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samedi 7 juin 2025

INSTITUTEURS toujours... galerie d'images.

 




Message_de_sa_fiancée,_Alain_est_mort_depuis_10_jours under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author SD.Chatane 


L'école de Pergaud à Landresse.


Grézieu_(69) 2017 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Aavitus

Fétichisme mémoriel. 








Ah Alain Mottet (1928-2017) dans Le Bossu ! 



MAÎTRESSES toujours...

 Maîtresses toujours, instituteurs toujours, cher compagnonnage de la communale, des coquelicots et marguerites pour avoir aussi contribué à faire fleurir le respect des enfants et de soi, malgré la timidité extrême de nos effusions, de belles rencontres me poussent à regratter la page, à moins m'en vouloir aussi d'une nonchalance coupable.

Logés à la même enseigne que tous, des instits femmes ou hommes partent sans que nous acceptions le vide laissé ; raison de plus, au contraire pour resserrer les rangs dans cette solidarité de corps qui nous a tant confortés.

Le souvenir “ tranquille ” d'Alain-Fournier (1886-1914), de Louis Pergaud (1882-1915), celui plus personnel de René Pesqui (1937-2017), dit « L'oncle », parce que du pays et pour le dernier stage CM2 à Grézieu-la-Varenne avec les tilleuls en fleur (juin 1972), celui, plus poignant de Jean-François Knecht (1957-2007), compagnon à Mayotte, forcent d'un coup mes défenses émotionnelles. En cause, un décès soudain, choquant (51 ans), et d'autres dont je n'avais pas idée, tant à la fois que j'en déborde. Pardon.

Le premier, dans les “ tranquilles ”, celui d'André David (1893-1915), certes de l'École Normale Supérieure, pour son travail aussi expéditif que remarquable sur la Montagne Noire. Bien des critères pour rester honoré...

Le second, hélas d'actualité, de Sébastien Saffon (1974-2025) qui après dix-sept ans dans le primaire, a passé une maîtrise d'Histoire. Riche de ce qu'il a transmis sur la vie agricole du Lauragais dont « Ceux de la Borde Perdue », sa trilogie « La Combe » ; il nous quitte du jour au lendemain, nuit du 17 au 18 mai 2025.

On cherche, on prolonge (c'est formidable l'Internet !) pour tomber sur « Les grandes heures des moulins occitans »,encore sur le Lauragais, d'Huguette et Jean Bézian (1935-2015), instituteurs tous deux d'origine.

Alors vagues sous un crâne, je pense à Roger Bels (1921?-2001?) qui nous a laissé un beau livret sur le département de l'Aude... et, tout à fait en accord avec le mot de Michelet

« Chaque homme est une humanité, une histoire universelle »

(petit dépit les majuscules manquantes à « Homme » et à « Histoire » [quel culot !]).

En remontant presque aux sources, je me dis qu'au titre de collègue j'aurais dû aller parler à Francis Patrac (1935-2018) : il a enseigné à Salles-d'Aude où peut-être des publications d'élèves Freinet dorment dans un placard ; il connaissait si bien la faune, la nature de notre garrigue...

Pour finir, en hommage au lien entre Albert Camus et son instituteur Louis Germain (1884-1966), je m'en voudrais de passer à côté des enseignants de notre école à Fleury, chronologiquement Louis Llobet (1935-2009) qui avec son épouse nous ont encadrés en tant qu'ados autour d'une activité Théâtre, et en classe, Louis Robert (1906-1993) malgré sa méthode à l'ancienne et, une fois retraité (lui) plus pour nos promenades complices... et Monsieur Rougé, au CE2, c'est mon Monsieur Germain à moi, de ceux, (il y eut des profs par la suite dont Marcel Sinsollier [1932-2024]) qui vous découvrent un coin de bleu quand votre ciel n'est pas beau...

Nul besoin de coterie entre nous, le lien nous dépasse, pour avoir toujours eu le souci de laisser fleurir nos enfants, restons solidaires aussi des vivants qui de près ou de loin, nous ont côtoyés, nous côtoient, nous ont apporté, nous apportent.

Chers collègues de la communale, des coquelicots et marguerites, institutrices toujours, maîtres toujours !

jeudi 17 mars 2022

NOSTALGIE dans le BOIS ! Balade et ballade (4e épisode)

OUI à la chanson des blés d'or, NON au fracas barbare des bombes !

Lu à l'âge où il laisse sa griffe, le roman d'Alain-Fournier nourrit à jamais quelques réminiscences qui veulent bien, à l'occasion d'une circonstance, réveiller une nuance de la palette de sensations alors ressenties. A l'époque où le parvis de l'église accueillait la fête de Salles, devant, la joie des villageois endimanchés, derrière le mur, le calme des grands arbres, en moi mes premiers émois, la hantise du lycée-prison, tout me rapprochait d'Augustin Meaulnes. 

Quoique fugace, assagie après la tempête, cette perception revient, de si loin depuis l'adolescence. Etrange. Comme ces mystères qui demeurent malgré une exploration menée à bien puisque, ici, le parc est devenu public et que le bois contigu semble appartenir à la commune. Alors reviennent aussi les vers de Verlaine :

"Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé..." 

Deux formes parcourent une allée... Compagnie de deux amis ? Approche galante ? Rapprochement de deux amants ? Imaginaire, fantasmagorie se promènent aussi dans nos têtes...

Une promenade nimbée de brume, comme, plus prosaïquement, lors du récent déluge, sous une chape épaisse de nuages noirs et un rideau de pluie à verse, alors que nos pas, sur un petit pont, nous avaient menés au passage du ruisseau des Fontanelles. 



Un petit ruisseau qui ne vient pas de loin, à peine des hauteurs du moulin du phare (1) ; le sens unique vers Fleury, le village voisin, là où passait le petit train, en remonte le cours jusqu'aux bains-douches. Son lit est cimenté pour évacuer du mieux possible les quantités phénoménales d'eau lors d'un orage, sinon d'un aigat, un épisode aussi cévenol que méditerranéen. C'est arrivé ce dernier week-end, il est tombé presque 200 millimètres d'eau (158 en plaine à Narbonne, 180 vers Villedaigne et dans le Minervois à Siran), l'équivalent de la moyenne sur trois mois ! 

Du passé ancien au présent proche, revenons au passé récent, en septembre, quand les photos ont été prises. 



Impressions magnifiques à la vue de ces grands platanes, un marronnier (2), un figuier aussi (mais lui s'en sait mal de cette promiscuité !) dans un étonnant cadre de verdure qui doit donner, si on poursuit vers la sortie du village en direction de Nissan, sur un grand parking ombragé (surtout gardez les arbres !)... Oh ! deux chiens à mon encontre, le muscle ferme, le fouet vif ! Je vois, c'est un coin à promenade, à crottes quoi !  Et ce cagnot qui saute pour des caresses et me salit le pantalon ! Et son maître qui trouve que c'est normal, sourire en coin ! Et moi qui ne dis rien, macarel ! Finies pourtant, les rêveries émollientes ! Trop tard, toute cette poésie m'a endormi, sur le coup je n'ai pas réagi... Chicanes et querelles ne grandissent personne... tant mieux pour la poésie ! 

(1) Quel est le nom de ce moulin ? Sabarthès en mentionne au moins quatre avant 1800 :
Combe d’Alprat moulin à vent Salles 1781
Taysseferrals moulin vent Salles 1781
La Lauze moulin à vent Salles 1781
Le Moulin à vent, écart, Salles : la Moulinasse moulin ruiné Salles. 
Nos amis sallois sauront nous le dire. 

(2) les ormes ont disparu, les marronniers disparaissent, le fric fait planter des champs de résineux qui poussent vite... nos chênes centenaires partent en Chine parce que notre industrie ne travaille que pour le pin et l'épicéa, d'un rapport plus rapide. Pourquoi le souci du climat ne pousse-t-il pas l'appareil d'Etat à imposer la plantation de plus de feuillus, plus efficaces de 40 % pour l'atmosphère ? Ne cherchez pas, la réponse est dans ce petit paragraphe...