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Ruines de Tuffarel en plein massif de la Clape. |
" Un livre est ouvert devant moi. Et soudain, sans qu'on m'ait prévenu, je vois et j'entends que ses lignes sont vivantes, que, deux à deux, elles se répondent par la rime, comme des oiseaux ou des vendangeurs, et que ce qu'elles racontent nous enchante à la manière des êtres ou des choses qui n'ont pas besoin qu'on les traduise " (Francis Jammes, De l'âge divin à l'âge ingrat).
"... qui n'ont pas besoin qu'on les traduise" nous dit le poète qui fit tant aimer les ânes aux garçons au caractère rude pourtant, à la communale de nos campagnes. Enfin... loués soient nos instituteurs qui, en parallèle au monde clos et cadré du calcul, du français, au prétexte de nous faire encore réciter, sans s'ouvrir du côté libertaire de leur démarche, la décence voulant alors que l'on tût toute sensibilité, ouvraient en nous, avec la poésie derrière la récitation, des fenêtres d'évasions et de rêves infinis... Restons-en là de ce préalable. Quoi qu'il en soit, en Béarn, Francis Jammes a beaucoup aimé les bœufs, les abeilles... les femmes, les ânes et plus généralement la vie qui s'écoule dans un village au pied des Pyrénées. Ce doit être pour ce dernier point que je l'évoque avec Pierre Bilbe, notre poète de la garrigue et du village, bien à nous, encore d'un terroir trop rustique pour une parisianité égocentrique prétentieuse, fate et pédante...
Explication de texte.
1. Que nous apprend le poème sur la personnalité de l'auteur ?
2. D'après vous qui est ce "petit" ?
3. Est-ce que la première strophe permet de situer géographiquement le poème ? Quels sont, par la suite, les mots qui ne laissent aucun doute sur la géographie du lieu ?
Réponses :
1. Il apprécie son coin de terre. Y est-il né ? L'a-t-il adopté ? Il tient à en faire le tour, de l'horizon au sol qu'il foule en passant par un ciel de saison "des approches de mars". Il est respectueux des générations qui se sont succédé : la Nature en témoigne encore (jachères, arbres abandonnés). Et ce processus de transformation, il le constate non sans crainte, celle-ci n'en serait-elle pas explicitement formulée. Sa pensée se prolonge non seulement sur la place de l'Homme sur la Terre mais encore au sein de l'Univers. Pour conclure il affirme que nous devons honorer la nature tant pour sa beauté que sa fonction nourricière.
2. "Viens avec moi petit..." L'image est trop symbolique pour qu'on s'en tienne à sa banalité apparente. "Le vieil homme et l'enfant"... Michel Simon... ou encore << Je t’aime bien, mon vieux parrain, mais je t’aimerais davantage, plus que tous les autres, si tu ne fumais pas la pipe.>> ("Poil de Carotte" Jules Romains).