De nouvelles têtes montent au front au vice-rectorat. C’est d’autant plus compréhensible qu’il semblerait qu’il y ait eu un départ à la retraite, peut-être en septembre dernier… forcément discret quand on constate la défiance des administrés à l’encontre d’une administration administrant en rond, déphasée, toujours plus éloignée des préoccupations citoyennes, légale certes mais à la légitimité très contestable.
La webzine « Vousnousils (1) » nous en informe le 29 juin 2017
lors de l’interview de Denis Lacouture encore secrétaire-général du
vice-rectorat de Mayotte.
Restez assis ! Ne vous étouffez pas !
Constatant que le premier des problèmes « …est d’enseigner en français
à des élèves dont ce n’est pas la langue maternelle… » le
haut-fonctionnaire tempère avec des résultats au bac « … Nous
avons un baccalauréat qui est strictement le même qu’en métropole, avec
des résultats tout à fait convenables. Des résultats qui s’améliorent même au
fil du temps… »
Deuxième problème : « une
très forte pression démographique »
Autre problème : « … que nous partageons un peu avec l’Académie
de Créteil […] à peu près 50 % de professeurs contractuels […] Plus le nombre
de contractuels augmente, c’est-à-dire moins on a de volontaires pour venir
travailler à Mayotte, plus les enseignants ont des revendications sur les
salaires et les carrières. Les quelques inspecteurs qui soutiennent ce
mouvement, à une exception près quittent le territoire ou partent à la
retraite. Un peu d’amertume sans doute… »
Sa solution : «… La véritable réponse consiste, par la formation
professionnelle, initiale et continue, à faire émerger de Mayotte les forces
vives en terme d’éducation. Nous ne pouvons pas tout attendre de la
métropole ! Les jeunes Mahorais doivent très rapidement embrasser les carrières
d’éducation grâce à la formation puis grâce à l’université, qu’elle soit à la
Réunion ou en métropole et qu’ils reviennent ensuite pour enseigner à
Mayotte… »
Son bilan à Mayotte : « … Je garderai l’impression d’avoir été
utile comme j’ai pu l’être au Niger, par exemple, où j’ai participé, en cinq
ans, à l’ouverture de 180 écoles. À Mayotte j’ai eu l’impression d’être
utile car des enfants nous arrivent toute l’année, nous avons le challenge
de scolariser tous les enfants. J’ai participé à cela et j’en suis fier.
Le rapport du métropolitain en
responsabilité sur un territoire aussi lointain et aussi différent est
compliqué au regard de l’histoire. Vous avez parfois l’impression
d’imposer à des gens, même s’ils l’ont demandé, même s’ils se sont exprimés
pour être Français, un mode de fonctionnement, de pensée et un système éducatif
qui pourraient ne pas être le leur. Il manque un dessein politique
pour Mayotte. J’aimerais voir dans les années à venir une vraie réponse
politique au problème mahorais. Il y a tellement de retard, c’est difficile à
combler… »
C’est bien dans la logique de ces tristes personnages qui se disent « grands commis », « serviteurs de L’État » mais qui en réalité servent avant tout les intérêts de leur caste, véritable Etat dans l’Etat ! Tançons-le, point par point.
1)
Le problème du français n’en serait pas un, les
résultats au bac en attestent. Il eût été plus intelligent de relever dans
notre plurilinguisme la capacité d’apprentissage d’autres langues étrangères.
2)
« UNE FORTE PRESSION DÉMOGRAPHIQUE » Comme c’est
dit en se pinçant le nez ! Toujours ce parti pris d’enfumage, ce dessein
malhonnête de camouflage de la réalité ! Rien bien sûr sur le problème de
l’immigration clandestine massive !
C’est que « chez ces gens-là », l’honnêteté, le courage ne sont pas
des vertus. A côté de ces lâches, il faut citer par exemple ces généraux tels
Pierre Renault, viré pour avoir dénoncé l’état déplorable des matériels de la Gendarmerie,
ou encore le général Bertrand Soubelet auteur de « Tout ce qu’il ne faut
pas dire » versé d’abord par mesure disciplinaire à l’Outre-Mer (!), finalement
viré ou mis à la retraite d’office et qui en a conclu :
« Pour être mis à l’écart dans
ces conditions, j’ai l’impression de constituer un
danger pour mon pays, ce qui m’amène à réfléchir à mon avenir immédiat et à la
manière dont je vais continuer à servir la France. […] Je tire la conclusion que L’État a suffisamment de compétences et de talents pour payer des responsables
d’un certain niveau à ne rien faire. » (source Le
Monde avril 2016)
Un inspecteur ne m’a-t-il pas dit « Entre sa sécurité et son honnêteté un fonctionnaire doit choisir sa sécurité ! » Fermez le ban !
3)
Quant à partager « un peu avec l’Académie de
Créteil », c’est toujours cet aplomb à minimiser les problèmes, le pourcentage de contractuels, cette posture à se
rattacher à une relative normalité. Et ces inspecteurs historiquement au pli et
qui, fait unique, se sont rebiffés, notre Denis le doigt sur la couture, les
rabaisse, lui, en tant que velléitaires partant ailleurs ou prenant la
retraite.
Oui, certains retraités tiennent à partir en se rachetant un peu ce
qui n’est visiblement pas le cas de Lacouture !
4)
Sa solution ! Que les Mahorais se forment et
viennent enseigner aux Mahorais ! Il aurait lâché « Que l’Afrique se
prenne en main ! » l’effet n’aurait pas été autre ! C’est qu’il
la connait l’Afrique, Lacouture ! 16 ANS ! rendez-vous compte dont le
Niger et la Mauritanie avec des traitements avantageux pour les coopérants, sans
doute pour encaisser aussi les manquements aux droits de l’Homme liés à ce pays,
dont l’esclavage… Ses assertions sur le statut a minima des enseignants mahorais va complètement à l’encontre des principes républicains ! Et puis, que n’a-t-il laissé sa place de secrétaire-général
à un local ! Croit-il que le résultat eût été pire ?
5) SON BILAN. Enfin ramené à plus de modestie il n’a que L’IMPRESSION
d’avoir été utile. Pourtant, il est FIER, le bougre, d’avoir entassé des enfants
quel que soit leur nombre, au cours de l’année scolaire !
Que va-t-il nous chercher «…un territoire aussi
lointain et aussi différent… » ? La France ne doit-elle pas assumer
son Histoire ? Ce ne sont quand même pas les Mahorais qui sont partis
coloniser un territoire aussi lointain et différent du leur que la France ! On
croirait encore entendre monsieur Françafrique, chevalier de la Légion d’honneur
s’il vous plaît ! Évidemment que les Mahorais veulent la même éducation qu’à
Pétaouchnok, que partout en France ! Mais il y a tellement de retard, monsieur
Lacouture, surtout à cause de L’État et des hauts fonctionnaires qui tablent
plus sur leur sécurité, leur rente de situation, que sur l’intérêt général !
On ne se rebiffe pas, monsieur, parce qu’il faut
faire un mur tant l’insécurité est grande (2) !
On n’impose pas, monsieur, une lamentable et
véreuse réforme des rythmes alors qu’on cherche encore les 600 classes promises
par Hollande et que 80 % des établissements ne sont pas aux normes, ce dont
vous êtes responsable, monsieur, en tant que "grand commis" de l’État !
Hier à Questions pour un Champion, l’animateur
était impressionné par la formule de Cicéron « L'éloquence est la lumière qui
fait briller l'intelligence ». C’est vrai que les bons orateurs nous
feraient prendre des vessies pour des lanternes et sur ce plan là, la
vice-recteur n’en est qu’à la breloque de base (la légion d’honneur). Néanmoins,
pour tout dire, votre éloquence n’est que l’art d’embellir votre logique (3)
sauf que votre logique si asociale ne peut que rester vilaine…
Il y a plus d’humanité, monsieur, dans la vérité d’un général viré que dans
la vilénie d’un renégat ravi.
(1) « Vousnousils » webzine gratuite donc dépendante de nos impôts,
donc forcément propagandiste…
(2) Alors que Lacouture avait rétorqué qu'il n'était pas là pour construire des murs, après Kahani, Tsararano, nous apprenons ce matin même que les personnels du collège de Bandrélé exercent leur droit de retrait suite à des violences au sein de l'établissement.
(3) "L'éloquence n'est que l'art
d'embellir la logique." Denis Diderot
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