mardi 6 mars 2018

MAYOTTE, DES BARRAGES EN GUISE DE BARRICADES ! (3) L’ÉTAT RESPONSABLE ?

L’ÉTAT RESPONSABLE ? Avec son administration locale et les élus locaux, l’État est le chef de l’association des malfaisants, coupable même d’avoir persévéré dans l’erreur, coupable de toujours vouloir minimiser les maux, les traitant avec légèreté. On ne fait rien pendant des années, on ose dire que ce n’est qu’un sentiment « d’insécurité », que la France n’a jamais fait autant. Une attitude vraiment malsaine ne pouvant venir que d’un grand corps malade, vérolé de l’intérieur, toujours plus en contradiction avec les principes républicains… Un TITANIC de mépris, de cynisme, de mensonges, d’égoïsmes, d’omerta. Pourquoi, à la lumière des moyens modernes d’information, associerait-on des mots tels que « mafia » ou « cartel » à notre organisation étatique ? Vivons-nous une démocratie confisquée atteignant, aux dires de certains, la dictature douce ?

Des mots ? Divagations d’écrivassier en mal de reconnaissance ? 

Des faits alors, ici, à Mayotte, mais symptomatiques d’un mal bien français et qui pourraient annoncer ce qui attend la métropole…  


* Encore dans les années 90, l’armée organisait chaque année des manœuvres encore dénommées noir sur blanc « évacuation de ressortissants »… Comme pour mettre à l’abri les Blancs dans une ambassade en Afrique ?




* les constructions, en particulier les écoles, à 80 % hors normes et pas seulement à cause des nouvelles règlementations, souvent des malfaçons (évacuations, infiltrations, électricité défectueuse…) non dénoncées par l’État maître d’œuvre… Cela ne vaut pas une statistique, cela alimente seulement un ressenti, comme ils disent, mais dans un rayon de deux kilomètres (Sada), des bâtiments scolaires debout bien qu’abandonnés (photo 2), une école rétrocédée parce que construite sur le terrain d’un particulier (photo 3), une gendarmerie (bâtiments, logements, dépendances) (photo 4) laissée à la brousse pour une nouvelle construite à côté (1), une cantine offerte par Chirac avec nos sous, laissée aussi aux archéologues du futur, une mairie sous-dimensionnée bientôt abandonnée pour des locaux modernes… L’école de Mangajou (v. plus haut) ou ailleurs où des préfabriqués garnissent la cour de récréation, où le préau est muré pour accueillir une classe de plus… Un puits sans fond… Une bêtise sans nom… 



* Mayotte reste une bulle fermée sur son environnement immédiat avec un port qu’ON n’a jamais voulu promouvoir en tant que hub régional pour le Canal de Mozambique. Et si les thoniers-senneurs (français, espagnols, seychellois…) parfois immatriculés à Mayotte mais basés aux Seychelles sont autorisés à pêcher dans la zone protégée jusqu’à 24 milles des côtes, les prises sont traitées à l’étranger (Maurice ?). Alors que la réglementation favorise la pêche industrielle, l’Europe refuse d’aider  la pêche de subsistance locale… Quand on sait que pour la Réunion c’est 0,16 % du 1,6 million de tonnes dont une partie en surpêche mettant en danger la ressource… alors, Mayotte peut crever !


http://lejournaldemayotte.com/une/le-parlement-europeen-prend-la-defense-des-pecheurs-ultramarins/


* Et L’État qui laisse les coudées franches aux faiseurs de fric, au prétexte d’une réglementation européenne empêchant les échanges avec les pays de la zone, ignorant les circuits courts, laissant ainsi libres ces gros commerçants, ceux là même qui fustigent le public en se prétendant les chantres de la libre entreprise mais qui  tablent les prévisions de CA sur la manne  des salaires des fonctionnaires…Ces tenants des bénéfices in the pocket et des déficits pour les contribuables qui continuent à prendre une marge sur le transport venant d’Europe ou de pays libres de nous empoisonner (Brésil, Afrique-du-Sud…). 
Faut-il rappeler encore la posture de TOTAL qui voulait, en tant qu’entreprise nationale, sans rien débourser, le marché des hydrocarbures jusqu’alors distribués par l’armée (le drapeau français flottait sur les stations-service) ?


* L’État, sinon les collectivités locales, c’est AIR AUSTRAL, une compagnie d’économie mixte, vous l’avez compris « des bénefs in the pocket » pour des aides du contribuable, qui matraque avec le prix des billets, la continuité territoriale restant un vain mot et la saine concurrence tardant à se développer après qu’on ait fait partir à une époque, des avionneurs présomptueux de s’attaquer à une chasse gardée (Air Bourbon, Air Liberté…). 


* L’État c’est la piste de l’aéroport qu’ON refuse d’allonger, en se cachant derrière les écologistes mais toujours pour préserver le monopole d’Air Austral encore à peine écorné avec en prime le prix prohibitif du kerosène (55 % de + à Mayotte par rapport à la Réunion !).


* L’État, c’est le bousillage de l’aquaculture pourtant dans des conditions uniques de réussite, à force de lourdes procédures, de paperasses inutiles (sauf à légitimer les services qui les éditent).


* L’État, c’est le tourisme qui ne rapporte rien sinon la hanche démise d’un pauvre senior allemand parti visiter et qui a trouvé une bande sur son chemin. Croyez-vous que cela fasse honte à ces parasites casés au même titre que ceux du CESEM par les sponsors politiques aux affaires ? Il faudrait les traîner au tribunal pour mise en danger de la vie d’autrui et ils osent être présents en Allemagne pour faire la promotion d'hôtels qui n’existent pas, des saletés dans les rues, du billet d’avion trop cher ! 


Économiquement, ces Mahorais incapables ne méritent que mépris !

   
   Avec l’État, les grands commis, les serviteurs de l’intérêt général sont en cause : ils servent avant tout leur caste de nomenklaturistes. Pour une raison bien simple : le premier qui dit est jeté du TITANIC. Et après le colonel égratigné, force est d’honorer deux généraux, de ces lanceurs d’alerte qu’on dit protéger mais qu’on a vite bannis sur une chaloupe sans trop s’en cacher d’ailleurs. Pierre Renault, viré pour avoir dénoncé l’état déplorable des matériels de la gendarmerie. Bertrand Soubelet, auteur de « Tout ce qu’il ne faut pas dire » versé d’abord par mesure disciplinaire à l’Outre-Mer (!), finalement viré ou mis à la retraite d’office et qui en a conclu : 


« Pour être mis à l’écart dans ces conditions, j’ai l’impression de constituer un danger pour mon pays, ce qui m’amène à réfléchir à mon avenir immédiat et à la manière dont je vais continuer à servir la France. […] Je tire la conclusion que L’État a suffisamment de compétences et de talents pour payer des responsables d’un certain niveau à ne rien faire. » (source Le Monde avril 2016).



N’est-ce pas un général, même « micro », qui partit jadis à Londres tandis que nos hauts-fonctionnaires s’accommodaient trop facilement de l’occupant allemand, plus coupables au sein d’une société hiérarchisée que les 40 millions de pétainistes (titre d’Henri Amouroux) ? 



L’État faisant de plus en plus penser à une république bananière (à propos du pont sur l’Oyapock, le préfet de Guyane n’avait su que répondre au journaliste émettant cette comparaison / 2013 / dernièrement sur Arte), Mayotte a enfin réagi puisque, dans un pays civilisé comme le nôtre, rien ne s’obtient sans le rapport de force. Est-ce sciemment mais le fait est que l’État aggrave la situation en n’assurant pas ses missions régaliennes. Le bras de mer entre Anjouan et Mayotte est une passoire malgré les radars (déjà sabotés), la vedette, l'unique sur les huit en état de prendre la mer, la PAF à terre. Les passeurs sont informés par les Comoriens à Mayotte (dont la cinquième colonne de bi-nationaux (2)) de la présence des forces de l’ordre. Une véritable invasion en résulte… Les recommandations de l’ONU sont de fait suivies d’effet ! Dans ce cas il est facile de pointer du doigt l’immigré source d’INSÉCURITÉ mais comment empêcher ce lien quand 75 % des mères qui accouchent à Mayotte sont étrangères, que la proportion dans la population carcérale et certaines classes maternelles est la même ? (à suivre) 


(1)   le colonel d’alors (Omer peut-être), plein d’humour, avait proposé à l’auteur des photos de réhabiliter les lieux pour y loger gratuitement…   

(2)   voir page 10, note 11 https://www.academia.edu/1085261/La_politique_africaine_de_Val%C3%A9ry_Giscard_dEstaing_contraintes_historiques_et_espaces_%C3%A9conomiques

MAYOTTE, DES BARRAGES EN GUISE DE BARRICADES ! (2) Déséducation, santé, justice, et alors ?



L’ÉDUCATION ou plutôt la déséducation. Même si la descente aux enfers est concrète en métropole, à Mayotte elle prend un tour catastrophique. Ils sont forts les hauts-fonctionnaires, pour faire comme si, pour plaquer une réforme des rythmes sans tenir compte des réalités locales ! Un des derniers en date, ex secrétaire-général du vice-rectorat, un certain Denis Lacouture, parti depuis à la retraite a osé dire :  


« À Mayotte j’ai eu l’impression d’être utile car des enfants nous arrivent toute l’année, nous avons le challenge de scolariser tous les enfants. J’ai participé à cela et j’en suis fier. »


Inutile d’argumenter contre de prétendus grands commis de l’État mués en ennemis du peuple. Il suffit d’écouter Madame la maire de Sada qui a toujours refusé d’appliquer dans sa commune la réforme démagogique de « la pôse méridienne ». Pas plus tard que ce 28 février, elle a expliqué (Mayotte Première, émission Kala oi dala malheureusement pas en replay à ce jour) qu’après avoir investi dans une nouvelle classe et un réfectoire à Mangajou, elle a reçu un coup de fil du vice-rectorat conseillant de demander une rallonge parce qu’ils créaient une division supplémentaire… Sûr que la fierté de Lacouture (16 ans d’Afrique quand même !) relève uniquement d’une impression…

Et parce qu’il faut nommer les ennemis du peuple, n’est-ce pas cynique de voir Nathalie Costantini, la vice-recteur, refuser de revenir sur la réforme qu’elle a même imposée dans les classes déjà « en rotation » (deux divisions, une le matin, l’autre l’après-midi)… Des journées de huit heures pour les gamins qu’elle aime tant (sic) ! Sacro sainte pôse méridienne de 3 heures oblige ! Elle a même ajouté la honte à l’indécence en prétendant que l’attitude calme des petits mahorais permettait ces pratiques… Avec des serviteurs de l’État de cet acabit, même le sureffectif chronique ne serait pas un problème !   

Par contre, chez ces gens-là rien sur l’injustice, l’inégalité foncière. Un rapport du sénat de 2008 s’en faisait l’écho :


« … Les données chiffrées transmises par le vice-rectorat de Mayotte permettent d'évaluer le montant consacré à l'accueil et à l'instruction par les structures de l'Education nationale à Mayotte des élèves étrangers. Celles-ci font état d'un coût total par élève de :

- 1.230 euros par an dans le premier degré, masse salariale comprise ;

- 4.322 euros par an dans le second degré, masse salariale comprise, pour un élève non boursier… »


En 2017, le CESEM local publiait son étude démarrée en 2015 (ils ont eu autre chose à faire depuis…) :

« … (en 2015, l’État investissait en moyenne 7760 euros par élève en France et seulement 4132 euros par élève mahorais)… »





Au chapitre de la SANTÉ, les Français de Mayotte étaient priés (un écriteau à l’entrée de l’hôpital) d’aller consulter auprès des quelques généralistes du plus grand désert médical français, tant les services sont surchargés, pour les ¾ de leurs interventions, par l’afflux massif d’immigrés souvent clandestins. Mais l’État n’y est pour rien comme le laisse entendre le lien ci-après :  




LA JUSTICE. Dans un pays civilisé, œil pour œil, dent pour dent c’est interdit. Le procureur est très vigilant et une défense jugée illégitime, à savoir un délinquant cambrioleur rousté, s’est soldée par une amende à cinq chiffres (Chiconi). Même les forces de l’ordre font très attention.  Il est plus facile pour le procureur de convoquer ceux qui, sur les réseaux sociaux, ont eu la critique trop leste à l’encontre de ses services… (il n’avait pas autre chose à faire). Consultez l’infokwezi ou le journal de Mayotte pour un pot pourri des faits délictueux à Mayotte. Et il faudrait encore parler des occupations illégales de terrains non seulement liées à la présence du plus grand bidonville de France sur les hauteurs de la capitale économique et contre lesquelles les solutions légales restent très frustrantes.


ET ALORS ? Ces défis n’ont pas été relevés depuis le choix des Mahorais en 1974 (Mayotte ne faisant que confirmer la volonté de rester française depuis 1958). Pire, ON les a laissé suppurer, sciemment pour les partisans d’un largage ou, d’une manière tout aussi coupable, par négligence. Il est intolérable d’entendre encore aujourd’hui le préfet Frédéric Veau expliquer que les problèmes de Mayotte viennent de son éloignement et de son insularité