« MAINTENANT NOËL PEUT VENIR.»
Avec Paul Arène (1843 - 1896) qui participa sans en recevoir les lauriers, à l’écriture des Lettres de mon Moulin, nous voici à Sisteron, entre Alpes et Provence. Toujours le soleil mais déjà le bon air des montagnes, l’eau fraîche des torrents sur les hauteurs drainées par la Durance et le Buëch. Entre les vergers, les bergers, les abeilles Paul Arène y vécut avant de monter à Paris. Depuis la capitale où se préparent des fêtes citadines, il retourne chez lui par la pensée.
Paul Arène / nouveaux contes de Noël /http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k826342/f31.item.zoom
Avec Paul Arène (1843 - 1896) qui participa sans en recevoir les lauriers, à l’écriture des Lettres de mon Moulin, nous voici à Sisteron, entre Alpes et Provence. Toujours le soleil mais déjà le bon air des montagnes, l’eau fraîche des torrents sur les hauteurs drainées par la Durance et le Buëch. Entre les vergers, les bergers, les abeilles Paul Arène y vécut avant de monter à Paris. Depuis la capitale où se préparent des fêtes citadines, il retourne chez lui par la pensée.
Paul Arène / nouveaux contes de Noël /http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k826342/f31.item.zoom
«.../... Au village, bien à l’avance, Noël s’annonce par toutes sortes de signes et de pronostics que chacun comprend sans avoir besoin d’être astrologue. Le porc déjà gras sous son toit vit entouré de soins gastronomiquement affectueux ; tel aux Iles de la Société, un parent dont on attendrait le succulent héritage. Dès les premières gelées, sur la route sonore et blanche, ont commencé à défiler, venant on ne sait d’où, d’innombrables troupeaux de dindes. Chaque ménage achète la sienne qu’on nourrira dans un coin de la basse-cour et qui, gavée de son et de noix, avec ses colères stupides, sa roue bruyamment étalée, le bizarre ornement qui se trimbale autour de son bec, apparaît aux yeux des enfants comme un grand oiseau fantastique.
A la Sainte-Barbe, vingt-un jours avant la Noël, dans trois assiettes choisies parmi les plus belles du dressoir, on a étalé quelques grains de blé, lesquels arrosés soigneusement et tenus au chaud dans un coin de la cheminée, ne tardent pas à germer sans terre ni soleil, ce qui nous semblait un miracle. ces trois assiettes, minuscules champs de blé vert, symbolisant le printemps et les espérances de l’année nouvelle, sont destinées à figurer - avec les trois lumières dont la flamme, selon le côté où elle s’incline, désigne celui qui doit mourir - sur la table du grand repas, entre le nougat familial et le pain de Calende qu’une main prudente va découper, la part des pauvres réservée en autant de morceaux qu’il y a de convives.
Cependant peu à peu le blé monte, et, d’abord blanc et pâle, peu à peu se colore de vert. Les jours passent, le moment approche, il s’agit de préparer la fête.
Un matin, le valet s’en est allé au bois ; il a rapporté mystérieusement la maîtresse bûche depuis longtemps choisie, et qui posée sur les landiers par l’aïeul et le plus jeune enfant de la maison, arrosée de vin pur en souvenir des libations antiques, prendra feu soudain et s’enveloppera, ainsi que d’une vibrante broderie d’or, des mille étincelles de toutes ses mousses enflammées, pendant que les assistants chanteront : « Allègre, allègre, Noël nous rende allègres !»
Maintenant, Noël peut venir ... »
photos wikipedia et commons wikipedia Paul Arène & horloge de Sisteron Commons wikipedia Véronique plagnier.
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