n'est pas plus, que l'on ne soit pas moins !"
Il dit quelque chose comme ça, le copain des collines, Lili des Bellons, du quartier de ce petit village de La Treille. Au début des années 1900, on souhaite encore les vœux à Noël.
Dans "Le Château de ma Mère", pour la triste circonstance de la sépulture de son frère Paul (1898-1932), Marcel Pagnol évoque son compagnon des garrigues :
« Mon cher Lili ne l'accompagna pas avec moi au
petit cimetière de la Treille, car il l'y attendait depuis des années,
sous un carré d'immortelles : en 1917, dans une noire forêt du Nord, une
balle en plein front avait tranché sa jeune vie, et il était tombé sous
la pluie, sur des touffes de plantes froides dont il ne savait pas les
noms… ».
Bon, ça me fait peine, un peu et peut-être plus que ça, de voir que Pagnol ne fait pas l'effort d'exactitude... A propos d'un ami qui a tant compté il dit qu'il est décédé en 1917 or Lili, de son vrai nom David Magnan, "tué à l'ennemi", à Vrigny dans la Marne, a quitté la vie le 23 juillet 1918... Parfois les mots sont trop beaux, les idées évoquées propres à émouvoir sauf que face à la sincérité qui devrait marquer la courte trajectoire des Hommes sur cette terre, les jolies images peuvent relever de la sollicitation artistique, de l'artifice...
Mais Marcel n'est qu'un homme, par définition imparfait et avec ses faiblesses, alors, pour le supplément d'âme qu'il sut apporter à ses semblables, pour ce que sa sensibilité nous a laissé d'exaltant, bien sûr, il n'en parait que plus humain et la tendresse qu'on lui porte reste intacte.
Marcel_Pagnol_1931 Auteur anonyme |
D'ailleurs peut-être, Marcel aurait pu en dire davantage sur Lili des Bellons.
Tout petit, ne sachant prononcer son prénom "David", son ami des collines disait "Lili" et dans le Sud où on connait mieux le surnom que le nom de famille, "Lili" lui est resté.
De taille moyenne il était bien comme le dépeint Marcel, brun de peau, des yeux noirs, de longs cils comme une fille...
Il suivait bien l'école mais comme tant d'autres, s'arrêta au certificat d'études.
Dans "Marcel Pagnol, l'homme sa vie, l'auteur son œuvre" (1980), Georges Berni (1913-1998) rapporte ses paroles :
"... Si j'ai la chance d'en revenir [...] j'irai monter un élevage de moutons au Jas de la Garette... "
Et plus tard, lors d'une permission, en mai 1918 :
"... Je sens que je ne reviendrai plus..."
Après ses parents qui se laissèrent mourir de chagrin, il aimait beaucoup "Souffrance", son chien et "Bombay", son mulet.
Lili repose au cimetière de La Treille.
Le pardon monsieur Berni, que je demande humblement pour avoir paraphrasé des passages de votre jolie plaquette, me refait penser à Pagnol qui avait allègrement réinterprété l’œuvre de Giono dont il avait racheté les droits. Giono ne supportant pas la version pagnolesque de ses livres s'en était su mal et la fâcherie dura seize ans avant qu'ils ne tombent dans les bras l'un de l'autre à l'occasion du tournage des "Lettres de mon Moulin" (1954).
Michel_Galabru dans la Femme du Boulanger 2012 Author Gind2005 |
https://www.lexpress.fr/informations/giono-pagnol-le-match-du-centenaire_601344.html
PS : pardon pour les voeux de Lili que le logiciel persiste à faire paraître dans la taille la plus petite ! (corrigé en janvier 2023).
PS : pardon pour les voeux de Lili que le logiciel persiste à faire paraître dans la taille la plus petite ! (corrigé en janvier 2023).
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