Frédéric, Fernand, les Marcel, Paul, Guy, Emilie et Paulou... sans les prénoms les noms sont froids et secs comme un pensionnat maîtrisé par le surveillant général... Après Henri Bosco et ses « balancelles roses », de grands noms incontestés et le dernier cité qui compte autant. Michelet (Jules) l'a si bien exprimé dans son Histoire de France
« Chaque homme est une humanité, une histoire universelle.»
Notre vagabondage va
nous entraîner du Midi marseillais aux Basses-Alpes devenues Alpes de
Haute-Provence, département 04, préfecture Digne-les-Bains... Difficile, passé
un âge certain, de ne rien penser de la réforme globalisante des plaques
d'immatriculation. On ne sait plus rien désormais, des véhiculés... Les
milliardaires de la mondialisation persistent à gommer l'identitaire : l'homme
s'en retrouve réduit à l'état de tube digestif lambda, la dernière ruée sur les
pots de nutella bradés en atteste (1). Rien de mieux pour le business !
Revenons à la Durance qui « court comme un ruisseau que des enfants poursuivent », au verrou de Sisteron, porte du Dauphiné en route, loin pour le Pays Gavot, Briançon et le Montgenèvre mais sans quitter notre plage aimée de Saint-Pierre-la-Mer.
Plus loin encore car le propre de l’homme est de rester curieux de ce
qu’il ne connait pas, de ce qu’il ne voit pas, par-delà la Crau chantée par Miréio
de Frédéric Mistral (1830 – 1914) et le Ventoux, « Géant de
Provence », le Plateau de Sault (2) avec Gédémus le rémouleur
joué par Fernandel (1903 – 1971), dont la femme, par l’entremise de la Mamèche,
va rester avec Panturle pour faire renaître un village abandonné… Plus vers les
Alpes encore, avec Paul Arène à Sisteron,
« Je vins au monde au pied d’un figuier,
il y a vingt-cinq ans, un jour que les cigales chantaient et que les
figues-fleurs, distillant leur goutte de miel, s’ouvraient au soleil et
faisaient la perle. Voilà, certes, une jolie façon de naître, mais je n’y eus
aucun mérite… ».
Quel amoureux du Midi saurait résister à la première phrase de « Jean-des-Figues » ? - 1884,
Paul Arène - .
Et passée la Durance – « … Ma petite est comme l’eau… » Guy Béart (1930 – 2015)
- , plus haut encore dans ces Préalpes âpres, « Le Clos du Roi » éblouissant de Marcel Scipion (1922 –
2013) !
Sans pour autant franchir les cols vers ces vallées piémontaises où
l’occitan reste vivace, remontons même jusqu’à Briançon avec Emilie Carles
(1900 – 1979) pour « Une Soupe aux
herbes Sauvages », pour la défense de sa vallée contre une voie rapide
programmée alors, tandis que la désobéissance perdurait pour garder le
Larzac !
Ramasser des tenilles mais pas racler idiot !
La mer. « Un bateau, un bateau ! » crient les gosses si
réactifs aux petits riens qui rythment les jours. Paulou, vieux garçon, installé
avec Marie sa mère dans la baraque de tôle et de bourras – toiles de sac
cousues ensemble – pour une saison d’été sur la plus belle éminence de sable,
bien quarante centimètres au-dessus de nous qui en comptions autant avec les
touristes en bas, à la merci des coups de mer d’août, sur le sable mouillé, Paulou,
vigie tanquée dans les oyats, pointe ses jumelles sur le bateau au large (3), en principe un cargo.
(1) Je n’achèterai plus jamais cette pâte à tartiner fabriquée à base d’huile de
palme et responsable de la disparition d’espèces végétales et animales dont l’orang-outang !
(2) À moins que ce ne soit Baumugne, loin au pied du Col-de-la-Croix-Haute, à la limite des Alpes du mouton et de la chèvre...
(3) 5 km
environ de visibilité avec l’observateur à 2.3 m environ du sol.
1. La Durance à Oraison Author WikiCecilia.
2. Le Mont Ventoux Author BlueBreezeWiki.
3. Le verrou de Sisteron Author Philipendula
4. Saint-Pierre-la-Mer Author Hugolesage.
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