Le dessin animé entretient les ardeurs et malheur si à la place, ils passent un documentaire aussitôt hué, conspué parce que trop cérébral, intellectuel ! Par contre, Félix le chat, Mickey, Donald, Pluto, Dingo, Duffy Duck, Tom et Jerry, Bugs Bunny, le petit pic-vert, Droopy déjà cité, Bip-Bip et le coyote, et Speedy Gonzalès sont des copains depuis toujours !
Le genre de film aussi est
familier : les péplums, les westerns, les opérettes avec
Mariano, Dassary, Bourvil, les films de guerre, les épopées de cape et d’épée avec
Jean Marais, le cinéma français plus psychologique que d’action n’étant pas de nos âges.
Après
Cartouche (Ah Belmondo !), dont j’ai raté et le tournage à Pézenas pour
cause de vacances scolaires (été 1961) et la dernière rediffusion d’arte, le
Capitan était au programme. Quand pour diverses raisons et surtout parce qu’on
veut garder ce que l’enfance a de merveilleux, après avoir hésité tant la crainte d’en ressortir déçu et
triste est latente, on regarde pourtant un vieux film, quel plaisir de constater
que le réalisme obligé du monde des grands n’a pas entamé la magie des jeunes
années !
Même si
bon nombre d’acteurs ne sont plus, la vie l’emporte, les montrant beaux et
jeunes, dans un sentiment qui se renforce lorsque l’Internet livre un nom absent
pour un visage pourtant si connu. Je veux parler de Guy Delorme (1929 – 2005),
ce grand second rôle jouant toujours les méchants, œil vif et barbe pointue, si
énergique l’épée en main. Et le nain Piéral (1923 – 2003), et Marcel Pérès
(1898 -1974) l’aubergiste attitré, et Paul Préboist (1927 – 1997) en voleur à
la tire « coupe-bourse » ! Et Jean Marais (1913 – 1998) en François de Crémazingues de Capestang ! Et
Bourvil (1917 – 1970) et la belle italienne de service Elsa Martinelli (1935 –
2017)…
Il nous
reste Pierrette Bruno (1928) et Dominique Paturel (1931), « non
crédité » pour son apparition dans ce film. Demeure surtout ce pan de la
vie au village, bien délitée avec nos localités devenues dortoirs parce que les
terrains, les maisons y sont plus abordables. Aujourd’hui la mondialisation
déborde jusque dans nos campagnes sans demander la permission ; dans le
monde d’alors c’est le village qui s’ouvrait au monde notamment grâce au
cinéma.
Et
nos acteurs alors, nos compatriotes ? Le patron, monsieur Balayé, appelé Droopy une fois par la
bande du fond, ce qui nous fit bien rire, l'obscurité aidant. Il me faudrait
évoquer madame Calavera qui, à l’entracte proposait ses cacahuètes (on disait
alors « pistaches ») et des réglisses roulées… Je ne savais pas alors
qu'elle vivait avec monsieur Pantazi, de nationalité russe bien que moldave,
ancien légionnaire. Il me faudrait citer aussi l’Amicale Laïque, présidée par
Louis Robert, le cousin directeur d’école, qui présentait des films le mercredi
soir (pas classe alors le jeudi !). Inoubliable « L’Auberge
Rouge » avec Fernandel en moine et les congères dues à la Burle
d’Ardèche ! Le « Comte de Monte-Cristo » aussi, en deux
parties ! Me revient en mémoire pour nous qui n’avions pas comme en ville,
le passage de « Connaissance du monde », le film du père Barthe,
missionnaire chez les Papous anthropophages, avec cette fleur géante qui sent
la viande pourrie dont on croyait avoir retenu le nom de là-bas
« tsiriparapara » (Rafflesia arnoldii)…
Et dire
que je n’ai rien dit de Charlot, des Marx Brothers, de Max Linder, de Laurel et
Hardy, des débuts de Louis de Funès, le braconnier Blaireau dans « Ni vu
ni connu », de tout ce qui est oublié d’un passé pour le moins formidable
qui voyait venir à nous des films dont certains de première catégorie…
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