MS_Emsstein_cargo_ship_of_the_north_german_lloyd Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Author Buenosera |
Crédit Guy Bontempelli (1940-2014), chanson coécrite avec Gérard Bourgeois (1966) (dommage de saucissonner par rapport aux lois sur le plagiat).
Préférant pécher par anachronisme puisque à l’époque, le mot « cocaïne » n’avait pas le poids qu’il vient de prendre lors d’un fait divers aussi malheureux que lamentable (affaire Palmade), je relève par contre les champs de pavots suite à l'image de la " rose bleue "... C’est vrai que le Triangle d’Or Birmanie-Laos-Thaïlande, interdit aux importuns, focalisait plus encore le problème de la drogue que la zone Iran-Afghanistan-Pakistan (le Croissant d'Or). Rien n’était dit alors sur la coca d’Amérique du Sud. Aujourd’hui, on sait officiellement qu’avant les indépendances, la France encourageait la culture, avec une Régie de l’Opium (en Indochine), un service des douanes chargé de tenir les comptes... Aujourd’hui on ne le cache plus : les States ont trempé dans ce trafic, la Chine aussi (internationalement plus victime que coupable) , et les petits peuples qui cultivent sont si pauvres que l’addiction aux opiacées des pays riches n’est pas leur problème... De la même famille des papavéracées que le coquelicot, parme, rose, grège, la fleur est d’une beauté fascinante : ses pouvoirs entretiennent le trouble ; des plus utiles pour soigner (morphine, codéine, thébaïne, papavérine, narcotine, etc., parmi la vingtaine d’alcaloïdes qu’elle contient) elle recèle aussi l’innocence gourmande de ses petites graines noires sur les gâteaux au mák si communs en Europe Centrale... Malheureusement, la dernière fois, en Tchéquie, pas moyen de m’arrêter pour une photo (cette année 2023, Vaclav, ami fb de Tchéquie, a incidemment posté des photos d’un champ de pavots de Bohême. Comment m’empêcher d’une réaction pavlovienne avec un article sur « papaver somniferum » ? d’’une réflexion aussi sur la relative de l’emprise du temps puisque chacun emporte ses sensations les plus marquées jusqu’au bout du chemin ? Mais restons-en à cette chanson qui balance et emporte, ça n’a l’air de rien comme ça mais loin de sa plage (plus précisément de celle des Cabanes où il a campé sauvage les deux dernières années possibles), depuis son HLM à Givors, à l’âge de vingt-cinq ans, ça tangue et ça roule au lit, vous pouvez croire, entre les lectures sur le Triangle d’Or, les aventures risquées des circumnavigateurs, les risques par procuration sauf, à être couché, pour le plaisir de l’amour... Ah la jeunesse... on n’en réalise le privilège que lorsqu’il a fini de nous filer entre les doigts...
Fregate-Antoine_Roux (1765-1835)source Jean Meissonnier Voiliers de l'époque romantique p65 Wikimedia Commons Domaine Public |
Le lendemain, à l’école, en partage, du temps où la récitation menait à la poésie, manière de couper court à une réalité affligeante que l'instit se gardait pour lui, « La Sérieuse » d’Alfred de Vigny (1797-1863) nous sortait du port :