Avec une pensée particulière pour mon ami Philippe qui se damnerait pour des coquillages ou autres fruits de mer !
Yves, le pêcheur, raconte :
« Une année, avec Tiaido, le fils, on avait trouvé un banc de sable appelé « Le Mexique », entre la Yole et le casino de Valras. Jusque là, les tenilles, on en faisait 7-8 kilos à peu près en 3-4 heures... Et là qu’on y était avec le barcot (la barque), à chercher un banc de sable, on se retrouve à une maille, environ une centaine de mètres de la côte. Et sitôt sauté à l’eau, on aurait dit qu’on était sur une route tant on avait des cailloux sous le pied. On a fait 25 kilos chacun en une heure et demi, guère plus.
L’embêtant, c’est qu’à la rame, depuis Les Cabanes, c’était long et fatigant, surtout que la tenille baraille (1) avec le nord et le courant de « grebi » (vers le sud, en gros, par rapport à la côte). Alors on laissait le vélo de l’autre côté de l’Aude, oh, un vélo sans frein sans rien, seulement de quoi nous transporter, le tenillier sur le dos. Pour aller au banc, raï, mais pour revenir, avec l’engin et 25 kilos de tenilles ! Moi j’y arrivais mais le collègue, il avait du mal ! Je suis allé le chercher ! Une fois ça va, sinon c’est un coup pour y rester tous les deux. On aurait pu trouver une combine, avec une corde mais attends, on était jeunes !
Alors autant y aller seul... Qu’est-ce que tu veux, la vie était pas facile ; il était pas fait pour, ça l’a pas empêché de réussir dans le commerce de gros, à Sète ou à Frontignan... T’en faguès pas (te fais pas de souci), il s’en est mieux tiré que moi, il est pas à plaindre...
J’ai dû y aller un mois en tout, sinon un peu plus, et puis, les courants peut- être : le gisement a disparu... Fini le Mexique ! »
(1) barailler = vadrouiller en parlant des escargots ou des tenilles
En persillade photo 2 Commons wikimedia.
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