jeudi 13 mars 2025

FLEURY-d'AUDE, ramonétage, château et « tchi tchi » (1)

Les photos viendront après, sans quoi ce ne serait plus une surprise, de celles, agréables, sereines, qui embellissent la vie...  

« printemps », « prima », « primavera », les trois peuvent se dire en occitan.  

Si l'ambiance de carnaval s'avère évanescente, Mars avec la majuscule que l'orthographe lui dénie mais que le dieu en question devrait approuver, sourit déjà par la clarté qui gagne en fin d'après-midi, Mars console des jours qui passent, du temps qui jamais ne suspend son vol, vérité pour tous de la part du  poète. Après la fleur de l'amandier, la pluie enfin réparatrice (1), les asperges sauvages abondantes cette année, la tendre et première verdure des buissons et des arbres (2), les passereaux gais et fringants qui ne s'y trompent pas, c'est le ciel qui étonne : un « tchi tchi tchi » fait tourner la tête et lever les yeux. 

C'est plus discret que le vol en “ V ”des grues qui vont en France (3). Il faut avoir la chance d'être témoin d'un tel spectacle mais c'en est aussi une d'entendre ce même « tchi tchi tchi », n'aurait-il traversé que le ciel de ma rue ce dimanche 9 mars vers 16h, fidèle à la belle saison passée, prometteur de celle à venir. Le 10, ils revenaient en duo de Derrière l'Horte, du moulin (abords sud du village) vers les ruines de notre vieux château, leur résidence saisonnière. 




Hier, c'était au-dessus du ramonétage sauf que seul un « tchi tchi » se laissait entendre. Puis l'espace dégagé, heureusement sans voitures volantes contrairement au parking, en bas, complètement congestionné (4), l'a vue aller et venir, en boucles, insistant de ses « tchi tchi » sonores. Quelques pas plus loin sur cette place, manière d'avoir la vue sur nos toits familiers... Et là sur un râteau télé, “ Tchi tchi tchi ” l'être aussi muet que tranquille, ramassé sur lui-même, comme voulant dire « chante toujours » à “ Tchi tchi ” à toujours revenir le relancer... (à suivre).      

(1) Dans les Pyrénées Orientales les lacs de retenue se sont enfin remplis d'une eau attendue depuis deux ans, une eau qui dans l'Aude aussi, a fait grand bien ! 

(2) disen “ printemps ” coumo en francès, mais ce printemps se dit aussi “ prima ” voire “ primavera ” en Occitanie, comme en Espagne, au Portugal, en Italie, pays de langues romanes sur la Méditerranée sinon, tel le Portugal, empreint de latinité suite au séjour des Romains. 

(3) «... qu'enteni las gruas que s'en van ta França, que cau jita lou blat a l'esperança... » ... qu'il faut jeter le blé à l'espérance... Le Jour Marie / Joan de Nadau https://www.youtube.com/watch?v=_vb5rj5tDuc
Évocation du Semeur du temps des semailles de Victor Hugo «... Ce reste de jour dont s'éclaire La dernière heure du travail... ». Digressions ? Que voulez-vous ? Bonne ou médiocre, l'inspiration puise en vous ce que vous êtes... d'où ces textes à tiroirs multiples, semainiers presque, avec les grues qui sont passées le dimanche 23 février à 18h 45 à Saint-Pierre-la-Mer... l'observateur ne pouvait être plus précis ! 

(4) je le dis vu que je contribue aussi à le congestionner, ce stationnement... 

mercredi 12 mars 2025

Un Tamarou pour carnaval

 Avec l'aval de Cyril Febesse qui a le talent et l'aptitude d'ajouter, par ses clichés en noir et blanc, un climat d'étrangeté, ésotérique presque, s'agissant de l'atmosphère historique d'une ville comme Pézenas, prise de nuit qui plus est, ces photos. Des vues qui, sans conteste, abstraction faite du cachet renaissance, nous replongent plus dans les mystères moyenâgeux aux racines plus archaïques encore. 

Réf.   https://www.facebook.com/cyril.feybesse. (6 mars 2025). 

Ah ce poulain de Pézenas, comme il sait se travestir, se transformer même en créature fantastique ! 


 
Le reportage est titré « Fai qué lo Tamaro siá tornar mai grand » qu'on pourrait traduire approximativement par “ il se fait que le tamarou est revenu plus grand  ”. 

Le tamarou ? qu'es aco ? Un animal mythique connu dans la tradition catalane jusqu'en Occitanie. Il fait l'objet d'une chasse apparentée à celle du dahu autre animal imaginaire aux caractéristiques physiques particulières, deux pattes plus courtes d'un côté lui permettant de courir en travers d'une pente. Il s'agit seulement d'abuser de la crédulité d'un naïf qu'on va convaincre de rester dans la nature, de nuit, à l'affût de la bête  alors que tous les farceurs vont s'amuser de bonnes heures, à boire et à danser.
L'écrivain occitan Joan Bodon (Jean Boudou) raconte que la caça del tamarre aux abords de la vallée du Viaur (Contes dels Baissas), que cette chasse au tamarro se faisait de nuit suite au repas de noces, ce qui permettait aux novis, aux nouveaux mariés, de fausser compagnie aux invités. 
Quant au Tamaro présent, il ferait fort qu'on se mette en tête de le chasser ! 



Quant aux masques qui accompagnent la sortie, on ne peut pas dire qu'ils sont hors sujet... 

En espérant ne pas trahir l'esprit de ce reportage, merci encore pour ces photos.