1950 |
Plus actuelle. |
A Fleury, au pied de la Clape, le coteau se nomme "Caboujolette". Des lotissements remplacent les vignes qui, jusque vers 1980, touchaient les dernières maisons des "barris", des faubourgs. Au-delà, la garrigue a repris ses droits sur les petites pièces, patiemment et vaillamment entretenues depuis le XIXème malgré la pierraille.
Pierre Campourcy et l'oncle Pierre aux pals sémaliers. |
« …
Caboujolette.
Pour
aller à Caboujolette – pour moi les vignes de l’oncle Pierre, avec le vieux
sorbier, les figues « de Cabassou » avant d’y arriver, et surtout ma « cabane bambou » (j’ai fait un papier
là-dessus) – nous ne pouvions pas prendre le chemin encaissé que tu évoques et
qui conduit à la carrière et aux vignes de M. Sanchon. On le prenait encore
pour les vendanges, puisque c’est nous qui rentrions sa récolte, et j’ai des
photos avec l’oncle Pierre et Pierrou de Montagagne en train de charrier les
comportes aux pals sémaliers (la brouette à roue caoutchoutée n’existait pas
encore). Nous montions au contraire par le mauvais chemin plein de rochers qui
passe à présent par la bergerie Vieu et qui arrivait ensuite jusqu’aux
« pins de Virginie », et tout en haut il fallait obliquer sur la gauche.
Les quelques comportes de raisins que nous récoltions nécessitaient sur le
chariot, avec les secousses de chaque instant et la pente du chemin, un cheval
au pas assuré et une « mécanique » (ainsi nommait-on le frein
actionné par une servante (uno chambrieiro) faisant levier et abaissée
progressivement par un câble (grosse corde) solidement amarré au châssis) en
bon état. C’était vraiment du vin qui serait revenu cher s’il avait été
question de monnayer la peine… »
« … Les raccourcis
de Jojo : Fleury le 17-10-1953
(un samedi).
Nous sommes arrivés de la mer il a fait une belle
saison, je me suis régalé, j’ai appris à nager, nous y sommes restés un mois et
demi. J’ai vendangé huit jours après être arrivé. Les vendanges terminées il a
fallu aller à l’école le 28 septembre, il n’y a pas eu beaucoup de récolte vu
la sécheresse. Il a plu de lundi à jeudi et ce n’était pas trop tôt je suis
passé en première division. (Jojo Ferry)… »
Une façon plus alambiquée de conserver les raisins. |
« …
Merci pour les « moissines » (1) (C’est dans le Petit Larousse) mais c’est
surtout Joseph et Jean Ferry qui conservaient ainsi les grappes, avec le bout
de sarment. Mamé Ernestine suspendait seulement chaque fois deux belles grappes
attachées par un fil sur une barre (genre manche à balai) posée sur le dossier
de deux chaises, sièges en dehors (il y avait chaque fois deux barres de
raisins blancs). Le tout était placé dans la cuisine de mamé Joséphine … et
souvent beaucoup de grappes se périssaient, mais enfin nous pouvions goûter
quelques raisins longtemps après les vendanges… »
(1) Grappe
coupée avec son bout de sarment, afin de conserver le raisin dit « de
Noël ».