vendredi 24 mars 2017

VEAUX ET PETITS OISEAUX DES INFOS DU MATIN ! (un coup de gueule... pas envie de relire !)




5h 30 L’astre solaire étend ses doigts de lumière trop haut encore dans le ciel pour atteindre le djinn de nuages en fuite vers le ponant. L’air semble comprimé de cocoricos concurrents. Les roussettes se la donnent encore avant le jour. Deux petits hiboux se lancent des SMS. Dommage cette rumeur de moteurs en bruit de fond avec un solo plus pétaradant en côte.
5h 45 le djinn de nuages se démantibule tant il a eu peur que le soleil ne le rattrape. Presque tous les coqs respectent une trêve. Un cardinal, rossignol des tropiques, lance son ouverture. Les trilles des souimangas, si clairs et puissants pour des oiseaux-mouches de quelques grammes, défendent les fleurs de papayers. un bulbul rouspète quelque part, plus loin... 

6h Faites que ce matin continue à sourire avec les infos...

* Le nombre de mineurs isolés submerge les associations déléguées par l’État « ... Des enfants sont envoyés des Comores pour bénéficier de la protection de l’enfance qui s’occupe déjà, à 90%, d’enfants issus de l’immigration clandestine et si on veut stopper cette masse qui vient toquer à la porte des services sociaux, il faut absolument développer la coopération avec les Comores... sous peine de blocage... » témoigne anonymement un employé de cette association.  

* les restrictions d’eau provoquent des foyers d’infection, c’est une vraie catastrophe sanitaire, prévient un comité de veille. Comité, commission, étude, réunion, congrès, symposium, assises, séminaire, session, cellule, «haute» autorité ? Ahurissant cet arsenal habilitant les parlotes et la langue de bois comme si la politique n’était qu’un bande-mou d’impuissants par ailleurs si prompts à se raidir sur leurs privilèges !   
« Hallucinant », c’est le mot de la rédaction de Kwézi, pour constater que l’autorité trouve normal que l’eau soit coupée un jour sur deux jusqu’en 2020, que le dessalement de l’eau de mer pour le sud soit acté mais à une date indéterminée (comité, commission, étude et blablabla et caetera !)

* En parlant de date, retenez la volubilité démagogique de Bareigts, la phagocyteuse, dont l’action la plus probante doit être d’avoir été la mieux en cour, damant ainsi le pion à des coteries style Penchard des vieilles Antilles ! Elle a été bien impudente en avançant le mois de mai pour le ravitaillement par tanker depuis la Réunion "voudra voudra pas" qui plus est... Plus solidaire que la grande famille française, tu meurs !

* « Le tanker d’eau on s’en fout, qu’elle vienne d’Afrique du Sud et pas de la Réunion !» lance l'éditorialiste de l'info du matin ! « Ce serait bien que les agents de la préfecture arrêtent de nettoyer les bâtiments à grande eau et d’entretenir les pelouses...» répond le rédacteur !
Ils font état d'une colère sourde qui monte vu qu’il n’y a aucune volonté de réaction rapide ! La réunion d’hier a encore accouché d’une souris... Pardon, autant pour moi, faut reconnaître qu’ils anticipent quand même avec encore une étude, un ingénieur qui travaille pour des moyens de récupération d’eau pluviale, de production électrique autonome. c’est formidable d’envisager, alors que le premier couillon venu en est convaincu depuis vingt ans au moins, que les études mènent loin à condition d’en sortir !

* Mais ils font !.. Ne généralisons pas avec le "tous pourris" si injuste pour l’idéaliste de service ! 200.000 euros, ce n’est pas rien, pour étudier les possibilités de captages qui ne seront pas productifs avant 2020, vu que les 50 premières pages de l’étude traiteront de la nature géologique de l’île depuis que les volcans lui ont donné naissance et que le pavé de bonnes intentions vaudra pour aboutissement, que même la presse sera conviée au lancement de ladite plaquette !

* Les foyers d’infection vous disiez ? Et la tuberculose avec 25 / 1000 concernant le taux de déclaration de la maladie (record de France) avec un bidonville record de France encore, un taux de pauvreté déjà chiffré à 84 % en 2014 !.. Mayotte compte et pas seulement en tant que plus grande pouponnière d’Europe !

* En conséquence, entre la tuberculose et le manque d’eau pourquoi l’autorité de la phagocytose aurait à se préoccuper, pour ces Mahorais, français à 25 % seulement, de la retraite complémentaire ??? Ahah ! ils seront morts avant, ma bonne dame ! 

* Objection votre Honneur ! C’est qu’ils bossent, nos parlementaires ! Après l’épouse, les enfants mineurs, ils ne vont pas tarder à rémunérer le chiot destiné à sécuriser leur mission de représentant du peuple ! Ils ont pondu une ordonnance, un code de la voirie qui vient enfin remplacer celui de Madagascar colonie & dépendances ! Encore faut-il qu’elle passe l’étape de la signature, cette ordonnance... rien ne presse !

Mais sont-ils fiers et beaux, surtout les forts en gueule, n’est-ce pas Le Roux des "sociaux-traîtres" associés du maroquin. A constater votre arrogance, on ne peut plus douter que notre système patine à se regarder pédaler dans la semoule, persuadé que tant que la populace, le troupeau de veaux si choyés en période électorale, croit aux petits oiseaux, tout continuera d’aller bien pour eux ! 

mercredi 22 mars 2017

LE MONDE NE DEVRAIT ÊTRE QUE CHANSON ET MUSIQUE... (5) / ratés existentiels

Un avion l’emporte vers « la fille qui l’accompagne » et leur fils, loin d’un passé qui le rattrapait et qui, parce que les circonstances sont très particulières, continue de lui coller aux basques. 

Les saladelles, symptômes ô combien lancinants de cette langueur méridionale, de cette nostalgie plus saudada portugaise, plutôt añoranza ibère, mâle, rauque, cambrée, arquée sur l’être qui manque, plus couteau dans la plaie que proche du mal à vivre des spleens nordiques. Ce mal insidieux, instillé par des rafales folles, qui déboussole, fait perdre la raison, ronge jusqu’à détruire à force de colères, de révoltes, ferments d’autant de folies, passagères des vents fougueux que le ventre chaud de la mer attire. Le caractère des Languedociens s’en ressent, c’est sûr.   
Sous les trains de nuages qui courent vers le Golfe, les saladelles, en faisceaux, en réseaux de tiges s’accommodent du Cers furieux passant à travers. L’été passé, il s’est interdit de penser, tant il se trouvait ridicule, en s’arrêtant, pour des photos, à ces mêmes tamaris qui le virent arriver jadis. Pourquoi revenir sur ces pages de vie si ancienne ? Il venait alors conter fleurette à la fille du régisseur d’un domaine qu’il avait connue en embouteillant  du gris de gris. Lydie, elle s’appelait. Elle avait le chic pour coller les étiquettes bien droit. Elle ne pouvait guère rester plus d’une demi-heure. Si quelques bribes de mémoire lui sont revenues en chargeant les photos, le déclic des vendangeuses revient en analepse sur le lycéen qu’il fut. Les tamaris sont témoins de baisers seulement : c’est vrai qu’elle ne lui laissa pas caresser ses seins, le jour où il essaya de les toucher, effleurant seulement, pour être moins bête, comme disaient les copains, et surtout pour contredire sa stratégie de chevalier servant ne valant pas tripette si rien ne transcendait la rencontre. Il aurait dû lui chanter :

«... Ma mignonne mignonnette, emmène-moi dans ton lit ! couche-moi dans ta couchette : il doit faire bon dans ton nid. J’ai tellement voyagé, j’ai tellement connu de dames. Je suis très très fatigué... Tu apaiseras mon âme  Chante chante rossignol trois couplets en espagnol, tout le reste en anglais... » 

https://www.youtube.com/watch?v=k0ii2LoVXQ4 « Le rossignol anglais » Hugues Aufray. 1965. 


Elle lui tapa la main d'une claque catégorique. Le platonique ne mène à rien. Les remords valent mieux que les regrets. Au fait, au cinquième soir, quand elle lui dit qu’elle ne viendrait plus, il en conclut que finalement, une sainte nitouche aux petits seins ne valait pas, après la journée de vendanges, dix-huit kilomètres à vélo, même en fredonnant pour elle, pédalage aidant « Les filles sont jolies quand le printemps revient... »

https://www.youtube.com/watch?v=-mR4h0-4H88 « Dès que le printemps revient » H. Aufray (Scopitone ! 1964)

Elle devait rejoindre sa pension. Ils échangèrent quelques lettres, amicales, sans plus, jusqu’à celle qui parlait du garçon rencontré à la fête du village. Vexé, défait de devoir encore endosser le rôle de confident transi, il ne répondit pas. Le fil était coupé. Cette quatrième ou cinquième et ultime lettre doit être rangée dans la boîte à biscuits.
Poursuivra-t-il pour autant cette introspection intime ? Rien n’est moins sûr.  
 

Une ligne droite dans le sable, la frontière du Soudan. Les premières lueurs vont bientôt fondre sur Harar, loin au levant, sur l’aventurier trafiquant qui ne veut plus savoir quel grand poète il fut. Sur l’Erta Alé aussi, naissance d’un nouveau monde. 

Une autre campagne, (est-ce un camping aujourd’hui ?) porte ce nom de « Domaine du Nouveau Monde », avec ses vignes des sables, au pays des roselières et des saladelles bleues. Pour dire que ce lido, le rattachement de l’île de la Clape sont dus au travail obstiné de l’Aude dans son delta originel. Fleuve bien né, de la race des grands, en toute modestie petit frère du Rhône au Nord, de l'Èbre plus au Sud. 


Les saladelles, appelées aussi et ce, sans aucun lien entre espèces de fleurs,  "lavandes de mer", "immortelles bleues", porteraient-elles aussi, dans les terres gagnées par l’Aude, le nom de « vendangeuses » ? Les siennes de « vendangeuses », il les associe aux filles du Sud. Miréio l’Arlésienne, partie aux Saintes-Maries-de -la-Mer prier qu’on lui laisse Vincens son amoureux. C’est dans la sansouire aux saladelles que l’insolation va la mener à la mort. Bien sûr, le delta de l’Aude n’est pas celui du Rhône ni celui du Pô, mais entre les villages et les grands domaines, tant d’histoires d’amour ont dû fleurir aussi ! Et avec un brin d’imagination, il s’approprie la Camargue de Magali.

https://www.youtube.com/watch?v=ScccxoEgF2U / Magali / Robert Nyel 1962.

«... Qu’est-ce qui t’a pris de t’en aller pour le pays de nulle part, parce qu’un gitan t’a regardée en faisant chanter sa guitare ? ».. Et le soleil, allié des souffles puissants, si dangereux «...E lou souleu de la Camargo mi fa tan mau au foun d'au cor... Sous le soleil de la Provence ma tête est prête à éclater... ».