mercredi 4 mars 2020

CARNAVAL inspiré d'un article de 2016

POUR CARNAVAL, LA SOUPE A LA GRIMACE...
reprise actualisée d'un article de février 2016 que je suis le premier à avoir oublié...

Comment ne pas y penser alors qu'on ne se lasse pas des vidéos et magnifiques photos du carnaval de Limoux !

Charité bien ordonnée dit-on... sauf qu’à Fleury, visiblement, nous en resterons à ressasser des souvenirs des carnavals d’antan... A ce jour, c’est l’indigence complète sur les pages municipales. Il y a bien eu "Du Vignoble à la Mer " de février mais sans l'état-civil de l'année, les mariages naissances et décès qui participent, une fois par an, à différer un tant soit peu l'oubli... Et rien en mars... C'était prémédité puisque l'agenda couvre aussi le mois présent. 
"Bon sang mais c'est bien sûr !" aurait dit le commissaire Bourrel, c'est qu'à Fleury, le carnaval, c'est l'élection municipale. Qu'en est-il en 2020 ? Je n'ai qu'un écho pathétique d'affiches déchirées et aussi la frustration de ceux qui aimeraient encore barrer, panacher et blackbouler sur les listes sauf que ce n'est plus possible !  
1969

A Salles, le carnaval était célébré en mai... En 2020 le blog étique mort-né le jour même de 2011 où il a été créé n'apparaît plus. On y gagne vraiment au change avec la page de la mairie "Vivre à Sales-d'Aude avec des photos aussi réussies que bien inspirées. On aime ! 

https://www.facebook.com/MairieSallesdAude/

Super pour Nissan-lez-Ensérune ! D'abord la recherche "Nissan carnaval" nous donne en premier... Carlos Ghosn ! Pas mal comme mise en bouche carnavalesque ! Plus au premier degré, le site du maire fait état de la reprise de cette tradition par les enfants, école et centre de loisirs réunis. Un défilé, des chants et l'immolation de Carnaval (23 février 2020).

https://www.nissan-lez-enserune.fr/index.php/Accueil?idpage=101&idmetacontenu=974

Super aussi pour Cuxac qui recevait J.Marie Bigard mais qui perpétue son carnaval en avril, comme en 2019 avec des danseuses, des chars, une "batucada" et le bûcher pour Carnaval !  

https://www.facebook.com/pages/category/Performance---Event-Venue/Comit%C3%A9-des-f%C3%AAtes-de-Cuxac-dAude-186071208585009/

A Ouveillan, aussi, un petit carnaval des enfants avec un goûter pour finir la belle journée.  

1980

A Lespignan, si la mairie classe son carnaval et la "Corbeille Jolie" ("... les riches meuniers faisaient le tour des maisons du village pour offrir des dragées en remerciement du travail que leur fournissaient les paysans...").dans les « temps forts » de la commune, les dragées, les quatre hauts de forme et les cannes à pommeaux ne sauraient nous faire oublier les meuniers et la bufatière (la danse du soufflet) des années 70... Obligé de regagner Lyon, le sourire plutôt forcé et le moral dans les chaussettes, je devais faire bonne figure pour passer au pas les nuages de farine et les masques moqueurs... Et que dire quand tout un passé se retrouve soufflé avec la démolition de la cave coopérative qui exposait ses jolies grappes au soleil couchant ? Dois-je ajouter, au comble de ma déprime, que me reviennent aussi les trognes rubicondes des Belges en goguette, ceux du jumelage, dans un pays de cocagne où le vin coulait de source ? Que reste-t-il sinon une journée de vendanges à l’ancienne ? Bien sûr que c’est bien pour les jeunes... Bien sûr que j’en deviens odieux... mais pour nous qui avons vécu cette époque et goûté, entre parenthèses, un fameux merlot d’ici, même s’il nous reste l’orchestre sous les platanes devant l’école, c’est surtout la boule dans la gorge qui ne passe pas...

A Vinassan, rien sur le site de la mairie. dans la galerie de photos, plus rien sur la jolie collection sur les vendanges et la coopérative aujourd’hui disparue !.. décevant quatre ans plus tard...

A Armissan, après des carnavals à vélos (sic), le comité des fêtes a œuvré, en 2014, pour relancer la danse traditionnelle de la bufatière. Hélas, l’année 2015 a déçu avec une petite trentaine seulement de costumés en rouge et blanc et trop peu de monde pour les fêter le long des rues. Et depuis plus rien ! Pour voir une belle affluence, encore reste-t-il à faire défiler les photos des carnavals du début du siècle (jusqu’en 1920) avec calèches, chariots et chevaux !

A Coursan, loin des « grandes heures » louées par Jean Camp, ils faisaient seulement la pub pour le carnaval de Narbonne ! Dans la continuité, en 2020, le 17 janvier, l'office du tourisme faisait la promo pour le carnaval le plus long du monde, celui de Limoux bien sûr !

En 2014, Narbonne avait calqué son carnaval sur le calendrier religieux. Le ROI DE LA MUSIQUE était le thème avec élection de la reine, une dizaine de chars et 500 carnavaliers, etc.  
En 2020, en fêtant son 83ème carnaval, Narbonne a le mérite de la continuité. Moi aussi, je continue à la considérer avec la même distance qu'elle même manifeste pour les villages autour... Et puis elle est assez grande pour se faire sa pub toute seule. 

https://www.escapadeslr.com/agenda-carnaval-de-narbonne-narbonne-aude-472.html 

http://www.narbonneenfete.com/accueil.html (site toujours actif) 

En 2014, à Carcassonne la municipalité n’avait rien voulu savoir alors que depuis le retour de Carnaval en 2011, la fête allait crescendo (passo-carriéro (5), jugement, crémation, bal masqué). Et en 2020 Marquomal se passéjo ! 
Le premier site fait la promo des carnavals rhénans et alsaciens. 
Le deuxième, une page fb, émaille ses propos de mots anglais (peut-être une réminiscence de la virée du Prince Noir ?), loue les Bretons si forts ainsi que le carnaval de Liège ! allez, allez, passons !
Le troisième clame qu'en 2017 il n'en est pas question ! 
http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/tag/carnaval
En 2019, sous le volet "Carcassonne", c'est Limoux qui est mise à l'honneur ! 
https://www.ladepeche.fr/2019/07/20/le-plus-long-carnaval-la-plus-grande-caravane,8322495.php

Alors basta Carcassonne ! je n'irai pas plus loin ! Plutôt ta Cité que ton carnaval ! 

Carnavals perdus, retrouvés, reperdus comme à Fleury, Salles, Coursan, Armissan, Vinassan, Nissan, avec la survivance à Lespignan de la "Corbeille Jolie" et à Cuxac une constance plus manifeste. Sinon, que dire au spectacle de triste carnaval pathétique que nous offre notre démocratie dévoyée ? Et sans vouloir disculper une macronie si pathétique de médiocrité, avec tout ce qui nous chagrine comme l'immigration, l'islamisme, le terrorisme, le mondialisme dans son feuilleton climatique et son volet actuel, coronavérolé, comment ne pas s'étonner d'avoir perdu le sens du printemps, la joie de vivre retrouvée, la place de l'humain dans le cycle des saisons et celui de la Planète encore bleue ?  

 
1981
 

 

lundi 2 mars 2020

LES VIOLETTES Explications de textes / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Pas question, comme pour le bac, d'expliquer, de dégager un quelconque intérêt philosophique. Il ne s'agit pas de critiquer. Quant à notre opinion, elle ne peut qu'abonder, s'agissant de textes choisis. Dans un tableau fleuri de coucous, jonquilles et violettes (mettez moi aussi une giroflée parfum d'enfance s'il vous plaît) nous nous ferons narcisses mais pour prouver que tous les individualismes issus d'un même terreau donnent quand même un bouquet de vivre ensemble... 
 
Des frères Rosny, je ne connaissais que l'aîné, auteur du célèbre "La Guerre du Feu". L'ai-je seulement lu tant l'adaptation de Jean-Jacques Annaud se superpose, imprimant dans nos esprits à la fois l'animalité sexuelle suivie d'une humanité amoureuse et sous une magnifique pleine lune, la beauté et le mystère de la planète Terre, plus prégnant encore quand les menaces présentes se précisent...  


A gauche en regardant la mairie, l'ancienne école de garçons.
Mais restons-en à cet amour infini qui monte dans l'âme, si bien porté par la poésie, si bien traduit par le jeune Rimbaud qui, à seize ans à peine, écrit "Sensation". Pour les écoliers, le ferment poétique est particulièrement marquant. Mars rime avec floraison et printemps et Théophile Gautier reste un passeur d'émotions. Pour un enfant aussi déphasé que rebelle, la matière "Récitation", en apparence stricte, martiale, donnait, de gré ou de force, l'ouverture pour le renouveau, la nature, les élans de vie ravivés.    
"Regardez les branches comme elles sont blanches..." : un vers, un rythme, une rime suffisent à ouvrir la porte. 
Devenue le siège de la police municipale, ma vieille école est aussi un des bureaux de vote du village. Plus que le bulletin et le contrôle administratif du votant, s'ils savaient qu'en secret, à la vue des verres dépolis du bas censés interdire la rêverie, mon âme sort toujours une clé buissonnière.  

"Tandis qu'à leurs œuvres perverses,  
Les hommes courent, haletants, 
Mars qui rit, malgré les averses, 
Prépare en secret le printemps..." Le printemps, encore Théophile !

Des extraits, un texte très coupé encore, comme pour Gaston Bonheur jouer avec la légalité (70 ans de droits protégés après le décès de l'auteur) même si l'ebook est libre et gratuit,

 https://www.ebooksgratuits.com/html/colette_vrilles_de_la_vigne.html#_Toc131670736

même si mes écrits n'ont rien de lucratif. Faites l'effort de retrouver ce texte. Colette (1873-1954) y relate une conversation, une complicité avec son aimé... sinon son aimée, Colette ayant eu une vie si libre de mœurs (bisexuelle, détournement de mineur, pratiques intimes révélées...). Quoi qu'il en soit même si ce fut confirmé pas plus tard qu'hier, à la télé dans "Sous les jupons de l'Histoire" (et oui rien de plus racoleur que des allusions et incitations au sexe...), pour Colette, pour nous et pour toi, avec les violettes, c'est un retour en arrière sur "les printemps de ton enfance". 

Grands pins à Pézenas, quartier de la gare du Nord.
Pour les avoir aimées, si petites et cachées au pied des grands pins si voyants (voir plus tôt sur mes pages), j'ai redécouvert et encore vibré (bien sûr qu'il faut relire et relire toujours un livre, des lettres aimées : les écrits ne livrent chaque fois que des parcelles de leur trésor). 
Oh que ces quelques lignes de mon père m'ont touché. 
Avec la 504, la balade au pays de Pierrou fait défiler notre Languedoc si divers. De la plaine qui forma le plus grand vignoble au monde (aujourd'hui c'est la Mancha, le pays de Don Quijote, en Castille), on passe en 50 kilomètres à peine à vol d'oiseau de la mer au Massif Central, du Golfe du Lion aux Monts-de-l'Espinouse et plus haut encore aux Monts-de-Lacaune, le pays de Pierrou. je ne suis plus sûr mais je crois que c'est autour de la commune de Gijounet (José si tu nous lis, serais-tu très occupé en ce moment...). Pierrou et les siens, comme les nôtres descendus de l'Ariège pour le bas-pays, a fait un jour et pour toujours le trajet inverse. Pierrou c'est la maison d'en face, dans cette rue qui alignait ses portails de remises et de caves dont une avec une poutre cintrée, toujours gaillarde, en guise de linteau. Pierrou avait les bras plus longs que sa femme pour ouvrir les volets le matin ; la bonne occasion pour se dire bonjour et échanger quelques mots au hasard de l'inspiration. A nous les violettes, les fraises des bois puis les châtaignes et les champignons, l'en-cas ou le pique-nique sous les tons chauds de l'automne. Aux Mountagnols, les fermes isolées et presque en autarcie, les pentes difficiles, les sols pauvres, le long hiver de froid et de neige sur plus de cinq mois !.. Pourtant, que la montagne est belle... 
Et ces deux lignes seulement sur les violettes du grand parc délabré de la comtesse à Saint-André-de-Sangonis ! Mais si fortes ! Par quelle intuition inconsciente ai-je pu parler il y a un mois à peine, de ces mêmes petites fleurs, courbées sur leurs tiges frêles comme pour une révérence timide, dans le grand parc de Saint-Christol, à Pézenas, toujours dans cette même plaine de l'Hérault ? 


Mon père, précepteur logé du petit comte (1953) puis professeur locataire d'un autre parc (1960) avec, entre les deux, un séjour de trois ans au Brésil pour trouver de quoi nourrir les siens. 
Et pour finir à Saint-André où, malgré les plans détaillés (geoportail), les banques de photos, il m'a été impossible de retrouver le château et le grand parc délabré... Rien non plus sur le passé de cette branche Worms de Rumilly, les châtelains dont le village n'a rien voulu garder on dirait... 

Sa rue, sa maison.

à regarder si l'incendie continue dans la garrigue. (2013)

Quant à la rue où est sa maison, à présent, en face, des stores sans cachet, électriques et qui ne s'ouvrent plus tels ces volets d'hier, sur un bonjour partagé au soleil du matin.