vendredi 20 mars 2015

PARASITES OU NUISIBLES... / Mayotte et pas que, en danger !



Il était une fois une France sous les cocotiers (enfin ceux qui restent, parce qu’aujourd’hui le lait de coco, ce sont les boîtes qui viennent de Thaïlande) mais une France à part entière, dans l’esprit disons et pour ce qu’elle a de redevable envers la grande nation, puisque, pour les droits, les statistiques ethniques sont à peine plus taboues que celles sur les citoyens de quatrième classe (1) d’un département à géométrie variable pour ne pas dire "Croupion" (rapport au Parlement anglais de Charles Ier et non avec le sous-produit de poulet ou de dinde bien suffisant pour garnir les brochettes locales!).
Il serait malhonnête de ne pas mentionner les avancées (avec le temps, les sociétés humaines progressent tant mal que bien...) dont la mise à niveau du salaire minimum en 2015. Par contre, au chapitre de l’égalité, nous pouvons écrire que les politiques locaux n’ont rien à envier à leurs collègues métropolitains. On pourrait même dire que la nature sociale de l’île peut les avantager dans un sens, même si l’effet loupe, la proximité entre une petite population et ses élus, les expose davantage et plus rapidement à la critique et à la vindicte publique. Ici, les tares, déviances et abus ne sont pas aussi longtemps tus qu’en métropole...
Au niveau national, en effet, la politique est devenue une fin en soi, l’élu devenant récipiendaire à son profit, pour ses proches et le plus grand bien de ses affidés, d’un flux d’avantages souvent sonnants et trébuchants ! La politique ENRICHIT (si, si monsieur Bayrou (2)...) ! Nombreux sont les candidats, ça se bouscule au portillon, plus que le poisson aux passes du lagon ! Et l’appartenance au PSUMP, l’amalgame des faux adversaires copains comme cochons pour profiter de la manne au fil des alternances, offre une garantie supplémentaire pour la cagnotte calculée au prorata des votants. Autant rejoindre une grosse écurie car les miettes sont proportionnelles ! Autant s’inscrire dans la liste d’attente, même pour les incompétents, ça paye un jour). Un bémol cependant à Mayotte : l’attribution d’emplois redondants ou plus ou moins fictifs (nous avons vu dernièrement à la télé un gardien de cimetière... pour ne pas dire de terrain vague...), relève des circonstances atténuantes, le détournement des budgets alloués tendant à gommer un peu les inégalités de traitement qui pèsent sur les citoyens mahorais (1).


Sinon, le bon peuple sait et dit (mais ce sont des médisants !) que l’accession à un siège électif (même éjectable) permettrait localement :
* de ne plus payer le carburant...
* de voyager gratuitement, notamment par le biais des subventions allouées (retour d’ascenseur)...
* de remplir le panier de la ménagère gratuitement... Quid des autres poules du coq même si cela doit impacter les hausses de la vie chère ?..
* de multiplier les conquêtes (de la part des mecs du moins... ce qui est plus commode, même si cela n’empêche rien, que d’aller escalader les tsingy à Madagascar (3)).
Finalement, cela ne fait pas plus tache qu’en métropole les Balkany, Woerth, Cambadélis, Désir, Guerini, Guéant, Dray, Cahuzac (que ceux qui se sentent oubliés me fassent signe : je m’engage à les rajouter illico à la liste !). Quoique, pour les parties de jambes en l’air, sûr qu’ils ont moins de problèmes que DSK (Tron, désormais invité des merdias, semble en rémission). Ici, les faiblesses du mâle étant mieux comprises qu’en Europe, c’est à peine si la presse a relevé, à l’époque, les frasques en Malgachie de l’énergumène de Koungou... 


En conclusion, votez braves gens : un bulletin pèse plus que les pièces jaunes (4). Quant aux spécimens vertueux de la politique, ces exceptions (en danger toujours plus grand d’extinction) confirmant la règle, qu’ils fassent donc entendre leur voix si le « tous pourris » les étrangle ... comme ils semblent vouloir l’ouvrir contre l’ex-ministre passé à droite, traître à la cause socialiste (5) et amateur de garçons, Frédéric Mitterrand, qui assimile à des nullités des élus locaux qui l’avaient pourtant « si bien reçu » (6).

(1) un citoyen mahorais coûte 4700€ à l’État, un métropolitain 17.300 € ! Ainsi chaque année ce sont 1.512.000.000, lisez bien UN MILLIARD-CINQ-CENT-DOUZE EUROS qui nous passent sous le nez ! Ce qui permettrait un sacré rattrapage en trois ans seulement, sans attendre le mora-mora institutionnel, le préfet ayant chiffré à 4 milliards la lettre au père Noël des Mahorais pour... mais à l’horizon 2025 !
(2) qui osa prétendre le contraire... Demandez donc comment Patrick et Isabelle s’y sont pris pour leur résidence à Saint-Martin, le Riad à Marrakech, la ferme en Normandie et le personnel communal à disposition... demandez donc à Claude comment il s’y est pris pour une modeste demeure à 2,5 millions d’euros...
(3) pour le jeu de mots, tout le monde n’étant pas kibushiphone, il suffit de demander...
(4) Comprenez que, face aux magouilles et à l’arnaque du bulletin blanc, l'ABSTENTION représente vraiment le seul "suffrage exprimé" disant « DEHORS » à toute cette clique. Vivement que les règles changent ! OUI à une 6ème constitution !
(5) pardon pour ce lieu commun parce ce que le neveu est bien dans la continuité de Tonton, alias Machiavel et traître à la cause dès 1983, ce qui ne l’empêcha nullement de rempiler pour un second mandat.
(6) NON, ne soyez pas blessés par une telle ingratitude (Bové aussi fut « si bien reçu » à l’époque) ! Continuez, persévérez ! Que serait la flagornerie (arme des petits) et que rapporterait-elle sans les monceaux de fleurs et les déhanchés exotiques... Faute de touristes, faites donc bon accueil au mzungu à l’avion, du moins s’il est député ou sénateur, ne parlons pas des plus hautes sphères, certains restent sensibles aux paroles mielleuses !

images autorisées : merci wikipedia !  
 

lundi 16 mars 2015

LES RICHES HEURES... (Lapalme, Sallèles) : Fleury d'Aude en Languedoc



Avec les « belles » et autres « très belles heures », ainsi que le précisent ces manuscrits enluminés du Moyen-Âge avec lettrines et calligraphie soignée, le décalage entre la survie du plus grand nombre et le faste culturel des nantis est tel que je ne peux endiguer un anachronisme juste pour dire combien l’histoire des arts promus par les Grands s’oppose initialement au vécu des petites gens. Avec nos villages de Sallèles et Lapalme, l’évocation des rois de France qui impulsèrent la Renaissance, le retour aux sources antiques, l’humanisme contraste avec ce qu’il en était vraiment de la rude condition des vilains et des serfs, aggravée qui plus est par les guerres incessantes, vectrices de calamités aussi nombreuses que variées. En ce sens, il faut regarder les scènes paysannes idéalisées par l’aristocratie avec un recul certain. Je tenais à ce préalable avant de revenir sur l’incidence historique des années 1500 - 1550 dans notre Midi, avant de nous interroger sur plus d’un demi-siècle de « Guerres d’Italie ». Ne devait-on pas, dans la continuité de la Guerre de Cent ans, ces désastres sanglants à des contestations continuelles d’héritages royaux ?
Concernant Sallèles, village historique en circulade (1), vu qu’Alban n’a pas le temps de nous parler du château dit « de François Ier » et du « jardin du Roy » (si vous avez des photos, je suis preneur !), précisons que c’est depuis ce château du seigneur de Fimarcon que François Au Grand Nez suivit de loin le siège de Perpignan dirigé par son cadet, le Dauphin Henri. Passons sur la suite avec le roi qui repart sur Montpellier avant de la laisser livrée à la peste que l’armée avait répandue (2).
Pour ce qui est de Lapalme, le passé médiéval du village est notamment commémoré par « Las Claous de la Paumo » (3). Ces réjouissances du mois d’août s’appuient sur les vestiges : la porte de la barbacane (emplacement d’un pont-levis), la tour de l’horloge, l’ancien château, les vieux remparts. Il faut dire que le territoire, en bord de Méditerranée, a vu passer des peuples, des armées avant que l’Espagne et la France ne s’affirment comme pays. Aussi, les références à l’Histoire sont loin d’être anodines.

En 1503 (sous Louis XII, prédécesseur et cousin germain de François Ier).
Alors que les François assiègent Salses depuis un mois :
“... lorsque Ferdinand qui s’étoit déja fait précéder par le duc d’Albe, ramassant toutes les milices d’Espagne, vint investir les lignes des François avec une armée de plus de quarante mille combattants. Il ne fallut plus songer qu’à la retraite : quelque périlleuse qu’elle fût en présence d’une armée si supérieure, elle se fit avec tant d’ordre que les Espagnols n’osèrent en venir aux mains. L’armée se réfugia sous le canon de Narbonne, abandonnant à l’ennemi Leucate, Palme, Sigean, & un grand nombre de villages, dont les habitants eurent le temps de s’enfuir, emportant avec eux leurs effets les plus précieux. Les Espagnols y mirent le feu parce qu’ils ne se crurent pas en état de les conserver..."
Paul François Velly, Claude Villaret et Jean-Jacques Garnier Histoire de France... volume 11/ 1771. 



Pour cette même année 1503, voici ce qu’en retiennent Dom Claude de Vic et dom Vaissete dans le tome 8 1844.de leur Histoire générale de Languedoc avec des notes et pièces justificatives composée sur les auteurs et les titres originaux et enrichie de divers documents, parue en 1844 :
« Le maréchal de Rieux étant arrivé à Pézenas, y rassembla trois cens lances ; et après avoir été joint par un corps d’infanterie Suisse, il s’avança vers Narbonne, à la fin du mois d’août 1503, dans le dessein d’entreprendre le siège de Salses en Roussillion, sur les frontières du diocèse de Narbonne. Il marcha à la tête de son armée de vingt mille hommes tant de gens d’ordonnance que de milices de la province, et vint camper à la Palme.../... investit la ville de Salses et en commença le siège le 10. de Septembre. Ferdinand, roi d’Espagne.../... avait donné le commandement à Frédéric de Tolède duc d’Albe qui vint camper à Rivesaltes... /... le maréchal de Rieux, se voyant inférieur, prit le parti de lever le siège et de se retirer en Languedoc.../... le duc d’Albe fier de cet avantage, entra dans le diocèse de Narbonne et assiégea Leucate le 28 d’Octobre. La garnison qui n’était pas en état de capituler fut obligée de capituler. cette conquête fut suivie de celle de la Palme, Sigean, Fitou, Truilhas, Roquefort, Castelmaur, S. Jean de Barrou, Fraisse, Villeseque et autres châteaux, bourgs et villages du païs jusqu’à Narbonne, où notre armée, qui était campée aux environs, arrêta les courses des Espagnols. Les Ginets d’Espagne mirent le feu à la plupart de ces lieux, exercerent partout des ravages affreux, et firent un grand butin. La ville de Narbonne fut seule capable de borner les courses des Espagnols, qui d’ailleurs n’osèrent rien entreprendre davantage, à cause que la saison étoit trop avancée. Gaston de Pierre-Pertuse fut accusé d’avoir favorisé les Espagnols.
.../... Les deux rois convinrent d’une trêve de cinq mois, et elle fut ensuite prolongée pour trois ans. Enfin ils conclurent un traité et se liguèrent en 1505. Ferdinand roi d’Espagne épousa ensuite en secondes nôces Germaine de Foix, nièce du roi, et fille de Jean de Foix, vicomte de Narbonne » 

Une certaine géographie étonne aussi, en dehors de la situation sur un couloir de communications aussi ancien que l'installation humaine : Lapalme, en effet ne possède pas de façade maritime, La Nouvelle et surtout Leucate s’accaparant le bord de mer (4) ! Aussi, les Palmistes ont-ils bien raison d’afficher sans ambiguïté que la plage des Rouets, où se situe la prise d’eau pour les salins, est bien la leur !
Merci Lapalme, merci Sallèles, merci Alban, merci Fabien pour, après celles du duc de Berry, ces « riches heures » que nous vous devons. Ah ! un dernier pont entre vos deux villages : si à Sallèles on a la cambo roujo, à Lapalme, les Paumencs et Paumencos (les Palmistes pour les Parisiens qui ne sauraient pas le français...) ont la cambo carrément brûlée, tourrado ! En attendant qu’ils daignent nous expliquer le pourquoi de la chose, fermons le ban avec un bien joli détail : depuis la nationale, en haut, à la Calade, la route d’accès s’appelle « Chemin des poutous » ! Ça me donne envie de chanter la Baptistino, macani ! Bravo les amoureux ! 



(1) On parle de village en rond, de village circulaire autour de l’église ou du château, avec des remparts pour limite. Wikipedia fait état du terme "circulade".
(2) voir “ Histoire de la Ville de Montpellier" / Charles d’Aigrefeuille 1737.
(3) source Wikipedia.
(4) Étrange aussi de constater que, loin d’être partagé, l’étang appartient en totalité à la commune de Leucate sans rien pour les autres villages dont Fitou ou Caves et Treilles, paurets qui n’ont rien du Paurel, la pointe nord ! Aussi anormal que chez nous, Narbonne qui s’est attribué la plus grande partie des Exals et le port en passant par-dessus le thalweg comme on passe par-dessus la jambe ! 

photos autorisées commons wikipedia 1 & 4 blasons de Lapalme et Sallèles / 2 & 3 barbacane de Lapalme.