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mercredi 10 février 2016

FÉVRIER DE TOUTES LES CROYANCES / Fleury d'Aude en Languedoc.

Se référer aux racines chrétiennes de l’Europe n’est pas plus faux que d’en appeler à ses croyances aussi diverses qu’originelles, brassées avec des apports de la Grèce antique puis de Rome. Après la fête de Noël calquée sur le "sol invictus" et les saturnales des Romains, le mois de février illustre ces influences multiples.

Le 2 février célèbre la Chandeleur et si nous pensons aussitôt aux crêpes à faire sauter avec une pièce dans l’autre main, ce sont toujours les vœux de paix, de lumière, de prospérité, de fertilité qui sont invoqués comme lors des dionysies champêtres des Grecs anciens (déc-avr), les saturnales des Romains dont la portée dépasse la période du solstice d’hiver avec la galette "du" roi de la fête et l’origine du carnaval.
Dans le calendrier chrétien, concernant Jésus, le 2 février reprend les préceptes juifs de présentation de l’enfant circoncis au Temple. A y regarder de plus près, la volonté hégémonique des monothéismes n’a pas réussi à éradiquer les croyances plus anciennes : la Chandeleur suit la fête de Brigitte la déesse celtique récupérée en tant que sainte et la crêpe passe avant l’acception religieuse... comme, serait-ce l'inverse, Notre-Dame-De-Paris occulte les temples préexistants à Jupiter et plus loin encore aux dieux gaulois...
Sans s’en foutre comme de l’an quarante, mentionnons aussi et néanmoins la symbolique des quarante jours après Noël, de cette présentation de l’enfant liée ou non au cycle de la femme, des quarante jours du carême après les excès tolérés du carnaval...

Revenons à notre Sud avec en particulier nos cousins catalans qui, de Prats-de-Mollo à Arles-sur-Tech, fêtent l’ours du Vallespir. L’ours encore qui marque de sa présence toute la chaîne des Pyrénées, du Roussillon au Béarn en passant par les pays de Sault, de Foix, le Donézan, le Couserans, le Val d'Aran, le Nébouzan, la Bigorre, le Comminges, le Lavedan... manière de réviser et surtout de rêver !

Raison supplémentaire : Frédéric Mistral n’a pas manqué de relever de nombreux proverbes à propos de l’ours dont ceux liés au réveil du plantigrade durant l’hiVernation. Contrairement aux animaux qui hiBernent, celui-ci, en effet, se réveille et sort voir le temps qu’il fait.
Ainsi, à l’entrée "Candelour", le Trésor du Félibrige fait mention de l’attitude, surprenante pour nous, de l’ours :
« A la Candelouso l’ourse fai tres saut
Foro de soun trau :
S’es nivo, s’envai ;
Se faï soulèu, intro maï
E sort plus de quaranto jour. »     

Un proverbe languedocien confirme :
« Quand fa soulel pèr N.-D. de Febrié, l’ours ramasso de bos pèr quaranto jours de mai.» (chez nous on dit plutôt « de bouès », phonétiquement, pour le bois à brûler alors que « lou bosc » est le bois en tant qu’ensemble d’arbres, bosquet, forêt de petite taille).   

Dans le Béarn, par contre :
« Desempuich la Candelèro Quaranto dies d’ibèr que i a encouèro,
L’ours alabets qu’ei entutat :
Si hè sourelh, aquel die, que plouro
E dits que l’ibèr ei darrè ;
Si mechant tems hè,
Que dits que l’ibèr ei passat. » (?)
Si l’hivernant de Pau, François Bayrou veut bien traduire...

Après les proverbes en contradiction (mais c'est banal), la polémique de l’ours, celle des crêpes. Excusez-moi de le faire exprès mais il me semble qu’à Fleury, si on apprécie aussi les crêpes ("crespeu", "pascajou" pour Mistral), l’époque était traditionnellement aux oreillettes, las aurihetos (pas de «lh»), ce dessert, cette douceur d’Occitanie marquant la Chandeleur, Mardi-Gras sinon Noël.


Est-ce encore la fracture entre le Sud et le Nord, la France de l’huile et celle du beurre ? Est-ce une histoire de friture pour la friture de la friture ? Pas de poêle à frire en effet pour les oreillettes mais plutôt le bain d’huile dans une bassine à confiture, en cuivre bien entendu. Est-ce concevable dans un bain de saindoux ou de graisse de volaille ? Il fut un temps où seuls les riches pouvaient se payer des frites ! Amis belges, si ça vous dit de préciser...
 
Quant à la différence entre les bugnes moelleuses comme on les fait à Lyon, et les oreillettes craquantes, ce doit être lié à la levure... faudra demander à Monsieur Brun...
Les oreillettes se gardent, empilées et saupoudrées de sucre, dans une corbeille à linge (en osier, pas en plastique de Chine !), sous des torchons, dans une pièce non chauffée. 
Une anecdote parle d’un groupe de garçons, la jeunesse, comme on disait, qui tenaient de faire blaguer une matrone pendant que l’un d’eux en profitait pour voler des oreillettes dans la pièce à part. Déjà l’ambiance de carnaval... avant les quarante jours de "ceinture" !  
  
   
OREILLETTES recette  :
https://fr.wikibooks.org/wiki/Livre_de_cuisine/Oreillettes
PLUS DIÉTÉTIQUES : 
http://www.notreprovence.fr/recette_dessert_oreillettes.php

photos autorisées Commons wikimedia :
1.Oreillettes_du_Languedoc auteur JPS68 
2. Orelletes catalanas GNU Free Documentation License

dimanche 10 janvier 2016

QUAND L’ÉTAT JACOBIN ATTISE LE SÉPARATISME ! (fin) / Fleury d'Aude en Languedoc

    Les jointures grippent, les cardans rouillent depuis longtemps et la cohésion sociale, sociétale, continue de s’effriter inexorablement ! La déliquescence générale (économie, éducation, iniquités, politique extérieure, amoralité, etc.), largement imputable à ce bipartisme consanguin auquel se mesure, désormais, le troisième larron ne valant pas mieux, en est la première cause ! Que l’on évoque ou non le slogan de Chirac sur la fracture sociale en 1995 (moins oublié que son pommier), le constat demeure consternant : en vingt ans, non seulement si peu, sinon rien de significatif ne semble avoir été mis en œuvre mais tout s’est dégradé sous couvert de mondialisation. Le vivre ensemble mis à mal agonise en convulsions explosives et les castes dirigeantes persistent à faire comme si. Les derniers en date avec « MOI PRÉSIDENT... MOI JE...», en fossoyeur du socialisme, finissent de confisquer la démocratie (1). Pour le citoyen déjà rétrogradé au rang d’électeur pour un exercice vidé de sa substance, le spectre de l’État policier ne relève malheureusement plus de l’hologramme ! 

La croix occitane pour le Languedoc et Midi-Pyrénées, le rouge et or pour le Roussillon.
    Dans ce triste contexte, nous, Anonymous del Sud é Miéjour, Languedociens et Catalans, français obligés bien que non fédérés, européens forcés bien que de cœur, et nullement choqués par le discours en corse du président de l’Ile de Beauté, restons abasourdis et sidérés. C’est dans ces circonstances que le recentrage sur nos langues historiques nous a fait l’effet d’un bol d’oxygène. Voir les programmes à travers ce filtre a rendu supportable la lecture de litanies éculées ne rompant pas avec la grande hypocrisie politicienne, le racolage prometteur n’engageant que le troupeau assez bête pour y croire... Concernant notre demande pour une autonomie bénéficiant déjà et depuis longtemps à nos voisins, plutôt que de la considérer comme une surenchère, il faut la voir comme une exigence légitime et basique de démocratie à partir du moment où les engrenages de la Vème République font trôner sans vergogne un roi-président d’Ancien Régime à la tête d’un Etat Français.
    Quitte à passer pour des godiches, des naïfs face à des associations de politicards parasites qui plombent la France depuis un demi-siècle, nous avons voulu constater dans quelle mesure, les programmes, les professions ne manquant pas de foie des candidats aux régionales, prenaient en compte nos langues régionales en Languedoc-Midi-Pyrénées-Roussillon ? En réponse au mépris sous-jacent de la caste, notre argumentaire n’en paraît que plus candide. Pour reprendre tout le bien que pensait Napoléon de Talleyrand, ils ne sont que de la merde dans dans des bas de soie...
    
Suite de notre décryptage :   

L’UPR déclinaison Hirimiris « LE PARTI QUI MONTE MALGRÉ LE SILENCE DES MÉDIAS »... Si de Gaulle tenait à démarquer la France des deux blocs, Assselineau et son lieutenant horripilateur tiennent à désigner leurs deux ennemis : « la promo constante de l’américain d’un côté, des langues régionales de l’autre ». Cet extrémisme nuancé de fascisme ne pouvait que les DISQUALIFIER ! 

« CITOYENS DU MIDI PHILIPPE SAUREL » L’ex PS exclu puis vainqueur sur Montpellier avec le concours de l’ex-maire, elle aussi PS, contre le candidat officiel PS (quel foutoir chez les socialos !). De son mentor et aîné Frêche, il a une arrogance d’homme providentiel rejoignant la morgue des capitales de région envers le reste du territoire (comme Paris snobant la France résiduelle).
D’une indifférence ingrate à l’encontre des langues régionales...................................................................note MOINS 3.
 
Au FN, unique écurie politique osant se présenter en tant que telle, Louis Aliot Bleu Marine, qui de toute façon ne siègera pas (Qui mal embrasse, trop étreint !) consort de la SARL ou SCI familiale Le Pen (la fille, la nièce, le concubin, le patriarche en réserve) défend les valeurs traditionnelles : la famille (ah bon ?), les patrimoines, historique, artistique, culinaire, religieux.... RIEN sur les langues régionales alors que sa base étant Perpignan, Louis semblait doublement impliqué....................................................................note MOINS 4. 
(initialement 5 en négatif mais son bel accent du Sud lui valut 1/25ème d’indulgence)

« NOUVEAU MONDE EN COMMUN / Occitanie Catalogne, notre région ! / le rassemblement citoyen écologiste et solidaire » G. Onesta veut rassembler large sur une base « grenouille se gonflant face au bovidé », sur un fond de conscience "citoécolosolidaire" soutenu par EELV et Partit Occitan, parti pourtant soutenir ailleurs en PACA. Le programme est néanmoins riche dont, plus ou moins directement, pour nos langues non-expressément nommées : « vraie offre TV régionale.../... démocratiser les langues (?).../... réunir les États Généraux des cultures occitane et catalane... ce qui insinuerait que la proximité entre Occitanie et Catalogne n’est pas une vue de l’esprit..................................................................................note 7. 
(initialement 6 pour le flou aussi ambiant qu’opportun).

« DEBOUT LA FRANCE » Dupont-Aignan compte ses troupes. Toujours pour servir l’hydrocéphalie jacobine. Candidat régional, un nommé Lempereur, ce qui nous rappelle que les redressements nationaux amenèrent malheureusement bien des échecs (Crécy, Azincourt... Waterloo, Sedan... Sedan2... Sedan3, Dunkerque...) de tristes pages d’histoire. Bref, quelle note ? Avec à peine une mention sur la promotion de la culture... française........ ....................................................................................note MOINS 3.

«TRAVAILLEUSES, TRAVAILLEURS » s’est encore trompé d’élection avec des arguments de présidentielle ! D’ailleurs, Arlette, la pasionaria de la Banque de France, n’est pas morte : sa statue de commanderesse parle encore ! Le même papelard pour toutes les régions... Trop international, national et vain.............................................................................note MOINS 3.

Conclusion : les identités sudistes se retrouvent encore plus marginalisées par ceux qui s’accaparent un pouvoir nordiste. Et si l’époque (2003) qui voyait le député Jean Lasalle chanter « Se Canto » à l’assemblée en guise de protestation, était loin de traduire une volonté sécessionniste, force est de constater qu’aujourd’hui, le mépris, sinon l’indifférence affectée, ont réussi à cristalliser une exigence d’autonomie au sein d’un État de type fédéral... L’inconnue étant le degré de violence avec lequel le souverainisme autoritaire jacobin répondra à l’exacerbation causée par sa gouvernance dévoyée... Un pouvoir si mou, par ailleurs et si conciliant envers une cinquième colonne salafiste (il est si facile de taper sur ses sujets... quant à les défendre des dangers extérieurs...). 

Conclusion de la conclusion : Sous la croix rouge et or, une langue multiséculaire, dans un vaste territoire de culture sereine que tout oppose à cet embryon providentiel de la France que fut le duché du petit roi de Bourges, ils sont de plus en plus nombreux à entonner « Se canto », ce chant de plus en plus accepté en tant qu’hymne occitan. Cela ne peut pas mieux tomber lorsque, non sans inquiétudes, on attend la fleur de l’amandier, porteuse d’espérance.
« .../... Dessus ma finestro / I a un amètlièr / Que fa de flours blancos / Couma de papièr.
Se canto, qué canto / canto pas per iou / canto per ma mio / Qu’es al luènh de iou.
Aquelos flours blancos / Faran d’ametlouns / n’empliren las pochos / Per vous et per iou.
Se canto... » 

              L'amandier d'Aurore. 

    Conclusions annexes : il est à noter que si l’essaimage des écolos et l’implosion des grandes "incuries" politiques, noyées dans les étiquettes à rallonges des associations de circonstance, ont tout d’un bing-bang, la nature même de ces étiquettes atteste des fusions et fissions exponentielles qui ne sauraient finir qu’en une nucléosynthèse stellaire. Ne demandez pas si notre secrétaire de séance a voulu mettre le doigt sur le trou noir parce que par là, comme le clamait Pierre Dac Sa Sérénité, je n’entends pas grand-chose ! Et puis, comme le concluait Toumassou, un fakir de Fleury d’Aude, lui, demandant, aux vendanges, à Poulette la differenço entro uno tartugo é un cagarot :  « CERCO BOT e coupo de rasìns (2) ! ».  

(1) Et droit dans les yeux nous avons eu droit au tour de passe-passe, à l’entourloupe des 500 000 chômeurs en formation pour  1 milliard de nos impôts... Il ne reste plus à l’emberlificoteur qu’à traficoter la courbe du chômage pour, toute honte bue, annoncer fin 2016 sa joyeuse candidature pour 2017. Pourquoi se priverait-il, face à des veaux et des moutons ?
(2) François Dedieu « Caboujolette » / Pages de vie à Fleury tome 2 / Dedieu éditeur 2008.

PS : la Corse ! On vous embrasse... c'est quand qu'on officialise nos relations diplomatiques ? 

                                   Occitanie

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